Logo de l'épisode [Best Episode] De l'humour dans sa communication avec Valentine Sauda - Episode 109 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

[Best Episode] De l’humour dans sa communication avec Valentine Sauda – Episode 109

Épisode diffusé le 7 octobre 2024 par Estelle Ballot

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Faut-il vraiment être sérieux pour réussir ? Le guide pour oser l’humour en marketing

Une règle tacite, presque un commandement gravé dans le marbre du marketing traditionnel, nous a longtemps murmuré à l’oreille : ‘Pour être crédible, sois sérieux’. Quand on prend la parole pour son entreprise, l’humour est perçu comme un terrain glissant, une prise de risque inutile où l’on pourrait se ‘casser la figure’. Cette prudence, avouons-le, nous l’avons tous ressentie, voire conseillée. Je me souviens moi-même avoir dit : ‘Hummm c’est bien mais franchement si j’étais toi je ferais attention avec ton trait d’humour là, pas sûr que ce soit bien compris…’. Nous avons été conditionnés à penser que le professionnalisme est synonyme de formalisme, que la valeur se transmet par un ton grave et que la légèreté est l’ennemie de la crédibilité.

Pourtant, dans le brouhaha incessant des contenus, où chaque marque crie plus fort que sa voisine pour capter une fraction de notre attention, être simplement ‘sérieux’ ne suffit plus. On assiste à une uniformisation des discours, notamment sur des plateformes comme LinkedIn, où la peur de détonner crée un océan de publications interchangeables. C’est dans ce contexte que des voix singulières émergent et nous forcent à reconsidérer nos certitudes. Il y a quelques mois, un post a attiré mon attention. Pas un post révolutionnaire sur le fond, mais inoubliable sur la forme : une jeune femme, un cadre photo, un mur vert vif et un ton mi-figue mi-raisin. Ce qui l’a rendu mémorable ? Un détail : le reflet du père prenant la photo dans le cadre. Neuf mois plus tard, ce souvenir est intact. Cette capacité à marquer les esprits, c’est la magie du profil de Valentine Sauda, une copywriter qui a fait de l’humour et de l’authenticité ses armes de prédilection.

Cet article n’est pas une simple ode à la blague. C’est une exploration en profondeur d’une stratégie de communication puissante. Nous allons tordre le cou à ce vieux conseil marketing et décortiquer, avec l’expertise de Valentine, pourquoi et comment l’humour peut devenir votre plus grand allié. Nous verrons que ‘drôle ne veut absolument pas dire idiot’, mais qu’il s’agit au contraire d’une forme d’intelligence redoutable pour créer du lien, faciliter la mémorisation et, in fine, développer votre activité. Préparez-vous à découvrir les super-pouvoirs de l’humour, les pièges à éviter pour ne pas tomber dans le ridicule, et des techniques concrètes pour enfin oser injecter de la personnalité dans votre communication.

Pourquoi le mythe du ‘sérieux obligatoire’ en marketing a la vie dure (et pourquoi il est temps de le dépoussiérer)

Le marketing, surtout en B2B, a longtemps été dominé par une culture de la performance, des chiffres et du retour sur investissement. Dans cet univers, la communication se devait d’être un reflet de ce sérieux : directe, factuelle, et surtout, sans fioritures. L’humour était perçu comme une distraction, un risque de diluer le message et de paraître moins compétent. Cette peur est profondément ancrée. La crainte de ne pas être pris au sérieux par ses pairs, ses clients potentiels ou ses supérieurs hiérarchiques a créé une sorte d’autocensure collective. Sur des réseaux comme LinkedIn, cette pression est palpable. Combien de fois avons-nous lu des commentaires sentencieux du type : ‘On n’est pas sur Facebook ici’ ? Comme si le travail et la légèreté étaient deux mondes hermétiquement séparés. Cette vision binaire a engendré une communication corporate aseptisée, où les entreprises se cachent derrière un jargon complexe et des messages convenus, de peur de montrer la moindre once d’humanité.

C’est précisément contre ce conformisme que Valentine Sauda a décidé de se positionner. Son arrivée sur LinkedIn n’était pas guidée par une stratégie humoristique préméditée, mais par une réaction épidermique à l’ennui ambiant. Comme elle le dit si bien :

‘Je suis vraiment arrivée sur le réseau en me disant : mais dis donc mais qu’est-ce que c’est poussiéreux ? J’en peux plus quoi. Mon feed d’actualité, à part quelques créateurs de contenu que j’aimais beaucoup, c’est des postes corporate, c’est des postes regardez comment on est les meilleurs, c’était des postes à peine déguisés, on aurait dit des pubs quoi, c’était pas intéressant.’

Cette lassitude a été le catalyseur d’une approche radicalement différente : l’authenticité. Valentine a commencé par faire ce que personne n’osait faire : des grimaces sur ses photos, des visuels colorés et décalés, et surtout, écrire comme elle parle. Le fameux ‘ch’ pour ‘suis’ est un exemple parfait. Pour un puriste, c’est une hérésie. Pour un stratège de la communication, c’est un coup de génie. Ce n’est pas une faute de français, c’est un marqueur de personnalité. C’est un signal envoyé à son audience qui dit : ‘Je suis comme vous, je ne vais pas me cacher derrière une façade rigide’. En adoptant un langage oralisé, elle a brisé le quatrième mur de la communication digitale, transformant une publication en une conversation. Elle a compris que l’authenticité n’est pas l’opposé du professionnalisme ; au contraire, dans un monde saturé de faux-semblants, elle en est la forme la plus élevée. Dépoussiérer le mythe du sérieux, ce n’est pas renoncer à la valeur, c’est simplement changer le véhicule qui la transporte.

Les 3 super-pouvoirs de l’humour pour un marketing qui marque les esprits

Maintenant que nous avons remis en question l’idée reçue selon laquelle le sérieux est la seule voie vers la crédibilité, il est temps de se pencher sur les bénéfices concrets de l’humour. Car il ne s’agit pas simplement d’être ‘drôle pour être drôle’. L’humour, lorsqu’il est manié avec intelligence et authenticité, se révèle être un outil marketing d’une efficacité redoutable. Il agit sur plusieurs leviers psychologiques qui transforment la manière dont votre audience perçoit, mémorise et interagit avec votre marque. Valentine Sauda, à travers son expérience sur LinkedIn, a identifié trois avantages majeurs, trois véritables ‘super-pouvoirs’ qui peuvent radicalement changer la donne pour votre communication. Oubliez les listes de fonctionnalités et les argumentaires froids ; nous entrons ici dans le domaine de la connexion humaine et de l’impact émotionnel. Explorons ensemble comment une touche de légèreté peut graver votre message dans les mémoires, vous rendre plus accessible et booster votre capital sympathie.

Avantage n°1 : Graver votre message dans la mémoire de votre audience

Dans un monde où nous sommes bombardés par des milliers de messages publicitaires chaque jour, la première bataille à gagner n’est pas celle de la persuasion, mais celle de l’attention et de la mémorisation. Comment faire pour que votre message ne soit pas noyé dans la masse ? La réponse se trouve dans les émotions. Le cerveau humain est ainsi fait : il retient beaucoup plus facilement une information associée à une émotion forte. L’humour est l’un des déclencheurs émotionnels les plus puissants. Une bonne blague, un jeu de mots intelligent ou une situation cocasse provoquent la surprise et le plaisir, deux émotions qui ancrent profondément le souvenir. Valentine l’explique très clairement :

‘Le premier avantage, c’est que ça facilite la mémorisation d’un message.’

Elle cite des exemples publicitaires qui ont marqué des générations, comme ‘Je l’aurais un jour, je l’aurais avec la MAF’ ou les slogans des Petits Filous. Ces phrases ne sont pas restées dans nos têtes en raison de leur complexité marketing, mais parce qu’elles étaient portées par un ton léger, tendre et amusant. L’humour agit comme une surcouche de vernis protecteur sur votre message. Il le rend plus digeste, plus agréable à consommer et, surtout, beaucoup plus difficile à oublier. Pensez-y : vous souvenez-vous du dernier post LinkedIn qui listait ‘5 astuces pour optimiser votre SEO’ ? Probablement pas. Mais vous vous souvenez du post de Valentine avec son mur vert et le reflet de son père. La valeur était là, mais c’est l’enrobage humoristique et personnel qui l’a rendu mémorable.

Avantage n°2 : Devenir la ‘bonne copine’ (experte) de votre secteur

Le formalisme et le jargon d’entreprise créent une distance. Ils érigent un mur invisible entre la marque et son public, plaçant l’expert sur un piédestal inaccessible. L’humour, à l’inverse, est un formidable brise-glace. Il humanise, rapproche et rend accessible. En osant la légèreté, vous descendez de votre piédestal et vous vous asseyez à la même table que votre audience. Vous passez du statut de ‘sachant’ à celui de ‘guide’. C’est ce que Valentine décrit comme l’effet ‘bonne copine’ :

‘Ça donne vraiment les gens l’impression que je suis un peu leur copine… Les gens ont l’impression de me connaître plus que certaines autres personnes dans le marketing qui vont avoir un air un peu plus distant.’

Cette proximité est un atout commercial inestimable. Elle transforme une audience passive en une communauté engagée. Les gens ne vous suivent plus seulement pour vos conseils, mais aussi pour votre personnalité. Cela se traduit par des interactions beaucoup plus riches et spontanées. Valentine reçoit des dizaines de messages par jour, pas seulement des demandes de devis, mais des encouragements, des partages, des conversations. L’humour invite à l’investissement émotionnel. Il est renforcé par une stratégie visuelle cohérente, comme le fameux fond vert de Valentine. Ce fond n’est pas une erreur, c’est une blague méta sur les codes des créateurs de contenu. C’est un clin d’œil qui dit : ‘Je connais les règles, mais je choisis de jouer avec’. Comme je l’ai ressenti la première fois : ‘Elle a mis un fond vert, elle a oublié d’incruster son fond !’. Cet effet de surprise, ce léger décalage, brise le scroll et crée une reconnaissance immédiate. C’est cette combinaison d’un ton accessible et de visuels décalés qui construit une personnalité de marque forte et attachante.

Avantage n°3 : Booster votre capital sympathie et l’attachement à votre marque

Le ‘capital sympathie’ est une monnaie souvent sous-estimée en marketing. Pourtant, à produit ou service égal, nous choisirons presque toujours la marque ou la personne que nous ‘aimons bien’. L’humour est le moyen le plus direct et le plus efficace pour construire ce capital. Une marque qui nous fait sourire est une marque avec laquelle nous développons un lien affectif positif. On ne la voit plus comme une simple entité commerciale, mais comme une personnalité. Valentine souligne que l’humour ‘booste le capital sympathie d’une marque’. Elle prend l’exemple d’Innocent, dont les jeux de mots sur les packagings créent une image fraîche, mignonne et agréable. On n’achète plus seulement un jus de fruits, on achète une petite dose de bonne humeur.

Ce capital sympathie a des conséquences très concrètes. Il augmente la fidélité, car on a envie de rester en contact avec les marques qui nous font nous sentir bien. Il augmente la tolérance : on pardonnera plus facilement une petite erreur à une marque qu’on apprécie. Et surtout, il favorise le bouche-à-oreille. On a naturellement envie de partager un contenu qui nous a fait rire. Cependant, Valentine insiste sur un point crucial : l’humour doit être au service de la valeur, et non l’inverse.

‘Si je devais choisir entre l’humour ou l’apport de valeur, je choisirais l’apport de valeur… L’humour, c’est bien, mais c’est bien si c’est un outil pour quelque chose d’autre derrière.’

C’est cette alchimie qui est la clé du succès. L’humour seul, sans fond, devient vite lassant. La valeur seule, sans personnalité, devient vite ennuyeuse. C’est la fusion des deux qui crée une marque forte, mémorable et profondément sympathique.

Le côté obscur de la blague : les 3 pièges à éviter pour ne pas transformer l’humour en désastre

Si l’humour était une potion magique sans aucun risque, tout le monde l’utiliserait. Sa puissance est égale au danger qu’il représente s’il est mal maîtrisé. Une blague qui tombe à plat, un ton mal calibré ou un sujet mal choisi peuvent avoir des conséquences désastreuses, allant du simple malaise à la crise de réputation. C’est sans doute cette peur qui paralyse la plupart des professionnels et des entreprises. Avant de vous lancer tête baissée dans le copywriting humoristique, il est donc impératif de connaître le ‘côté obscur de la force’. Valentine Sauda, avec beaucoup de lucidité, a identifié trois inconvénients majeurs, trois pièges dans lesquels il est facile de tomber. Comprendre ces risques n’est pas fait pour vous décourager, mais au contraire pour vous armer. En ayant conscience des dangers, vous serez mieux préparé à les anticiper et à naviguer avec plus d’assurance sur le terrain glissant de l’humour en communication.

Inconvénient n°1 : Le risque du malaise ou le bad buzz fatal

C’est la peur numéro un de quiconque tente une pointe d’humour : le ‘flop’. Le silence gêné après une blague qui ne fait rire personne. En communication digitale, ce flop peut se transformer en quelque chose de bien pire : le bad buzz. Comme le souligne Valentine, l’humour mal incarné ‘peut être malaisant. Vous pouvez vraiment créer un bad buzz’. L’exemple qu’elle cite, celui de la publicité LCL avec Gad Elmaleh, est emblématique. Sur le papier, l’idée semblait bonne : associer l’image d’un humoriste populaire à une marque de banque pour la rendre plus sympathique. Le résultat a été une catastrophe. Pourquoi ? Parce que le public n’y a pas cru. L’humour sonnait faux, forcé, purement commercial. Il manquait l’ingrédient essentiel : l’authenticité. Le décalage entre l’image de la banque, perçue comme sérieuse et rigide, et la tentative de blague forcée a créé un sentiment de malaise. La leçon à retenir est que l’humour ne peut pas être un simple placage marketing. Il doit émaner de la personnalité réelle de la marque ou de l’individu. Tenter d’être drôle alors que cela ne correspond pas à votre ADN est le chemin le plus court vers le désastre. Comme le dit crûment Valentine à propos de forcer le trait : ‘Je pense que ça va être un désastre’.

Inconvénient n°2 : Perdre toute crédibilité en une seule vanne ratée

Le second risque, tout aussi grave, est que l’humour ‘peut décrédibiliser le message ou votre marque’. Une blague malheureuse peut non seulement échouer à faire rire, mais elle peut aussi saper la confiance que votre audience a en vous et jeter le discrédit sur votre expertise. L’histoire d’Amazon Prime Video est un cas d’école. L’idée de départ était sympathique et engageante : un concours pour choisir la nouvelle biographie de leur compte Instagram. Mais lorsque l’humour des internautes s’est retourné contre eux avec la proposition ‘Promis, on payera nos impôts en France’, la réaction de la marque a été catastrophique. En supprimant les commentaires, Amazon n’a fait qu’attiser le feu, transformant une vanne en une véritable crise de communication. Ils ont prouvé qu’ils n’étaient pas prêts à jouer le jeu de l’humour jusqu’au bout. L’erreur n’était pas tant la blague de l’internaute que l’incapacité de la marque à y répondre avec intelligence et… humour ! Un ‘bien joué, vous nous avez eus !’ aurait pu désamorcer la situation. Au lieu de cela, leur réaction a décrédibilisé leur démarche initiale et a renforcé l’image d’une multinationale qui ne paie pas ses impôts. La clé n’est donc pas seulement dans la blague que l’on fait, mais aussi dans notre capacité à encaisser celles des autres et à réagir avec agilité quand les choses ne se passent pas comme prévu.

Inconvénient n°3 : La subjectivité, ou l’art d’assumer de ne pas plaire à tout le monde

C’est un fait incontestable : l’humour est profondément subjectif. Ce qui fait hurler de rire une personne peut en laisser une autre de marbre, voire l’offenser. En choisissant d’adopter un ton humoristique, vous prenez donc un parti pris qui, inévitablement, ‘peut vous priver d’une certaine partie de votre audience’. C’est un point que Valentine assume pleinement :

‘Je fais certaines blagues parfois, je sais que Jean-Michel 55 ans à la tête de son entreprise depuis 30 ans, il va pas trouver ça drôle.’

Cependant, ce qui pourrait être vu comme un inconvénient peut et doit être transformé en une force stratégique. Ne pas plaire à tout le monde est le meilleur moyen de plaire énormément à une cible précise. L’humour agit comme un filtre ultra-efficace. Il attire à vous les personnes qui partagent vos références, votre vision du monde et votre sensibilité, c’est-à-dire vos clients idéaux. En même temps, il éloigne naturellement ceux qui ne seraient de toute façon pas en phase avec votre approche. Plutôt que de chercher un consensus mou qui ne séduit personne, l’humour vous permet de construire une communauté soudée et engagée. C’est un choix conscient de ‘polariser’ légèrement pour mieux convertir. Il faut donc accepter l’idée que certaines personnes ne ‘comprendront pas’ ou ‘n’aimeront pas’. C’est le prix à payer pour qu’une autre partie de votre audience vous adore littéralement.

Comment devenir (subtilement) drôle : le guide pratique pour intégrer l’humour dans votre copywriting

Connaître les avantages et les risques de l’humour marketing est une chose, mais passer à la pratique en est une autre. Comment faire concrètement pour injecter de la légèreté dans ses écrits sans tomber dans les pièges que nous venons d’évoquer ? La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’être un comédien professionnel ou d’écrire des sketchs pour réussir. L’humour en copywriting est souvent une question de dosage, de subtilité et, par-dessus tout, de personnalité. Il s’agit moins de ‘raconter des blagues’ que de laisser transparaître son caractère. En s’appuyant sur l’expérience de Valentine Sauda, nous pouvons dégager des principes et des techniques simples pour vous aider à vous lancer. Ce guide pratique n’est pas une recette miracle, mais plutôt une boîte à outils pour vous encourager à expérimenter, à trouver votre propre voix et à oser être vous-même. Car la clé, vous l’aurez compris, ne réside pas dans une formule, mais dans l’authenticité.

La règle d’or : l’authenticité avant tout, ne forcez jamais le trait

C’est le conseil le plus important, celui qui conditionne tous les autres. Si vous devez retenir une seule chose, c’est celle-ci : l’humour doit être naturel. Tenter de se forcer à être drôle est le meilleur moyen de paraître malaisant et inauthentique. Comme le dit si bien Valentine :

‘On peut pas être drôle sur commande. Personne n’a jamais réussi à être drôle quand on dit : raconte-nous une blague.’

Cette règle est valable car, comme je le soulignais, la création de contenu est un marathon, pas un sprint. ‘Sur le long terme, on peut pas se faire passer pour quelqu’un d’autre’. Jouer un personnage humoristique qui n’est pas vous est épuisant et finira par se voir. Alors, comment faire ? Commencez par vous interroger sur votre propre personnalité. Quel est votre type d’humour dans la ‘vraie vie’ ? Êtes-vous plutôt pince-sans-rire, ironique, absurde, bon enfant ? L’objectif n’est pas d’inventer une personnalité, mais de laisser la vôtre infuser dans vos écrits. Si l’humour n’est vraiment pas votre truc, ne vous forcez pas. Vous pouvez tout à fait opter pour un ton chaleureux, passionné ou direct. L’authenticité prime toujours. Si, en revanche, vous avez un penchant pour la légèreté, alors autorisez-vous à l’exprimer, petit à petit.

La technique des petites touches : commencer avec les références culturelles

Pour ceux qui souhaitent se lancer sans prendre de risques démesurés, Valentine offre une technique brillante : commencer par petites touches en utilisant des références culturelles. C’est une méthode formidable car elle ne repose pas sur votre capacité à inventer une blague, mais sur la création d’une connivence avec votre audience. En citant un film, une chanson, un sketch ou un personnage connu, vous faites un clin d’œil à une partie de votre public. Ceux qui ont la référence se sentent immédiatement connectés, comme s’ils partageaient un secret avec vous. Valentine a commencé comme ça :

‘J’ai fait un carrousel en mettant en scène Louis de Funès. Après, je suis passée à OSS 117, après Maïté… J’ai commencé à mettre un petit peu en scène des personnages de la vie de tous les jours que les gens connaissaient.’

L’exemple de sa première publication où elle citait Les Inconnus (‘cela ne nous regarde pas’) est parfait. C’est subtil, ça fait sourire ceux qui connaissent, et ça ne gêne pas les autres. Le choix de la référence est bien sûr crucial : elle doit être en adéquation avec votre cible. Mais c’est un moyen sûr et efficace d’injecter de la personnalité et de tester la réceptivité de votre audience à un ton plus léger, avant de développer un humour plus personnel. C’est le premier pas idéal pour sortir du lot sans se mettre en danger.

Conclusion : Osez être vous-même, votre marketing vous remerciera

Au terme de cette discussion, un constat s’impose : le débat n’est pas tant ‘pour ou contre l’humour’ que ‘pour ou contre l’authenticité’. L’humour n’est pas une fin en soi, mais l’une des manifestations les plus puissantes de la personnalité d’une marque. Le vieux conseil marketing qui prône un sérieux de façade n’est plus adapté à un monde où les consommateurs recherchent avant tout de la connexion et de l’humanité. Comme nous l’a brillamment démontré Valentine Sauda, oser la légèreté est une stratégie payante à bien des égards. C’est un outil formidable pour faciliter la mémorisation, créer une personnalité de marque forte et accessible, et booster ce fameux capital sympathie qui fait toute la différence.

Bien sûr, la route n’est pas sans risques. Un humour mal maîtrisé peut conduire au malaise, décrédibiliser un message et aliéner une partie de l’audience. Mais ces risques peuvent être maîtrisés par une approche progressive et, surtout, une authenticité à toute épreuve. Il ne s’agit pas de se transformer en humoriste du jour au lendemain, mais d’arrêter de se cacher derrière un masque professionnel rigide. L’appel à l’action est donc simple : ne cherchez pas à être drôle, cherchez à être vrai. Commencez petit. La prochaine fois que vous écrirez un post, un email ou une page de vente, demandez-vous : ‘Est-ce que ça me ressemble ?’. Osez une tournure de phrase plus conversationnelle. Glissez une référence culturelle qui vous fait sourire. Laissez transparaître une bribe de votre véritable personnalité. En faisant ce petit pas vers plus d’authenticité, vous ferez un pas de géant pour créer un lien durable avec votre audience. Car au fond, les gens n’achètent pas seulement un produit ou un service ; ils adhèrent à une personne, à une histoire, à une personnalité. Et la vôtre mérite d’être entendue.


Questions fréquentes sur l’humour en marketing

Est-ce que l’humour en marketing est adapté à tous les secteurs d’activité, même les plus sérieux (B2B, finance, droit) ?

Oui, absolument. L’humour n’est pas une question de secteur, mais d’audience et d’exécution. Dans des domaines très sérieux, un humour intelligent et subtil peut être encore plus efficace pour se démarquer et humaniser une marque. Il ne s’agit pas de faire des blagues sur des sujets sensibles, mais d’adopter un ton plus léger dans sa communication. Un jeu de mots bien placé dans un article de blog, une métaphore amusante pour expliquer un concept complexe ou un peu d’autodérision peuvent rendre une marque de services financiers ou juridiques beaucoup plus accessible et mémorable. La clé est d’adapter le type d’humour à la culture du secteur et aux attentes de la cible.

‘Le but c’est aussi d’être authentique. Le côté aussi je veux vous divertir, j’ai quelque chose à vendre derrière mais pas à n’importe quel prix.’

Comment trouver le bon dosage d’humour sans paraître idiot ou pas professionnel ?

Le bon dosage s’apparente à un cocktail : il faut équilibrer les ingrédients. La règle d’or est que l’humour doit toujours servir la valeur, et non l’éclipser. Votre contenu doit avant tout être utile et pertinent pour votre audience. L’humour est l’enrobage qui le rend plus agréable à consommer. Commencez par de petites touches, comme des références culturelles ou un ton plus conversationnel. Observez la réaction de votre audience et ajustez. Le ‘bon cocktail’ selon Valentine, c’est ‘une bonne dose de personnalité, une vraie volonté de bien faire, de transmettre quelque chose à son lecteur et puis un petit peu quand même, une petite pensée de structure’.

‘Être bon, être percutant, c’est comme un bon cocktail, c’est du dosage.’

Je ne suis pas naturellement drôle, est-ce que je dois quand même essayer d’utiliser l’humour ?

Non, et c’est le conseil le plus important : ne vous forcez jamais. L’authenticité est la clé. Si vous n’êtes pas à l’aise avec l’humour, le forcer sonnera faux et sera contre-productif. Votre audience le sentira immédiatement. L’objectif n’est pas d’être ‘drôle’ à tout prix, mais d’avoir une personnalité. Si votre style est plutôt d’être direct, passionné, très pédagogue ou rassurant, c’est parfait. Misez sur vos forces naturelles. La pire erreur serait de copier le style humoristique de quelqu’un d’autre. Soyez simplement vous-même, car c’est la seule stratégie tenable sur le long terme.

‘Je pense que ça va être un désastre… Si dans ta personnalité à toi, il y a de l’humour. Si c’est pas ton truc, je pense que et que tu te forces à fond à mettre de l’humour, ça va pas fonctionner non plus.’

Quelle est la différence entre un ton humoristique et un ton simplement léger et accessible ?

Un ton humoristique cherche activement à provoquer le rire ou le sourire, souvent par des blagues, des jeux de mots ou de l’ironie. Un ton léger et accessible, quant à lui, vise principalement à simplifier la communication et à créer de la proximité, sans nécessairement chercher à être drôle. Il utilise un langage simple, évite le jargon, écrit ‘comme on parle’ et peut faire preuve de chaleur et d’empathie. On peut tout à fait être accessible sans être humoristique. L’approche de Valentine combine les deux : elle est accessible dans sa façon d’écrire et humoristique dans son contenu et ses visuels.

‘J’étais plus efficace quand j’écrivais comme je parlais. Donc je vais enlever des négations, je vais dire je sais pas où je suis avec un CH.’

Comment réagir si une blague tombe à plat ou est mal interprétée par mon audience ?

La pire réaction est de paniquer et de supprimer le contenu en faisant comme si de rien n’était, à l’image d’Amazon. La meilleure approche est souvent l’autodérision. Répondre avec humour à son propre échec peut transformer un ‘flop’ en un moment de connexion authentique. Un simple ‘Ok, celle-là était ratée, je retourne m’entraîner !’ peut désamorcer la situation et vous rendre plus humain. Si le message a été mal interprété et a pu offenser, il est important de s’excuser sincèrement, d’expliquer l’intention initiale et de retirer le contenu si nécessaire. L’important est d’assumer et de gérer la situation avec transparence.

‘Au pire des cas, je suis pas drôle et en un clic, c’est supprimé. Oui, puis au pire tu es pas drôle. C’est finalement enfin on a le droit aussi de pas être tout le temps drôle.’

Faut-il utiliser le tutoiement ou le vouvoiement pour créer plus de proximité sur un réseau comme LinkedIn ?

Il n’y a pas de règle absolue ; c’est un choix personnel et stratégique qui dépend de votre authenticité et de votre cible. Valentine tutoie sur LinkedIn pour créer un lien direct et personnel, car elle imagine parler à une seule personne. En revanche, elle envisage de vouvoyer sur YouTube pour s’adresser à une communauté plus large. L’important est d’être cohérent avec sa personnalité. Si le vouvoiement est plus naturel pour vous, ne vous forcez pas à tutoyer. Une proximité authentique peut tout à fait se créer avec le ‘vous’, si le ton global est chaleureux et accessible.

‘Sur LinkedIn tu vas tutoyer et sur YouTube tu vas vouvoyer. Oui, parce que YouTube, j’ai plus la sensation de parler à une communauté… alors que quand j’écris mon post, je pense à mon lecteur, la seule et unique personne.’

Comment les visuels peuvent-ils renforcer un message humoristique en copywriting ?

Les visuels sont un levier extrêmement puissant. Ils peuvent établir le ton humoristique avant même que l’audience n’ait lu la première ligne. La stratégie de Valentine en est l’exemple parfait : ses photos avec des expressions surjouées, son fond vert signature et ses gants de boxe roses créent un univers décalé et immédiatement reconnaissable. Ces visuels agissent comme un ‘pattern interrupt’ : ils cassent la monotonie du fil d’actualité et signalent que le contenu sera différent. L’humour peut donc passer par des mèmes, des carrousels graphiques amusants, des GIFs ou des photos personnelles décalées. Le visuel et le texte se renforcent mutuellement pour créer une expérience de marque cohérente et mémorable.

‘J’ai commencé tout simplement en faisant un shooting photo où bah j’ai fait des grimaces, j’ai fait des poses un peu rigolotes et j’ai commencé à créer des visuels parce que je me dis il y a beaucoup de posts écrits mais je suis sûr que si on rajoute des visuels, ça peut être un peu rigolo.’

L’humour est-il juste un moyen d’attirer l’attention ou sert-il un objectif business plus profond ?

L’humour est bien plus qu’un simple hameçon pour attirer l’attention. S’il ne servait qu’à cela, son effet serait très limité. Son véritable pouvoir réside dans sa capacité à servir des objectifs business fondamentaux. En facilitant la mémorisation, il ancre votre marque dans l’esprit des consommateurs. En créant un capital sympathie, il bâtit la confiance et la loyauté, qui sont les fondations de toute relation client durable. En vous rendant plus accessible, il abaisse les barrières à la conversation et facilite la génération de leads. L’humour est un outil stratégique au service de l’apport de valeur, permettant de la rendre plus digeste, mémorable et engageante.

‘Si je devais choisir entre l’humour ou l’apport de valeur, je choisirais l’apport de valeur. Je ferai pas un post pour être marrante juste pour être marrante.’


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