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#3 : Bannouze : Les basics de l’email marketing

Épisode diffusé le 14 novembre 2018 par Bannouze : Le podcast du marketing digital !

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L’emailing est mort ? Analyse d’un préjugé tenace et guide complet pour une campagne emailing réussie

On l’entend partout, dans les couloirs des agences comme dans les réunions stratégiques : ‘Les campagnes emailing, c’est nul, ça ne sert à rien et en plus c’est du spam’. Cette petite musique, aussi tenace qu’un virus, a fini par s’installer dans l’inconscient collectif du marketing digital. L’email serait un vieux média, un dinosaure de l’ère pré-social media, balayé par la fraîcheur de TikTok et la puissance conversationnelle de WhatsApp. On le dit intrusif, dépassé, noyé dans des boîtes de réception surchargées où seuls les messages importants survivent. Pourtant, cette perception, si largement répandue, se heurte violemment à la réalité des chiffres et à la pratique quotidienne de millions d’entreprises qui continuent d’en faire leur principal levier de croissance. C’est un paradoxe fascinant : comment un outil déclaré moribond par tant d’experts autoproclamés peut-il continuer à générer un retour sur investissement aussi spectaculaire ?

Pour tordre le cou à ces lieux communs, il ne suffit pas d’une intuition, mais de données tangibles. C’est précisément ce que nous offre l’étude Cheetah digital, qui a l’immense qualité de se pencher spécifiquement sur notre marché, le marché français. Et les résultats sont sans appel. Loin d’être à l’agonie, l’emailing garde une pêche insolente. Prenons quelques chiffres, juste pour planter le décor. Dans le secteur du tourisme, un domaine ultra-concurrentiel, 26 % des internautes ouvrent leurs emails promotionnels. Ce chiffre atteint 20 % dans la mode et grimpe à un impressionnant 30 % dans le luxe. Mais l’ouverture n’est que la première étape. Le véritable indicateur de l’engagement, c’est la réactivité, le clic. Et là encore, les performances sont au rendez-vous : 3,75 % pour le tourisme, 2,90 % pour la mode et un taux spectaculaire de 5,04 % pour le luxe. Ces chiffres ne sont pas anecdotiques ; ils démontrent que l’email n’est pas seulement un canal de diffusion, mais un véritable espace de communication privilégié avec l’internaute. Il n’est pas mort, il est même plus vivant que jamais.

Mais alors, d’où vient ce décalage entre la perception et la réalité ? Pourquoi tant de campagnes finissent-elles dans les spams ou suscitent-elles l’indifférence ? La réponse est simple : comme tout outil puissant, l’emailing ne tolère pas l’amateurisme. Le succès ne réside pas dans l’envoi massif et indifférencié, mais dans la maîtrise de techniques précises, dans la compréhension fine des attentes de l’audience et dans une exécution sans faille. Dans cet article, nous allons explorer en profondeur ces techniques. En m’appuyant sur mon expérience, de mes débuts dans le web en 99 jusqu’à mon rôle actuel chez Prisma Media Solution, nous allons décortiquer ensemble les meilleures pratiques pour construire une campagne emailing qui non seulement atteint sa cible, mais la convertit. Nous verrons les bases incontournables, les points à ne jamais négliger et les stratégies avancées pour transformer ce canal en un véritable moteur pour votre activité.

Les deux piliers de l’emailing moderne : Fidélisation et Acquisition

Avant même de penser à l’objet, au design ou à l’offre, il est impératif de comprendre la structure fondamentale de l’emailing. Tout repose sur une notion clé, un contrat de confiance entre la marque et l’internaute : le consentement, que nous appelons dans notre jargon l’Opt-in. C’est ce consentement qui donne toute sa légitimité et sa puissance à l’email. Comme je le souligne souvent, l’email n’est pas intrusif quand il est désiré. C’est ce qui explique sa force : ’98 % des internautes ont a minima une adresse email. L’emailing est encore le canal premium par excellence pour l’incitation à visiter un site web et à se rendre en magasin’. Cette quasi-universalité, couplée à une démarche basée sur la permission, en fait un média unique. C’est ce consentement qui divise l’univers de l’emailing en deux grandes familles, deux approches complémentaires mais distinctes : la fidélisation et l’acquisition.

La fidélisation : Construire un dialogue durable avec vos clients

La première famille, la plus connue, est celle de la fidélisation. Ici, le principe est simple : l’internaute est ce qu’on appelle ‘Opt-in marque’. Cela signifie qu’il a, de manière active et volontaire, donné son accord pour recevoir des communications de votre part. Il s’est abonné à votre newsletter, a coché une case lors d’un achat, a participé à un jeu-concours. Il vous connaît, il a manifesté un intérêt pour ce que vous faites et il souhaite explicitement rester en contact. L’objectif n’est plus de le convaincre de votre existence, mais de nourrir et d’enrichir la relation que vous avez déjà initiée. C’est un espace de dialogue privilégié où vous pouvez déployer une communication riche et segmentée. Pensez aux bulletins d’information qui partagent les coulisses de votre entreprise, aux offres exclusives réservées à vos meilleurs clients, aux emails d’anniversaire personnalisés, ou encore aux séquences post-achat qui guident le client dans l’utilisation de son produit. L’enjeu est de transformer un acheteur ponctuel en un ambassadeur fidèle, en lui apportant une valeur continue bien au-delà de la simple transaction commerciale.

L’acquisition : Élargir votre audience grâce aux partenaires

De l’autre côté du spectre, nous avons la famille de l’acquisition. C’est une démarche plus délicate mais tout aussi puissante si elle est bien menée. Dans ce cas de figure, l’internaute est devenu ‘Opt-in partenaire’. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? En s’inscrivant sur un site A (par exemple, un grand média ou un site de jeux-concours), il a non seulement accepté de recevoir les communications du site A, mais il a aussi consenti à recevoir des offres commerciales de la part des partenaires de ce site. Votre marque, le site B, peut alors communiquer auprès de cette audience qui ne la connaît pas encore. C’est une formidable opportunité pour toucher de nouveaux prospects qualifiés, qui ont déjà manifesté un intérêt pour des thématiques proches de la vôtre. Le défi ici est double : premièrement, s’assurer de la qualité et de l’éthique de la collecte de ces adresses par le partenaire. Deuxièmement, réussir à capter l’attention d’une audience qui ne vous attend pas, avec une offre et un message d’une pertinence irréprochable. C’est un exercice d’équilibriste qui, lorsqu’il est réussi, peut considérablement accélérer votre croissance en vous ouvrant les portes de nouvelles communautés.

La feuille de route d’une campagne emailing performante : des fondations à l’exécution

Lancer une campagne emailing sans une préparation minutieuse, c’est comme prendre la mer sans carte ni boussole : on risque de naviguer à vue et de ne jamais atteindre sa destination. Le succès d’une opération ne tient pas à la chance, mais à une méthodologie rigoureuse appliquée en amont. Chaque étape, de la définition de l’objectif à la segmentation de la cible, est un maillon essentiel de la chaîne de performance. Trop souvent, je vois des annonceurs se précipiter sur la création et le message, en négligeant ces fondations. C’est une erreur fondamentale. Un email magnifique envoyé à la mauvaise personne avec le mauvais objectif est un email inutile. Déroulons ensemble les étapes cruciales qui précèdent l’envoi.

Étape 1 : Quel est l’objectif de votre campagne ?

La toute première question à se poser, avant même de penser au contenu, est : ‘Pourquoi ?’. Quel est le but ultime de cette communication ? Sans une réponse claire à cette question, il est impossible de mesurer le succès et d’optimiser les futures actions. ‘Est-ce qu’on est plutôt sur un objectif de notoriété, branding ? Est-ce qu’on est sur un objectif de génération de trafic que ça soit vers le site e-commerce ou vers un réseau physique retail. Est-ce que c’est pour collecter des leads qualifiés ? Tout cela doit être bien annoncé et défini en amont.’ Chaque objectif appelle une stratégie, un message et des indicateurs de performance différents. Une campagne de branding visera un fort taux d’ouverture et un temps de lecture élevé, avec un contenu riche et inspirant. Une campagne de génération de trafic se concentrera sur le taux de clics, avec des call-to-action très incitatifs. Une campagne de collecte de leads mettra en avant un contenu à forte valeur ajoutée (livre blanc, webinar) en échange d’informations, et sera jugée sur le coût par lead. Définir cet objectif principal est la boussole qui guidera toutes vos décisions ultérieures.

Étape 2 : Comment définir et challenger votre cible ?

Une fois l’objectif clarifié, vient la question du ‘Pour qui ?’. C’est ici que se joue une grande partie de la performance. Et c’est aussi là que l’on tombe souvent dans le piège de la facilité. Je ne compte plus le nombre de briefs qui arrivent avec une cible caricaturale : ‘Assez grossièrement, on va toujours tomber un peu sur une cible un peu cliché qui est tous mes clients sont des hommes et des femmes entre 25 49 ans et qui sont CSP+.’ Cette description est si large qu’elle n’a quasiment aucune valeur opérationnelle. Mon conseil est toujours le même : il faut challenger ces personas. Il faut creuser. Qui sont-ils vraiment ? Quels sont leurs centres d’intérêt, leurs habitudes de consommation, leurs frustrations, leurs aspirations ? Pour cela, il faut analyser les données de votre CRM, regarder les comportements de navigation sur votre site, mener des enquêtes. L’idée est de passer d’un portrait-robot flou à des segments précis et activables. Par exemple, au sein des ’25-49 ans CSP+’, vous avez peut-être des jeunes parents urbains soucieux d’écologie, et des cadres supérieurs passionnés de technologie. Ces deux groupes ne réagiront pas au même message, ni à la même offre. Un ciblage affiné est la garantie d’une communication plus pertinente, et donc plus performante.

L’art du premier contact : de l’objet de l’email à la promesse irrésistible

Le travail stratégique en amont est essentiel, mais il ne devient concret qu’au moment où l’internaute reçoit votre email dans sa boîte de réception. C’est un moment de vérité. Votre message est en compétition directe avec des dizaines, voire des centaines d’autres. Vous n’avez que quelques secondes, et quelques mots, pour convaincre. Cette phase est un mélange subtil de psychologie, de créativité et de technique. Il faut comprendre que, contrairement à la navigation sur un site web où l’utilisateur est en recherche active d’information, l’email arrive dans son espace personnel. Certains le qualifient d’intrusif, mais je ne suis pas d’accord. Je pense que c’est un rendez-vous consenti. ‘Moi, je pense que non parce que de toute façon, j’ai demandé à recevoir cette information. Donc c’est c’est un consentement que j’ai donné.’ Mais pour que ce rendez-vous soit réussi, il faut respecter ce consentement en offrant une expérience utilisateur impeccable. Et cette expérience commence bien avant le clic.

L’objet : Votre unique chance de faire une première bonne impression

Le premier contact, le premier rempart entre votre message et la corbeille, c’est l’objet de l’email. Son rôle est simple mais incroyablement difficile : déclencher l’ouverture. Pour y parvenir, il faut capitaliser sur les informations que l’on possède déjà sur l’internaute. La base de données que nous utilisons est souvent riche d’informations socio-démographiques, de préférences déclarées, ou d’historiques de comportement. Utilisons-les ! Une technique qui peut paraître simple, voire banale, mais qui reste efficace, est la personnalisation. ‘On pourrait aborder l’objet avec une petite personnalisation qui paraît banale mais qui je pense fonctionne encore aujourd’hui, c’est un message personnalisé en utilisant justement le prénom de l’internaute qui crée une proximité avec la marque.’ Voir son prénom dans un objet crée instantanément un lien, une reconnaissance. Mais on peut aller plus loin : intégrer une référence à un achat précédent, à une ville, ou à un centre d’intérêt. Au-delà de la personnalisation, l’objet doit être une promesse claire et attractive. Il peut jouer sur l’urgence (‘Plus que 24h pour profiter de…’), la curiosité (‘Le secret de nos clients les plus fidèles…’), le bénéfice direct (‘5 astuces pour économiser 100€ ce mois-ci’) ou l’exclusivité (‘Votre invitation personnelle à nos ventes privées’). Le pire objet est celui qui est vague, trompeur ou purement commercial. L’objet parfait est celui qui dit : ‘Je te connais, je sais ce qui t’intéresse, et j’ai quelque chose de valeur pour toi à l’intérieur’.

De l’ouverture au clic : La puissance de la promesse

Une fois l’email ouvert – bravo, vous avez passé la première étape – le combat n’est pas terminé. Il faut maintenant convaincre l’internaute d’aller plus loin, de cliquer. C’est là que la promesse de l’objet doit se matérialiser dans le corps du message. La créa, le design, le texte, tout doit converger vers un seul but : donner envie d’agir. C’est le moment de répondre à la question fondamentale de l’utilisateur : ‘Qu’est-ce que j’y gagne ?’. ‘C’est là où on va revenir vraiment à ce qui fait la force d’une offre, quelle est la promesse, quel est le, est-ce qu’on a bien tenu compte des éléments déclencheurs pour générer un clic ?’ Le message doit être clair, concis et centré sur le bénéfice client. Utilisez des visuels de haute qualité qui illustrent le produit ou le service en situation. Rédigez un texte qui parle directement aux besoins et aux désirs de votre cible. Et surtout, guidez l’utilisateur avec un appel à l’action (Call-to-Action) visible, explicite et unique. ‘Découvrir la collection’, ‘Télécharger mon guide gratuit’, ‘Réserver ma place’. L’internaute ne doit jamais se demander ce qu’il doit faire. Chaque élément de l’email, du titre au bouton final, doit être une étape logique qui l’amène naturellement vers l’action que vous souhaitez qu’il accomplisse.

L’optimisation continue : la clé de la performance durable en emailing

Une campagne emailing n’est jamais un ‘one shot’. C’est le début d’un cycle d’apprentissage et d’amélioration. Penser qu’on peut trouver la formule magique du premier coup est une illusion. Le marketing digital, et l’emailing en particulier, est une science empirique. La performance se construit dans l’itération, l’analyse des résultats et l’ajustement constant de la stratégie. C’est une discipline qui requiert de la rigueur et de la curiosité. Heureusement, nous disposons d’outils et de méthodologies puissantes pour mener ce travail d’optimisation. Il faut simplement avoir le réflexe de les utiliser systématiquement. Cela passe par une culture du test, une segmentation intelligente et une exploitation fine des données comportementales.

Le Test & Learn : La règle d’or de l’emailing

S’il y a une règle fondamentale à retenir, c’est celle-ci. Ne jamais se baser sur des intuitions, mais toujours sur des données. ‘Les premières règles, c’est bien sûr mais ça je pense que c’est propre vraiment au digital, c’est de faire des tests. Donc le test and learn.’ Avant chaque envoi majeur, il est crucial de mettre en place des tests A/B. Le principe est simple : on isole une variable et on la teste sur deux segments identiques de notre audience. On peut tout tester : l’objet de l’email (c’est le test le plus courant et le plus impactant), le nom de l’expéditeur, le design de la créa, la couleur du bouton d’appel à l’action, l’offre elle-même. Par exemple, envoyez à 10% de votre base une version A de l’objet, et à 10% une version B. Après quelques heures, analysez quel objet a généré le meilleur taux d’ouverture et déployez la version gagnante sur les 80% restants. Cette approche scientifique permet de prendre des décisions éclairées et d’améliorer les performances de manière incrémentale à chaque campagne.

Segmentation et targeting : De la communication de masse au dialogue personnalisé

Le test nous aide à optimiser le message global, mais la véritable performance se trouve dans la personnalisation à grande échelle. C’est le rôle de la segmentation. Au lieu d’envoyer le même email à toute votre base, il faut la diviser en groupes homogènes pour adresser à chacun le message le plus pertinent. On peut segmenter sur des critères socio-démographiques (âge, sexe, lieu), mais le plus puissant est la segmentation comportementale. On peut créer des segments très simples mais efficaces. Par exemple, ceux qui ont ouvert les derniers emails mais n’ont pas cliqué, ou ceux qui ont cliqué sur une catégorie de produits spécifique. Ces informations sont de l’or. Elles nous permettent de mettre en place ce qu’on appelle aujourd’hui le targeting, mais qui existait déjà sous une autre forme : ‘Ce qu’on appelait les relances clicker, les relances ouvreur non clicker dans les années 2000 fonctionne toujours, c’est à mettre en place.’ Un internaute a cliqué sur un lien vers des chaussures rouges ? On peut lui renvoyer quelques jours plus tard un email ciblé sur les nouveautés de chaussures rouges. C’est cette pertinence qui transforme la communication et décuple les résultats.

La délivrabilité : L’enjeu technique invisible mais vital

On peut avoir le meilleur message, la meilleure offre et le meilleur ciblage du monde, si l’email n’arrive pas dans la boîte de réception, tout ce travail est vain. C’est l’enjeu de la délivrabilité. C’est un domaine très technique mais absolument crucial. ‘L’email est devenu extrêmement technique. Les FAI voulant s’assurer de donner la meilleure expérience utilisateur à leurs clients, ils ont énormément durci les règles.’ Pour s’assurer que nos messages passent les filtres anti-spam de plus en plus sophistiqués des fournisseurs d’accès à Internet (FAI) comme Gmail ou Outlook, il faut montrer patte blanche. Cela passe par le respect des bonnes pratiques techniques : un code HTML propre et responsive, une bonne configuration de son nom de domaine (SPF, DKIM), une hygiène de la base de données irréprochable (supprimer les adresses inactives ou erronées) et une bonne réputation d’expéditeur. C’est un travail de fond, souvent mené en collaboration avec son routeur (la plateforme d’envoi), qui garantit la pérennité de votre stratégie emailing.

L’emailing, premier levier Drive-to-Store : Créer le pont entre le digital et le monde physique

On a souvent tendance à cantonner l’emailing à l’univers du e-commerce, à la génération de clics vers un site web. C’est une vision réductrice. L’une des forces les plus sous-estimées de ce canal est sa capacité à effacer la frontière entre le monde digital et le monde physique, à inciter un internaute à se rendre dans un magasin. Oui, l’email est sans doute le premier et le plus efficace des leviers ‘drive-to-store’. Pourquoi ? Parce qu’il est personnel, direct, et qu’il permet d’intégrer des informations de localisation pour une pertinence maximale. Quand on prépare une campagne, surtout pour un annonceur disposant d’un réseau de boutiques, cette dimension doit être pensée dès le départ.

La clé réside dans la data collectée en amont. ‘Si déjà c’est pensé en amont que ça soit par la personne qui met à disposition sa base emailing pour un annonceur ou pour l’annonceur qui serait déjà dans une démarche justement de Store Locator, de géolocalisation, effectivement, il faut demander ces informations en amont.’ Au moment de l’inscription à la newsletter, pourquoi ne pas demander le code postal ou la ville de l’internaute ? Cette simple information change tout. Elle permet d’envoyer une invitation pour l’inauguration de la nouvelle boutique de sa ville, de l’informer d’une promotion exclusive dans son magasin habituel, ou simplement de lui indiquer le point de vente le plus proche pour découvrir la nouvelle collection. Cette personnalisation géographique rend l’offre tangible, proche, et donc beaucoup plus incitative. On ne parle plus d’une offre abstraite sur un site web, mais d’une opportunité concrète à quelques kilomètres de chez soi. C’est infiniment plus puissant.

On peut ensuite imaginer de nombreux dispositifs. L’utilisation de bons de réduction (BR) est un classique. On peut envoyer un bon de réduction unique, avec un QR code ou un code-barres, que l’internaute devra présenter en caisse. Cela permet non seulement de générer du trafic, mais aussi de mesurer précisément le retour sur investissement de la campagne en reliant une action digitale à un achat physique. Pour un déstockage rapide, on peut même envoyer un bon partageable, incitant l’internaute à le diffuser à ses amis, créant ainsi un effet viral localisé. L’email devient alors plus qu’un message : c’est un sésame, un passeport pour une expérience en magasin. C’est cette capacité à créer des passerelles fluides entre les deux mondes qui fait de l’email un outil stratégique indispensable pour tout retailer moderne.

Conclusion : Réinvestir l’emailing avec stratégie et créativité

Au terme de cette exploration, le constat est clair : l’emailing est loin d’être le canal obsolète que certains décrivent. Il est, au contraire, un pilier robuste et extraordinairement performant du marketing digital, à condition de le traiter avec le respect et la rigueur qu’il mérite. Nous avons vu que son efficacité repose sur des fondations solides : un consentement clair de l’internaute, qui sépare les stratégies de fidélisation et d’acquisition, et une définition précise des objectifs qui doit guider chaque action. La performance n’est pas le fruit du hasard, mais d’une méthodologie éprouvée : challenger les personas pour un ciblage ultra-pertinent, soigner le premier contact avec un objet personnalisé et une promesse forte, et surtout, ne jamais cesser de tester et d’apprendre.

L’emailing moderne n’est plus une affaire d’envois de masse, mais de conversations personnalisées à grande échelle. C’est un média technique qui exige une attention constante à la délivrabilité, mais aussi un média de dialogue capable de tisser des liens durables avec une audience et même de la faire passer du virtuel au réel, en la guidant jusqu’en magasin. La véritable force de l’email réside dans sa capacité à combiner la puissance de la data avec la finesse de la communication humaine. C’est un canal qui récompense la pertinence, la créativité et l’empathie. Alors, la prochaine fois que vous entendrez dire que l’email est mort, souriez. Vous saurez que c’est une opportunité immense pour ceux qui, comme vous, ont pris le temps de comprendre ses règles et son potentiel infini. Il est temps de dépoussiérer vos stratégies, de challenger vos certitudes et de redonner à vos campagnes emailing la place centrale qu’elles méritent dans votre écosystème digital.

Foire aux questions (FAQ) sur la campagne emailing

L’emailing est-il encore vraiment efficace aujourd’hui ?

Absolument. Contrairement à une idée reçue tenace, l’emailing reste l’un des canaux marketing les plus performants, notamment en France. Les statistiques montrent des taux d’ouverture et de réactivité très élevés dans des secteurs variés comme le tourisme, la mode ou le luxe. Son efficacité repose sur le fait qu’il s’agit d’un canal basé sur le consentement, offrant un espace de communication direct et privilégié avec une audience qui a choisi de vous écouter. C’est un média quasi universel qui surpasse encore beaucoup d’autres canaux pour inciter à l’action, que ce soit une visite sur un site ou en magasin.

‘On s’aperçoit que malgré son âge avancé, l’emailing garde la pêche. Quelques chiffres en vrac. 26 % des internautes dans le domaine du tourisme ouvrent leur email, 20 % dans le domaine de la mode, 30 % dans le domaine du luxe. […] Bref, vous l’avez compris, en plus d’avoir un vrai espace pour communiquer avec l’internaute, l’email n’est pas mort.’

Quelle est la différence fondamentale entre un email de fidélisation et d’acquisition ?

La distinction repose entièrement sur la nature du consentement (l’Opt-in) de l’internaute. En fidélisation, l’internaute est ‘Opt-in marque’ : il s’est abonné directement auprès de vous et attend vos communications (newsletters, offres). L’objectif est de nourrir cette relation directe. En acquisition, l’internaute est ‘Opt-in partenaire’ : il s’est inscrit sur un site tiers (un média, un site de jeu) et a accepté de recevoir des offres de partenaires. Vous pouvez alors lui adresser un message pour le découvrir. Le premier est un dialogue avec un public acquis, le second une démarche de séduction auprès d’un nouveau public.

‘Il y a d’une part la famille qu’on va nommer fidélisation. Donc l’internaute est Optin marque. […] Et puis de l’autre côté, on va plutôt parler de la famille de l’acquisition, emailing d’acquisition où là l’internaute lui est devenu Optin partenaire.’

Comment définir une cible pertinente au-delà des clichés ?

La clé est de dépasser les descriptions socio-démographiques larges et caricaturales comme ‘femmes 25-49 ans CSP+’. Il faut challenger activement ces personas en se plongeant dans les données réelles : analysez le comportement de vos clients existants, leurs historiques d’achat, leurs interactions avec vos contenus. Créez des segments plus fins basés sur les centres d’intérêt, les habitudes de consommation ou des données géographiques. L’objectif est de comprendre les motivations profondes de vos différents groupes de clients pour leur adresser des messages qui leur parlent vraiment, ce qui augmente considérablement la performance de la campagne.

‘Moi j’invite toujours que ça soit mes collaborateurs ou partenaires à challenger ces personas ces cibles et et vraiment c’est pour donner bien sûr beaucoup plus de de de de performance à la à cette campagne.’

Quel est l’élément le plus important pour qu’un email soit ouvert ?

Sans hésitation, l’élément le plus crucial est l’objet de l’email. C’est le premier et souvent le seul contact que l’internaute aura avec votre message dans une boîte de réception surchargée. Il doit être percutant, clair et honnête sur le contenu de l’email. La personnalisation, même simple comme l’utilisation du prénom, reste une technique très efficace pour créer une connexion immédiate et se démarquer. Un bon objet doit susciter la curiosité ou mettre en avant un bénéfice clair pour donner à l’internaute une raison impérieuse de cliquer et de découvrir la suite.

‘Le premier contact dans l’email, il est simple, on appelle l’objet. […] On pourrait aborder l’objet avec une petite personnalisation qui paraît banale mais qui je pense fonctionne encore aujourd’hui, c’est un message personnalisé en utilisant justement le le le prénom de l’internaute qui crée une proximité avec la marque.’

Est-il vraiment nécessaire de faire des tests A/B à chaque campagne ?

Oui, c’est une pratique fondamentale du marketing digital qui s’applique parfaitement à l’emailing. Le ‘Test and Learn’ n’est pas une option, c’est la meilleure méthode pour optimiser vos performances de manière continue. Il ne faut jamais se fier à ses seules intuitions. Tester systématiquement différentes versions de vos objets, de vos offres ou de vos designs sur une petite partie de votre base avant l’envoi principal vous permet de prendre des décisions basées sur des données concrètes. C’est la garantie de choisir la version la plus efficace et d’améliorer vos résultats campagne après campagne.

‘Les premières règles, c’est bien sûr mais ça je pense que c’est propre vraiment au digital c’est c’est je dirais même la première règle, c’est de faire des tests. Donc le test and learn donc déjà de faire des tests, créer deux segments et de faire des tests sur les objets et puis ensuite faire des tests sur les créas.’

Comment utiliser concrètement l’emailing pour attirer des clients en magasin ?

L’emailing est un levier ‘drive-to-store’ extrêmement puissant. La clé est d’utiliser des données de géolocalisation. En demandant le code postal ou la ville lors de l’inscription, vous pouvez envoyer des offres ultra-ciblées : une promotion valable uniquement dans le magasin le plus proche, une invitation à un événement local ou la présentation de la nouvelle collection disponible dans la boutique de quartier. L’envoi de bons de réduction uniques à scanner en caisse est aussi une excellente méthode pour générer du trafic qualifié et mesurer précisément l’impact de votre campagne sur les ventes physiques.

‘Si déjà c’est pensé en amont […] de géolocalisation, effectivement, il faut demander ces informations en amont et qui vont permettre d’améliorer notre segment et de moi de plutôt me diriger sur un sur un sur un magasin parisien plutôt qu’un magasin Orléan où j’aurais beaucoup plus de mal à me rendre.’

Comment s’assurer que mes emails ne sont pas perçus comme du spam ?

La perception du spam est liée à un manque de pertinence et à l’absence de consentement. La première règle est de ne communiquer qu’avec des personnes qui vous ont donné leur accord explicite (Opt-in). Ensuite, il faut que chaque message apporte de la valeur à votre destinataire. Cela passe par un ciblage précis et une offre en adéquation avec ses attentes et ses centres d’intérêt. Si l’internaute a le sentiment que vous le connaissez, que vous comprenez ses besoins et que vous lui proposez des choses qui l’intéressent, il ne percevra jamais votre communication comme intrusive, mais comme un rendez-vous utile et attendu.

‘L’email a a ce côté, alors moi je n’aime pas ce mot mais souvent utilisé, il est un peu intrusif. […] Moi, je pense que non parce que de toute façon, j’ai demandé à recevoir cette information. […] j’ai envie de recevoir des offres mais qui m’intéressent et donc il faut que je sois bien ciblé.’


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