E-Retail Marketing : Bien plus qu’une tendance, la troisième révolution du commerce
Bienvenue dans les coulisses du commerce de demain. Si vous pensez encore que le digital se résume à avoir un site e-commerce et quelques campagnes Google Ads, vous êtes sur le point de découvrir une transformation bien plus profonde. Je m’appelle Lawrence Taylor et, après 18 ans passés dans le grand bain du digital, je peux vous affirmer que nous vivons actuellement la troisième grande révolution de l’e-commerce : celle du E-Retail Marketing. C’est un changement de paradigme qui redéfinit la relation entre les marques, les distributeurs et, surtout, le consommateur final. Beaucoup résument ce phénomène à un seul nom : Amazon. C’est à la fois vrai et incroyablement réducteur. Amazon n’est pas seulement un acteur, c’est le ‘maître du jeu’, celui qui a imposé de nouvelles règles que tout l’écosystème, de Carrefour à Cdiscount, s’efforce aujourd’hui d’adopter.
La problématique que je rencontre tous les jours chez les marques, notamment celles issues de la grande consommation (FMCG), est une forme de précipitation. L’injonction est claire : ‘il faut être sur Amazon et faire de la publicité’. On se lance alors tête baissée dans l’achat de mots-clés, on investit des budgets conséquents, et on attend des retours qui, bien souvent, n’arrivent pas. Pourquoi ? Parce qu’on aborde le E-Retail Marketing comme une simple campagne publicitaire, alors qu’il s’agit de construire une véritable stratégie d’entreprise. On tente d’appliquer les vieilles recettes du marketing de masse à un univers qui répond à des logiques de performance chirurgicale. On veut sprinter avant même de savoir marcher. Cet article est conçu pour vous éviter cette erreur. Nous allons déconstruire ensemble les mythes et vous donner une feuille de route claire, une pyramide du succès en cinq étapes, pour bâtir une présence solide et rentable sur les marketplaces. Nous verrons que la publicité n’est que le sommet de la fusée, et que son succès dépend entièrement de la solidité de ses fondations.
Qu’est-ce que le E-Retail Marketing ? Au-delà du mythe Amazon
Commençons par une définition simple pour poser les bases. Officiellement, le retail marketing vise à ‘permettre à des gens qui cherchent des produits et des services de les trouver et de mettre en avant ces produits en conséquence’. De manière plus directe et appliquée à notre univers digital, je le définis comme ceci :
‘c’est la publicité sur les nouveaux moteurs de recherche qui sont les sites de retail’.
Cette nuance est fondamentale. Hier, pour trouver un produit, le réflexe était Google. Aujourd’hui, 63 % des recherches de produits commencent directement sur Amazon. Le site de retail n’est plus une simple boutique en ligne, c’est devenu la porte d’entrée, le lieu de découverte et de comparaison. Comprendre cela, c’est comprendre que les compétences que nous avons développées en SEO et SEA sur Google depuis 20 ans sont désormais transposables, et indispensables, dans l’écosystème d’Amazon et des autres retailers.
Ce changement représente ce que j’appelle la ‘troisième révolution de l’e-commerce’. La première fut celle de la distribution, avec la naissance des pure players comme Amazon, Cdiscount ou Vente-privée. La deuxième fut celle des services, qui a digitalisé le voyage ou les télécoms. La troisième, que nous vivons actuellement, est celle du ‘commerce distribué’. C’est une aubaine historique pour des géants comme Danone, L’Oréal ou Unilever. Pendant des décennies, leur client était le distributeur (Carrefour, Leclerc…). Le consommateur final restait une entité lointaine, étudiée via des panels. Aujourd’hui, grâce au E-Retail Marketing, même si la vente passe par une plateforme tierce, ces marques peuvent enfin avoir une relation quasi-directe avec leurs acheteurs. Elles peuvent mesurer le ROI de leurs actions en temps réel, analyser les comportements d’achat et ajuster leur stratégie avec une agilité inédite. C’est un bouleversement culturel et organisationnel majeur.
Du stop-rayon à la ‘pêche au harpon’ : un changement de paradigme total
Pour saisir l’ampleur de la révolution, il faut comprendre le ‘retail marketing à la papa’ dont nous venons. Historiquement, le digital a cherché à imiter le physique. On a pris les outils du magasin – la tête de gondole, la promotion sur catalogue, le stop-rayon – et on les a transposés en ligne sous forme de bannières et de pop-ups. Or, le comportement d’un consommateur n’a absolument rien à voir entre un hypermarché et le site d’Amazon. Dans un magasin physique, nous sommes dans une logique de ‘pêche au filet’. Le consommateur entre pour faire ses courses de la semaine, il a une liste de besoins larges : nourrir sa famille, entretenir la maison, etc. Il déambule dans les rayons et est réceptif à des sollicitations larges, comme une promotion sur les yaourts ou une nouvelle marque de lessive mise en avant.
Sur un site de retail, et plus encore sur Amazon, la logique est celle de la ‘pêche au harpon’. L’utilisateur ne vient pas ‘faire ses courses’, il vient répondre à un besoin précis, isolé et immédiat. Il ne tape pas ‘produits laitiers’ dans la barre de recherche, il tape ‘yaourt grec bio sans sucre ajouté 500g’. Il utilise le site comme un moteur de recherche ultra-spécialisé.
‘Le consommateur, il va utiliser le site de retail comme un moteur de recherche. Maintenant Amazon, c’est le premier moteur de recherche mondial’.
Par conséquent, la publicité de type ‘stop-rayon’ (une bannière générique dans la catégorie ‘glaces’) est totalement inefficace. Ce que l’utilisateur attend, c’est un résultat pertinent, natif, qui répond exactement à sa requête. C’est pourquoi les formats publicitaires qui fonctionnent sont ceux qui miment les résultats de recherche, comme sur Google : les ‘sponsored products’. Nous sommes passés d’un marketing d’interruption à un marketing de pertinence.
L’écosystème au-delà d’Amazon : cartographie des opportunités en France
Si Amazon est le ‘maître du jeu’, il n’est pas le seul terrain de jeu. Une stratégie de E-Retail Marketing intelligente doit savoir orchestrer sa présence sur différentes plateformes en fonction de ses objectifs et de sa verticale métier. En France, l’écosystème est riche et mature, en grande partie grâce à une pépite technologique française, Criteo, qui a su équiper la plupart des grands distributeurs avec des solutions publicitaires performantes. Le choix des marketplaces n’est pas anodin et doit répondre à une analyse stratégique précise. On ne vend pas des vis et des perceuses de la même manière qu’on vend des produits frais ou de la haute technologie.
Par exemple, si vous êtes dans le secteur du bricolage, une présence sur ManoMano est non seulement complémentaire mais essentielle. Pour l’informatique ou les produits culturels, ignorer Cdiscount ou Fnac.com serait une erreur, car ils conservent un héritage et une part de marché très forte sur ces segments. L’approche que nous conseillons est basée sur deux critères : la part de marché relative de la plateforme sur votre catégorie de produits, et votre objectif de croissance. Pour une ambition paneuropéenne, Amazon est la colonne vertébrale, éventuellement complétée par eBay ou des spécialistes comme Zalando pour la mode. Pour une problématique franco-française, Amazon reste souvent prioritaire pour son volume et sa maturité technologique, mais il faut le compléter. Carrefour, par exemple, est très avancé sur l’utilisation de sa data client (les porteurs de carte de fidélité) pour des activations publicitaires ‘off-site’. Leclerc offre de belles opportunités ‘on-site’. Chaque plateforme a ses spécificités, et une bonne stratégie consiste à ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, mais plutôt à construire un portefeuille de présences adapté et diversifié.
La Pyramide du Succès : les 5 étages incontournables pour performer en E-Retail
Trop d’entreprises abordent le E-Retail Marketing en se focalisant uniquement sur le dernier étage de la fusée : la publicité. C’est l’erreur la plus commune et la plus coûteuse. Vous pouvez avoir les meilleures campagnes du monde, si votre produit n’est pas en stock, si vos fiches produits sont médiocres ou si vos avis clients sont désastreux, vous ne ferez que jeter de l’argent par les fenêtres. Pour structurer une approche pérenne, nous avons modélisé une pyramide du succès en cinq étapes interdépendantes. Il faut valider chaque étage avant de passer au suivant. La publicité n’est que la cerise sur un gâteau très bien préparé.
Étage 1 & 2 : L’organisation et la logistique, les fondations invisibles du succès
Le véritable point de départ n’est ni marketing, ni commercial, il est organisationnel et logistique. D’abord, l’organisationnel. Vendre sur des marketplaces impose une culture du ROI en temps réel. C’est un changement radical pour des entreprises habituées à des cycles de vente longs et à des mesures de performance indirectes. Il faut des talents en interne dont les objectifs (KPIs) sont directement liés aux performances e-business. Il faut aussi choisir les bons partenaires, qu’ils soient technologiques ou stratégiques, pour naviguer dans cet écosystème complexe. Sans cette transformation culturelle, tous les efforts seront vains.
Ensuite, et c’est le point le plus critique, la logistique. La promesse d’Amazon repose sur une exécution logistique parfaite. Si vous ne pouvez pas suivre leur cadence, vous serez pénalisé.
‘Si tu ne réponds pas à ça, Amazon va te charger des pénalités de retard qui peuvent représenter jusqu’à 2 % de ton CA total’.
Il est crucial d’avoir une chaîne d’approvisionnement (‘supply chain’) capable de livrer les plateformes dans les temps, avec les bons volumes. Un produit en rupture de stock est un produit qui n’existe plus aux yeux de l’algorithme. Lancer une campagne publicitaire sur un produit qui risque la rupture est le meilleur moyen de payer pour décevoir des clients potentiels, de récolter de mauvais avis et de voir son classement organique s’effondrer. La logistique n’est pas un centre de coût, c’est le premier pilier de votre performance en E-Retail.
Étage 3 : Le Produit, le Prix, la Promotion (les 3P du Retail revisités)
Une fois les fondations solides, on peut s’attaquer au cœur de l’offre. Les fameux ‘4P’ du marketing se transforment ici en ‘3P’ essentiels. Le premier, le **Produit**. Avez-vous le bon assortiment pour le digital ? Les formats, les tailles, les lots que les consommateurs recherchent en ligne ne sont pas toujours les mêmes que ceux qui fonctionnent en magasin. Il faut analyser la demande via les données de recherche pour adapter son offre. Le deuxième, le **Prix**. Les marketplaces sont des environnements concurrentiels où le prix est un facteur clé. Il faut une politique de prix dynamique et cohérente, capable de s’ajuster tout en protégeant sa marge et son image de marque. Le troisième, la **Promotion**. Et ici, je ne parle pas de publicité, mais bien de l’offre promotionnelle, du discount. Les coupons de réduction, les ventes flash, les offres groupées sont des leviers extrêmement puissants sur les marketplaces pour générer du volume de ventes rapidement, ce qui, comme nous le verrons, est crucial pour l’algorithme.
Étage 4 : L’expérience client, votre meilleur algorithme de classement
À ce stade, vous avez une bonne organisation, une logistique fiable et une offre pertinente. Il faut maintenant la rendre désirable et ‘trouvable’. C’est l’étape de l’expérience client, qui repose sur trois piliers. Le premier, et le plus important, ce sont les **avis clients**. Un produit avec peu d’avis, ou avec une note moyenne faible, aura énormément de mal à convaincre. Une stratégie pro-active de collecte d’avis est indispensable. Le deuxième pilier est la **fiche produit**. C’est votre vendeur muet. Elle doit être optimisée pour le SEO de la plateforme, avec les bons mots-clés dans le titre, les ‘bullet points’ et la description, mais aussi optimisée pour la conversion, avec un contenu riche et engageant (ce qu’on appelle le contenu A+ sur Amazon). Le troisième pilier, ce sont les **visuels**. Les images et vidéos doivent être de haute qualité et adaptées au mobile.
‘Sur un petit écran tu as intérêt à faire remonter certains produits davantage’.
Cela signifie des visuels clairs, qui montrent le produit en contexte et mettent en avant ses bénéfices clés de manière lisible, même sur un écran de smartphone. Une fiche produit parfaite est celle qui répond à toutes les questions du consommateur avant même qu’il ne se les pose.
Étage 5 : L’activation publicitaire, le carburant de la fusée
Seulement maintenant, une fois que les quatre étages précédents sont solides et optimisés, nous pouvons allumer les moteurs de la publicité. L’activation publicitaire est l’accélérateur. Elle va permettre à votre produit, déjà excellent et parfaitement présenté, d’émerger au milieu de millions d’autres références.
‘Trop souvent on voit des acteurs qui commencent à dire je veux accélérer sur Amazon, je vais mettre de la pub. Donc tu vas surinvestir en publicité et tu auras pas les retours que tu veux que tu veux avoir’.
La publicité va générer du trafic qualifié vers votre fiche produit. Si l’expérience est bonne (produit en stock, belle fiche, bons avis), ce trafic va se convertir en ventes. Ces ventes vont générer plus d’avis, et surtout, elles vont améliorer votre classement organique. La publicité n’est donc pas une dépense, c’est un investissement dans votre visibilité à long terme. C’est le carburant qui lance la ‘flywheel’ (la roue d’inertie) de la performance.
Maîtriser la publicité sur Amazon : un guide pratique des formats
L’écosystème publicitaire d’Amazon, qui représente 80% des revenus de sa régie, est un univers riche qu’il faut comprendre pour bien l’exploiter. Il se divise en deux grandes familles : la publicité ‘on-site’, qui se déroule à l’intérieur de la plateforme Amazon, et la publicité ‘off-site’, qui utilise la data d’Amazon pour toucher les consommateurs sur d’autres sites web. Chacune répond à des objectifs différents et complémentaires.
La publicité ‘On-site’ : au cœur du parcours d’achat
La publicité ‘on-site’ est la plus directe et la plus orientée performance. Elle se décline en trois formats principaux, tous conçus pour être natifs et s’intégrer parfaitement dans l’expérience utilisateur. Le premier et le plus important est le **Sponsored Product**.
‘Quand tu tapes ton produit […] tu vas avoir les cinq premières positions, les quatre premières positions qui vont être des résultats sponsorisés. C’est un format natif’.
C’est l’équivalent du Search sur Google. Vous enchérissez sur des mots-clés et votre produit apparaît dans les résultats de recherche. C’est le format idéal pour la conversion, pour capter une intention d’achat très forte. Le deuxième format est le **Sponsored Brand**. Il s’agit d’une bannière plus large, souvent en haut des résultats, qui met en avant votre marque et une sélection de produits. L’objectif ici est double : générer des ventes mais aussi construire la notoriété de votre marque au sein de l’écosystème. C’est un format qui se rapproche un peu plus du ‘stop-rayon’ digital, mais de manière beaucoup plus intégrée. Enfin, le troisième format est le **Sponsored Display**. Ce sont des bannières qui apparaissent sur les fiches produits, souvent pour suggérer des produits alternatifs ou complémentaires. C’est un excellent outil pour faire du cross-sell, de l’up-sell ou pour défendre sa propre fiche produit contre les concurrents.
La publicité ‘Off-site’ : la puissance inégalée de la data shopper
La véritable mine d’or d’Amazon réside dans sa connaissance client. La publicité ‘off-site’ permet d’exploiter cette connaissance en dehors d’Amazon. C’est là qu’intervient le DSP (Demand-Side Platform) d’Amazon. Il vous permet d’acheter de l’espace publicitaire (bannière, vidéo) sur des milliers de sites web et d’applications, mais en ciblant les utilisateurs sur la base de ce qu’ils font sur Amazon. La puissance de cette donnée est phénoménale.
‘Tu es sur une donnée qui est hyper puissante puisque c’est le consommateur basé sur ce qu’il achète sur Amazon’.
Vous pouvez cibler des personnes qui ont acheté un produit concurrent, qui ont visité une certaine catégorie de produits, ou qui correspondent à un profil démographique précis basé sur leurs achats réels, et non sur des déclarations. C’est une donnée loguée, comportementale et transactionnelle. Il y a cependant une règle d’or : si le produit que vous mettez en avant est vendu sur Amazon, la publicité doit impérativement renvoyer vers Amazon. La plateforme n’autorise les liens sortants que pour des catégories de produits qu’elle ne vend pas elle-même, comme l’automobile ou les services financiers. C’est une manière très intelligente de faire de la publicité pour votre marque tout en ramenant toujours le trafic et la vente potentielle dans son propre écosystème.
Le grand parallèle : pourquoi Amazon est devenu le nouveau Google du produit
L’analogie entre Google et Amazon est frappante et essentielle pour tout marketeur. Si Google reste le maître incontesté de la recherche d’information, Amazon est sans conteste devenu le moteur de recherche de l’intention d’achat de produits. Les deux plateformes partagent une philosophie commune : une barre de recherche centrale, des résultats organiques basés sur un algorithme de pertinence, et des résultats payants qui viennent compléter et accélérer la visibilité. Une grande partie des ingénieurs qui ont construit la régie publicitaire d’Amazon sont d’ailleurs des anciens de Google, ce qui explique les similitudes dans les logiques d’enchères, de quality score et de pertinence mot-clé/produit. Cependant, il existe une différence fondamentale qui change absolument tout.
La ‘Sales Velocity’ : quand la publicité booste directement votre SEO
Sur Google, le SEO (référencement naturel) et le SEA (référencement payant) sont deux disciplines qui s’influencent indirectement mais dont les algorithmes sont distincts. Sur Amazon, la frontière est beaucoup plus poreuse. L’une des exceptions majeures est que
‘la publicité influe sur tes résultats organiques’.
Comment ? L’algorithme de classement d’Amazon (nommé A9 ou A10) accorde une importance capitale à la ‘sales velocity’, c’est-à-dire au volume et à la régularité des ventes d’un produit sur une période donnée. Plus un produit se vend, plus Amazon considère qu’il est pertinent pour les clients, et plus il le fera remonter dans les résultats de recherche naturels. La publicité, en générant des ventes additionnelles, vient donc directement nourrir et améliorer votre classement organique. C’est un cercle vertueux, une ‘flywheel’ : la pub génère des ventes, les ventes améliorent le SEO, le meilleur SEO génère des ventes organiques, ce qui rend la publicité encore plus rentable. C’est pourquoi, sur Amazon, on ne peut pas penser SEO et publicité en silos ; ce sont les deux moteurs d’un même avion.
Le pouvoir du trafic externe : le ‘bonus’ caché de l’algorithme d’Amazon
Si la publicité interne est un puissant levier, Amazon garde une préférence marquée pour une autre source de trafic : le trafic externe. L’algorithme est conçu pour récompenser très généreusement les vendeurs qui amènent de nouveaux clients sur la plateforme.
‘Un clic que tu apportes de l’extérieur […] ça a trois fois plus de valeur que du trafic interne’.
Pourquoi une telle valorisation ? C’est simple. Le trafic payant interne ne fait que déplacer un client déjà présent sur Amazon d’une page à une autre. Le trafic externe, lui, est un apport net de valeur pour Amazon. C’est un nouveau client potentiel que la marque amène dans son magasin. Pour une marque, cela ouvre des perspectives stratégiques fascinantes. Mettre en place des campagnes sur les réseaux sociaux, travailler avec des influenceurs, faire de l’affiliation ou même des campagnes Google Ads qui pointent vers sa fiche produit Amazon peut s’avérer extrêmement rentable. Non seulement vous générez une vente, mais vous envoyez un signal très fort à l’algorithme, qui vous récompensera par une meilleure visibilité organique sur le long terme. C’est une tactique avancée mais redoutablement efficace pour se démarquer.
Conclusion : les 4 clés pour débloquer votre croissance en E-Retail Marketing
Nous avons parcouru un long chemin, de la définition du E-Retail Marketing à ses tactiques les plus avancées. Si vous deviez repartir avec les éléments les plus essentiels pour transformer votre approche, voici les quatre piliers sur lesquels vous concentrer. Le premier est **culturel**. Vous devez accepter que les règles ont changé et insuffler une mentalité axée sur la data, la performance et l’agilité au sein de vos équipes. Le deuxième est de **vous faire accompagner**. L’écosystème est d’une complexité folle. Chercher à tout faire seul au début, c’est prendre le risque de perdre du temps et de l’argent. Un expert vous apportera de la simplicité et de la fluidité. Le troisième pilier est le **contenu**. Votre fiche produit est votre meilleur vendeur. Elle doit être irréprochable, répondre aux besoins du consommateur et être pensée pour la conversion. C’est la pierre angulaire de votre succès. Enfin, et seulement enfin, le quatrième pilier est d’**accélérer avec la publicité**. Voyez-la comme le carburant qui va vous permettre de décoller et de créer cette fameuse ‘sales velocity’. Le E-Retail Marketing n’est pas une simple ligne dans un budget média, c’est une transformation profonde de votre façon d’aborder le commerce. Les marques qui l’embrasseront pleinement aujourd’hui seront les leaders incontestés de demain.
Foire Aux Questions (FAQ) sur le E-Retail Marketing
Quelle est la principale différence entre le retail marketing traditionnel et le e-retail marketing ?
La différence fondamentale réside dans le comportement du consommateur. Le retail marketing traditionnel, en magasin, s’adresse à un consommateur dans une logique de ‘pêche au filet’ : il a des besoins larges et est réceptif à des sollicitations de masse comme les têtes de gondole. Le E-Retail Marketing, sur des plateformes comme Amazon, vise un consommateur en mode ‘pêche au harpon’ : il utilise le site comme un moteur de recherche pour répondre à un besoin très précis et immédiat. La publicité doit donc être native, pertinente et répondre à une requête spécifique, plutôt que d’être une simple interruption.
‘On est sur un comportement qui est différent. Donc résultat, qu’est-ce qui se passe ? Le consommateur, il va utiliser le site de retail comme un moteur de recherche.’
Pourquoi la publicité sur Amazon influence-t-elle le référencement naturel (SEO) ?
Contrairement à Google où les algorithmes payant et naturel sont plus distincts, sur Amazon, ils sont intimement liés. L’algorithme de classement organique d’Amazon valorise énormément la ‘sales velocity’, c’est-à-dire le volume et la régularité des ventes. En stimulant les ventes via des campagnes publicitaires (Sponsored Products, par exemple), vous envoyez un signal positif à l’algorithme qui, en retour, améliore votre positionnement dans les résultats de recherche naturels. La publicité devient ainsi un levier direct d’amélioration de votre SEO sur la plateforme, créant un cercle vertueux.
‘La publicité influe sur tes résultats organiques. Pourquoi ? Parce que Amazon dans ses résultats organiques va mesurer le nombre de ventes que tu vas faire. Donc plus tu pousses avec la publicité, plus tu vas générer de ventes.’
Quels sont les trois principaux formats publicitaires on-site sur Amazon ?
L’écosystème publicitaire on-site d’Amazon repose sur trois formats majeurs. Le premier, ‘Sponsored Product’, est le plus courant : il s’agit de faire apparaître votre produit dans les résultats de recherche, comme une annonce sur Google. Le deuxième, ‘Sponsored Brand’, est une bannière qui met en avant votre marque et une sélection de produits, idéale pour la notoriété. Le troisième, ‘Sponsored Display’, consiste à placer des publicités sur les fiches produits concurrentes ou complémentaires, ce qui est très efficace pour le cross-selling ou pour défendre son propre territoire.
‘Tu as différents types de formats qui sont tous natifs. Le premier, c’est du sponsored product. […] Deuxième sponsor Brand […] Et ensuite tu as ce qu’on appelle du sponsor display qui sont des formats qui vont s’insérer en produits alternatif.’
Faut-il se concentrer uniquement sur Amazon pour sa stratégie e-retail ?
Non, ce serait une erreur. Bien qu’Amazon soit souvent l’acteur principal et le plus mature technologiquement, une stratégie e-retail efficace doit être multi-plateformes. Le choix dépend de votre secteur. Pour le bricolage, ManoMano est incontournable. Pour l’informatique, Cdiscount et la Fnac sont essentiels. Pour une vision paneuropéenne, on peut ajouter eBay ou Zalando pour la mode. Chaque plateforme a ses forces et son audience. L’objectif est de construire un portefeuille de présences pertinent, en considérant la part de marché de chaque acteur sur votre verticale et vos objectifs géographiques.
‘Nous ce qu’on va regarder en fait, c’est la part de marché relative des différentes plateformes. Et aussi l’objectif qu’on veut avoir. Si tu es dans un objectif pan-européen de croissance, tu t’appuies sur Amazon.’
Quelles sont les étapes essentielles à suivre AVANT de lancer une campagne publicitaire sur une marketplace ?
Lancer une campagne publicitaire est la dernière étape d’un processus en cinq points. Avant d’investir un seul euro en publicité, il faut s’assurer que : 1. L’organisation interne est prête (culture ROI, talents dédiés). 2. La logistique est irréprochable (capacité à livrer en temps et en heure pour éviter les ruptures de stock). 3. L’offre est optimisée (bon produit, bon prix, bonnes promotions). 4. L’expérience client est excellente (fiche produit complète et optimisée SEO, visuels de qualité, et surtout, un bon nombre d’avis clients positifs).
‘Si ton produit il est pas en stock, si tu as pas les bons éléments créatifs, si et cetera et cetera, et ben tu ne pourras ça ne sert à rien d’activer ta publicité.’
Comment la data shopper d’Amazon peut-elle être utilisée en dehors de la plateforme ?
Amazon dispose d’un DSP (Demand-Side Platform) qui permet aux annonceurs d’utiliser sa précieuse donnée client pour des campagnes publicitaires en dehors de son site (off-site). Vous pouvez ainsi cibler, sur d’autres sites web ou applications, des audiences basées sur leurs achats réels sur Amazon : ceux qui ont acheté un produit concurrent, visité une catégorie spécifique, etc. C’est une donnée extrêmement puissante car elle est basée sur des comportements d’achat réels et non déclaratifs. La seule contrainte majeure est que si le produit promu est vendu sur Amazon, la publicité doit obligatoirement renvoyer vers la fiche produit Amazon.
‘Je m’appuie sur la donnée shopper. Et là tu es sur une donnée qui est hyper puissante puisque c’est le consommateur basé sur ce qu’il achète sur Amazon. Donc tu auras aussi bien de la donnée loguée des mots et de la donnée précise parce qu’elle est loguée, de la donnée comportementale.’
Pourquoi Google a-t-il du mal à concurrencer Amazon sur le e-commerce ?
La principale faiblesse de Google face à Amazon n’est pas technologique ou marketing, mais logistique. Amazon a construit une machine logistique d’une puissance et d’une fiabilité inégalées (livraison le jour même, Prime, etc.). Cette maîtrise de la livraison est au cœur de la confiance du consommateur. Un client sait que lorsqu’il commande sur Amazon, il sera livré rapidement et efficacement. Google peut proposer une expérience de recherche et d’achat fluide sur Google Shopping, mais tant qu’il ne maîtrisera pas la chaîne logistique de bout en bout, il lui manquera cet élément crucial pour rivaliser frontalement.
‘La difficulté qu’aura Google et Facebook […] c’est la logistique. On a eu un prisme très marketing très business, mais il faut pas oublier la puissance logistique qu’il y a derrière Amazon quoi.’




