Ce n’était pas qu’un nom, c’était un symptôme : comment j’ai cessé de minimiser mon entreprise
La toute première entreprise que j’ai créée s’appelait ‘Estelle Mademoiselle’. Sur le papier, c’était charmant. Je vendais de la porcelaine de Limoges que je peignais à la main, et le succès a été fulgurant. En quelques mois à peine, j’étais repérée par de grandes places de marché, je décrochais des parutions à l’international et j’expédiais 80% de ma production aux États-Unis. Une réussite, n’est-ce pas ? Pourtant, au fond de moi, une petite voix me disait que ce n’était pas une ‘vraie’ entreprise. C’était un projet parallèle, un ‘side project’ à plein temps. Je n’aurais jamais osé dire que c’était mon métier. Quand on me posait la question, je répondais timidement que j’avais monté une ‘petite’ entreprise.
Ce mot, ‘petite’, était lourd de sens. Et le nom, ‘Estelle Mademoiselle’, l’était encore plus. J’avais passé la trentaine, avec plus de dix ans d’une belle carrière derrière moi, je venais d’être mère. Le ‘Mademoiselle’ était un anachronisme total. Avec le recul, je comprends que ce choix n’avait rien d’anodin. Comme je le confie dans mon podcast, ‘ce nom transpirait mon manque de confiance’. Il révélait une vérité profonde : je n’assumais pas mon activité. Il ne s’agissait même pas de vendre, mais simplement d’en parler ouvertement, avec fierté. Ce sentiment de devoir diminuer ce que l’on construit, de le cacher derrière des diminutifs par peur du jugement ou du ridicule, est un mal qui ronge de nombreux indépendants. C’est un plafond de verre que nous nous imposons nous-mêmes.
Si cette histoire résonne en vous, si vous vous reconnaissez dans cette tendance à utiliser le mot ‘petit’ pour décrire vos grandes ambitions, alors cet article est pour vous. Nous allons plonger au cœur de ce mécanisme d’autocensure pour comprendre pourquoi nous le faisons. Plus important encore, nous découvrirons ensemble le changement de perspective radical qui permet de briser ces chaînes invisibles. Il s’agit d’apprendre à se voir non plus comme une personne qui tente une aventure, mais comme le dirigeant ou la dirigeante de son entreprise. Nous verrons comment ce simple ‘switch’ mental peut débloquer votre capacité à démarcher n’importe quel client, à présenter votre offre avec une assurance contagieuse et à bâtir une activité à la hauteur de vos compétences. Il est temps de vous prendre au sérieux.
Le piège de la ‘petite entreprise’ : pourquoi nous minimisons notre activité
Le réflexe de minimiser son activité est un mécanisme de défense subtil mais incroyablement puissant. Il s’infiltre dans notre langage quotidien sans même que nous nous en rendions compte. On ne gère pas ‘une entreprise’, mais une ‘petite structure’. On ne cherche pas ‘des clients’, mais ‘quelques petits contrats’. On ne développe pas ‘une expertise’, mais on a ‘un petit savoir-faire’. Ce vocabulaire, en apparence humble, est en réalité une manifestation directe d’un conflit interne : celui entre notre ambition et notre peur. La peur de l’échec, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur du jugement des autres. En qualifiant notre projet de ‘petit’, nous lui retirons préventivement de la valeur. Ainsi, si l’échec survient, l’impact émotionnel semble moindre. ‘Ce n’était qu’un petit projet de toute façon’.
Cette habitude est particulièrement répandue chez les indépendants. Quand on est salarié, on fait partie d’une structure plus grande. La confiance est portée par la marque, par l’équipe, par une hiérarchie. Devenu indépendant, on se retrouve seul en première ligne. Comme je l’explique : ‘Par définition, quand on est indépendant, et ben, on est seul. Et ce qu’on vend, c’est qui on est, ce qu’on pense et ce qu’on produit. On ne vend pas une marque, on ne vend pas un service ou un produit, quelque part, ce qu’on vend, ben c’est nous.’ Cette perception est à la fois naturelle et terrifiante. Elle expose notre ego, notre valeur personnelle, à une validation extérieure. C’est une pression immense. Minimiser devient alors un bouclier. Si je ne me mets pas en avant avec de grandes ambitions, je prends moins de risques.
Quand le statut renforce le syndrome
En France, le statut même de la ‘microentreprise’ peut involontairement renforcer cette perception. Le mot ‘micro’ est explicite. Il est conçu pour être simple, accessible, idéal pour démarrer ou pour un ‘side project’. C’est une porte d’entrée formidable, mais elle peut aussi nous enfermer dans une mentalité de ‘petitesse’. Le problème, c’est que pour beaucoup d’entre nous, ce n’est pas un hobby. ‘On est en train de parler de notre activité professionnelle, de notre métier, de ce qui nous fait vivre.’ Nous sommes des professionnels, au même titre qu’un salarié. Le paradoxe est que le nom officiel de cette microentreprise est souvent notre propre nom, par exemple ‘Estelle Balot’. Il est donc très difficile de s’en dissocier. Cette fusion entre l’identité personnelle et l’identité professionnelle est au cœur du problème. Elle nous fait croire que lorsque nous vendons nos services, nous nous vendons nous-mêmes. C’est ici qu’il faut tracer une ligne rouge infranchissable.
Les conséquences de cette minimisation sont bien réelles et freinent activement notre développement. Un discours teinté de doutes et de modestie excessive n’inspire pas confiance. Un client potentiel qui entend parler d’une ‘petite activité’ peut inconsciemment douter de votre capacité à gérer un projet d’envergure. Cela influence la négociation, les tarifs que l’on ose proposer, et les ambitions que l’on se fixe. On reste dans sa zone de confort, on ne démarche que des ‘petits’ clients, on refuse des opportunités qui nous semblent ‘trop grandes pour nous’. C’est un cercle vicieux où notre discours interne limite nos actions externes, qui à leur tour confirment notre croyance que nous sommes ‘petits’. Pour briser ce cycle, il ne suffit pas de changer de mots, il faut changer de posture mentale.
La dissociation salvatrice : vous n’êtes pas votre entreprise, vous la représentez
Le véritable tournant, le déclic qui change tout, réside dans une idée simple mais profonde : vous devez cesser de vous identifier personnellement à votre activité. Vous n’êtes pas votre business. Vous en êtes le ou la fondatrice, la directrice, l’ambassadrice. C’est une nuance fondamentale qui déplace complètement l’enjeu. Pensez à votre expérience passée en tant que salarié. Je suis convaincue que beaucoup d’entre nous, moi la première, ont eu ce parcours. En entreprise, lors d’un rendez-vous client, nous ne nous posions pas la question de notre légitimité personnelle. Nous portions le costume de l’entreprise. ‘On arrivait sûr de nous, confiante, et puis on déroulait notre argumentaire. Alors, pourquoi est-ce qu’on le fait sans problème quand on est salarié et pas quand on est entrepreneur ?’ La réponse est simple : parce qu’on représente l’entreprise. L’enjeu n’est pas personnel. Une critique de l’offre n’est pas une critique de notre personne.
Eh bien, quand on est indépendant, il faut adopter exactement la même posture. Vous êtes tout aussi compétente que lorsque vous étiez salariée. Vos compétences n’ont pas disparu en changeant de statut. Le changement doit donc être dans votre perception de votre rôle. Mettez en scène votre professionnalisme. Pensez-y de cette façon : vous êtes en représentation. Vous jouez le rôle du dirigeant de votre entreprise. Cette dissociation est libératrice. Soudain, l’enjeu n’est plus ‘est-ce qu’on va m’aimer ?’, ‘est-ce que je suis assez bien ?’, mais ‘est-ce que mon service répond au besoin du client ?’. La conversation devient professionnelle, centrée sur la valeur, les compétences et les résultats.
Incarner l’entreprise au quotidien
Cette idée de dissociation n’est pas qu’un concept abstrait, elle s’applique très concrètement. Le mantra à se répéter est le suivant : ‘Je ne suis pas Estelle Balot, je suis l’entreprise Estelle Balot.’ Cela change tout. Quand vous préparez un appel de prospection, vous n’êtes pas la personne qui a peur du rejet ; vous êtes le département commercial de votre société qui a un objectif. Quand vous recevez un retour négatif, ce n’est pas vous qui êtes remise en cause ; c’est une opportunité pour l’entreprise d’améliorer son produit ou son service. Cette distance émotionnelle permet d’analyser les situations avec plus de lucidité et moins d’affect. Elle protège votre énergie et votre confiance sur le long terme.
Pour matérialiser cette idée, voici quelques pistes. Créez-vous une véritable identité de marque, même simple : un logo, une charte graphique, une signature mail professionnelle. Utilisez le nom de votre entreprise dans vos communications. Au lieu de dire ‘Je peux faire ça pour vous’, essayez ‘Notre expertise nous permet de vous proposer…’. Cela crée une perception d’une entité structurée et professionnelle, tant pour votre interlocuteur que pour vous-même. En vous voyant comme une entreprise, vous commencez à penser comme une entreprise : stratégie, objectifs, process, développement. Vous sortez de la posture de l’artisan qui bricole pour entrer dans celle du chef d’entreprise qui construit. C’est ce changement de posture qui vous donnera l’assurance nécessaire pour aborder n’importe quel défi, y compris celui de viser plus grand.
Briser le plafond de verre : oser démarcher les grands comptes
L’un des symptômes les plus flagrants du manque de confiance chez l’indépendant est la peur de démarcher les ‘grosses entreprises’. Je me souviens d’une discussion avec une consœur qui m’avouait : ‘Moi, je n’arrive pas à démarcher les grosses entreprises parce que je m’en sens pas les épaules. Alors pour l’instant, ben je me contente des PME même si je sais que mon cœur de cible, ben c’est bien les entreprises plus importantes.’ Cette autocensure est une pure erreur de positionnement, basée sur une perception erronée de la réalité. On s’imagine un combat de David contre Goliath, où notre petite structure n’a aucune chance face à un mastodonte. On pense : ‘Qui suis-je, moi, toute seule, pour offrir mes services à une multinationale ?’.
Cette vision est un mirage. Lorsque vous contactez une grande entreprise, vous ne parlez pas à un bâtiment ou à une entité abstraite. ‘Vous n’allez pas rencontrer une multinationale, vous allez rencontrer une personne, tout comme vous.’ Une personne avec des objectifs, des problèmes à résoudre, des pressions hiérarchiques. Cette personne, qu’elle soit responsable marketing, directrice des achats ou chef de projet, cherche des solutions. Elle cherche des compétences. Elle cherche des résultats. Et elle se fiche de savoir si vous êtes une armée de 1000 personnes ou un expert solo ultra-spécialisé. Ce qui l’intéresse, c’est votre capacité à résoudre son problème. Si vos compétences lui permettent d’atteindre ses résultats, votre statut d’indépendant peut même devenir un avantage : vous êtes plus agile, plus réactif, plus spécialisé et souvent plus accessible qu’une grande agence.
Adopter la posture de l’égal à égal
La clé est de changer votre regard sur votre interlocuteur. Ne le voyez pas comme l’incarnation du ‘grand groupe’, mais comme un pair, un professionnel qui échange avec un autre professionnel. ‘Les responsables des grands groupes ne sont pas les grands groupes. Ce sont des personnes tout comme vous.’ Elles ne sont pas intrinsèquement plus impressionnantes ou moins abordables. D’ailleurs, si vous étiez resté salarié, vous seriez peut-être cette personne. Cette prise de conscience désacralise l’enjeu et vous permet d’aborder l’échange sur un pied d’égalité. Vous n’êtes pas là pour quémander un contrat, vous êtes là pour proposer un partenariat de valeur. Votre expertise a une valeur immense pour eux, car ils ne l’ont souvent pas en interne.
Pour passer à l’action, préparez votre approche. Identifiez précisément le bon interlocuteur. Travaillez votre discours pour qu’il soit centré sur leurs problématiques et les résultats que vous pouvez leur apporter. Mettez en avant des cas concrets, des chiffres, des témoignages, même s’ils proviennent de clients plus petits. La preuve de votre compétence est universelle. L’assurance que vous dégagerez lors de cet échange sera votre meilleur atout. Si vous êtes convaincue de la valeur de votre offre, vous serez convaincante. Ne laissez plus la taille de votre structure définir la taille de vos ambitions. Le seul obstacle entre vous et les grands comptes, c’est souvent la barrière que vous avez vous-même érigée.
La confiance, un outil stratégique : les 4 piliers de la croissance de votre activité
Souvent, on perçoit la confiance en soi comme un trait de caractère inné, une sorte de don. C’est une erreur. En réalité, la confiance en soi est une compétence qui se travaille et, surtout, un outil stratégique fondamental pour tout entrepreneur. Il ne s’agit pas d’être arrogant ou de se croire infaillible. Au contraire, comme je l’explique, c’est bien plus simple : ‘la confiance en soi, ça n’est rien d’autre qu’une vision réaliste de nos capacités’. C’est être objectif, se voir tel que l’on est, avec ses forces et ses faiblesses. Cette clarté est à la portée de tous et elle est le socle sur lequel repose une croissance saine et durable. Car cette vision objective a des répercussions directes et mesurables sur votre activité. Elle se décline en quatre piliers essentiels qui vont transformer votre quotidien d’indépendant.
1. Mieux gérer ses émotions pour une navigation sereine
L’entrepreneuriat est un marathon émotionnel, fait de hauts vertigineux et de bas abyssaux. Sans une confiance bien ancrée, ces montagnes russes peuvent être épuisantes. Avoir une vision réaliste de vos capacités vous sert de boussole. Vous savez ce que vous maîtrisez et ce qui est hors de votre zone de confort. Cette connaissance permet d’anticiper les situations stressantes, de mieux les appréhender et donc de réguler vos émotions. Au lieu de subir la panique face à l’inconnu, vous pouvez vous dire : ‘Ok, sur ce point je suis moins à l’aise, je vais devoir me former ou déléguer’. Cette maîtrise émotionnelle est cruciale pour ne pas prendre de décisions hâtives sous le coup du stress ou de l’euphorie et pour maintenir un cap stable sur le long terme.
2. Prendre des décisions éclairées et alignées
Le doute est le pire ennemi de la décision. Un manque de confiance en ses propres capacités mène à la procrastination, à l’analyse paralysante et à des choix qui ne sont pas alignés avec nos véritables objectifs. En revanche, lorsque vous êtes au clair sur ce que vous savez faire et ce que vous voulez, prendre des décisions devient plus fluide. ‘Si on sait ce qu’on veut, si on sait ce qu’on sait faire, et bien, c’est plus facile de mettre la part de stress de côté et de regarder les choses droit dans les yeux.’ Vous osez dire non à des projets qui ne vous correspondent pas, même s’ils sont financièrement attractifs. Vous osez fixer des prix qui reflètent votre juste valeur. Chaque décision est prise avec plus de sérénité et de conviction, construisant pas à pas une activité qui vous ressemble.
3. Atteindre ses objectifs avec clarté et détermination
La confiance est le carburant de l’action. Connaître objectivement vos forces vous permet de capitaliser dessus pour avancer plus vite. Connaître vos faiblesses vous permet de mettre en place des stratégies pour les compenser. C’est un véritable GPS pour votre projet. ‘Puisqu’on est au clair sur nos capacités, on se ment pas, finalement et on sait où sont nos faiblesses (…) On sait aussi où est-ce qu’on est bon, où sont nos atouts. Et donc ça, ça va être une arme essentielle pour pouvoir atteindre nos objectifs.’ Sans cette clarté, on navigue à vue, on s’éparpille dans des actions peu efficaces. Avec la confiance, chaque pas est intentionnel, chaque effort est dirigé vers un but précis, rendant l’atteinte de vos objectifs non seulement possible, mais probable.
4. Développer sa résilience pour surmonter les échecs
Soyons clairs : tout entrepreneur connaîtra l’échec. Ce n’est pas une possibilité, c’est une certitude. ‘La question, c’est pas de savoir si on se cassera la figure, la question est de savoir comment est-ce qu’on va se relever.’ C’est ici que la résilience entre en jeu, et elle est directement nourrie par la confiance en soi. Si votre valeur personnelle n’est pas attachée au succès de chaque projet, un échec devient une simple donnée, une expérience d’apprentissage, et non une condamnation de vos compétences. Une personne confiante sait qu’elle a les ressources internes pour analyser ce qui n’a pas fonctionné, pour rebondir et pour faire mieux la prochaine fois. L’échec ne la détruit pas, il l’informe. Cette capacité à se relever est sans doute la qualité la plus importante pour durer dans l’entrepreneuriat.
Conclusion : Devenez la voix assurée de votre entreprise
Le chemin de l’entrepreneuriat est avant tout un cheminement intérieur. L’histoire de ‘Estelle Mademoiselle’ n’est pas anecdotique ; elle est le symbole de ce combat que beaucoup d’entre nous mènent en silence contre le syndrome de l’imposteur et l’autocensure. Nous avons vu que la tendance à minimiser notre activité n’est pas de la modestie, mais un mécanisme de défense qui nous dessert profondément. La solution ne réside pas dans une confiance aveugle, mais dans un changement de perspective radical : cesser de se vendre soi-même pour devenir le représentant de son entreprise.
Ce simple basculement mental, de ‘je suis mon business’ à ‘je représente mon business’, est la clé qui ouvre toutes les portes. Elle nous libère de la peur du jugement personnel, nous autorise à démarcher des clients que nous pensions hors de portée, et nous donne la force de nous relever après chaque obstacle. En cultivant une vision objective de vos compétences, vous ne faites pas que booster votre ego ; vous vous dotez d’outils stratégiques pour mieux gérer vos émotions, prendre de meilleures décisions et faire preuve d’une résilience à toute épreuve. Rappelez-vous que vous êtes la voix de votre entreprise. ‘Si nous avons des doutes, des angoisses, des inquiétudes sur notre activité (…) ça va se ressentir dans notre voix.’ La confiance est contagieuse. En croyant fermement en votre projet, vous donnez aux autres toutes les raisons d’y croire aussi.
Alors, je vous pose la question aujourd’hui : comment parlez-vous de votre entreprise ? Prenez un instant pour y réfléchir honnêtement. Est-ce que, vous aussi, vous utilisez le mot ‘petit’ pour décrire vos grandes ambitions ? S’il vous a plu, cet épisode vous aura peut-être fait réfléchir. C’est le premier pas. Le second est de décider, dès maintenant, de changer de discours. De vous prendre au sérieux. Car votre projet le mérite. Et vous aussi.
Questions fréquentes sur la confiance en soi de l’entrepreneur
Pourquoi ai-je tendance à minimiser mon activité de freelance ?
Cette tendance est souvent un mécanisme de défense inconscient lié à la peur de l’échec et au syndrome de l’imposteur. En tant qu’indépendant, on a l’impression de se vendre soi-même, ce qui rend très vulnérable. Qualifier son activité de ‘petite’ permet de diminuer l’enjeu et de se protéger émotionnellement en cas de difficultés. C’est une façon de gérer la pression immense qui naît de la fusion entre son identité personnelle et professionnelle. Cependant, ce réflexe freine la croissance et la perception de votre valeur par les autres.
‘Ben, du coup, on minimise, c’est plus facile, hein. On se met moins à risque si on n’a pas de grandes ambitions, si c’est juste, et ben, un petit projet, un petit site internet ou une petite activité.’
Comment concrètement me voir comme une ‘entreprise’ et non plus comme une personne ?
Le changement est avant tout mental. Adoptez le mantra : ‘Je ne suis pas [Votre Nom], je suis l’entreprise [Votre Nom]’. Concrètement, cela signifie d’aborder chaque interaction professionnelle (appel, email, réunion) comme si vous représentiez une entité distincte. Dissociez les retours sur votre travail de votre valeur personnelle. Un ‘non’ à une proposition n’est pas un rejet de votre personne, mais une inadéquation de l’offre. Pensez à votre attitude lorsque vous étiez salarié : vous défendiez un projet, pas votre ego. Appliquez cette même posture à votre propre activité.
‘Vous êtes tout aussi compétentes que lorsque vous étiez salariés. Alors venez en représentation, vous n’êtes pas vous, vous êtes votre entreprise. Je ne suis pas Estelle Balot, je suis l’entreprise Estelle Balot. Et ça, ben ça change tout.’
Est-ce que ma petite structure est un frein pour démarcher de grandes entreprises ?
Absolument pas. C’est une barrière que vous vous mettez vous-même. Les grandes entreprises ne cherchent pas forcément de grands prestataires, elles cherchent des solutions à leurs problèmes. Votre interlocuteur n’est pas une entité abstraite, mais une personne qui a des objectifs à atteindre. Si votre expertise pointue peut l’aider, votre agilité et votre flexibilité d’indépendant peuvent même devenir des atouts majeurs par rapport à la lourdeur des grandes agences. L’important est de présenter votre valeur et les résultats que vous pouvez apporter, pas la taille de votre équipe.
‘Ce que cherche votre interlocuteur, ce sont des résultats. Si vos compétences lui permettent d’atteindre ses résultats, il se fichera de savoir si vous êtes seul aux manettes ou si vous êtes adossé à une grosse structure.’
Quelle est la différence entre avoir confiance en soi et être arrogant ?
La confiance en soi authentique est basée sur la lucidité et l’objectivité, tandis que l’arrogance est souvent un masque pour cacher des insécurités. Avoir confiance en soi, c’est avoir une vision réaliste de ses capacités : connaître ses forces pour les utiliser à bon escient, et connaître ses faiblesses pour travailler dessus ou les compenser. Ce n’est pas se croire meilleur que les autres, mais se connaître soi-même honnêtement. L’arrogance, elle, refuse de voir les failles et exagère les compétences, ce qui mène souvent à de mauvaises décisions.
‘La confiance en soi, ça n’est rien d’autre qu’une vision réaliste de nos capacités, une vision réaliste, ça veut juste dire être objectif, se voir tel qu’on est réellement, ni mieux ni moins bien. La confiance en soi, c’est juste être objectif.’
Comment la confiance en mon projet peut-elle m’aider à mieux vendre ?
La confiance est communicative. Lorsque vous parlez de votre offre avec assurance et conviction, vous transmettez cette certitude à votre interlocuteur. Votre posture, votre ton de voix, votre clarté inspirent confiance. Un client achète avant tout une solution et la tranquillité d’esprit qui va avec. S’il sent que vous doutez, il doutera à son tour de votre capacité à délivrer. La confiance en votre projet est donc un prérequis indispensable pour que vos prospects et partenaires aient envie de vous faire confiance et de travailler avec vous. C’est le fondement de toute relation commerciale saine.
‘La confiance incite à faire confiance et tout le monde le sait, hein, pour devenir client, pour devenir partenaire, pour avoir envie de travailler avec vous, ben, il n’y a pas de doute, faut avoir confiance en vous, il faut avoir confiance à votre entreprise.’
Quels sont les bénéfices directs de la confiance en soi sur la gestion quotidienne de mon entreprise ?
Les bénéfices sont multiples et très concrets. Premièrement, une meilleure gestion des émotions : vous êtes moins déstabilisé par les imprévus. Deuxièmement, des prises de décision plus rapides et plus alignées, car vous n’êtes pas paralysé par le doute. Troisièmement, une plus grande efficacité pour atteindre vos objectifs, car vous savez sur quelles forces capitaliser. Enfin, et c’est crucial, une résilience accrue : vous êtes capable de vous relever plus vite après un échec, car vous le voyez comme une expérience d’apprentissage et non comme une remise en cause de votre valeur.
‘La confiance en soi, ça va nous permettre de mieux gérer nos émotions, ça va nous permettre de prendre des décisions de façon plus sereine et puis ça va nous permettre d’atteindre nos objectifs et de rendre une résilience plus facile.’
Comment rester confiant face à un échec ou un refus client ?
En appliquant la dissociation entre vous et votre entreprise. L’échec ou le refus ne vous concerne pas personnellement, il concerne l’offre, le timing, ou le positionnement de votre entreprise. Avoir confiance en vos capacités fondamentales vous permet de savoir que vous avez les ressources pour analyser la situation objectivement, comprendre ce qui n’a pas fonctionné, et ajuster votre stratégie. La confiance n’est pas la certitude de ne jamais échouer, mais la certitude d’être capable de surmonter l’échec. C’est cette résilience qui fait la différence sur le long terme.
‘On se cassera la figure, c’est le cas pour absolutely tous les entrepreneurs. La question, c’est pas de savoir si on se cassera la figure, la question est de savoir comment est-ce qu’on va se relever et ça et bien, évidemment, c’est une question de résilience.’
Le statut de micro-entreprise m’oblige-t-il à penser ‘petit’ ?
Pas du tout. Le statut ‘micro’ est un outil juridique et fiscal, pas une définition de votre ambition. Il est conçu pour la simplicité de démarrage, mais il ne limite en rien votre potentiel de développement (dans les limites des plafonds de chiffre d’affaires, bien sûr). L’erreur est de laisser le nom du statut définir votre état d’esprit. Vous dirigez une entreprise, point. Traitez-la comme telle, quelle que soit sa forme légale. Votre vision, votre stratégie et votre ambition sont les seuls véritables moteurs de votre croissance, pas l’intitulé de votre statut sur un document administratif.
‘Le problème, c’est que justement, et ben, on n’est pas en train de parler d’un side project ou d’un hobby là. On est en train de parler de notre activité professionnelle, de notre métier, de ce qui nous fait vivre.’

![[Best Episode] Comment parler de son entreprise ? Episode 118 2 Logo de l'épisode [Best Episode] Comment parler de son entreprise ? Episode 118 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy](https://podcast-marketing.fr/wp-content/uploads/2025/10/le-podcast-du-marketing-strategie-digitale-persona-emailing-inbound-marketing-we-best-episode-comment-parler-de-son-entreprise-episode-118.jpeg)
![[Best Episode] Comment fixer ses tarifs avec Insaff El Hassini - Episode 228 - on parle de prix, rémunération, devis 4 Logo de l'épisode [Best Episode] Comment fixer ses tarifs avec Insaff El Hassini - Episode 228 - on parle de prix, rémunération, devis du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy](https://podcast-marketing.fr/wp-content/uploads/2025/10/le-podcast-du-marketing-strategie-digitale-persona-emailing-inbound-marketing-we-best-episode-comment-fixer-ses-tarifs-avec-insaff-el-hassini-episode-228-on-parle-de-prix-remun-1024x1024.jpeg)

