L’email est mort, vive l’email ! Mais survivra-t-il au mobile ?
On ne compte plus le nombre de fois où l’email a été déclaré obsolète, dépassé, voire enterré par l’avènement des réseaux sociaux, des messageries instantanées ou d’autres innovations digitales. Pourtant, année après année, il reste sur son trône, qualifié de ‘levier le plus héroïque’ par les marketeurs. Son retour sur investissement (ROI) exceptionnel en fait une arme de choix, un canal direct et privilégié pour construire une relation durable avec ses clients. Mais aujourd’hui, un nouveau défi, colossal, se dresse sur sa route : le mobile. Ce petit écran que nous tenons tous dans la paume de notre main a radicalement changé les règles du jeu. La question n’est plus de savoir si l’on doit opposer ’email versus le mobile’, mais bien comment maîtriser le couple ’email et mobile’. Car ignorer cette nouvelle réalité, c’est prendre le risque de voir ce levier si puissant se transformer en source de frustration pour nos destinataires.
La transition vers le mobile n’est pas une simple évolution technique, c’est une révolution des usages. Le contexte de lecture a changé : nous lisons nos emails dans les transports, en attendant un café, entre deux réunions. L’attention est volatile, le temps est compté. Dans cet environnement, la moindre friction, le moindre défaut d’affichage est rédhibitoire. Un texte illisible, un bouton d’appel à l’action inaccessible, une image qui déborde… et c’est la suppression assurée, sans même avoir pris connaissance du message. C’est ici que le bât blesse pour de nombreuses entreprises. Alors que la stratégie est pensée, que le contenu est pertinent, l’exécution technique peine à suivre, anéantissant tous les efforts en amont. Comment s’assurer que l’expérience que nous avons soigneusement conçue sur nos écrans d’ordinateur se traduise avec la même efficacité sur un smartphone ? Quels sont les enjeux cachés derrière ce simple objectif ?
Au fil de cette discussion, nous allons plonger au cœur de cette problématique. En m’appuyant sur mon expérience chez Dartagnan, nous allons décortiquer ensemble les trois grands enjeux de l’email marketing à l’ère du mobile. Nous verrons pourquoi le smartphone est bien plus qu’un simple support de lecture, comment le workflow de création traditionnel est devenu un véritable goulot d’étranglement, et surtout, comment des solutions innovantes permettent aujourd’hui de redonner le pouvoir aux équipes marketing. L’objectif ? Vous donner les clés pour non seulement survivre, mais exceller dans ce nouvel écosystème, en transformant chaque email en une expérience client impeccable, quel que soit le support.
L’incontournable duo : pourquoi l’email et le mobile sont devenus indissociables
Le premier constat, et le plus fondamental, est purement statistique. Il pose les bases de toute notre réflexion et justifie à lui seul l’urgence d’adapter nos pratiques. ‘Entre 40 et 60 % des ouvertures d’email qui se font sur environnement mobile.’ Cette fourchette, déjà massive, ne cesse de progresser. Ignorer ce chiffre, c’est consciemment décider d’ignorer plus de la moitié de son audience potentielle. C’est envoyer un message en sachant qu’une personne sur deux le recevra dans des conditions potentiellement dégradées. Ce simple fait change radicalement la perspective : le mobile n’est plus un cas d’usage à la marge, une simple adaptation à prévoir ‘en plus’. Il est devenu le principal point de contact pour une majorité de vos destinataires. La conception ‘Mobile First’ n’est plus un buzzword d’expert, c’est une nécessité opérationnelle absolue. Mais l’impact du mobile va bien au-delà du simple taux d’ouverture ; il redéfinit le parcours client dans sa globalité.
Le mobile, premier point de contact mais pas toujours de conversion
Il est crucial de comprendre la psychologie de l’utilisateur mobile. Le contexte de lecture nomade implique une attention fragmentée. L’interaction est souvent rapide, un premier tri. Comme je l’explique souvent, ‘J’ouvre dans un premier temps sur mobile, si le contenu m’intéresse, je vais repartir dans un environnement plus traditionnel qui est le bureau pour aller transformer mon acte d’achat.’ Ce comportement de ‘rebond’ est essentiel. Le mobile sert de filtre. L’email doit donc être conçu pour passer ce premier test avec succès. Son rôle sur smartphone est de capter l’intérêt en quelques secondes, de convaincre l’utilisateur que le message mérite une lecture plus approfondie plus tard. L’objectif immédiat n’est pas toujours la conversion, mais la ‘mise de côté’, le marquage comme ‘non lu’ pour une consultation ultérieure. Si l’expérience sur mobile est frustrante – un texte trop petit, un temps de chargement trop long –, l’email n’aura jamais cette seconde chance. Il sera impitoyablement supprimé. L’enjeu du design responsive est donc double : permettre une lecture confortable sur mobile ET donner envie de poursuivre l’expérience sur un écran plus grand où la conversion est plus probable.
Le smartphone, ce pont entre le digital et le monde physique
Le deuxième aspect, souvent sous-estimé, est le rôle du mobile comme passerelle entre le monde numérique et les interactions physiques. Dans une stratégie omnicanale, le smartphone est le liant, l’outil que le client a toujours sur lui. ‘Le meilleur véhicule aujourd’hui dans une approche digitale et physique, bah c’est le mobile.’ Imaginons les scénarios : un client reçoit une offre par email pour un produit qu’il peut retirer en magasin. Il se rend en boutique, son téléphone à la main, pour présenter le code-barres contenu dans l’email. Ou encore, il reçoit une invitation à un événement, et clique sur le lien dans l’email pour ouvrir son application de cartographie et obtenir l’itinéraire. Dans tous ces cas, si l’email n’est pas parfaitement lisible et fonctionnel sur son smartphone, c’est toute l’expérience client qui s’effondre. Le lien est rompu. L’email marketing mobile n’est donc pas qu’une affaire de confort de lecture ; c’est un maillon essentiel de la fluidité du parcours client, garantissant que les informations envoyées digitalement puissent être utilisées simplement et efficacement dans un contexte physique.
Comprendre cette double nature du mobile – premier filtre de l’attention et pont vers le physique – est la première étape. Mais cela soulève immédiatement une question bien plus complexe : comment, concrètement, parvient-on à produire des emails qui répondent à ces exigences, de manière fiable et à grande échelle ? C’est là que nous touchons au cœur du problème : la face cachée de la production d’emails.
La face cachée de l’emailing : décryptage d’un workflow complexe et chronophage
L’email marketing bénéficie d’une réputation flatteuse : c’est le canal roi du ROI. Cette perception est juste, mais elle masque une réalité opérationnelle beaucoup plus ardue. On se concentre souvent sur les coûts de routage, qui sont effectivement très faibles, mais on oublie l’investissement colossal en temps et en ressources humaines nécessaire en amont. ‘Ce qu’on prend pas en compte souvent dans le coût de l’email, c’est le tout le workflow de création.’ C’est une chaîne de valeur complexe, impliquant de multiples compétences et de nombreux allers-retours, qui constitue le véritable coût caché de l’emailing. Avant qu’un simple email n’arrive dans la boîte de réception d’un client, il a suivi un long parcours, souvent semé d’embûches, qui peut paralyser l’agilité des équipes marketing et engendrer des coûts bien plus importants qu’on ne l’imagine.
Les quatre piliers de la conception d’un email
Pour bien saisir la complexité, il faut décomposer le processus. La création d’un email repose sur quatre phases distinctes et séquentielles. Tout commence par le brief : les équipes marketing définissent la cible, l’objectif, le message clé et les contenus. Vient ensuite le design, où un graphiste ou un directeur artistique traduit ce brief en une maquette visuelle. La troisième étape est la plus technique et la plus critique : l’intégration HTML. Un développeur spécialisé doit transformer la maquette graphique en un code HTML et CSS compatible avec la multitude de clients de messagerie. Enfin, et c’est une phase à ne jamais sous-estimer, vient le test. Il faut s’assurer que le rendu est parfait partout. Chacune de ces étapes nécessite une expertise spécifique, et la communication entre ces différents profils est souvent source de friction et de perte de temps. Le marketeur ne parle pas le même langage que l’intégrateur, qui lui-même doit composer avec les contraintes du designer.
Le goulot d’étranglement : du brief à l’envoi, un parcours du combattant
Cette succession d’intervenants crée un processus long et rigide. Mon expérience sur le terrain est sans appel : ‘Entre la phase de brief et la réalisation, s’ils n’ont pas un process qui a été au minimum optimisé un petit peu, ils vont être dans des phases entre 15 jours et un mois pour arriver à un résultat final d’email.’ Imaginez l’impact sur la réactivité d’une entreprise ! Une campagne pensée pour rebondir sur l’actualité peut être obsolète avant même d’être envoyée. Ce délai n’est pas dû à l’incompétence des équipes, mais à la nature même du processus : chaque étape est suivie d’une phase de validation, qui génère des demandes de modifications, qui obligent à revenir en arrière. Un simple changement de texte peut nécessiter de repasser par le designer puis l’intégrateur. Chaque aller-retour ajoute des jours au planning. Cette lenteur est non seulement un frein à l’agilité marketing, mais aussi un énorme consommateur de ressources, mobilisant plusieurs personnes sur une seule et même campagne.
Face à ce constat – un besoin criant de produire des emails mobile-first d’un côté, et un processus de production lent et rigide de l’autre –, une nouvelle approche était nécessaire. Il fallait trouver un moyen de casser les silos, d’accélérer la production sans sacrifier la qualité. C’est précisément pour répondre à ce défi qu’une nouvelle génération d’outils, les email builders, a vu le jour.
La révolution des email builders : reprendre le pouvoir sur la production
Face à la complexité croissante de l’écosystème email et à la lourdeur des workflows traditionnels, une question légitime se pose : comment sortir de cette impasse ? La réponse réside dans l’industrialisation et l’automatisation de la production. C’est ici que les plateformes de création d’emails, ou ’email builders’, entrent en jeu. L’idée est simple : fournir aux équipes marketing un outil qui leur permet de construire des campagnes de manière autonome, en s’appuyant sur des modules pré-conçus et garantis 100% responsive. Mais en entendant cela, beaucoup pensent immédiatement à la crainte soulevée par l’animateur du podcast : ‘Je suis en train de penser à à tous mes potes qui sont intégrateurs email, c’est un peu la la mort de leur métier là avec ta ta solution, non ?’ C’est une préoccupation naturelle, mais qui repose sur une vision erronée du rôle de ces outils. Loin de tuer le métier, ils le transforment et le revalorisent.
Non, les intégrateurs ne sont pas morts : ils sont nos meilleurs alliés
La réalité est que la plupart des intégrateurs considèrent le codage d’emails comme la partie la moins gratifiante de leur travail. ‘En fait, ils sont nos meilleurs alliés parce que (…) l’intégration c’est pas leur tasse de thé surtout sur l’email. En fait, c’est quelque chose d’assez rébarbatif pour beaucoup et c’est quelque chose de peu innovant.’ Notre rôle n’est pas de les remplacer, mais de les soulager. Un email builder comme Dartagnan va automatiser la duplication technique, la gestion des déclinaisons et toutes les tâches répétitives et pénibles du HTML pour l’email. En faisant cela, nous libérons un temps précieux pour ces experts. Ce temps, ils peuvent le réinvestir là où leur valeur ajoutée est maximale : l’innovation. Ils peuvent enfin se consacrer à la recherche et développement, explorer des formats interactifs comme l’AMP for Email, optimiser le rendu en dark mode, ou encore travailler sur des problématiques d’accessibilité avancées. En somme, ‘on redonne une vraie valeur à leur métier d’intégrateur’, en leur permettant de passer de techniciens d’exécution à de véritables architectes de l’expérience email.
Comment un email builder simplifie concrètement la chaîne de valeur
Pour les équipes marketing, le bénéfice est une autonomie retrouvée. Elles ne dépendent plus de la disponibilité des équipes techniques pour chaque campagne. Grâce à un système de modules en glisser-déposer, elles peuvent assembler, éditer et personnaliser leurs emails en quelques minutes, tout en ayant la certitude que le résultat sera parfait. La solution garantit la cohérence de la charte graphique et, surtout, la compatibilité technique. Le but est de permettre aux équipes métier de se concentrer sur leur cœur de métier : le contenu, la segmentation, la pertinence du message. La plateforme se charge de la complexité technique en arrière-plan. Notre promesse est de ‘se garantir quelle que soit la taille de l’écran, quel que soit l’OS, quel que soit l’environnement de lecture qu’on est un email qui soit au pixel près.’ Cela réduit drastiquement les délais de production, les coûts cachés et les frustrations, tout en augmentant la capacité de l’entreprise à communiquer de manière agile et pertinente.
L’utilisation d’un tel outil assure une base technique saine et fiable. Cependant, que l’on utilise un builder ou que l’on code ses emails à la main, une étape finale reste absolument cruciale et ne doit jamais être négligée : la phase de test. C’est l’ultime rempart pour s’assurer que l’expérience utilisateur sera à la hauteur de nos attentes.
L’épreuve du feu : stratégies et astuces pour un rendu email parfait
Nous arrivons à la dernière étape, mais sans doute la plus critique : la vérification. Tout le travail stratégique, créatif et technique peut être réduit à néant par un simple bug d’affichage. Le couperet est immédiat et sans appel. Je le répète car c’est un chiffre qui doit marquer les esprits : ‘On estime que 80 % des utilisateurs qui reçoivent un email qui n’est pas adapté en fait à la taille de son écran ou de son environnement de lecture vont le supprimer sans le lire.’ C’est une statistique brutale qui illustre l’intolérance des utilisateurs face à une mauvaise expérience. L’enjeu n’est donc pas seulement d’avoir un ‘joli’ email, mais un email fonctionnel et lisible partout. Pour cela, il faut tester, tester et encore tester. Heureusement, il existe plusieurs niveaux de vérification, des plus simples et rapides aux plus exhaustives.
Les méthodes de test à la portée de tous
La première vérification, la plus simple et totalement gratuite, peut être faite par n’importe qui, directement depuis un navigateur web. ‘La façon la moins coûteuse c’est déjà de valider en fait la fluidité de son rendu en faisant juste sur un navigateur quelconque, un clic droit inspecter.’ Cette manipulation, bien connue des développeurs, ouvre une console qui permet notamment de simuler différentes tailles d’écran. En réduisant la largeur de la fenêtre d’affichage, vous pouvez immédiatement voir si vos contenus se réorganisent correctement : les colonnes passent-elles les unes sous les autres ? La taille de la police s’adapte-t-elle ? Les images sont-elles redimensionnées ? C’est un premier test de ‘fluidité’ qui permet de déceler les problèmes les plus grossiers. Il faut cependant garder à l’esprit que ce n’est qu’une simulation du comportement responsive, cela ne réplique pas les moteurs de rendu spécifiques des clients de messagerie.
Les outils professionnels pour une assurance qualité maximale
Pour aller plus loin et avoir une véritable garantie, il faut utiliser des solutions spécialisées. Je parle ici des plateformes ‘d’email rendering’ comme ‘Litmus, email on acid, 250ok’. Le principe de ces outils est simple : vous leur soumettez votre code HTML, et ils vont générer des captures d’écran de votre email tel qu’il s’affichera dans des dizaines, voire des centaines, d’environnements de lecture réels. Vous verrez le rendu exact sur Gmail avec Chrome, sur l’application Mail d’un iPhone 14, sur Outlook 2016 sous Windows, etc. C’est le seul moyen de débusquer les bugs spécifiques à chaque client mail. Car il faut le rappeler, ‘si on ne teste pas ces éléments-là dans les vrais environnements de lecture, on a souvent des décalages qui sont opérés.’ Ces plateformes sont un investissement indispensable pour toute entreprise qui prend l’email marketing au sérieux.
Le cas particulier d’Outlook : l’ennemi intime des marketeurs
Parmi tous les environnements de test, il y en a un qui mérite une attention toute particulière : Outlook. C’est le cauchemar de tous les intégrateurs. La raison est historique : les versions récentes d’Outlook utilisent le moteur de rendu de Microsoft Word, et non un moteur web standard. Cela entraîne d’innombrables bizarreries et contraintes de codage. Paradoxalement, bien que ce ne soit pas forcément le client mail majoritaire de votre audience finale, c’est souvent le plus important en interne. ‘Là où on investit le plus, c’est un outil comme Outlook parce que c’est cet outil qui permet à toutes les strates d’une entreprise de valider ou pas l’affichage de l’email.’ Votre manager, le directeur marketing ou le service juridique valideront la campagne depuis leur poste de travail, sur Outlook. Si l’email s’y affiche mal, il ne sera jamais approuvé, même s’il est parfait sur Gmail ou iPhone. Maîtriser le rendu sur Outlook est donc une nécessité stratégique pour fluidifier les process de validation. D’où l’adage bien connu dans le métier : ‘si on s’affiche un email sur [Outlook], on sait à peu près l’afficher partout.’
Conclusion : L’email marketing, un art d’exécution à l’ère du mobile
Au terme de cet échange, une certitude émerge : si l’email reste le roi du marketing digital, sa couronne est aujourd’hui intimement liée à sa capacité à régner sur le royaume du mobile. L’époque où l’on pouvait concevoir une campagne sur un grand écran en espérant qu’elle ‘passe à peu près’ sur smartphone est définitivement révolue. L’enjeu n’est plus la compatibilité, mais l’excellence de l’expérience mobile. Nous avons vu que les défis sont nombreux : un parcours client fragmenté qui commence sur mobile, une complexité technique immense avec des milliers de combinaisons d’affichage, et un processus de création traditionnel devenu trop lent et coûteux.
La solution ne réside pas dans une unique recette miracle, mais dans une approche globale. D’abord, une prise de conscience stratégique de l’importance capitale du mobile. Ensuite, une réévaluation en profondeur du workflow de production. Il est temps de briser les silos et d’adopter des outils qui redonnent de l’agilité et de l’autonomie aux équipes, leur permettant de se recentrer sur ce qui fait leur véritable valeur : ‘générer du contenu pertinent, trouver en fait les bons segments pour adresser les bons messages sur le bon canal et maintenant sur le bon support.’ Enfin, une discipline de fer dans la phase de test, car en email marketing, le diable se cache véritablement dans les détails du rendu.
Maîtriser l’email marketing mobile, ce n’est pas seulement une question de technique, c’est une question de respect pour le temps et l’attention de vos destinataires. C’est comprendre que chaque email est une opportunité de renforcer un lien ou de le briser à jamais. En adoptant les bons processus et les bons outils, vous ne ferez pas que résoudre des problèmes techniques ; vous libérerez le potentiel créatif de vos équipes pour construire des relations plus fortes et plus rentables avec vos clients.
Foire Aux Questions (FAQ)
Quel est le réel impact d’un email non optimisé pour le mobile ?
L’impact est direct et massif, agissant comme un véritable anéantisseur de performance. Au-delà des chiffres, il s’agit d’une rupture immédiate de l’expérience client. Quand on sait que jusqu’à 60% de votre audience ouvrira votre message sur un smartphone, un affichage défaillant signifie que vous offrez une expérience frustrante à plus de la moitié de vos destinataires. La conséquence la plus immédiate est la suppression pure et simple du message, ce qui anéantit instantanément tout le travail de segmentation, de rédaction et de création effectué en amont. À long terme, cela dégrade l’image de votre marque et peut même conduire à des désabonnements.
‘On estime que 80 % des utilisateurs qui reçoivent un email qui n’est pas adapté en fait à la taille de son écran ou de son environnement de lecture vont le supprimer sans le lire.’
Un email builder va-t-il remplacer mon intégrateur HTML ?
Absolument pas, il va plutôt transformer et revaloriser son rôle. L’idée reçue est que l’automatisation supprime le besoin d’expertise, mais c’est le contraire. Un email builder prend en charge les tâches les plus répétitives, chronophages et peu stimulantes de l’intégration email, comme la duplication de code ou la gestion des bugs de rendu sur des vieux clients de messagerie. Cela libère l’intégrateur pour qu’il puisse se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée : l’innovation, la recherche et développement sur des formats interactifs, l’optimisation pour le dark mode ou l’amélioration de l’accessibilité. L’outil devient son allié pour produire plus vite la base, lui permettant de se consacrer à l’excellence et à la différenciation.
‘En fait, ils sont nos meilleurs alliés parce que (…) l’intégration c’est pas leur tasse de thé surtout sur l’email. (…) Donc on redonne une vraie valeur à leur métier d’intégrateur, on leur permet de refaire de la R&D autour de l’email.’
Combien de temps faut-il normalement pour créer une campagne email sans outil dédié ?
Sans un processus optimisé et des outils collaboratifs, le délai de création d’une seule campagne email peut être étonnamment long. En raison des multiples allers-retours entre les différentes équipes impliquées (marketing pour le brief, design pour la maquette, intégration pour le code, puis les multiples phases de validation), la durée s’étire considérablement. Pour une entreprise de taille moyenne ou grande, il n’est pas rare de constater des délais qui s’étalent sur plusieurs semaines. Ce cycle de production long est un frein majeur à la réactivité et à l’agilité marketing, empêchant de saisir des opportunités de communication liées à l’actualité ou à des événements imprévus.
‘Entre la phase de brief et la réalisation, s’ils n’ont pas un process qui a été au minimum optimisé un petit peu, ils vont être dans des phases entre 15 jours et un mois pour arriver à un résultat final d’email.’
Quels sont les éléments qui complexifient l’affichage d’un email ?
La complexité vient de la multiplication quasi infinie des combinaisons d’environnements de lecture. Chaque email doit potentiellement s’afficher correctement sur une matrice de variables qui interagissent entre elles. Les principaux facteurs de variation sont le type d’appareil (smartphone, tablette, ordinateur), la taille et la résolution de l’écran, le système d’exploitation (iOS, Android, Windows), et surtout, le client de messagerie utilisé (Gmail, Outlook, Apple Mail, Orange, etc.) ainsi que sa version. Chaque client de messagerie a son propre ‘moteur de rendu’ qui interprète le code HTML à sa manière, créant d’innombrables différences. C’est cette fragmentation de l’écosystème qui rend la conception d’un email universellement compatible si difficile.
‘Qu’est-ce qui varie dans l’affichage ? c’est effectivement le téléphone, la taille de l’écran, l’OS, le lecteur. Les principaux éléments sont là. (…) on avait à peu près 15000 combinaisons d’affichage sur les emails.’
Comment puis-je tester rapidement la responsivité de mon email sans payer ?
Il existe une méthode très simple et gratuite pour avoir un premier aperçu de la manière dont votre email va s’adapter. Depuis votre navigateur web (comme Chrome ou Firefox), vous pouvez afficher votre email puis faire un clic droit et sélectionner ‘Inspecter’. Une fenêtre d’outils pour développeurs s’ouvrira. En activant le mode de vue ‘responsive’ ou ‘appareil mobile’ (souvent une icône représentant un téléphone), vous pourrez réduire manuellement la largeur de l’affichage pour simuler un écran de smartphone. Cela vous permettra de vérifier si vos contenus se réorganisent bien, si les textes restent lisibles et si les images se redimensionnent. C’est une première étape utile, mais qui ne remplace pas un test sur de vrais clients de messagerie.
‘La façon la moins coûteuse c’est déjà de valider en fait la fluidité de son rendu en faisant juste sur un navigateur quelconque, un clic droit inspecter et tu vas (…) réduire ta fenêtre et tu vois déjà si tu as une forme d’adaptation de tes contenus.’
Pourquoi Outlook est-il si difficile à gérer en email marketing ?
La difficulté avec Outlook provient de son moteur de rendu. Contrairement à la plupart des autres clients de messagerie qui utilisent des moteurs basés sur des standards web (comme WebKit), les versions récentes d’Outlook pour ordinateur de bureau utilisent le moteur de rendu de Microsoft Word. Ce moteur interprète le HTML et le CSS de manière très restrictive et parfois imprévisible, ne supportant pas de nombreuses propriétés modernes. Cela oblige les intégrateurs à utiliser des techniques de codage anciennes et des astuces spécifiques. De plus, Outlook est crucial car il est l’outil de travail standard dans la plupart des grandes entreprises. Ainsi, même si votre audience finale est sur Gmail, votre campagne doit d’abord être validée en interne par des collaborateurs qui, eux, utilisent Outlook.
‘Et Outlook est extrêmement complexe aujourd’hui dans sa maîtrise et pourtant et bien que ce soit pas le support de lecture de nos clients, on va je dirais investir énormément en R&D pour faciliter en fait un process d’entreprise.’
Le taux de transformation sur mobile est-il aussi élevé que sur desktop ?
Généralement, non. Il faut bien distinguer le comportement de consultation de celui de conversion. Le mobile est très souvent le point d’entrée, le lieu de la découverte. L’utilisateur trie ses emails, s’informe rapidement, mais est moins enclin à finaliser un acte d’achat complexe ou à remplir un long formulaire sur un petit écran. Si le message est pertinent, il va souvent marquer l’email pour le traiter plus tard, sur un support plus confortable comme un ordinateur de bureau ou une tablette. Le rôle de l’email sur mobile est donc crucial : il doit être assez impactant et facile à lire pour ‘gagner’ le droit à une seconde lecture sur un autre appareil où la transformation est plus probable.
‘Ça veut pas dire que la transformation se fait sur environnement mobile, on a souvent un rebond qui s’opère. J’ouvre dans un premier temps sur mobile, si le contenu m’intéresse, je vais repartir dans un environnement plus traditionnel qui est le bureau pour aller transformer mon acte d’achat.’
En quoi consiste exactement un ’email builder responsive’ comme Dartagnan ?
Un email builder responsive est une solution logicielle conçue pour simplifier radicalement la création d’emails. Concrètement, c’est un outil qui permet à des utilisateurs, y compris ceux sans compétences techniques, de concevoir un email de A à Z via une interface intuitive, souvent en glisser-déposer. L’utilisateur assemble des modules (blocs de texte, images, boutons) qui ont été pré-codés et pré-testés par des experts pour garantir qu’ils s’affichent parfaitement sur tous les clients de messagerie et toutes les tailles d’écran. L’outil gère automatiquement toute la complexité du code HTML et du design responsive, assurant un rendu impeccable sans que l’utilisateur n’ait à s’en soucier.
‘Dartagnan en deux mots, c’est un email builder responsive. (…) c’est un outil qui permet de concevoir de A à Z un email, un template, des modules et qui s’adapte à tous les lecteurs du marché quel que soit votre pays d’ouvreur ou d’ouverture.’




