Logo de l'épisode 56. Garder le cap quand tout part en vrille : gestion émotionnelle, stress & décisions difficiles d’une entrepreneure du podcast Entrepreneure Née pour Impacter

56. Garder le cap quand tout part en vrille : gestion émotionnelle, stress & décisions difficiles d’une entrepreneure

Épisode diffusé le 22 avril 2025 par Aurélie Gauthey

Écouter l'épisode :

Garder le cap quand tout part en vrille : le journal de bord d’une journée de tempête entrepreneuriale

Vous connaissez cette sensation ? Celle d’une journée qui commence avec une to-do list parfaitement huilée, une énergie de conquérante et la certitude que tout va se dérouler comme prévu. Vous vous sentez prête, alignée, puissante. Et puis, sans crier gare, un grain de sable enraye la machine. Puis un deuxième. Et en quelques heures, vous n’êtes plus au volant : vous avez l’impression qu’un rouleau compresseur vient de vous passer dessus. C’est exactement ce que j’ai vécu hier. Une journée que j’attendais avec impatience, une ‘pulsation trimestrielle’ stratégique avec mon bras droit, s’est transformée en un véritable chaos émotionnel et organisationnel.

J’avais prévu de la clarté, des avancées, de la vision. Au lieu de ça, j’ai reçu des doutes, des imprévus majeurs et une charge mentale si intense que j’ai terminé la journée avec une étrange sensation ‘d’ivresse’. C’est dans ces moments, quand rien ne se passe comme prévu, que le véritable test de l’entrepreneuriat commence. Ce n’est pas une question de stratégie marketing ou de plan d’action, mais une question de survie émotionnelle. Comment gérer ces moments de ‘down’ où l’on perd pied, où l’angoisse monte et où le stress paralyse ? Loin des strass et des paillettes que l’on voit souvent sur les réseaux, j’ai décidé de vous ouvrir les portes de mes coulisses, sans filtre. Car la bonne nouvelle, si l’on peut dire, c’est que ces tempêtes sont inévitables. Elles sont même le signe que vous osez, que vous vous challengez, que vous vivez pleinement votre aventure entrepreneuriale. Cet article n’est pas une liste de ‘5 astuces pour gérer le stress’. C’est un partage brut, une immersion dans la réalité d’une cheffe d’entreprise qui, comme vous, navigue entre des hauts vertigineux et des bas abyssaux. Ensemble, nous allons décortiquer comment transformer ces journées de cauchemar en leçons de résilience.

‘En réalité, je me suis fait rouler dessus. Et j’ai trouvé que c’était utile pour ma communauté, pour vous de pouvoir vous transmettre comment on vit ces moments de down, ces moments difficiles, ces moments où on perd pied, où on angoisse, où on stresse, où rien ne se passe comme c’était prévu.’

Le mythe de la journée parfaite : quand la réalité de l’entrepreneuriat frappe de plein fouet

L’entrepreneuriat est souvent vendu comme une quête de liberté et de passion, une succession de victoires célébrées sur Instagram. Mais la vérité, celle que l’on tait plus souvent, est bien plus nuancée. Elle est faite de montagnes russes émotionnelles, où une journée peut commencer sur les chapeaux de roue et se terminer dans un état de confusion totale. J’en ai fait l’amère expérience hier. J’étais ‘hyper excitée à l’idée de cette journée’, une journée de travail stratégique qui devait nous propulser vers l’avant. Les intentions étaient là, l’énergie aussi. Mais l’entrepreneuriat a ses propres plans, souvent bien différents des nôtres.

Ce qui devait être une discussion fluide et inspirante s’est transformé en une cascade de problématiques. Chaque sujet en ouvrait un autre, plus complexe, plus urgent. Des ‘petits cailloux’ se sont métamorphosés en ‘rochers’ insurmontables. Les imprévus, les mauvaises nouvelles, les doutes… tout s’est enchaîné, créant une spirale qui semblait sans fin. Le rendez-vous qui devait finir à midi s’est étiré jusqu’à 13h30, non pas par plaisir, but par nécessité absolue de ne pas se quitter sur des sujets en suspens, explosifs. Cette expérience est fondamentale à comprendre : la maîtrise n’existe pas vraiment en entrepreneuriat. Il y a la planification, l’anticipation, mais il y a surtout une immense part d’imprévu qui exige une capacité d’adaptation constante. Accepter que le chaos fait partie du jeu est la première étape pour cesser de le subir et commencer à le naviguer. C’est ce que j’appelle devenir une ‘décomplexée de l’échec’ : se dire ‘OK, ça ça marche, je garde, ça ça marche pas, je jette. Allez, on continue’. C’est cette agilité qui fait la différence entre celles qui s’épuisent à vouloir tout contrôler et celles qui dansent avec l’incertitude.

La triple charge émotionnelle de l’entrepreneure : femme, leader et stratège

Lorsqu’une crise survient, une entrepreneure ne gère pas seulement un problème. Elle gère une collision interne entre plusieurs facettes de son identité, chacune avec ses propres peurs, ses propres responsabilités et son propre langage. C’est une tempête intérieure qui est souvent bien plus violente que la tempête extérieure. Hier, j’ai ressenti cette triple charge avec une acuité douloureuse. Il y avait la femme, l’humaine, qui se sentait bousculée, angoissée, et qui avait juste envie de se mettre sous un plaid. Il y avait la cheffe d’entreprise, la leader, qui devait rester solide, trouver des solutions et rassurer. Et il y avait la stratège, qui devait analyser la situation froidement, prendre des décisions rapides et en mesurer les conséquences. Tout cela, en même temps.

Naviguer entre l’émotionnel de la femme et la rationalité du chef d’entreprise

Le premier conflit, le plus intime, se joue entre la femme et la cheffe d’entreprise. En tant que femme, et particulièrement en tant que personne hypersensible, l’impact émotionnel des mauvaises nouvelles, des tensions ou des déceptions est décuplé. C’est cette part de moi qui se demande : ‘Est-ce que j’ai pris la bonne décision ? Qu’est-ce qu’elles vont penser ? Est-ce que telle personne va mal le prendre ?’. C’est la peur de ne pas être aimée, le besoin de reconnaissance, la difficulté à décevoir. Cette facette humaine est essentielle, car elle nous connecte aux autres, mais en temps de crise, elle peut devenir paralysante.

Face à elle, il y a la cheffe d’entreprise. Sa mission est différente. Elle doit protéger l’entreprise, assurer sa pérennité, servir les clientes. Elle doit être factuelle, prendre de la hauteur et trancher, même si c’est inconfortable. Hier, j’ai dû consciemment activer cette posture. Il a fallu se dire : ‘OK, coupe court, calme-toi, tu es une chef d’entreprise, c’est factuel, tu as des décisions à prendre, tu préviens les personnes, tu fais ce qu’il faut. Point.’ C’est un exercice incroyablement difficile de mettre en sourdine la part de soi qui a peur pour laisser parler celle qui a le devoir d’agir. C’est un équilibre précaire, un muscle qui se renforce à chaque décision difficile.

Gérer l’impact sur l’équipe et les clients : le poids des responsabilités

La deuxième dimension de cette charge est la gestion de l’écosystème autour de soi. Il ne s’agit pas seulement de gérer ses propres émotions, mais aussi celles de l’équipe, et de s’assurer que l’expérience des clientes reste impeccable. Quand un imprévu majeur survient, il faut communiquer, rassurer, trouver des solutions, et tout cela rapidement. Le poids de cette responsabilité est immense. Chaque décision a un effet domino. Il faut être rapide, mais la rapidité peut mener à de mauvaises décisions. Il faut informer tout le monde, mais comment le faire sans propager le stress ?

C’est un véritable numéro d’équilibriste. Vous devez absorber la pression pour ne pas qu’elle se répercute sur votre équipe, tout en étant transparente. Vous devez prendre des décisions qui sont parfois favorables pour certains et moins pour d’autres, en assumant les conséquences. C’est là que le leadership prend tout son sens. Il ne s’agit pas de tout faire parfaitement, mais d’agir avec intégrité, humanité et en ayant toujours la vision globale en tête.

‘Ce qui est compliqué quand tu es entrepreneur, c’est qu’il faut gérer ton émotionnel de femme, il faut gérer l’émotionnel du chef d’entreprise qui se dit ça c’est pas possible, qu’est-ce qu’on va faire là. Il faut gérer l’émotionnel de ton équipe, il faut trouver des solutions, il faut passer à l’action, il faut être rapide.’

Le réflexe de survie : savoir couper net avant l’épuisement total

Après des heures passées à éteindre des incendies, à prendre des décisions sous pression et à absorber le stress ambiant, le corps et l’esprit envoient des signaux de détresse. Le plus grand danger est de les ignorer, de croire qu’il faut ‘pousser encore un peu plus’ pour tout résoudre. C’est le chemin le plus court vers l’épuisement et le burnout. La compétence la plus sous-estimée de l’entrepreneure à succès n’est pas sa capacité à travailler 15 heures par jour, mais sa capacité à savoir exactement quand s’arrêter.

Reconnaître les signaux d’alerte de ‘l’ivresse mentale’

Hier soir, j’ai ressenti un symptôme très particulier, que j’appelle ‘l’ivresse mentale’. Je n’avais bu aucune goutte d’alcool, et pourtant, j’avais la tête qui tournait. C’est une sensation physique d’être désorientée, comme si le cerveau était saturé d’informations et d’émotions au point de ne plus pouvoir fonctionner correctement.

‘Je suis restée facilement jusqu’à 18h30 avec cette sensation d’avoir bu de l’alcool, très étrange. Je me suis dit j’ai l’impression que j’ai la tête qui tourne comme si j’avais bu de l’alcool.’

Ce n’est pas juste de la fatigue. C’est un état de surcharge cognitive et émotionnelle. Le corps dit ‘STOP’. Dans ces moments, toute tentative de travail est non seulement improductive, mais dangereuse. Les décisions prises dans cet état sont souvent réactives, basées sur la peur ou l’urgence, et rarement les bonnes. Apprendre à identifier vos propres signaux d’alerte est vital. Pour moi, c’est cette ‘ivresse’. Pour vous, ce sera peut-être une migraine, une irritabilité extrême, une incapacité à vous concentrer ou des palpitations. Quel que soit le signal, il faut l’écouter comme une alarme incendie.

Pourquoi ‘plus de travail’ n’est jamais la solution en état de stress

Face à une montagne de problèmes, notre premier réflexe est souvent de vouloir la gravir d’une traite. ‘Si je reste jusqu’à 22h ce soir, je pourrai régler tout ça’. C’est une illusion, un piège de la productivité toxique. J’ai regardé mon agenda de la semaine : rempli à ras bord. Logiquement, je n’avais ‘pas le temps’ de régler ces nouvelles urgences. La tentation était grande de sacrifier ma soirée. Mais j’ai pris une décision radicale : celle de ne rien faire.

Pourquoi ? Parce que travailler dans une énergie déstabilisée, fatiguée et urgente, c’est comme essayer de construire une maison pendant un tremblement de terre. Les fondations seront mauvaises. Je savais que je n’allais pas ‘résoudre la face du monde ce soir’. La seule chose que j’allais réussir à faire, c’était d’aggraver mon état de stress et de prendre de mauvaises décisions. La vraie solution, la seule, était de créer un espace de décompression. J’ai pris la décision consciente qu’il n’y avait pas d’urgence vitale.

‘Tant que ce n’est pas une question de vie ou de mort, et ce n’est jamais une question de vie ou de mort, je me mets pas la pression… Non, je suis pas d’accord. Si je regarde ma semaine, c’est pas comme ça qu’il faut fonctionner parce que sinon là je vais travailler dans une énergie déstabilisée, dans une énergie fatiguée, dans une énergie d’urgence et je pars d’un espace pourri.’

La posture de dirigeante : prendre des décisions difficiles, même quand ça fait mal

L’un des aspects les plus éprouvants de ces journées de crise est la nécessité de trancher. En tant que dirigeante, vous êtes la seule personne au final responsable des décisions qui sont prises. Et ces décisions ont un impact humain, sur votre équipe, sur vos clientes, et sur vous-même. Cela demande de développer une posture spécifique, une capacité à séparer le factuel de l’émotionnel, sans pour autant perdre son humanité. C’est un exercice de haute voltige, surtout quand on est, comme moi, profondément attachée à l’humain.

Assumer sa casquette de chef d’entreprise : au-delà du besoin d’être aimée

J’ai dû prendre des décisions difficiles aujourd’hui. J’ai dû informer, trancher, et potentiellement décevoir. Immédiatement, la petite voix de la ‘femme’ en moi s’est activée : ‘Qu’est-ce qu’elles vont penser ? Est-ce que j’ai été juste ?’. Cette peur du jugement, ce besoin d’harmonie, est naturel. Mais il y a un moment où il faut savoir le mettre de côté pour endosser pleinement sa casquette de chef d’entreprise. Si demain, l’entreprise rencontre des difficultés, personne ne viendra à ma place pour la sauver. C’est ma responsabilité. Cette prise de conscience change tout.

La cheffe d’entreprise doit agir pour la santé et la vision de l’entreprise. Cela signifie parfois qu’on ne peut pas ‘ménager la chèvre, le chou, le caillou, les carottes, les chats et les chiens’. On doit faire des choix. C’est un processus qui n’est pas facile, même après 8 ans d’entrepreneuriat. Mais c’est une nécessité absolue. Il s’agit de se dire : ‘J’ai fait ce que j’estimais juste pour mon entreprise’. On le fait avec le plus d’humanité possible, on communique avec soin, mais la décision finale doit être prise d’un espace de responsabilité, et non d’un espace de peur de déplaire.

Le piège de la critique : une réflexion sur la légitimité et l’action

Cette pression de la décision est souvent amplifiée par la peur de la critique. Et cela m’a amenée à une réflexion plus large. Je suis souvent gênée par les personnes qui critiquent de manière non constructive, surtout celles qui n’ont jamais été confrontées aux mêmes défis. Il est facile, de l’extérieur, quand on n’a pas la responsabilité d’une équipe, de centaines de clientes et d’un chiffre d’affaires, de dire ‘moi, j’aurais fait ça’. Mais la réalité du terrain est infiniment plus complexe.

Gérer une entreprise, c’est comme ‘tenir un gros bateau à flot’. On ne voit souvent que la partie émergée de l’iceberg. Oui, nous faisons des erreurs. Oui, nous devons parfois changer de cap. Mais nous sommes dans l’arène, nous essayons, nous construisons. La critique constructive, celle qui vise à aider, est un cadeau. Mais la critique facile, venant de ceux qui ne sont pas aux commandes, est un bruit qu’il faut apprendre à ignorer. Cela renforce la nécessité, en tant que leader, de se faire confiance et de s’ancrer dans ses propres décisions, car on est la seule à avoir toutes les cartes en main.

‘La chef d’entreprise, elle doit prendre des décisions. Donc là, j’ai dit OK, coupe court, coupe court, calme-toi, tu es une chef d’entreprise, c’est factuel, tu as des décisions à prendre, tu préviens les personnes, tu fais ce qu’il faut. Point.’

Le piège digital : comment le stress nous pousse à des comportements toxiques

Après avoir pris la décision de couper, le plus dur commence : tenir cette décision. Le cerveau, en état de stress, cherche des échappatoires, des distractions rapides pour apaiser l’inconfort. Et notre téléphone est souvent la première chose que l’on attrape. C’est un réflexe, une tentative maladroite de reprendre le contrôle ou de s’évader. Hier soir, je suis tombée tête la première dans ce piège, et j’ai observé avec une clarté presque clinique le processus d’auto-sabotage en action.

Le cercle vicieux de la comparaison et du désancrage

Assise sur mon canapé, au lieu de déconnecter, j’ai fait tout l’inverse. J’ai commencé à regarder mes to-do lists, mon agenda, ma boîte mail. Puis, le pire : les réseaux sociaux. Je me suis mise à sauter ‘de Snap, à Insta, à YouTube’. J’étais dans une ‘énergie de merde’, complètement désancrée, la tête dans un tourbillon d’informations inutiles. Et qu’est-ce qui se passe quand on regarde les stories des autres dans cet état ? On se compare. ‘Ah putain, cette coach, elle a l’air d’être hyper zen. Oh puis elle, elle a l’air d’être ça’.

C’est un poison. On compare notre réalité brute, nos coulisses chaotiques, avec la vitrine parfaitement polie des autres. On oublie qu’on ne sait rien de ce qu’ils vivent réellement. Cette personne qui a l’air si sereine est peut-être, elle aussi, en train de vivre sa pire semaine. Ce comportement est un cercle vicieux : le stress nous pousse à chercher une distraction, cette distraction nous plonge dans la comparaison, ce qui génère encore plus de stress et de sentiment d’inadéquation. On se retrouve la ‘tête dans le paquet de chips’, à consommer du contenu sans faim, pour ensuite se sentir coupable et encore plus mal qu’avant.

L’engagement envers soi-même : la clé pour briser le schéma

Alors, comment on sort de là ? Il n’y a pas de solution miracle, pas d’application magique. La seule solution, c’est un engagement radical et conscient avec soi-même. C’est de se voir faire, sans jugement, et de décider d’arrêter. C’est exactement ce que j’ai fait après 20 minutes de ce manège infernal. Je me suis vue, la tête dans le guidon de mon téléphone, et j’ai dit STOP.

‘Tu te vois la tête dans le paquet de chips. Tu te vois en train de te juger. Tu te vois en train de sauter d’une tâche à l’autre et être absolument pas productif parce que émotionnellement, tu n’es pas en capacité là tout de suite de travailler… J’ai mis un stop direct.’

C’est un acte d’amour-propre. C’est reconnaître que, dans cet état, la seule chose dont on a besoin, c’est de ‘détendre le cucu’, de prendre une douche, de crier, de bouger son corps pour évacuer le trop-plein. Ce n’est pas de se rajouter une couche de stress digital. Cet engagement est un muscle. Plus on le pratique, plus il devient facile de repérer le schéma et de l’interrompre rapidement, avant qu’il ne fasse trop de dégâts.

Conclusion : L’art de se relever après la tempête

Une journée qui commence en enfer ne se termine pas forcément par une solution miracle. Elle se termine souvent, comme la mienne, par une décision simple mais puissante : celle de s’autoriser à être humaine. D’accepter que l’on n’est pas un robot, que l’on a des limites émotionnelles et que la véritable force ne réside pas dans le fait de ne jamais tomber, mais dans la manière dont on choisit de se relever. Le chemin que nous avons exploré ensemble, de la claque de la réalité à la prise de décision de déconnecter, est un condensé de la vie d’entrepreneure. Il est fait de chaos, de doutes, de décisions difficiles, mais aussi d’une incroyable opportunité de croissance personnelle.

Les points clés à retenir de cette immersion sont simples : les tempêtes sont inévitables, écoutez les signaux de votre corps avant qu’il ne crie, endossez votre costume de leader lorsque c’est nécessaire, et prenez un engagement féroce envers vous-même pour vous protéger des comportements toxiques. Souvenez-vous de cette phrase, qui est devenue mon mantra : ‘je ne suis pas chirurgien cardiaque’. Personne ne va mourir si je prends une soirée pour moi. Cette perspective change tout.

Alors ce soir, si vous vous sentez submergée, si votre journée vous a roulé dessus, je vous invite à faire de même. Coupez. Allumez des bougies, mettez une musique qui vous fait du bien, cuisinez quelque chose de bon, plongez dans une série réconfortante. Offrez-vous de l’amour et de la douceur. Parce que demain est un autre jour. Une nouvelle journée pour se réveiller avec une énergie nouvelle, prête à reprendre le gouvernail de votre navire, plus sage, plus résiliente et plus ancrée que jamais. Vous n’êtes pas seule à vivre ça.

FAQ : Vos questions sur la gestion émotionnelle en entrepreneuriat

Comment gérer une journée d’entrepreneure où tout semble aller de travers ?

La première étape est d’accepter que ces journées font partie intégrante du parcours. Plutôt que de résister, accueillez le chaos. Ensuite, priorisez ce qui est absolument vital et ce qui peut attendre. La clé est de ne pas essayer de tout régler dans l’urgence. Prenez une pause, respirez, et identifiez la prochaine action la plus simple et la plus impactante. Surtout, la stratégie la plus efficace est souvent de décider consciemment de s’arrêter pour la journée. Forcer les choses dans un état de stress ne mène qu’à de mauvaises décisions et à l’épuisement. La déconnexion est un outil stratégique.

‘Il y a un moment donné, ça sert à rien. Je vais pas résoudre la face du monde ce soir. Je me sens ivre comme j’ai dit dans ma tête. Euh je sens que là, je pars dans une… je suis pas spécialement stressée dans ma tête, mais je pense que je suis stressée dans mon émotionnel.’

Quels sont les signes d’un surmenage émotionnel chez un chef d’entreprise ?

Les signes peuvent être subtils au début. Pour ma part, j’ai décrit une sensation ‘d’ivresse mentale’, une incapacité à penser clairement, comme si j’avais bu de l’alcool. D’autres signes courants incluent une irritabilité accrue, une difficulté à prendre la moindre décision (paralyse décisionnelle), un sentiment d’être constamment sur la défensive, des troubles du sommeil, et des comportements de fuite comme le scrolling compulsif sur les réseaux sociaux ou le grignotage. Physiquement, cela peut se manifester par des maux de tête, des tensions musculaires ou des palpitations. Être à l’écoute de ces signaux est crucial pour agir avant le burnout.

‘Là je suis restée facilement jusqu’à 18h30 avec cette sensation d’avoir bu de l’alcool, très étrange. Je me suis dit j’ai l’impression que je j’ai la tête qui tourne comme si j’avais bu de l’alcool.’

Comment prendre des décisions importantes quand on se sent stressée et submergée ?

La règle d’or est : si possible, ne prenez pas de décisions importantes dans cet état. L’émotionnel prend le dessus sur le rationnel, et vous risquez de décider par peur ou par réaction. Si la décision ne peut absolument pas attendre, essayez de vous isoler quelques minutes, de pratiquer une respiration profonde pour calmer votre système nerveux. Posez-vous une question simple : ‘Quelle décision sert au mieux la vision à long terme de mon entreprise ?’. Cela aide à prendre de la hauteur. Mais la meilleure stratégie reste de reporter la décision au lendemain matin, après une bonne nuit de sommeil. Une nuit change souvent toute la perspective.

‘Si je regarde ma semaine, c’est pas comme ça qu’il faut fonctionner parce que sinon là je vais travailler dans une énergie déstabilisée, dans une énergie fatiguée, dans une énergie d’urgence et je pars d’un espace pourri. Donc moi je prends la décision qu’il y a pas d’urgence.’

En quoi l’authenticité et la vulnérabilité peuvent-elles être une force en business ?

L’authenticité crée une connexion humaine profonde que le marketing parfait ne pourra jamais atteindre. En partageant non seulement les succès mais aussi les luttes, les doutes et les journées difficiles, vous montrez à votre communauté que vous êtes réelle. Cela crée un lien de confiance et de loyauté bien plus fort. Les gens ne s’attachent pas à une entreprise parfaite, ils s’attachent à des humains. Montrer sa vulnérabilité n’est pas un signe de faiblesse, mais de courage. Cela donne aussi la permission aux autres (clientes, communauté) d’être humaines à leur tour, ce qui est un cadeau immense.

‘Je trouve important de montrer qu’il y a pas que les strass, de montrer que même les personnes qui sont avancées, même les personnes qui ont du succès, bah se prennent des rafales et des tempêtes émotionnelles en pleine tronche. Sauf qu’on le montre pas assez, on voit que leur réussite.’

Comment arrêter de se comparer aux autres entrepreneures sur les réseaux sociaux ?

Cela demande un engagement conscient. D’abord, il faut prendre conscience du moment où vous le faites. Dès que vous vous surprenez à penser ‘elle a l’air de mieux réussir’, ‘sa vie semble plus facile’, stoppez le défilement. Rappelez-vous que vous comparez vos coulisses avec leur scène de théâtre. Ce que vous voyez est une version soigneusement sélectionnée de leur réalité. Ensuite, mettez en place des actions concrètes : limitez votre temps sur les réseaux, coupez les notifications, et surtout, désabonnez-vous des comptes qui vous font sentir mal. L’antidote à la comparaison est la reconnexion à votre propre chemin, à vos propres succès et à votre propre vision.

‘Et quand tu regardes des stories et que tu es dans cette énergie de merde, qu’est-ce que tu fais ? Tu te compares. Ah putain, cette coach, elle a l’air d’être hyper zen… Elle n’est de rien du tout, c’est la façade que tu vois sur les réseaux. Là tout de suite, elle est peut-être en train de vivre sa pire semaine.’

Quelle est la différence entre la posture de ‘femme’ et celle de ‘chef d’entreprise’ dans la prise de décision ?

La posture de ‘femme’ ou d’humaine est souvent guidée par l’émotionnel, le besoin de plaire, d’être aimée, et d’éviter les conflits. C’est une part de nous qui prend les choses personnellement et s’inquiète de l’impact relationnel de chaque action. La posture de ‘chef d’entreprise’, elle, est guidée par la logique, la stratégie et la responsabilité envers la santé de l’entreprise. Elle doit être capable de prendre des décisions factuelles, parfois difficiles, pour le bien commun et la vision à long terme, même si cela crée de l’inconfort à court terme. L’enjeu pour une entrepreneure est d’apprendre à naviguer entre les deux : agir avec la rationalité d’une dirigeante tout en communiquant avec l’humanité d’une femme.

‘Si j’oublie […] la femme qui a toujours peur de pas être aimée […] il y a un moment donné, il faut savoir se mettre dans sa posture de chef d’entreprise parce que si demain l’entreprise a des problématiques, bah c’est ni les clientes, ni ma communauté, ni mes copines, ni mon équipe qui viendra changer ça.’

Comment établir des limites claires pour déconnecter du travail le soir ?

Établir des limites commence par une décision ferme. Définissez une heure de fin de journée et tenez-vous-y. Matérialisez la coupure par un rituel : fermer l’ordinateur, ranger les dossiers, changer de tenue. Mettez votre téléphone en mode ‘ne pas déranger’ ou, encore mieux, dans une autre pièce. L’erreur est de rester dans le même environnement, avec les mêmes outils de travail à portée de main. Prévoyez une activité qui vous ancre dans le moment présent et qui n’a rien à voir avec le travail : cuisiner, faire du sport, lire un livre, passer du temps avec vos proches. Il s’agit de s’engager avec soi-même à protéger son espace de repos aussi rigoureusement qu’on protège un rendez-vous client important.

‘Simplement, je vais prendre l’espace d’aller me faire à manger tranquillement, de me mettre devant l’émission […] et c’est tout. Le boulot n’existe plus en fait. Parce que moi je suis pas chirurgien cardiaque, je suis pas Dieu, je peux sauver personne et je peux pas prendre de décisions dans cette situation.’


Épisodes similaires