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Comment définir et piloter son budget retargeting sur Meta Ads ?

Épisode diffusé le 7 juin 2024 par Danilo Duchesnes

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Budget retargeting sur Meta Ads : La fin du mythe 80/20

Vous avez probablement entendu cette règle, presque un mantra dans le monde du marketing digital : 80 % de votre budget publicitaire en acquisition, 20 % en retargeting. Une formule simple, rassurante, qui semble apporter une réponse claire à une question complexe. Si vous investissez 10 000 € par mois, vous allouez 8 000 € pour trouver de nouveaux clients et 2 000 € pour convaincre les visiteurs hésitants. Problème résolu, n’est-ce pas ? Eh bien, pas si vite. Comme je le dis souvent, ‘dans le digital, ce qui était vrai aujourd’hui ne le sera peut-être plus demain’. Et cette règle du 80/20, bien qu’utile pour débuter, est un raccourci qui peut coûter cher à votre croissance.

La réalité est bien plus nuancée, bien plus stratégique. Penser qu’une simple répartition en pourcentage peut s’appliquer à toutes les entreprises, quel que soit leur secteur, la maturité de leur marque, le prix de leurs produits ou la période de l’année, est une illusion. C’est ignorer la dynamique même de votre marché et le comportement de vos prospects. Piloter un budget de retargeting sur Meta Ads ne se résume pas à appliquer une formule toute faite ; c’est un art qui demande de la finesse, de l’analyse et une compréhension profonde des mécanismes qui régissent la performance de vos campagnes. C’est précisément pour cette raison que j’ai décidé de créer cet article, pour aller au-delà de la surface et vous donner les clés d’un pilotage expert.

Pourquoi est-ce si crucial ? Parce qu’un budget de retargeting mal calibré peut avoir deux conséquences désastreuses. Soit vous sous-investissez, laissant des ventes faciles sur la table et des prospects qualifiés s’échapper vers la concurrence. Soit vous sur-investissez, saturant une audience trop petite avec vos publicités, faisant exploser votre répétition et vos coûts d’acquisition, et finalement, jetant de l’argent par les fenêtres en payant pour des conversions qui auraient eu lieu de toute façon. L’enjeu est donc de trouver cet équilibre parfait, ce ‘sweet spot’ où chaque euro dépensé en retargeting génère un retour sur investissement maximal. Dans les lignes qui suivent, nous allons décortiquer ensemble non pas une, mais huit variables qui influencent directement le montant que vous devriez allouer au retargeting. Nous commencerons par les trois piliers fondamentaux – la taille de vos audiences, le coût de la publicité (CPM) et la répétition – avant de plonger dans des facteurs plus avancés qui vous permettront d’affiner votre stratégie comme un véritable professionnel.

Au-delà de la règle du 80/20 : Les 3 piliers de votre budget retargeting

Pour véritablement maîtriser votre budget de retargeting, il faut abandonner les règles dogmatiques et adopter une approche basée sur des données concrètes, propres à votre compte publicitaire. Le point de départ n’est pas un ratio, mais une analyse de trois métriques fondamentales qui, ensemble, définissent le potentiel et les limites de votre investissement. Ces trois piliers sont la taille de vos audiences reciblables, le coût pour toucher ces audiences (CPM), et la pression publicitaire que vous exercez sur elles (la répétition). Comprendre l’interaction entre ces trois éléments est la première étape pour passer d’un pilotage amateur à une gestion stratégique de vos budgets. Oubliez le 80/20 un instant et concentrons-nous sur ce qui compte vraiment pour votre performance.

Pilier 1 : La taille de vos audiences, le carburant de votre machine

Le premier facteur, et le plus logique, est la taille de votre vivier de prospects. Votre budget de retargeting est directement proportionnel au nombre de personnes que vous pouvez effectivement recibler. Comme je l’explique dans le podcast, ‘plus la taille de l’audience, elle est importante, plus le budget en retargeting à allouer pour toucher l’ensemble de ces personnes va augmenter’. C’est une simple question de volume. Vous ne pouvez pas dépenser 10 000 € pour toucher une audience de 1 000 personnes. La plateforme vous en empêchera, et ce serait de toute façon contre-productif.

Ces audiences se répartissent principalement en trois catégories :

  • Les visiteurs de votre site web : C’est l’audience la plus qualitative. Ces personnes ont manifesté un intérêt concret en visitant votre site, en consultant des fiches produits, voire en ajoutant un article au panier. C’est votre cœur de cible en retargeting.
  • Les interagisseurs Facebook et Instagram : Ce sont les personnes qui ont aimé, commenté, partagé vos publications ou cliqué sur vos publicités. Leur intention est souvent moins forte que celle des visiteurs du site, mais ils connaissent votre marque et représentent un potentiel non négligeable.
  • Les spectateurs de vos vidéos : Si vous utilisez beaucoup de contenu vidéo, les personnes qui regardent une part significative de vos publicités ou de vos Reels sont également une excellente source pour le retargeting.

Mais la taille de ces audiences n’est pas statique. Elle est influencée par plusieurs éléments. D’abord, la rétention : ciblez-vous les visiteurs des 30, 90 ou 180 derniers jours ? Pour les visiteurs du site, qui sont une audience de haute qualité, je recommande souvent d’aller jusqu’à 180 jours et de ‘laisser Facebook filtrer à notre place’. L’algorithme est assez intelligent pour prioriser les visiteurs les plus récents ou les plus engagés. Ensuite, et c’est crucial, la taille de vos audiences de retargeting dépend directement de vos efforts d’acquisition. Plus votre budget d’acquisition est élevé, plus vous touchez de nouvelles personnes, et plus votre bassin de retargeting se remplit. Mais attention, cela dépend aussi de l’efficacité de vos publicités d’acquisition ! Un faible taux de clics (CTR) ou un coût par clic (CPC) élevé signifie que, pour un même budget, moins de personnes arriveront sur votre site, réduisant ainsi la taille de votre audience de retargeting la plus précieuse. Enfin, n’oubliez pas vos autres canaux : le SEO, l’emailing, l’affiliation, Google Ads… tous ces leviers amènent du trafic sur votre site et nourrissent continuellement vos audiences Meta. C’est pourquoi une vision holistique est indispensable.

Pilier 2 : Le CPM, le coût d’accès à votre audience

Une fois que vous connaissez la taille de votre audience, vous devez savoir combien il vous en coûte pour la toucher. C’est le rôle du CPM, le coût pour mille impressions. Un point essentiel à comprendre est que ‘votre coût par 1000 impression, il va toujours être plus élevé en retargeting qu’en acquisition parce que il y a moins de personnes dans vos audiences’. C’est la loi de l’offre et de la demande appliquée à la publicité. Vous ciblez un groupe de personnes très spécifique et à haute valeur, donc la concurrence pour leur attention est plus forte, et Meta vous facture cet accès privilégié plus cher.

Ce facteur a un impact direct et mathématique sur votre budget. Prenons un exemple simple pour illustrer. Imaginons que vous ayez une audience de visiteurs de site web de 20 000 personnes. Votre CPM moyen en retargeting est de 20 €. Pour toucher chaque personne de cette audience au moins une fois (ce qui correspond à 20 000 impressions), votre budget théorique nécessaire serait de : (20 000 / 1 000) * 20 € = 400 €. Maintenant, si nous sommes en période de Black Friday, la concurrence explose et votre CPM grimpe à 40 €. Pour toucher la même audience, votre budget nécessaire double et passe à 800 €. Vous voyez à quel point cette métrique est déterminante. Vous ne la contrôlez pas directement, car elle dépend de la saisonnalité et de vos concurrents, mais vous devez absolument la surveiller pour ajuster vos budgets de manière réactive.

Ne pas tenir compte du CPM, c’est comme prévoir un budget pour un voyage en voiture sans regarder le prix de l’essence. Si le prix flambe, votre budget initial ne vous permettra plus de parcourir la même distance. En publicité, c’est pareil : si votre CPM augmente, le même budget achètera moins d’impressions, et donc touchera moins de personnes ou les touchera moins souvent. C’est pourquoi un suivi régulier de vos CPM de retargeting, par exemple sur les 30 derniers jours, est une pratique saine pour calibrer vos investissements et éviter les mauvaises surprises.

Pilier 3 : La répétition, le curseur entre persuasion et saturation

Voici le troisième pilier, et sans doute le plus stratégique des trois. La répétition (ou fréquence) indique combien de fois, en moyenne, une personne de votre audience a vu votre publicité sur une période donnée. Si le budget est le ‘combien’, la répétition est le ‘comment’. On entend souvent qu’une ‘répétition saine en retargeting se situe entre 3 et 5’. Encore une fois, c’est un raccourci. La véritable question est de trouver l’équilibre parfait pour VOTRE business, l’optimum qui maximise les conversions sans faire déraper vos coûts.

Toute la difficulté est de trouver le point où une impression supplémentaire génère encore une conversion rentable. Au début, augmenter la répétition est bénéfique : vous rappelez votre marque à l’esprit du prospect, vous levez ses objections, vous le persuadez. Mais passé un certain seuil, chaque impression additionnelle a de moins en moins d’impact. C’est la loi des rendements décroissants. Votre prospect devient ‘aveugle’ à votre publicité, ou pire, il est agacé. Votre coût par acquisition (CPA) se met alors à grimper sans que le volume de ventes suive. C’est ici que votre stratégie de croissance entre en jeu. Vous avez deux options :

  • La croissance contrôlée : Vous avez un CPA cible strict, disons 15 €, que vous ne pouvez pas dépasser pour rester rentable. Votre objectif est de trouver le niveau de budget et de répétition qui vous donne le plus de conversions possible tout en restant sous ce seuil. Peut-être que cet optimum se situe à une répétition de 4. Si vous augmentez le budget et que la répétition passe à 6, votre CPA monte à 18 €. Vous devez alors réduire le budget pour revenir à votre point d’équilibre. C’est une approche de maximisation de la rentabilité.
  • La croissance agressive : Vous avez un CPA maximum acceptable, disons 25 €, et votre but est d’obtenir le plus de volume de ventes possible tant que vous ne dépassez pas cette limite. Dans ce cas, vous allez volontairement pousser le budget et la répétition. Tant que votre CPA reste à 18 €, 20 €, 22 €… vous continuez d’investir. Vous acceptez une rentabilité moindre sur chaque vente pour acquérir un maximum de clients et de parts de marché.

Comme je le disais, ‘le rôle du média buyer à ce niveau, c’est d’investir le budget qui permet de contrôler la répétition à un point qui permet d’optimiser un coût par résultat’. Votre travail consiste à analyser la corrélation entre la répétition (sur 7 jours, par exemple) et votre CPA ou votre ROAS. Cette analyse vous indiquera précisément où se trouve votre point de rupture, et donc, le budget maximal que vous pouvez allouer efficacement à votre retargeting.

Les 5 facteurs avancés qui affinent votre stratégie budgétaire

Maîtriser les trois piliers que sont la taille d’audience, le CPM et la répétition vous donne déjà une base solide pour piloter votre budget retargeting. Cependant, pour atteindre un niveau d’optimisation supérieur, il faut intégrer d’autres variables, plus contextuelles, qui peuvent radicalement changer la donne. Ces cinq facteurs avancés sont comme des couches de stratégie supplémentaires qui vous permettent d’adapter vos investissements à la nature de votre produit, à l’environnement concurrentiel et à la maturité de votre écosystème marketing. En les prenant en compte, vous affinerez votre allocation budgétaire pour qu’elle soit non seulement réactive, mais aussi prédictive.

Le coût de votre produit et la complexité du cycle d’achat

Le prix de votre produit est un facteur déterminant. Plus un produit est cher, plus le cycle de décision d’achat est long. Personne n’achète une table à 1000 € sur un coup de tête après avoir vu une seule publicité. Le client a besoin de temps, d’informations, de réassurance. Il va se poser des questions, comparer, lire des avis. Votre rôle en retargeting est d’accompagner cette réflexion. Par conséquent, ‘quand vous avez un produit qui coûte plus cher, généralement vous allez investir des plus grosses enveloppes en retargeting parce que ben vous avez besoin de faire ce travail d’éducation’.

Ce ‘travail d’éducation’ se traduit par une pression publicitaire plus intense et plus longue. Vous n’allez pas simplement montrer une promotion. Vous allez devoir diffuser une séquence de publicités : une vidéo témoignage, un carrousel détaillant les caractéristiques uniques, une publicité qui répond aux objections fréquentes, une autre qui met en avant votre garantie… Pour qu’un prospect voie cette séquence, votre répétition doit être plus élevée. Pour un de nos clients vendant des produits à plus de 1000 €, nous avons constaté que la performance était médiocre avec une répétition de 3. C’est en montant la fréquence à 5, voire 6, que le CPA a commencé à baisser de manière significative. Une répétition plus élevée signifiait plus de points de contact, plus d’opportunités de convaincre, et in fine, de meilleures performances. Pour les produits chers, une faible répétition équivaut à abandonner la conversation au milieu d’une phrase.

La saisonnalité : Anticiper les pics et les creux

Votre budget de retargeting ne peut pas être linéaire tout au long de l’année. Il doit s’adapter aux grands marronniers du e-commerce. La période la plus évidente est le Black Friday et les fêtes de fin d’année. Durant ces quelques semaines, plusieurs choses se produisent : l’intention d’achat des consommateurs est à son paroxysme, mais la concurrence publicitaire explose également, faisant grimper les CPM en flèche. Tenter de faire de l’acquisition pure dans ce contexte est souvent très coûteux et peu efficace. La stratégie gagnante est de ‘réchauffer’ vos audiences pendant les semaines précédant l’événement, en investissant massivement en acquisition pour remplir votre bassin de retargeting. Puis, au moment du Black Friday, vous basculez une part beaucoup plus importante de votre budget sur le retargeting.

Pourquoi ? Parce que vous vous adressez à des personnes qui vous connaissent déjà, qui ont visité votre site et qui n’attendaient que vos offres. C’est là que votre investissement sera le plus rentable. ‘Sur des périodes Black Friday, fête de fin d’année, on aura tendance à investir plus en retargeting’. Le ratio 80/20 peut facilement s’inverser pour devenir 50/50, voire 40/60 pendant ces périodes clés. Ignorer cette saisonnalité, c’est risquer de se faire submerger par la concurrence et de manquer le pic de ventes le plus important de l’année.

La notoriété de votre marque et le piège des conversions par vue

Plus votre marque est connue, plus vous générez de trafic ‘naturel’ (direct, SEO, bouche-à-oreille). Cela a pour effet mécanique d’augmenter la taille de vos audiences de retargeting. C’est une bonne nouvelle, mais elle cache un piège redoutable : les conversions attribuées par vue (view-through). Une conversion par vue se produit lorsqu’une personne voit votre publicité de retargeting, ne clique pas dessus, mais convertit plus tard. La question est : cette personne aurait-elle acheté de toute façon parce qu’elle connaissait déjà votre marque ? Très souvent, la réponse est oui.

Meta, par défaut, s’attribue généreusement ces conversions. Si vous ne faites pas attention, vous pouvez croire que votre retargeting est incroyablement performant alors qu’il ne fait que ‘récolter’ des ventes qui étaient déjà en cours. C’est pourquoi nous avons une règle chez DHS : ‘quand elles [les conversions par vue] sont supérieures à 20 %, […] on aura tendance en fait à baisser le budget retargeting pour éviter d’avoir une grande part de conversion attribuable aux impressions qu’on achète’. Pour vérifier cela, allez dans votre Gestionnaire de publicités, cliquez sur ‘Colonnes’, puis ‘Comparer les fenêtres d’attribution’, et cochez ‘Vue à 1 jour’. Vous verrez alors la part de vos conversions qui viennent des vues. Si ce chiffre est trop élevé, c’est le signal que vous sur-investissez et qu’il est temps de réduire votre budget de retargeting pour vous concentrer sur un impact plus incrémental.

L’écosystème d’acquisition : Quand Meta n’est qu’une pièce du puzzle

Une erreur fréquente est de raisonner en silo. Or, vos prospects évoluent dans un écosystème multi-canaux. Ils peuvent découvrir votre marque via une publicité TikTok, faire une recherche sur Google, voir une vidéo YouTube, puis finalement recevoir une publicité de retargeting sur Instagram. Si vous avez de nombreux leviers d’acquisition actifs (Google Ads, Pinterest, influence, affiliation…), votre prospect est exposé à votre marque à de multiples endroits. Dans ce contexte, être trop agressif sur le retargeting Meta devient contre-productif.

Le retargeting Meta n’est plus le seul rempart contre l’oubli ; il n’est qu’un des nombreux points de contact. ‘Plus vous avez un nombre de levier d’acquisition important, plus a priori vous allez diminuer vos budgets en retargeting sur Meta parce que vous êtes moins dépendant du retargeting Meta’. Continuer à allouer 20 ou 30 % de votre budget total à cette seule tâche sur Meta, c’est ignorer le travail fait par les autres plateformes et risquer une cannibalisation et un chevauchement importants. Cela augmente aussi drastiquement la probabilité d’avoir un fort taux de conversions par vue, comme nous l’avons vu précédemment. Une approche plus saine consiste à réduire la voilure sur le retargeting Meta et à considérer votre stratégie de retargeting de manière plus globale, en orchestrant les points de contact sur les différentes plateformes.

La qualité de votre tracking : La fondation invisible de la performance

Le dernier facteur est technique, mais absolument fondamental. La performance de votre retargeting repose entièrement sur la capacité de Meta à identifier correctement les visiteurs de votre site. Avec les mises à jour d’iOS et les restrictions sur les cookies, le tracking via le simple pixel (côté client) est de moins en moins fiable. Il peut manquer jusqu’à 30-50% des événements. La solution est le tracking côté serveur (server-side) via l’API Conversion. C’est une méthode beaucoup plus robuste pour envoyer les données de votre site directement à Meta.

Quel est le lien avec votre budget ? C’est simple. ‘Plus vous avez un tracking de bonne qualité […], plus vous allez avoir une part importante des données qui vont remonter de votre site vers Meta et donc ça veut dire que les audiences qui vont être basées sur les personnes qui ont visité votre site seront plus complètes’. Des audiences plus complètes et plus précises signifient un retargeting plus efficace. Vous touchez plus de monde, et les bonnes personnes. Un bon tracking justifie donc potentiellement un budget de retargeting plus élevé, car vous avez l’assurance que votre investissement se base sur des données fiables et exhaustives. À l’inverse, investir massivement sur des audiences basées sur un tracking défaillant, c’est comme naviguer en pleine mer avec une boussole cassée.

Conclusion : Devenez le maître de votre budget retargeting

Nous avons parcouru un long chemin depuis la simple règle du 80/20. Si vous deviez retenir une seule chose, c’est que la définition de votre budget de retargeting n’est pas une science exacte, mais un exercice de pilotage dynamique. Ce n’est pas un chiffre que l’on fixe en début de mois pour l’oublier ensuite. C’est un curseur que l’on ajuste en permanence en fonction d’une multitude de signaux, à la fois internes à votre compte publicitaire et externes à votre marché.

Nous avons vu que tout commence par les trois piliers fondamentaux : la taille de vos audiences, qui définit votre potentiel ; le CPM, qui détermine le coût d’accès à ce potentiel ; et la répétition, le levier stratégique pour trouver l’équilibre entre persuasion et rentabilité. Ensuite, nous avons affiné cette vision avec cinq facteurs contextuels cruciaux : le prix de votre produit, la saisonnalité, la notoriété de votre marque (et son impact sur les conversions par vue), la richesse de votre mix de canaux d’acquisition, et enfin, la qualité de votre tracking.

Le métier de media buyer a changé. Il ne s’agit plus seulement d’être créatif, mais d’être un analyste capable de jongler avec ces différentes variables pour prendre des décisions éclairées. Votre objectif n’est pas d’atteindre un ratio arbitraire, mais de maximiser le volume de conversions rentables. Je vous encourage maintenant à ouvrir votre propre gestionnaire de publicités, à analyser ces différentes métriques pour votre compte, et à vous poser les bonnes questions. Votre budget actuel est-il aligné avec la taille réelle de vos audiences ? Votre répétition est-elle au service de votre rentabilité ou la détruit-elle ? Quelle est votre part de conversions par vue ? En répondant à ces questions, vous cesserez de subir vos budgets et commencerez à les piloter activement vers la croissance.

Foire Aux Questions (FAQ) sur le budget retargeting Meta Ads

La règle 80/20 pour les budgets publicitaires est-elle toujours valable ?

La règle 80/20 (80% acquisition, 20% retargeting) est un point de départ utile pour les annonceurs qui débutent, mais elle est trop simpliste pour un pilotage optimisé. Elle ne tient pas compte de facteurs essentiels comme la taille de vos audiences, la saisonnalité ou la notoriété de votre marque. La réalité est que ce ratio doit être flexible. Pendant le Black Friday, par exemple, il peut s’inverser pour favoriser le retargeting. Le considérer comme une règle absolue est une erreur qui peut limiter votre croissance ou nuire à votre rentabilité.

‘Vous avez sûrement entendu parler de l’approche 80/20 qui consiste en fait à investir 80 % de votre enveloppe budgétaire dans l’acquisition et 20 % de votre enveloppe dans le retargeting. Sauf que ben vous l’avez compris, c’est pas si simple.’

Comment la taille de mes audiences influence-t-elle mon budget retargeting ?

La taille de vos audiences reciblables (visiteurs du site, interagisseurs, etc.) est le facteur le plus direct qui influence votre budget. Elle représente le volume maximal de personnes que vous pouvez toucher. Plus cette audience est grande, plus le budget potentiel que vous pouvez y allouer est élevé. Cette taille est elle-même alimentée par vos efforts d’acquisition sur tous vos canaux (Meta, Google, SEO, etc.). Une audience plus grande, nourrie par un trafic de qualité, justifie et nécessite un budget de retargeting plus conséquent pour être exploitée efficacement.

‘Plus la taille de l’audience, elle est importante, plus le budget en retargeting à allouer pour toucher l’ensemble de ces personnes va augmenter.’

Quelle est la ‘bonne’ répétition pour une campagne de retargeting ?

Il n’y a pas de ‘bonne’ répétition universelle, seulement une répétition optimale pour vos objectifs. Une fourchette de 3 à 5 est souvent citée, mais ce n’est qu’un repère. Le but est de trouver le point d’équilibre où augmenter la répétition génère encore des conversions à un CPA (coût par acquisition) rentable. Pour un produit cher nécessitant plus d’éducation, une répétition de 6 ou 7 peut être idéale. Pour un produit d’impulsion, une répétition trop élevée peut vite devenir contre-productive. L’analyse de la corrélation entre votre répétition sur 7 jours et votre CPA est la clé pour définir votre propre optimum.

‘En règle générale encore une fois, on aime bien dire qu’une répétition saine en retargeting se situe entre 3 et 5 mais encore une fois, c’est un raccourci.’

Pourquoi mon CPA augmente-t-il en retargeting même avec plus de budget ?

Si votre CPA augmente lorsque vous injectez plus de budget en retargeting, c’est probablement dû à une augmentation excessive de la répétition. Vous saturez une audience qui n’est pas assez grande pour absorber ce budget supplémentaire. Chaque impression additionnelle a de moins en moins d’impact (loi des rendements décroissants) et finit par coûter plus cher que le revenu qu’elle génère. C’est le signe que vous avez dépassé votre point d’équilibre optimal et que vous payez pour des impressions qui n’influencent plus la décision d’achat, voire agacent les prospects.

‘Plus notre répétition va augmenter, plus malheureusement les impressions vont finir par nous nous coûter cher et éventuellement dans certains cas finir par faire augmenter notre CPA sans forcément que le volume de conversion augmente de trop.’

Dois-je augmenter mon budget retargeting pendant le Black Friday ?

Absolument. Le Black Friday est une période où la concurrence en acquisition est féroce et les CPM sont très élevés. La stratégie la plus rentable est de concentrer une part plus importante de votre budget sur le retargeting. Vous vous adressez à une audience ‘réchauffée’, qui connaît déjà votre marque et attend vos offres. L’intention d’achat est maximale au sein de ce groupe. Il est donc courant de passer d’un ratio 80/20 à un ratio 50/50, voire 40/60 (acquisition/retargeting) durant cette période cruciale pour maximiser les ventes.

‘Sur des périodes Black Friday, fête de fin d’année, on aura tendance à investir plus en retargeting.’

Comment savoir si je surinvestis dans le retargeting ?

Le meilleur indicateur d’un surinvestissement est une part élevée de conversions attribuées à la vue (view-through). Si plus de 20% de vos conversions en retargeting proviennent de personnes qui ont vu la publicité sans cliquer, cela signifie que Meta s’attribue probablement des ventes qui auraient eu lieu de toute façon. Ces conversions ne sont pas toujours ‘incrémentales’. Pour vérifier, utilisez l’outil de comparaison des fenêtres d’attribution dans le Gestionnaire de publicités. Si ce ratio est trop élevé, c’est un signal clair qu’il faut réduire votre budget de retargeting.

‘On estime, nous en tout cas de notre côté chez DHS que quand elles [les conversions attribuées à la vue] sont supérieures à 20 %, […] on estime que c’est déjà beaucoup et qu’on aura tendance en fait à baisser le budget retargeting.’

Un produit cher nécessite-t-il un plus gros budget de retargeting ?

Oui, généralement. Un produit à coût élevé implique un cycle de décision plus long pour le client. Il a besoin de plus d’informations, de réassurance et de points de contact avec votre marque avant de se décider. Votre stratégie de retargeting doit donc être plus soutenue, avec des séquences de publicités éducatives et une répétition plus élevée pour accompagner le client dans sa réflexion. Ce besoin d’une pression publicitaire plus forte et plus longue se traduit mécaniquement par un besoin en budget plus important sur vos campagnes de retargeting.

‘Quand vous avez un produit qui coûte cher, vous avez généralement le besoin d’éduquer votre client sur le produit […] ben vous allez accentuer cette pression publicitaire et donc avoir une répétition qui est plus haute.’

En quoi un bon tracking (API Conversion) aide-t-il mon retargeting ?

Un tracking de qualité, notamment via l’API Conversion (côté serveur), est la fondation de votre retargeting. Il permet de collecter de manière plus fiable et complète les données des visiteurs de votre site, contournant les limitations des navigateurs et d’iOS. Des données plus complètes signifient des audiences de retargeting plus grandes et plus précises. Investir dans un bon tracking vous assure que le budget que vous allouez au retargeting est basé sur une image fidèle de votre trafic, ce qui rend vos campagnes plus efficaces et justifie un investissement potentiellement plus important.

‘Plus vous avez un tracking de bonne qualité […] plus généralement, vous allez avoir une part importante des données qui vont remonter de votre site vers Meta et donc ça veut dire que les audiences […] seront plus complètes.’


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