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[Best Episode] Championne Olympique et Entrepreneur – Episode 95

Épisode diffusé le 28 juillet 2025 par Estelle Ballot

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Quel est le bon moment pour se lancer ? La question qui paralyse vos ambitions

Cette question, vous vous la posez probablement. Peut-être le matin, en allant vers un travail qui ne vous nourrit plus complètement. Peut-être le soir, en scrollant sur les réseaux sociaux, en voyant d’autres réussir des projets qui vous font rêver. ‘Quel est le bon moment pour se lancer ?’ C’est une question simple en apparence, mais redoutable. Elle cache en réalité une multitude de peurs : la peur de l’échec, la peur de l’instabilité financière, la peur de ne pas avoir assez de temps, de ne pas être assez compétent, de ne pas être ‘prêt’. Beaucoup d’entre nous nourrissent l’envie de créer, de bâtir un projet qui nous ressemble, mais l’idée de tout quitter pour sauter dans le vide est terrifiante. C’est le grand dilemme de l’aspirant entrepreneur moderne : comment concilier la sécurité d’un emploi salarié avec le désir ardent de créer sa propre voie ? On nous présente souvent l’entrepreneuriat comme un saut de l’ange, un ‘tout ou rien’ héroïque. Mais si cette vision était fausse ? Et s’il existait une autre voie, une manière de bâtir son rêve sans faire tapis sur sa vie actuelle ?

Pour explorer cette voie, il faut un guide qui incarne cette dualité. Quelqu’un qui ne jongle pas seulement avec un emploi à 35 heures, mais avec une carrière où la pression physique et mentale est à son paroxysme. C’est pourquoi la discussion avec Estelle Nze Minko, championne d’Europe, du monde et championne Olympique de handball féminin, est si précieuse. Son nom évoque l’excellence sportive, la discipline de fer et un agenda que l’on imagine millimétré à la seconde près. Et pourtant, en parallèle de cette vie à cent à l’heure, elle a trouvé le temps, l’énergie et la passion pour lancer son entreprise, The V-Box, seule, depuis son appartement en Hongrie. Son témoignage n’est pas une leçon théorique, mais une plongée authentique dans le quotidien d’une femme qui a décidé de ne pas choisir entre ses deux passions. À travers son parcours, nous allons déconstruire les mythes sur l’organisation, redéfinir ce qu’est le succès et répondre, une bonne fois pour toutes, à cette fameuse question : existe-t-il vraiment un bon moment pour lancer son entreprise en parallèle d’un emploi ? La réponse, comme vous allez le voir, est à la fois plus simple et plus profonde que vous ne l’imaginez.

Derrière la championne, une entrepreneure : la naissance d’un projet porteur de sens

Avant de plonger dans les secrets d’organisation, il est essentiel de comprendre le ‘pourquoi’. Qu’est-ce qui pousse une athlète au sommet de sa discipline, avec un emploi du temps surchargé, à se lancer un défi aussi complexe que celui de l’entrepreneuriat ? Pour Estelle Nze Minko, la réponse n’est pas une simple envie de diversification. C’est une quête de stimulation intellectuelle et d’alignement avec ses valeurs profondes, née d’un contexte de vie particulier. Son départ pour la Hongrie, après avoir vécu dans des villes françaises dynamiques comme Nantes et Bordeaux, a été un véritable catalyseur.

Ce changement de vie a entraîné une forme d’isolement et un manque culturel. Comme elle l’explique :

‘Je suis arrivée en Hongrie dans une toute petite ville et j’ai vraiment eu un manque de la culture française… Je suis arrivée en Hongrie avec la barrière de la langue, je me suis retrouvée un peu isolée et en fait tout simplement, j’avais envie de me restimuler intellectuellement.’

Cette soif de stimulation est un moteur puissant. Pour une personne habituée à se challenger physiquement et mentalement au quotidien, l’absence de nouveaux défis intellectuels peut créer un vide. Face à ce besoin, deux options se présentaient : reprendre des études à distance ou se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Elle a choisi la seconde, y voyant une opportunité unique de développer un large éventail de compétences, de la logistique à la comptabilité en passant par le marketing digital. L’entrepreneuriat est devenu son terrain de jeu intellectuel, un espace pour apprendre, créer et grandir en dehors des terrains de handball.

The V-Box : bien plus qu’une simple box par abonnement

L’idée de The V-Box n’est pas née de nulle part. Elle prend racine dans une expérience personnelle avec le concept des box surprises, qu’Estelle appréciait pour le plaisir de la découverte. Cependant, elle a rapidement senti une dissonance entre le concept et les produits proposés, souvent des échantillons qui s’accumulaient sans réelle utilité. C’est là que sa vision a pris forme : transformer ce modèle de consommation en un vecteur de sens et d’engagement. Elle a vu le potentiel de réinventer la box pour qu’elle soit le reflet des femmes de sa génération : moderne, utile et engagée.

Le concept de The V-Box est donc double. D’une part, offrir des produits ‘modernes, cool, simples, utiles’. D’autre part, et c’est là que le projet prend toute sa dimension, mettre en lumière et soutenir l’entrepreneuriat féminin. Chaque produit sélectionné provient d’une entreprise ou d’une association fondée par une femme. Cette décision n’est pas un simple argument marketing ; elle est le cœur du projet. Elle est née d’une observation faite dans son propre milieu sportif, un univers où la confiance en soi est paradoxalement une denrée fragile.

‘Dans mon parcours de sportive j’ai rencontré un tas de nanas qui avaient entre autres des problèmes de confiance.’

En choisissant de promouvoir des créatrices, Estelle ne vend pas seulement des produits ; elle crée un écosystème de soutien. Elle offre une plateforme à des femmes qui, comme elle, ont osé se lancer. Ce projet est la parfaite incarnation de ses valeurs : une entreprise qui n’est pas seulement une source de revenus, mais un outil pour ‘booster les femmes et apporter sa pierre à l’édifice du féminisme’. C’est cet alignement profond entre le projet et ses valeurs personnelles qui devient le carburant inépuisable pour surmonter les obstacles et trouver l’énergie, même après un entraînement éprouvant.

L’art de la jonglerie : comment gérer un agenda de sportive et un side-business ?

La question qui brûle les lèvres de tous ceux qui envisagent de lancer leur entreprise en parallèle d’un emploi est simple : ‘Mais comment fais-tu ?’. La réalité d’Estelle Nze Minko est celle d’un agenda dicté par les impératifs du sport de haut niveau : entraînements quotidiens, matchs multiples par semaine, déplacements constants à travers l’Europe. Il serait facile de conclure qu’il n’y a tout simplement pas de place pour autre chose. Pourtant, elle y arrive. Son secret ne réside pas dans une méthode de productivité miracle ou un planning chronométré à la minute, mais dans un état d’esprit radicalement différent : l’acceptation du mouvement et la flexibilité comme piliers de son organisation.

Le premier mythe qu’elle déconstruit est celui de la vie ‘normale’. Elle relativise sa propre situation en la comparant à celle de tout un chacun.

‘Les vies sont à cent à l’heure… je suis persuadée que toi aussi tu as une vie à 100 à l’heure entre le taf, les kids, les projets, les amis, la famille… ça va vite pour tout le monde.’

Cette perspective est cruciale : le manque de temps est un défi universel. La différence se joue dans la manière de l’aborder. Pour Estelle, la plus grande difficulté n’est pas le volume de travail, mais l’imprévisibilité de son emploi du temps. C’est une contrainte majeure qui rend impossible toute planification rigide à long terme. Elle ne peut pas se dire ‘tous les lundis matin, je fais ma comptabilité’. Cette réalité l’a forcée à développer une compétence rare : l’organisation mouvante.

L’organisation mouvante : la clé de la survie entrepreneuriale

Qu’est-ce que l’organisation mouvante ? C’est l’antithèse du planning figé. C’est la capacité à avoir des objectifs clairs et des priorités définies, mais à adapter leur exécution au jour le jour, en fonction des créneaux qui se libèrent. C’est une danse constante entre les impératifs de sa carrière sportive et les besoins de son entreprise.

‘Mon organisation elle évolue en permanence… J’ai des emplois du temps qui changent en permanence… Je peux pas avoir un programme lundi matin, je travaille ça, lundi après-midi je travaille ça ou alors il faut que je me change en permanence. Donc mon organisation elle évolue perpétuellement.’

Cette approche demande un lâcher-prise considérable. Il faut accepter de ne pas tout contrôler et se concentrer sur ce qui est réalisable ‘ici et maintenant’. Cela signifie capitaliser sur une heure de libre inattendue entre deux entraînements, travailler dans les transports, ou dédier une soirée entière à son projet parce que le lendemain est plus calme. Cela implique de compartimenter les tâches : définir les grandes étapes du développement de l’entreprise et les étaler dans le temps, sans se mettre une pression démesurée sur des deadlines quotidiennes. C’est une stratégie qui privilégie la constance sur le long terme plutôt que l’intensité sur de courtes périodes, évitant ainsi l’épuisement.

La passion comme carburant : quand le travail devient une source d’énergie

Gérer son temps est une chose, mais gérer son énergie en est une autre. Comment trouver la force mentale de se plonger dans la logistique ou le marketing après une défaite frustrante ou un entraînement exténuant ? La réponse d’Estelle est sans équivoque : son projet n’est pas une contrainte, mais une source d’épanouissement. C’est un espace qui la nourrit et lui apporte un équilibre vital. C’est le plaisir qui prend le relais quand la discipline atteint ses limites.

‘Moi ça me fait du bien, ça me rend heureuse de me sentir utile dans autre chose, de voir que je développe des connaissances, d’être en contact avec d’autres gens, un autre milieu… ça m’apporte, en fait, c’est complémentaire.’

Cette complémentarité est la clé. The V-Box n’est pas un ‘deuxième travail’ qui vient drainer ses ressources. C’est une activité qui la régénère. Le bonheur de trouver un nouveau partenariat, la satisfaction de mettre en avant une autre créatrice, le plaisir de voir son projet grandir sont autant de micro-victoires qui alimentent sa motivation. Elle opère des ‘transferts’ entre ses deux activités : la discipline du sport l’aide dans son entrepreneuriat, et la créativité de son entreprise lui offre une bouffée d’oxygène bienvenue dans le monde très cadré du sport de haut niveau. Finalement, lancer son entreprise en parallèle de son emploi n’est pas une question de sacrifice, mais de synergie. C’est trouver un projet qui vous donne plus d’énergie qu’il ne vous en prend.

Redéfinir le succès : dire non à la pression et oui à l’épanouissement

Dans l’écosystème entrepreneurial actuel, une image prédomine : celle de la réussite fulgurante. Les récits de levées de fonds spectaculaires, de croissance exponentielle et de chiffres d’affaires à sept chiffres en quelques mois sont omniprésents. Cette narration, bien que motivante pour certains, peut devenir une source de pression immense et un véritable poison pour la majorité des entrepreneurs, surtout pour ceux qui, comme Estelle, construisent leur projet pas à pas, en parallèle d’une autre activité. L’un des enseignements les plus puissants de son parcours est sa capacité à avoir déconstruit cette vision du succès pour la remplacer par une définition personnelle, plus saine et plus durable.

Estelle l’admet avec une grande honnêteté : au début, elle est tombée dans ce piège.

‘C’est trop intéressant ce que tu dis parce qu’au début moi aussi je suis tombée très vite dans l’image de l’entrepreneur à succès… parce que c’est en fait celle qu’on véhicule le plus souvent.’

Cette pression est souvent inconsciente, exacerbée par le fait d’être une personnalité publique. Elle ressentait le besoin de ‘réussir’ dans l’entrepreneuriat de la même manière qu’elle réussissait dans le sport, c’est-à-dire de manière visible et incontestable. Cette quête de validation externe est un chemin direct vers l’anxiété et la frustration, car elle nous déconnecte de nos motivations profondes. Le risque est de finir par prendre des décisions non pas pour le bien du projet, mais pour correspondre à une image qui n’est pas la nôtre.

Construire sa propre échelle de la réussite

Le véritable tournant s’opère lorsqu’on cesse de regarder à l’extérieur pour définir son succès et qu’on commence à regarder à l’intérieur. Pour Estelle, la prise de conscience a été progressive. Elle a réalisé que ses objectifs initiaux n’étaient pas d’ordre financier. Elle cherchait à développer des compétences, à rencontrer de nouvelles personnes et à véhiculer des valeurs qui lui sont chères. En se reconnectant à ce ‘pourquoi’ originel, la pression s’est dissipée. Le succès n’était plus un chiffre sur un compte en banque, mais le simple fait d’être en train de faire ce qu’elle s’était fixée.

‘Je suis complètement là-dedans et je l’ai compris au fur et à mesure.’

Cette nouvelle perspective change tout. Chaque nouvelle compétence acquise est une victoire. Chaque rencontre inspirante est une réussite. Chaque fois que sa box met en avant une entrepreneure talentueuse, c’est un accomplissement. Cette vision du succès est intrinsèque, personnelle et inattaquable. Elle permet d’apprécier le voyage plutôt que de n’avoir d’yeux que pour la destination. C’est accepter que le projet évolue, qu’il ne ressemblera peut-être pas dans deux ans à ce qu’on avait imaginé, et que c’est parfaitement normal. C’est un mouvement perpétuel, une adaptation constante, tout comme son organisation. La réussite, c’est de trouver du plaisir dans le processus, de rester fidèle à soi-même et de construire une entreprise qui a du sens, à son propre rythme. C’est une leçon fondamentale pour quiconque souhaite lancer son entreprise en parallèle d’un emploi : votre projet doit être une source de joie, pas une source de pression supplémentaire.

Le ‘bon moment’, c’est maintenant : pourquoi l’action est la seule réponse

Nous voilà revenus à notre point de départ, à cette question obsédante : ‘Quel est le bon moment pour se lancer ?’. Après avoir exploré le ‘pourquoi’ et le ‘comment’ du parcours d’Estelle, la réponse se dessine avec une clarté limpide. Le bon moment n’est pas une date dans le calendrier, une somme sur un compte en banque ou un niveau de compétence atteint. Le bon moment est une illusion, un mythe que l’on se raconte pour repousser la confrontation avec nos peurs. La vérité, aussi inconfortable soit-elle, est que nous ne sommes jamais vraiment ‘prêts’.

Estelle Nze Minko l’illustre avec une franchise désarmante. Quand elle a lancé son entreprise il y a deux ans, elle pensait être prête. La réalité l’a rapidement rattrapée.

‘Je me suis vite rendue compte, mais très très vite au bout de 2-3 mois… en fait j’étais pas prête du tout. J’étais pas prête du tout et je m’amuse souvent à dire que si j’avais su, peut-être que je me serais pas lancée.’

Cette phrase est fondamentale. Elle ne traduit pas un regret, mais une prise de conscience : la préparation théorique a ses limites. On peut lire tous les livres, suivre toutes les formations, faire les plus beaux business plans du monde, rien ne nous prépare à la réalité de l’opérationnel, à la gestion des imprévus, à la solitude de la prise de décision. L’entrepreneuriat est une discipline qui s’apprend par la pratique, de la même manière qu’un athlète apprend son sport sur le terrain, et non dans les gradins. Son expérience le confirme : elle a appris ‘cinq fois plus’ en deux ans d’entrepreneuriat que durant ses trois ans d’études en communication. L’action est le plus grand des accélérateurs d’apprentissage.

La solution se trouve dans l’action

Attendre le moment parfait, c’est s’assurer de ne jamais commencer. La solution, comme le résume si bien Estelle Ballot durant l’échange, est dans l’action. Réfléchir est nécessaire, mais la réflexion excessive mène à la paralysie. À un moment donné, il faut faire un petit pas, même imparfait. Cette première action, qu’il s’agisse de créer un simple compte Instagram, de parler de son idée à un ami ou de s’inscrire en tant qu’auto-entrepreneur (une démarche qui prend trois clics en France), est ce qui enclenche le mouvement. C’est cette action qui va vous confronter à de nouvelles questions, vous apporter de premières réponses et vous forcer à trouver des solutions. C’est un cercle vertueux : l’action crée de la clarté, qui à son tour encourage de nouvelles actions.

Le ‘bon moment’, finalement, c’est le moment où l’on décide que l’envie de créer est plus forte que la peur de l’inconnu. C’est comprendre que chaque parcours est unique.

‘Chacun le sent un peu individuellement. Voilà, c’est le moment quand c’est le moment pour soi. Il faut pas trop écouter non plus autour de soi.’

L’entrepreneuriat n’est pas une science exacte, c’est un cheminement personnel. Comme le fait de devenir parent, il n’y a pas de check-list parfaite à valider avant de se lancer. Une fois qu’on est dedans, on s’adapte, on trouve des solutions, on grandit. C’est la vie, tout simplement.

Conclusion : et si votre projet était votre plus grande source de bonheur ?

Le parcours d’Estelle Nze Minko nous offre bien plus qu’une simple étude de cas sur la gestion du temps. Il nous invite à changer radicalement notre regard sur l’entrepreneuriat. Plutôt que de le voir comme une montagne de risques, de sacrifices et de difficultés, nous devrions le considérer pour ce qu’il peut être : une formidable source d’épanouissement personnel, de développement et de bonheur. Loin d’être un fardeau qui s’ajoute à une vie déjà bien remplie, un projet qui nous passionne peut devenir notre équilibre, notre moteur, notre jardin secret. C’est la preuve que l’on peut développer des compétences, rencontrer des gens extraordinaires et se sentir utile d’une manière nouvelle et complémentaire à notre emploi principal.

Alors, si vous avez une idée qui sommeille, un projet qui vous anime, arrêtez d’attendre le signal parfait. Le témoignage d’Estelle est ce signal. L’important n’est pas d’avoir toutes les réponses, mais de commencer à poser les questions par l’action. N’ayez pas peur de ne pas être prêt, personne ne l’est jamais vraiment. N’ayez pas peur de l’échec, car même les ‘erreurs’ sont des leçons précieuses sur ce chemin d’apprentissage. Lancez-vous, à votre rythme, avec vos propres règles du jeu. Le bon moment, c’est maintenant. Le premier pas ne vous mènera peut-être pas au sommet de la montagne, mais il vous sortira de l’immobilisme. Et c’est déjà une immense victoire.

Foire aux questions (FAQ)

Est-il vraiment possible de créer une entreprise en ayant un travail à plein temps très prenant ?

Oui, absolument. Le témoignage d’Estelle Nze Minko, handballeuse professionnelle au plus haut niveau mondial, en est la preuve éclatante. La clé n’est pas d’avoir plus de temps, mais de l’utiliser différemment et de se concentrer sur un projet qui vous nourrit plus qu’il ne vous épuise. Il s’agit de trouver une synergie entre vos deux activités, où l’une devient une source d’énergie et d’équilibre pour l’autre. Cela demande une organisation flexible et une motivation profonde, ancrée dans vos valeurs personnelles. L’important est d’accepter que le développement se fera peut-être plus lentement, mais la constance est plus importante que la vitesse.

‘J’ai quand même la chance d’avoir un métier qui fait que voilà quand j’ai un entraînement dans la journée, c’est 2h donc j’ai quand même un petit peu de temps à côté… Et en fait à partir du moment où on accepte que ça peut prendre du temps, mais en fait c’est ça reste agréable et le temps quand on veut l’avoir, on réussi à se l’accorder.’

Comment s’organiser concrètement quand son emploi du temps change tout le temps ?

L’astuce est d’abandonner l’idée d’un planning rigide et d’adopter ce qu’on pourrait appeler une ‘organisation mouvante’. Cela signifie avoir des objectifs clairs à moyen et long terme (par exemple, sortir la prochaine box dans deux mois), mais être totalement flexible sur l’exécution quotidienne. Il faut capitaliser sur chaque créneau de temps qui se libère, même s’il est court ou inattendu. Cela demande de bien définir ses priorités pour savoir exactement quelle tâche accomplir dès qu’une heure se présente. C’est un état d’esprit qui privilégie l’adaptation et le lâcher-prise sur le contrôle absolu.

‘Mon organisation elle évolue en permanence. … J’ai des emplois du temps qui changent en permanence… C’est ça qui est un peu plus dur. Je peux pas avoir un programme lundi matin, je travaille ça, lundi après-midi je travaille ça ou alors il faut que je me change en permanence.’

Faut-il avoir beaucoup confiance en soi pour se lancer dans l’entrepreneuriat ?

C’est un mythe. La confiance en soi n’est pas un prérequis, mais plutôt une conséquence de l’action. On ne naît pas entrepreneur confiant, on le devient en surmontant les petits et grands défis du quotidien. Estelle Nze Minko elle-même a observé des problèmes de confiance chez de nombreuses sportives de haut niveau, un milieu où l’on attend pourtant une assurance à toute épreuve. Son projet, The V-Box, vise justement à booster les femmes. Se lancer, c’est accepter d’être vulnérable, d’apprendre et de grandir. La confiance se construit pas à pas, à chaque nouvelle compétence acquise et à chaque obstacle surmonté.

‘Dans mon parcours de sportive j’ai rencontré un tas de nana qui avait entre autres des problèmes de confiance ou voilà qui avait vraiment des… il y a tout un rapport au corps ou à plein de choses qui étaient un peu torturées.’

Quel est le plus grand bénéfice de l’entrepreneuriat au-delà de l’argent ?

Le plus grand bénéfice est sans doute l’épanouissement personnel et le développement accéléré de compétences. Lancer son projet, c’est s’offrir une formation intensive sur des sujets variés (marketing, vente, logistique, communication…). C’est aussi une formidable aventure humaine qui permet de rencontrer de nouvelles personnes et de s’ouvrir à d’autres univers. Pour Estelle, son entreprise est une source de bonheur, un moyen de se sentir utile autrement que sur un terrain de sport et de véhiculer des valeurs qui lui sont chères. C’est une quête de sens qui apporte un équilibre et une richesse inestimable à sa vie.

‘Ça me fait du bien, ça me rend heureuse de me sentir utile dans autre chose, de voir que je développe des connaissances, d’être en contact avec d’autres gens, un autre milieu… Je pense qu’il faut aussi penser à tout ce que ça peut nous apporter en fait en développement personnel.’

Comment surmonter la pression de devoir réussir immédiatement ?

Il faut consciemment déconstruire l’image de ‘l’entrepreneur à succès’ véhiculée par les médias. La première étape est de se reconnecter à ses propres motivations : pourquoi avez-vous lancé ce projet ? La réponse est rarement ‘pour devenir millionnaire en six mois’. Il s’agit ensuite de définir ses propres indicateurs de réussite : apprendre une nouvelle compétence, recevoir un premier commentaire positif, réaliser une première vente. En célébrant ces petites victoires, on déplace le focus de la validation externe vers la satisfaction interne. Il est crucial d’accepter que chaque parcours est unique et que la comparaison est le chemin le plus court vers la frustration.

‘Au début moi je j’avais beaucoup de pression de dire voilà, je lance mon entreprise, donc ça veut dire qu’il faut que ça marche… Et en fait, j’ai ma vision a énormément évolué au fur et à mesure du temps parce que en fait mes objectifs initiaux, c’est de développer des compétences, de rencontrer des nouvelles personnes, de véhiculer des valeurs qui me tiennent à cœur.’

Quel est le meilleur conseil pour quelqu’un qui hésite à se lancer par peur de ne pas être prêt ?

Le meilleur conseil est d’accepter que vous ne serez jamais totalement prêt. La préparation parfaite est une illusion qui mène à l’inaction. L’entrepreneuriat est un domaine où l’on apprend en faisant. Il vaut mieux faire un petit pas imparfait que de rester immobile en attendant d’avoir toutes les réponses. Lancez-vous, même à petite échelle. La confrontation avec la réalité est la meilleure des formations. Vous trouverez les solutions aux problèmes au fur et à mesure qu’ils se présenteront. Comme le dit Estelle, si elle avait su l’ampleur de la tâche, elle ne se serait peut-être pas lancée, mais c’est précisément en se lançant qu’elle a tout appris.

‘Quand j’ai lancé l’entreprise il y a 2 ans, je pensais que j’étais prête… Et en fait, je me suis vite rendue compte… que j’étais pas prête du tout… Si j’avais su, peut-être que je me serais pas lancée mais c’est pas réel. Bien sûr que je me serais lancée quand même parce que c’est comme tout au final.’


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