L’effet ‘Qui veut être mon associé’ : notre histoire, les chiffres et ce que personne ne vous dit
Passer à la télévision en prime time sur M6. Pour un entrepreneur, c’est un peu le Graal, le rêve ultime. On imagine un pic de ventes stratosphérique, une notoriété qui explose, des portes qui s’ouvrent comme par magie. Mais que se passe-t-il vraiment quand les projecteurs s’éteignent ? Quel est l’impact réel, au-delà du fantasme, de l’émission ‘Qui veut être mon associé ?’ sur une jeune marque ? Je suis Mickael Pan, co-fondateur de Flotte, et je vais vous raconter notre histoire. Pas la version édulcorée de 15 minutes que vous avez vue à l’écran, mais toute l’aventure, depuis l’idée un peu folle de postuler jusqu’au tsunami qui a suivi la diffusion. C’est une histoire de doutes, d’audace, de préparation acharnée et de leçons apprises à la dure. C’était une idée qui a commencé comme une blague, une bouteille jetée à la mer, née d’une intuition tenace pendant le confinement. J’en avais parlé à Lili, ma co-fondatrice, en rigolant : ‘tiens, ce serait bien qu’on participe’. Sa réponse a été immédiate et sans appel : ‘Non mais c’est de la télé arrête de rêver’. Pourtant, cette petite graine était plantée. Cet article, c’est le récit transparent de la manière dont cette graine a germé pour devenir l’un des événements les plus structurants de notre histoire d’entreprise. Vous y découvrirez les coulisses de la sélection, la réalité du tournage, la stratégie derrière la négociation et, surtout, les chiffres bruts de l’impact et comment nous avons préparé nos systèmes pour survivre à la vague.
Provoquer sa chance : de l’idée folle à la candidature qui a tout changé
Tout a commencé de la manière la plus banale qui soit : devant ma télévision, pendant le confinement. La première saison de ‘Qui veut être mon associé ?’ venait d’être diffusée et, comme beaucoup d’entrepreneurs, j’ai été happé. Nous étions en plein lancement de Flotte, et voir d’autres porteurs de projet défendre leurs idées avec passion, ça résonnait énormément en moi. À la fin de chaque épisode, il y avait cet appel à candidatures. Une simple phrase qui a commencé à tourner en boucle dans ma tête. La première fois que j’en ai parlé à Lili, ma partenaire, c’était presque une boutade. La réaction fut, disons, sceptique. Pour elle, c’était le monde de la télé, un univers inaccessible, presque scénarisé.
‘Lili m’a m’a dit \ »Non mais c’est de la télé arrête de rêver, arrête de croire, c’est pas vrai et cetera. C’est c’est comme de la télé réalité.\ »‘
Cette réaction est saine et normale. En tant qu’entrepreneurs, nous sommes formés à être pragmatiques, à nous concentrer sur le produit, le marketing, les opérations. La télé semble être une distraction lointaine, un coup de poker. J’ai donc laissé tomber. Mais l’idée, elle, ne m’a pas laissé tomber. Elle revenait, insistante, quelques jours plus tard. Une deuxième tentative, une deuxième fin de non-recevoir. Et puis, cette intuition est revenue une troisième fois, plus forte encore. Je ne saurais l’expliquer, mais c’était comme si une petite voix me disait qu’il y avait quelque chose à faire. C’est à ce moment-là que la dynamique a changé. Face à mon insistance, Lili a eu la meilleure des réactions : elle m’a mis au défi. ‘Écoute si tu penses que il y a quelque chose à faire, va postule. Et si jamais tu as un retour quoi que ce soit, et ben je te donnerai un coup de main pour avancer sur le sujet.’ Ce moment est fondamental dans notre histoire. Il illustre parfaitement une leçon essentielle en entrepreneuriat : il faut savoir provoquer sa chance. Personne ne viendra frapper à votre porte. Les opportunités les plus transformatrices sont souvent celles qui semblent les plus improbables, celles que la raison vous déconseille de poursuivre. J’ai donc postulé ‘au culot’, comme on jette une bouteille à la mer, sans aucune attente, juste pour ne pas avoir de regret. La suite a été un véritable électrochoc. Ils m’ont répondu le lendemain.
Les coulisses de la sélection : un parcours du combattant bien réel
La rapidité de leur réponse a été la première grande surprise. Un appel dès le lendemain de ma candidature. Avec le recul, je pense que le timing était parfait. La première saison n’avait pas encore l’aura qu’elle a aujourd’hui, et la production était probablement en recherche active de projets solides et diversifiés pour asseoir le succès de l’émission. Ce premier contact a immédiatement fait basculer le projet du ‘rêve’ à la ‘réalité’. Le ton a changé : il ne s’agissait plus d’une simple candidature, mais d’un processus de sélection rigoureux et exigeant. La production nous a demandé de fournir un dossier complet, une plongée profonde dans les entrailles de notre business. On nous a demandé notre business plan, notre deck de présentation, une analyse détaillée de nos marges, nos projections financières, les raisons de notre recherche de fonds… C’était un véritable audit. Lili et moi avons passé des journées entières à compiler, rédiger et peaufiner chaque document. C’est là que son scepticisme initial s’est transformé en un soutien indéfectible. Nous étions désormais une équipe, focalisée sur cet objectif commun.
La vidéo qui change tout : bien plus qu’un simple pitch
Au-delà des chiffres et des stratégies, l’étape la plus déroutante et la plus révélatrice fut sans doute la demande d’une vidéo. Ils nous ont demandé de nous filmer nous-mêmes, avec un simple téléphone, pour voir comment nous nous présentions face à une caméra. Ce n’était pas un test de nos compétences en montage vidéo, mais un véritable casting. Ils voulaient évaluer notre énergie, notre gestuelle, notre capacité à raconter notre histoire de manière engageante, et surtout, l’alchimie entre nous. C’est une dimension que beaucoup d’entrepreneurs sous-estiment. ‘Qui veut être mon associé ?’ n’est pas qu’une émission sur le business, c’est aussi un programme de divertissement. La production cherche des histoires, des personnalités, des duos qui fonctionnent à l’écran. Notre complémentarité, mon énergie ‘au feeling’ et le pragmatisme organisé de Lili, a sans doute joué en notre faveur. Cette étape est cruciale car elle rappelle que les investisseurs, et a fortiori les producteurs de TV, misent autant sur les humains que sur le projet. Votre capacité à incarner votre marque est aussi importante que vos métriques.
La dernière étape : le couperet de la production M6
Après avoir franchi toutes ces étapes, nous sommes arrivés au dernier filtre : la validation finale par la production de M6. C’est un point que peu de gens réalisent. Vous pouvez passer des semaines à préparer votre dossier, à tourner des vidéos, à répondre à des questionnaires, pour finalement vous faire dire non à la toute fin. Pire encore, il existe un autre niveau d’incertitude.
‘Ça arrive et ça arrive même que certains candidats passent et ne sont jamais diffusés.’
Savoir cela ajoute une pression considérable. Vous vous engagez dans un processus long et énergivore sans aucune garantie de visibilité. C’est un pari total. Pour nous, chaque étape validée était une victoire, une surprise. Nous n’y croyions pas trop au départ, ce qui nous a probablement aidés à ne pas subir une pression écrasante. Nous avons abordé chaque étape avec sérieux, mais aussi avec une forme de détachement. Cette validation finale a été le signal que l’aventure devenait très concrète. Le tournage était programmé.
Le grand oral : négocier sa valeur sous les projecteurs
Le jour du tournage, l’ambiance était un mélange surréaliste de stress et d’excitation. Nous avons abordé cette journée avec une philosophie simple : quoi qu’il arrive, c’est une expérience de vie. Nous nous sommes dit que, même si nous repartions sans rien, cela ferait une bonne anecdote à raconter plus tard.
‘Si ça marche pas, tant pis, on aura vécu une belle expérience ensemble.’
Ce détachement par rapport au résultat a été notre meilleure arme. Il nous a permis d’être présents, authentiques et de ne pas nous laisser paralyser par l’enjeu. C’est une leçon précieuse : quand la pression est à son comble, se concentrer sur l’expérience plutôt que sur l’issue peut libérer votre performance. Lili, toujours très organisée, avait préparé et appris un pitch au cordeau. Le format l’exige : on nous demande de présenter qui nous sommes, ce que nous faisons et combien nous cherchons en environ trois minutes. C’est un exercice de synthèse et de clarté redoutable. Moi, je suis plus instinctif, mais je me suis plié à l’exercice et j’ai appris le texte qu’elle avait préparé. C’était notre base, notre filet de sécurité.
La vérité sur le tournage : 1 heure de discussion pour 15 minutes d’émission
Une fois le pitch initial terminé, la vraie discussion commence. Et c’est là que réside le plus grand décalage entre la réalité et la diffusion. Notre passage sur le plateau a duré entre 40 minutes et une heure. À la télévision, vous n’en avez vu qu’une dizaine de minutes. Cela signifie que la grande majorité des échanges est coupée au montage. Les questions, les réponses, les nuances, les hésitations… tout est condensé pour servir une narration télévisuelle efficace. Il faut en avoir conscience. Les questions-réponses, elles, sont entièrement naturelles. C’est à ce moment-là que ma nature ‘au feeling’ a pu s’exprimer. Il est impossible de tout préparer. Les investisseurs vous testent, cherchent les failles, veulent comprendre votre vision profonde. C’est un véritable test de résistance intellectuelle et émotionnelle. Le montage peut parfois durcir les traits ou simplifier des situations complexes, mais l’échange de fond est bien réel et intense.
La négociation : l’importance cruciale de l’investisseur ‘expert’
Nous étions venus avec une proposition précise : 100 000 euros pour 5 % du capital, ce qui valorisait notre entreprise à 2 millions d’euros. C’était une offre que nous jugions équilibrée, attractive pour nous comme pour eux. Au fil de la discussion, une tendance s’est dessinée. La plupart des investisseurs ont apprécié notre ‘mindset’ et notre énergie, mais le secteur du textile les freinait. C’est un milieu qu’ils jugeaient difficile, peu ‘sexy’ ou simplement en dehors de leur cercle de compétences. Ils ont été bienveillants, mais clairs : ils ne se sentaient pas légitimes pour nous accompagner. Et puis, la chance, le hasard, le destin, a frappé. Ce jour-là, une investisseuse qui ne devait initialement pas être là était présente : Sophie Mechali, la fondatrice de la marque Paul & Joe.
‘On a eu Sophie Meshali qui est la créatrice et fondatrice d’une marque de prête à porter […] qui a tout de suite elle pour le coup compris la valeur qu’il y avait flotte et la différenciation que pouvait avoir flotte.’
Ce fut le tournant. Elle parlait notre langue. Elle comprenait les défis de la production, la construction d’une marque, les cycles de collection. Elle a vu ce que les autres, malgré toute leur bienveillance, ne pouvaient pas voir. Nous sommes finalement sortis avec un accord de 150 000 euros pour 10 % de l’entreprise, soit une valorisation de 1,5 million d’euros. Certes, c’était moins que notre objectif initial, mais nous avions gagné quelque chose de bien plus précieux que de l’argent : une partenaire stratégique, une experte de notre industrie. C’est la définition même du ‘smart money’.
L’effet ‘tsunami’ : survivre et capitaliser après la diffusion
L’un des secrets les mieux gardés de l’émission est le décalage entre le tournage et la diffusion. Pour nous, il s’est écoulé plus d’un an. Nous avons tourné en 2021, en pleine période Covid, et notre passage a été diffusé bien plus tard. Ce délai, qui peut sembler une éternité, a en réalité été notre plus grand atout. Il nous a offert une année entière pour nous préparer au raz-de-marée annoncé. Une année pour transformer notre startup en une machine capable d’encaisser le choc. Nous savions que nous allions passer à une certaine période, et nous avons méthodiquement préparé chaque aspect de l’entreprise. C’est une phase critique que beaucoup de candidats, surpris par une diffusion plus rapide, n’ont pas le temps de mener à bien. C’est ce travail de l’ombre qui nous a permis de transformer l’essai.
Notre checklist de survie avant le prime time
La production nous a martelé un avertissement : ‘Faites attention, la première saison tous les sites ont craché’. Cette phrase a déclenché une paranoïa saine chez nous. Notre mission était simple : ne pas crasher. Nous avons donc établi une véritable checklist de combat. Premièrement, le site web. Notre angoisse principale était sa capacité à tenir la charge. Tournant sur Shopify, je me suis lancé dans une quête désespérée pour obtenir une garantie. J’ai fini par contacter la directrice Europe de Shopify sur LinkedIn, qui m’a répondu avec une anecdote rassurante : ‘Le site de Kylie Cosmétique est sur Shopify et elle accueille plus d’un million de visiteurs au même moment’. Le message était clair : la plateforme tiendrait. Deuxièmement, le stock. Avoir un site qui fonctionne, c’est bien. Avoir des produits à vendre, c’est mieux. Nous avons anticipé et constitué un stock suffisant pour répondre à une demande explosive. Troisièmement, la logistique. Préparer les commandes, les expédier rapidement… Nous avons renforcé notre processus pour éviter l’engorgement. Enfin, le SAV. Nous savions que nous aurions des centaines de questions, de demandes. L’équipe devait être prête à répondre. Cette préparation a été la clé de tout.
Les chiffres bruts de l’impact et la gestion du pic
Le soir de la diffusion, la réalité a dépassé toutes nos anticipations. Le pic de trafic a été absolument monstrueux.
‘Je crois au même moment, on a 150 000 visiteurs au même moment sur le site. C’est énorme.’
Pour donner un ordre de grandeur, c’est comme si le Stade de France et le Parc des Princes s’étaient connectés en même temps sur notre e-shop. Et grâce à notre préparation (et à la robustesse de Shopify), le site a tenu. En termes de chiffre d’affaires, nous avons réalisé entre 50 000 et 80 000 euros le soir même et dans les heures qui ont suivi. C’est un chiffre considérable pour une jeune marque. Mais l’erreur serait de croire que cet effet dure éternellement. C’est une montagne russe : une montée vertigineuse suivie d’une descente rapide. Le trafic est resté très élevé pendant une semaine, puis a commencé à se normaliser, tout en restant sur un plateau bien plus haut qu’avant. Le vrai enjeu commence après ce pic. Que faire de ces dizaines de milliers de visiteurs, dont beaucoup sont de simples curieux ? La réponse est simple : le retargeting. Le véritable trésor de cette soirée n’est pas seulement le chiffre d’affaires, c’est l’immense audience qualifiée que nous avons pu ‘pixéliser’ pour la retravailler pendant des semaines et des mois. C’est là que l’investissement en visibilité se transforme en croissance durable.
Conclusion : oser, préparer, et transformer l’essai
Notre aventure ‘Qui veut être mon associé ?’ se résume en trois actes. Le premier, c’est l’audace de provoquer sa chance, d’écouter cette petite voix intérieure qui pousse à tenter l’improbable, même face au scepticisme. Sans cette impulsion initiale, rien de tout cela ne serait arrivé. Le deuxième acte, c’est celui de la préparation obsessionnelle. La chance sourit aux audacieux, mais elle récompense les préparés. Que ce soit le dossier de candidature, la solidité technique de notre site ou la gestion des stocks, chaque détail a compté pour transformer une simple apparition télé en un véritable levier de croissance. C’est ce travail de l’ombre, cette année passée à anticiper le ‘tsunami’, qui a fait toute la différence. Enfin, le troisième acte, c’est la vision à long terme. Comprendre que le pic de la diffusion n’est pas une fin en soi, mais le début d’une nouvelle relation avec des milliers de clients potentiels. L’enjeu n’est pas de faire un ‘coup’, mais de construire une fondation solide pour l’avenir. Si je devais donner un conseil à un entrepreneur qui hésite, ce serait celui-ci : osez. Postulez. Préparez-vous comme si votre vie en dépendait. Et si l’opportunité se présente, saisissez-la avec les deux mains, non pas comme un ticket de loterie, mais comme le début d’un marathon que vous êtes enfin prêt à courir. Car une seule décision, un seul ‘oui’, peut véritablement changer la trajectoire de votre entreprise.
Questions fréquentes sur l’impact de ‘Qui veut être mon associé ?’
Comment se préparer concrètement pour ‘Qui veut être mon associé’ ?
La préparation est un marathon qui va bien au-delà du simple pitch. Elle commence par la constitution d’un dossier business irréprochable : business plan détaillé, prévisionnel financier réaliste, et une présentation (deck) claire de votre vision et de vos besoins. Ensuite, l’étape de la vidéo personnelle est cruciale ; il faut s’entraîner à être naturel et à transmettre sa passion face caméra. Enfin, la préparation la plus importante est mentale. Il faut se détacher de l’issue, comme nous l’avons fait, pour aborder le tournage comme une expérience enrichissante et non comme un examen où tout se joue. Il faut aussi anticiper les questions difficiles sur vos marges, votre marché et vos faiblesses pour y répondre avec assurance.
‘Lili a quand même préparé un pitch, m’a poussé et m’a obligé entre guillemets à l’apprendre quand même ce pitch là et après dans les questions réponses pour le coup, c’est vraiment au naturel.’
Quel est l’impact immédiat sur le trafic et les ventes le soir de la diffusion ?
L’impact est immédiat et massif, un véritable ‘tsunami’ digital. Le soir de la diffusion, nous avons connu un pic de 150 000 visiteurs connectés simultanément sur notre site. C’est un afflux énorme de trafic qui inclut des acheteurs potentiels mais aussi beaucoup de curieux. En termes de ventes, cela s’est traduit par un chiffre d’affaires de 50 000 à 80 000 euros en quelques heures. C’est une performance exceptionnelle, mais il faut comprendre que c’est un pic très intense qui redescend ensuite. L’enjeu est de survivre techniquement à ce pic pour pouvoir en récolter les fruits.
‘Le pic de de trafic est est monstrueux. Je crois au même moment, on a 150 000 visiteurs au même moment sur le site. C’est énorme.’
Le site a-t-il tenu la charge ? Quelle solution technique a été utilisée ?
Oui, le site a parfaitement tenu la charge, ce qui était notre plus grande crainte. Notre boutique est hébergée sur la plateforme Shopify. Inquiet par les avertissements de la production sur les nombreux sites qui avaient crashé lors de la saison précédente, j’ai cherché à obtenir des garanties. Après avoir contacté la direction de Shopify, j’ai été rassuré sur la scalabilité de leur infrastructure, capable de gérer des volumes de trafic bien supérieurs au nôtre. Leur architecture est conçue pour encaisser des pics de charge massifs, comme ceux que connaissent de très grandes marques internationales. Pour toute marque e-commerce anticipant un tel événement, choisir une solution SaaS robuste comme Shopify est une assurance de tranquillité.
‘Elle me répond \ »écoute Shopify les hébergeurs, il y a aucun souci. Le site de Kylie Cosmétique est sur Shopify et elle accueille plus d’un million de visiteurs au même moment.\ » […] Et ça a tenu.’
Tout ce qui est filmé est-il diffusé ?
Absolument pas. C’est l’un des plus grands décalages entre la réalité et ce que les téléspectateurs voient. Notre passage complet sur le plateau de tournage a duré entre 40 minutes et une heure. La version finale diffusée à la télévision a été condensée en seulement 10 à 15 minutes. Cela signifie que la grande majorité des échanges, des questions plus techniques, des nuances et des moments de discussion plus longs sont coupés au montage. La production sélectionne les moments les plus forts pour créer une narration captivante, ce qui peut parfois simplifier la complexité de l’échange.
‘Faut savoir que le tournage, le moment qu’on passe en réalité sur le plateau dure entre 40 minutes et 1 heure mais la diffusion ne dure que 10-15 minutes du passage.’
Comment la valorisation de l’entreprise a-t-elle été négociée ?
Nous sommes arrivés avec une offre initiale claire : une valorisation de 2 millions d’euros, en demandant 100 000 euros contre 5% du capital. La négociation finale a abouti à un accord différent : 150 000 euros contre 10%, ce qui a ramené notre valorisation à 1,5 million d’euros. Cette baisse de valorisation a été compensée par le profil de l’investisseuse, Sophie Mechali. Son expertise inestimable dans le secteur du textile (‘smart money’) valait bien plus pour nous que la différence de valorisation. La leçon est que la négociation ne porte pas uniquement sur les chiffres, mais aussi sur la valeur stratégique que l’investisseur peut apporter.
‘On est ressorti avec 150 000 € pour 10 % de l’entreprise, je crois. […] Tu valorisais ton entreprise au départ à 2 millions et elle a été valorisée à 1 million et demi.’
Quel est le délai entre le tournage et la diffusion de l’émission ?
Le délai peut être étonnamment long et c’est un facteur crucial à prendre en compte. Dans notre cas, il s’est écoulé plus d’un an entre le jour où nous avons tourné l’émission, en 2021, et le jour de sa diffusion effective. Ce laps de temps, potentiellement allongé par le contexte sanitaire de l’époque, a été une véritable bénédiction. Il nous a offert une fenêtre de préparation inestimable pour anticiper l’impact logistique, technique et commercial de la diffusion. Il faut savoir que ce délai varie, mais il n’est jamais de quelques semaines seulement.
‘Faut savoir que entre le tournage et la diffusion, il se passe plus d’un an. […] On a eu quasi un an pour se dire OK, on va passer à cette période-là. Est-ce que on est prêt ?’
Comment capitaliser sur la visibilité après le pic initial ?
Le véritable travail commence après le pic de la diffusion. L’erreur serait de se contenter des ventes du premier soir. La clé est de transformer cette visibilité éphémère en croissance durable. La stratégie principale est le retargeting. Le passage TV génère une audience massive de visiteurs sur votre site. En les ‘pixélisant’ (via les pixels Facebook, Google, etc.), vous constituez un actif marketing extrêmement précieux. Il faut ensuite mettre en place des campagnes de publicité ciblées pour recontacter ces visiteurs, leur rappeler votre marque, leur proposer des offres et les convertir en clients sur le long terme. C’est ainsi que l’on transforme les curieux d’un soir en clients fidèles.
‘Après l’enjeu, c’est de retargeter les gens qui sont passés par ton site, qui ont fait des paniers et cetera.’




