LinkedIn : j’en peux plus ! Comment retrouver le plaisir et la performance sur le réseau pro ?
C’est une phrase que beaucoup d’entre nous marmonnent en faisant défiler leur fil d’actualité. ‘Très clairement moi LinkedIn, j’en peux plus en fait.’ Ces mots, prononcés par Laurent, l’hôte du podcast Bannouze, résonnent avec le sentiment de lassitude de nombreux professionnels. Entre les récits de victoires épiques, les leçons de vie tirées d’une tartine tombée du mauvais côté et les formules copiées-collées à l’infini, LinkedIn peut sembler avoir perdu son âme. On a l’impression d’être la ‘cible parfaite’ d’un discours convenu, calibré pour l’ego-marketing. Pourtant, derrière ce brouhaha, se cache sans doute ‘la plus belle opportunité organique qu’on est sur le marché’ du social media aujourd’hui. Mais comment la saisir sans y perdre son authenticité, son temps et son énergie ?
La question n’est plus de savoir s’il faut être sur LinkedIn, mais comment y être de manière intelligente, efficace et, surtout, soutenable. Faut-il jouer le jeu des ‘gourous’ pour exister ? Doit-on sacrifier son profil personnel au profit de sa page entreprise ? Comment créer des interactions réelles et non plus seulement accumuler des ‘likes’ silencieux ? C’est pour répondre à ces interrogations, avec un regard pragmatique et des conseils directement applicables, que nous avons échangé avec Thibault Tourvieille de Labrouhe, directeur de l’agence Supernatif et animateur du podcast Le Super Daily. Loin des discours réchauffés, cet article vous propose une véritable piqûre de rappel, une feuille de route pour transformer votre présence sur LinkedIn. Nous allons déconstruire les mythes, identifier les leviers réels de performance et vous donner les clés pour faire de LinkedIn un véritable allié de votre développement professionnel ou de celui de votre entreprise. Préparez-vous à changer votre regard sur ce réseau social incontournable.
Étape 1 : Le fondement de toute stratégie, se poser la question du ‘Pourquoi’
Avant même de penser à la fréquence de publication, au format de vos posts ou aux hashtags à utiliser, il y a une étape fondamentale que 90% des utilisateurs négligent : la définition de l’objectif. C’est le conseil numéro un de Thibault, et sans doute le plus important : ‘La première chose à faire, la première chose que je te conseillerais, c’est de te poser la question de pourquoi. L’objectif, le fameux objectif, qu’est-ce que je souhaite réaliser avec LinkedIn ?’ Cette introspection peut sembler basique, mais elle conditionne absolument tout le reste. Publier pour publier est le plus sûr moyen de s’épuiser, de ne générer aucun résultat tangible et de finir par détester la plateforme.
Votre présence sur LinkedIn n’est pas une fin en soi, c’est un moyen au service d’un but plus grand. Est-ce pour le recrutement ? Vous cherchez à attirer les meilleurs talents en montrant la culture de votre entreprise. Est-ce pour le développement commercial ? Vous voulez identifier et nouer des relations avec de futurs clients. Est-ce pour la fidélisation ? Vous souhaitez maintenir un lien fort avec vos clients actuels, leur apporter de la valeur et renforcer leur attachement à votre marque. Ou peut-être, comme le suggère Thibault, visez-vous l’objectif ultime : le ‘top of mind’. ‘La plus belle opportunité aujourd’hui sur LinkedIn, elle est à aller chercher du côté du top of mind, la notoriété spontanée.’ L’idée est simple mais puissante : ‘je veux que quand on parle de tel sujet spécifique, et bien les gens qui m’ont identifié sur la plateforme se disent : attends, là on parlait réseaux sociaux, ben je connais un gars là… Ah oui, c’est lui. Et ben je vais l’appeler parce qu’il m’avait l’air pertinent.’ Devenir cette référence incontournable dans votre domaine, voilà un objectif qui donne du sens à chaque publication. Une fois cet objectif clarifié, la ligne éditoriale, les thématiques et le ton à employer en découlent logiquement.
Le dilemme fondamental : Profil personnel vs. Page entreprise
Une fois le ‘Pourquoi’ défini, une autre question se pose rapidement, source de confusion pour beaucoup : faut-il communiquer via son profil personnel ou la page de son entreprise ? On a tous vu des fondateurs ne communiquer que via leur profil, laissant la page de leur société à l’abandon, ou à l’inverse, des entreprises qui interdisent quasiment à leurs employés de prendre la parole. La réponse de Thibault est sans appel : ‘On va faire simple, il te faut les deux.’ Ces deux entités ne sont pas en concurrence, elles sont complémentaires et servent des objectifs différents, mais la dynamique de la plateforme penche très clairement d’un côté.
Pourquoi votre profil personnel est votre meilleur atout
Si vous ne deviez concentrer votre énergie que sur un seul des deux, ce serait sans hésiter le profil personnel. Thibault est catégorique : ‘la vraie opportunité dans LinkedIn, elle réside dans le compte perso.’ Pourquoi ? Pour une raison humaine et une raison algorithmique. Humainement, ‘on préfère tous discuter avec des gens plutôt qu’avec des marques ou avec des entreprises.’ C’est un principe de base des réseaux sociaux. On se connecte à des individus, à leurs histoires, à leur expertise. L’exemple de Laurent est frappant : un post sur son compte personnel touche 900 personnes, le même sur la page de son entreprise en touche 50. C’est un rapport de 1 à 18 !
Algorithmiquement, la plateforme valide cette préférence. ‘L’algorithme de LinkedIn, il va favoriser clairement les comptes personnels, il va accentuer la portée organique de leur contenu et notamment beaucoup mieux prendre en compte les interactions avec ses contenus.’ Concrètement, un ‘like’ ou un commentaire sur votre post personnel a beaucoup plus de poids et de potentiel de diffusion que sur un post de votre page entreprise. C’est donc en tant qu’individu que vous avez le plus de chances de créer de l’engagement, de lancer des conversations et d’atteindre une audience large et qualifiée.
Quel est le rôle de la page entreprise dans ce cas ?
Alors, faut-il abandonner sa page entreprise ? Certainement pas. Elle joue un rôle de ‘hub’ officiel, de vitrine institutionnelle. C’est le point de repère de votre marque sur le réseau. Elle est essentielle pour asseoir votre crédibilité, présenter votre culture d’entreprise, publier vos offres d’emploi et servir de point d’ancrage pour tous vos collaborateurs. C’est aussi la seule entité via laquelle vous pouvez faire de la publicité (LinkedIn Ads). La stratégie idéale est donc de faire vivre les deux en parallèle, mais avec des contenus et des objectifs distincts. La page entreprise peut relayer les grandes actualités, les articles de fond, les témoignages clients, tandis que les profils personnels des collaborateurs (et surtout des dirigeants) apportent l’expertise, l’authenticité et la dimension conversationnelle. L’un est la scène officielle, les autres sont les acteurs qui donnent vie au spectacle.
L’art du contenu : Créer des conversations, pas seulement du bruit
Avoir un objectif et savoir où publier, c’est bien. Mais que publier ? C’est là que beaucoup se heurtent au syndrome de la page blanche ou tombent dans les pièges du ‘LinkedIn bullshit’. L’erreur fondamentale est de considérer LinkedIn comme un simple canal de diffusion où l’on se contente de raconter ses victoires. ‘Arrêtons de raconter systématiquement nos victoires. Je pense que ça y est, on a passé un cap’, prévient Thibault. L’opportunité est ailleurs : dans la création de valeur et d’échanges. Pour cela, un mot d’ordre doit guider chaque publication : ‘il faut penser conversationnel’.
Le commentaire est roi : Comment le provoquer ?
Sur LinkedIn, toutes les interactions ne se valent pas. Un ‘like’ est une approbation passive, un commentaire est un acte d’engagement actif. Et l’algorithme adore ça. ‘Algorithmiquement les commentaires au cœur de la plateforme LinkedIn, ils ont beaucoup plus de valeur que les autres interactions, les likes’, explique Thibault. Votre objectif principal n’est donc pas d’accumuler les pouces levés, mais de susciter des réactions, des questions, des débats. Comment faire ? Premièrement, en apportant une réelle valeur. Un conseil, une analyse, un retour d’expérience sincère… donnez quelque chose qui fera que votre audience aura envie de réagir. Deuxièmement, n’ayez pas peur des ‘call to action’. Terminez votre post par une question ouverte : ‘Et vous, quelle est votre expérience sur le sujet ?’, ‘Quel conseil ajouteriez-vous ?’. C’est une invitation directe à la conversation. Enfin, impliquez les autres. ‘Un bon moyen de le faire aussi, c’est de taguer des gens’, en les invitant à donner leur avis sur le sujet. Cela notifie la personne et l’encourage à participer, enrichissant la discussion.
Maîtrisez le ‘Money Time’ : L’importance des deux premières heures
Une des astuces les plus contre-intuitives mais les plus efficaces concerne le timing de votre engagement. Publier un post et partir faire autre chose est une erreur stratégique majeure. ‘Il faut pas que je publie mon poste et que je me barre faire mon footing’, ironise Thibault. Pourquoi ? Parce que ‘ce qui se joue dans les deux premières heures de ton poste est assez clé.’ Durant cette période, l’algorithme de LinkedIn teste votre contenu sur un petit échantillon de votre audience. Il observe le taux d’interaction initial. Si des commentaires et des ‘likes’ arrivent rapidement, il considère le post comme pertinent et élargit progressivement sa diffusion. À l’inverse, un post qui ne suscite aucune réaction dans les premières heures a de grandes chances de rester confidentiel.
Votre rôle en tant qu’auteur est donc d’être présent et actif durant ce ‘money time’. Répondez à chaque commentaire, posez des questions en retour, remerciez les gens pour leur contribution. En agissant ainsi, non seulement vous montrez à votre audience que vous êtes à l’écoute, mais vous envoyez aussi des signaux très positifs à l’algorithme, qui verra une conversation active et sera incité à la montrer à plus de monde. C’est un cercle vertueux : plus vous vous engagez, plus votre post gagne en visibilité, attirant de nouveaux commentaires auxquels vous pouvez répondre.
Les erreurs techniques qui sabotent insidieusement votre portée
Parfois, malgré une bonne stratégie et un contenu de qualité, la portée de vos publications reste désespérément faible. La cause peut se nicher dans de petites erreurs techniques, des ‘règles non écrites’ de la plateforme qu’il est crucial de connaître pour ne pas voir ses efforts anéantis par l’algorithme. Ce sont des détails qui font toute la différence entre un post qui décolle et un post qui stagne.
Le piège de la modification post-publication
Vous venez de publier, et vous vous rendez compte d’une coquille. Votre premier réflexe est de cliquer sur ‘modifier’ pour la corriger. C’est une erreur ! Comme le confirme Thibault après une observation de Laurent, ‘le fait de modifier un poste juste après l’avoir publié, c’est très mauvais en fait.’ En faisant cela, vous court-circuitez le processus de lancement de votre post. ‘Effectivement, je reset algorithmiquement le lancement de mon post.’ L’algorithme, qui avait commencé à évaluer et à tester votre publication, repart de zéro. Toute la dynamique initiale est perdue. La meilleure pratique est donc de se relire très attentivement avant de publier. Et si une erreur vous a échappé, la patience est votre meilleure alliée. ‘J’ai intérêt à attendre deux petites heures, le temps que les conversations se soient enclenchées, que l’algorithme ait pris en compte mon post avant de le modifier.’ Il vaut mieux une petite coquille dans un post visible qu’un texte parfait que personne ne verra.
Les liens sortants : L’ennemi juré de l’algorithme
C’est l’une des erreurs les plus courantes. Partager un article de blog, une vidéo YouTube ou une page de votre site en insérant directement le lien dans le corps de votre post est le meilleur moyen de limiter drastiquement sa visibilité. La logique est simple et implacable pour toutes les plateformes sociales : ‘LinkedIn va te garder les gens chez eux. Ils ont pas envie que tu sortes de la plateforme.’ En proposant un lien qui incite les utilisateurs à quitter LinkedIn, vous allez à l’encontre de leurs objectifs business. En conséquence, l’algorithme pénalise lourdement ce type de publication. ‘Tout ce qui est lien sortant, ça clairement tu prends un pain dès que tu postes ce genre de truc.’ La parade, bien connue des utilisateurs aguerris, consiste à publier le post sans le lien, et à ajouter ce dernier dans le premier commentaire, en précisant dans le corps du texte ‘Lien en commentaire’. C’est une petite contrainte qui permet de contourner cette pénalité et de préserver la portée organique de votre contenu.
L’opportunité cachée mais surpuissante : L’employee advocacy
Au-delà de la stratégie de contenu individuelle, il existe un levier de croissance organique colossal, souvent sous-estimé par les entreprises : l’employee advocacy, ou l’art de transformer ses collaborateurs en ambassadeurs de la marque. C’est une opportunité immense, car comme le rappelle Thibault, ‘peut-être les meilleurs influenceurs, ils sont déjà chez eux, ils les connaissent déjà, ce sont tout simplement leurs collaboratrices, collaborateurs.’ Chaque employé possède son propre réseau, sa propre expertise et sa propre crédibilité. La somme de ces voix individuelles est infiniment plus puissante que la seule voix officielle de l’entreprise.
Face à cet enjeu, beaucoup d’entreprises sont frileuses, paralysées par la peur du ‘bad buzz’ ou de la perte de contrôle du message. Laurent exprime bien cette crainte : ‘Une grosse boîte donner l’autorisation à ses salariés, allez-y, foncez, communiquez, c’est ultra touchy, ils le feront jamais.’ La solution proposée par Thibault est pragmatique : ‘fonctionner par étape.’ Il n’est pas question d’ouvrir les vannes du jour au lendemain. L’idée est de commencer par un projet pilote, ‘identifier peut-être dans un premier temps un petit pôle en interne de cinq, six personnes qui sont déjà plus ou moins à l’aise avec la plateforme et puis faire une sorte de bêta test avec eux.’ L’objectif n’est pas de leur dicter quoi dire, mais de co-construire une prise de parole, de partager des bonnes pratiques et de leur donner les outils pour valoriser leur expertise tout en servant les intérêts de l’entreprise. En commençant avec un noyau de 10 ou 20 ambassadeurs motivés, l’effet de rayonnement peut être spectaculaire, démultipliant la portée et l’authenticité des messages de la marque.
La ligne rouge à ne pas franchir : Attention où vous mettez les pieds
LinkedIn a changé. L’époque où la plateforme était un espace professionnel aseptisé, à l’abri des débats houleux de la société, est révolue. ‘On parlait pas de politique, on parlait pas de religion. Tous ces sujets-là n’existaient pas’, se souvient Thibault. Aujourd’hui, ces sujets s’invitent dans le fil d’actualité, et cela représente un danger potentiel qu’il ne faut pas ignorer. Le dernier conseil, et non des moindres, est un appel à la prudence : ‘Attention où vous mettez les pieds. Attention là où vous vous engagez, dans quelles conversations vous vous engagez.’
L’erreur serait de croire qu’un simple commentaire est anodin. Sur LinkedIn, tout est public. Lorsque vous commentez une publication sur un sujet politique ou sociétal, votre intervention est visible par l’ensemble de votre réseau professionnel : vos collègues, vos clients, vos supérieurs, vos futurs recruteurs. ‘Si je réponds à un commentaire qui traite de politique, et bien mon réseau, mes contacts professionnels vont le voir et peut-être que eux ils ont pas le même point de vue que moi et je peux me retrouver dans des situations un peu embarrassantes.’ Ce qui est vrai pour un individu l’est encore plus pour un dirigeant ou un cadre. En prenant position, vous n’engagez pas seulement votre réputation personnelle. ‘Quand toi tu y vas, tu engages toute l’entreprise et c’est très dangereux pour nous.’ Il est donc essentiel d’avoir une réflexion stratégique sur les sujets sur lesquels il est pertinent de s’exprimer, et ceux où la réserve est de mise pour ne pas s’embourber dans des polémiques stériles et potentiellement dommageables pour sa carrière ou son entreprise.
Conclusion : Reprendre le pouvoir sur LinkedIn
Le sentiment de lassitude face à LinkedIn est légitime, mais il ne doit pas conduire à l’abandon. Ce serait passer à côté d’une opportunité unique de construire sa notoriété, de développer son réseau et de faire croître son business. L’échange avec Thibault Tourvieille de Labrouhe nous le rappelle : la clé n’est pas de publier plus, mais de publier mieux, avec intention et authenticité. La feuille de route est claire. Elle commence par une introspection sur ses propres objectifs (le ‘Pourquoi’), se poursuit par une utilisation stratégique et complémentaire du profil personnel et de la page entreprise, et s’incarne dans la création de contenus pensés pour la conversation.
Il s’agit de maîtriser les codes de la plateforme, comme le ‘money time’ des deux premières heures et les pièges des liens sortants, tout en refusant de céder aux sirènes du ‘LinkedIn bullshit’. Trouvez votre voix, partagez votre véritable expertise, et n’ayez pas peur de montrer qui vous êtes. Pour les entreprises, l’avenir réside dans la confiance accordée aux collaborateurs à travers des programmes d’employee advocacy intelligents. Enfin, souvenez-vous que LinkedIn est une place publique, où la prudence dans les débats sensibles est une marque de professionnalisme. En appliquant ces principes, non seulement vous pourrez performer sur LinkedIn, mais vous y retrouverez aussi du sens et peut-être même du plaisir. Il est temps d’arrêter de subir votre fil d’actualité et de commencer à le façonner. L’opportunité est là, à vous de la saisir.
Questions fréquentes sur la stratégie LinkedIn
Quelle est la toute première étape pour réussir sur LinkedIn ?
La première étape, avant même de penser au contenu, est de définir clairement votre objectif. C’est le ‘Pourquoi’ de votre présence sur la plateforme. Voulez-vous recruter, trouver des clients, fidéliser votre réseau, ou devenir une référence dans votre domaine (le ‘top of mind’) ? Sans un objectif clair, vos actions manqueront de direction et d’impact. C’est ce qui vous permettra ensuite de construire une ligne éditoriale cohérente et de mesurer vos succès. Une stratégie sans objectif est vouée à l’épuisement et à l’inefficacité.
‘Eh ben, je dirais que la première chose à faire, la première chose que je te conseillerais, c’est de te poser la question de pourquoi. L’objectif, le fameux objectif, qu’est-ce que je souhaite réaliser avec LinkedIn ?’
Vaut-il mieux publier sur son profil personnel ou sa page entreprise ?
La réponse est claire : il faut utiliser les deux, mais prioriser le profil personnel pour l’engagement et la portée organique. L’algorithme de LinkedIn favorise massivement les interactions de personne à personne. Un post sur un profil personnel aura une visibilité naturelle bien plus grande que sur une page entreprise. La page entreprise sert de vitrine officielle et de point d’ancrage, mais la vraie conversation et la construction de la notoriété se font via les profils des individus qui composent l’entreprise.
‘La vraie opportunité dans LinkedIn, elle réside dans le compte perso. […] L’algorithme de LinkedIn, il va favoriser clairement les comptes personnels hein, il va accentuer la portée organique de leur contenu.’
Comment l’algorithme de LinkedIn décide-t-il de la visibilité d’un post ?
L’algorithme teste d’abord votre post sur un petit échantillon de votre audience. Sa décision de l’étendre à un public plus large dépend crucialement des interactions générées dans les deux premières heures suivant la publication (le ‘money time’). Les commentaires ont beaucoup plus de poids que les simples ‘likes’. Si votre post suscite rapidement une conversation, LinkedIn le considérera comme pertinent et augmentera sa portée. Il est donc crucial d’être présent et réactif juste après avoir publié pour encourager cette dynamique initiale.
‘Ce qui se joue dans les deux premières heures de ton poste est assez clé. LinkedIn comme tous les algorithmes va tester dans un premier temps la valeur de ton poste. […] Et puis plus il va y avoir de conversations sur ce post, plus il va le pousser et élargir sa portée.’
Modifier un post LinkedIn juste après publication est-il vraiment pénalisant ?
Oui, c’est très pénalisant. Modifier un post, même pour corriger une simple faute de frappe, dans les instants qui suivent sa publication ‘reset’ son évaluation par l’algorithme. Tout le potentiel de lancement initial est perdu. Il est préférable de se relire attentivement avant de publier. Si une correction est absolument nécessaire, il est conseillé d’attendre au moins deux heures, le temps que la publication ait eu une première phase de diffusion et d’engagement, avant d’effectuer la modification.
‘Si j’ai fait une coquille, bah c’est malheureux […] j’ai intérêt à attendre deux petites heures le temps que les conversations se soient enclenchées, que l’algorithme ait pris en compte mon post avant de le modifier, sinon effectivement, je reset algorithmiquement le lancement de mon post.’
Comment peut-on augmenter l’engagement sans tomber dans le ‘LinkedIn bullshit’ ?
L’engagement authentique vient de la valeur et de la conversation. Au lieu de raconter vos victoires ou de copier des formules à la mode, concentrez-vous sur le partage de votre expertise réelle. Pensez ‘conversationnel’ : apportez une analyse, un conseil concret, et terminez par une question ouverte pour inviter à la discussion. N’imitez pas les ‘gourous’ du ‘LinkedIn game’, leur marché n’est pas le vôtre. Soyez vous-même, avec votre propre ton. L’authenticité est une stratégie bien plus durable et efficace sur le long terme.
‘S’il vous plaît, ne commencez pas à vous dire ‘Ah attends, je vais étudier de très près ces fameux influenceurs […] et puis répliquer ce que eux ils font.’ C’est pas votre marché en fait. […] Identifier par contre les deux ou trois sujets sur lesquels vous souhaitez que votre expertise elle soit reconnue.’
Faut-il s’engager dans des débats politiques ou sociétaux sur LinkedIn ?
La plus grande prudence est recommandée. LinkedIn est une plateforme publique où chaque commentaire ou prise de position est visible par tout votre réseau professionnel. S’engager dans des conversations clivantes peut vous mettre dans des situations embarrassantes et nuire à votre image professionnelle ou à celle de votre entreprise. Contrairement à il y a quelques années, ces sujets sont désormais présents, mais il est essentiel de mesurer le risque avant de participer à un débat qui pourrait vous desservir.
‘Attention à ne pas s’engager dans des conversations dans lequel vous risquez de vous embourber. Pourquoi ? Parce que tout est public sur le réseau social LinkedIn. […] Si je réponds à un commentaire qui traite de politique, et bien mon réseau, mes contacts professionnels vont le voir.’
LinkedIn est-il une plateforme pertinente pour une entreprise B2C ?
Absolument. Si LinkedIn est historiquement un réseau B2B, il offre de plus en plus d’opportunités pour les marques B2C (Business-to-Consumer). Des marques comme Respire ou Oras l’utilisent avec succès. L’approche est différente : il s’agit de communiquer sur les valeurs de la marque, la culture d’entreprise, les coulisses, et de s’adresser aux consommateurs en tant que professionnels et individus. C’est une manière astucieuse de travailler sa notoriété et son image de marque sur une plateforme où l’audience est qualifiée et attentive.
‘Même dans le B2C, il y a des trucs à faire. Tu vois par exemple la marque Respire. […] c’est une marque qui fait du B2C au cœur de LinkedIn et elle réussit très très bien et je pense que c’est assez astucieux. […] Donc ça c’est quand même très intéressant de voir cette modification et comment ces marques sont très acceptées dans l’écosystème.’




