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Tracking Social Ads : Les 4 grands obstacles (et comment y remédier) avec Dylan Mura, expert tracking @DHS

Épisode diffusé le 21 juin 2024 par Danilo Duchesnes

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Pourquoi votre tracking publicitaire ne fonctionne plus comme avant

Vous lancez vos campagnes, vous investissez un budget conséquent, mais les chiffres dans votre gestionnaire de publicités Meta ou Google Ads semblent de plus en plus déconnectés de la réalité. Le ROAS affiché est décevant, le nombre de conversions est en chute libre, et vous avez l’impression de piloter à l’aveugle. Cette frustration, de nombreux annonceurs la vivent au quotidien. Ce n’est pas votre créativité ou votre stratégie qui est en cause, mais un ennemi bien plus insidieux et technique : l’effondrement du système de tracking traditionnel.

Pendant des années, tout reposait sur une solution simple et élégante : le pixel. Un petit bout de code, un simple copier-coller sur votre site, et la magie opérait. Chaque visite, chaque ajout au panier, chaque achat était méticuleusement enregistré et renvoyé aux plateformes publicitaires. C’était l’âge d’or de l’optimisation, où l’on pouvait suivre le parcours client avec une précision redoutable. Mais comme je l’explique souvent, cet écosystème était fragile, car il dépendait entièrement du navigateur de l’utilisateur. Et aujourd’hui, ce navigateur est devenu une forteresse.

Le tracking aujourd’hui, ça a complètement changé. Avant, tu sais, le tracking ça se résumait à installer un pixel. On mettait un petit bout de code sur les sites, on le copiait-collait. […] Pourquoi aujourd’hui ça s’est complexifié ? C’est tout d’abord parce que les navigateurs, ils sont de plus en plus axés sur la confidentialité.

Cette complexification n’est pas une simple évolution technique, c’est un changement de paradigme. La prise de conscience collective autour de la protection des données personnelles, poussée par des réglementations comme le RGPD et des initiatives comme celle d’Apple avec iOS 14, a sonné le glas du tracking facile. Nous sommes passés d’un monde ouvert à un environnement où chaque information est gardée sous clé. Pour les annonceurs, cela signifie que se fier uniquement au pixel, c’est comme essayer de remplir une baignoire percée. Dans cet article, nous allons disséquer ensemble les quatre grands obstacles qui sabotent vos données, explorer la riposte des plateformes avec l’API de Conversion, et surtout, vous présenter la solution la plus robuste et pérenne à ce jour : le tracking server-side. Préparez-vous à reprendre le contrôle de vos données pour enfin piloter vos campagnes avec la clairvoyance que votre business mérite.

Les 4 cavaliers de l’apocalypse du tracking publicitaire

Pour comprendre pourquoi le tracking server-side est devenu indispensable, il faut d’abord saisir l’ampleur des forces qui s’acharnent contre la collecte de données traditionnelle via le navigateur. Ce ne sont pas des problèmes mineurs, mais des obstacles fondamentaux qui, combinés, créent une véritable ‘tempête parfaite’ pour les annonceurs. J’aime les appeler les quatre cavaliers de l’apocalypse du tracking, car chacun, à sa manière, contribue à la ‘mort’ du pixel tel que nous le connaissions.

Premier obstacle : Le consentement utilisateur (RGPD)

Le premier rempart, et le plus légitime, est le consentement de l’utilisateur. Depuis l’entrée en vigueur du RGPD en Europe, vous ne pouvez plus suivre un visiteur sans son accord explicite. La fameuse bannière de cookies n’est pas une simple formalité. C’est la porte d’entrée de tout votre système de tracking. Si l’utilisateur clique sur ‘Refuser’, le jeu s’arrête avant même d’avoir commencé. Aucun pixel, aucune balise ne peut se déclencher.

Tu arrives sur ton site, tu as la petite bannière RGPD. Quand tu n’as pas cliqué, il y a rien qui se déclenche. […] On va retirer je pense que c’est au moins 25 % des utilisateurs qui refusent en France. Voilà, hop 25 % des utilisateurs s’en vont et là, il y a absolument aucune solution.

Ce chiffre de 25% est une moyenne qui peut varier, mais il illustre une perte de visibilité sèche et immédiate. Un quart de votre audience devient instantanément invisible. Vous ne saurez jamais si ces utilisateurs ont converti, ce qui fausse non seulement votre attribution mais aussi les algorithmes de la plateforme qui ont besoin de ces signaux pour optimiser la diffusion de vos publicités. C’est un trou noir dans vos données, et il est le premier d’une longue série.

Deuxième obstacle : Les bloqueurs de publicités (Ad Blockers)

Le deuxième cavalier est un adversaire de plus en plus populaire : l’ad blocker. Ces extensions de navigateur, utilisées par une part croissante de la population, ne se contentent pas de bloquer les bannières publicitaires. Elles bloquent également les scripts de suivi provenant de domaines connus comme ‘facebook.com’. Le pixel Facebook, étant hébergé sur ce domaine, est une cible de choix. Pour l’ad blocker, le pixel n’est qu’un autre mouchard à neutraliser.

Il faut savoir que il y a une tendance, on va dire haussière au niveau des ad bloqueurs. Donc encore une fois en France en 2023, on était à 30 % des utilisateurs en moyenne qui utilisent un bloqueur. […] Si tu as un ad bloqueur, le pixel, il est bloqué en fait parce qu’il vient d’un domaine tiers. Tu vois, il vient de facebook.com. Donc forcément le pixel est bloqué, il ne se déclenche pas et encore une fois ton utilisateur est invisible.

Cumulez cela avec le refus de consentement, et le tableau s’assombrit. Une part significative de votre trafic ne déclenche tout simplement jamais le pixel, que ce soit par choix (RGPD) ou par l’action d’un logiciel (ad blocker). Vos plateformes publicitaires ne reçoivent donc aucune information sur les actions de ces utilisateurs sur votre site, rendant le retargeting inefficace et l’analyse des performances complètement biaisée.

Troisième obstacle : La guerre des navigateurs (ITP et fin des cookies tiers)

Le troisième cavalier est en réalité double, mené par les géants de la tech eux-mêmes. Il s’agit de la guerre déclarée aux cookies tiers, ces petits fichiers qui permettent de suivre un utilisateur d’un site à l’autre.

D’un côté, Apple a dégainé le premier avec son ‘Intelligent Tracking Prevention’ (ITP) sur Safari. Cette technologie limite drastiquement la durée de vie des cookies. Concrètement, un cookie déposé par Facebook via le pixel peut être supprimé en seulement 24 heures sur Safari et sur tous les navigateurs fonctionnant sur iOS (même Chrome sur un iPhone).

Apple a réduit depuis iOS 14 à 24 heures les cookies. […] Il faut savoir que tous les navigateurs qui fonctionnent sur iOS, donc sur les iPhones, sur les iPads, ont le moteur de Safari. Donc même si vous installez Chrome sur votre iPad, c’est toujours Safari qui est derrière. Donc les cookies sont toujours à 24 heures.

L’impact est énorme. Imaginez un client qui clique sur votre publicité un lundi, réfléchit, et revient acheter le mercredi. Avec une durée de vie de cookie de 24 heures, le lien avec le clic publicitaire initial est rompu. Pour Facebook, cet achat apparaîtra comme une conversion ‘directe’ ou ‘organique’, alors qu’elle a été initiée par votre publicité. Votre ROAS s’effondre artificiellement.

De l’autre côté, Google emboîte le pas avec l’annonce de la suppression totale des cookies tiers dans Chrome, prévue pour être complète d’ici 2025. C’est le coup de grâce pour le modèle de tracking basé sur les cookies tiers.

Il faut savoir que Chrome donc Google Chrome va donc ils l’ont annoncé officiellement, supprimer les cookies tiers. […] C’est un déploiement progressif. […] Apparemment pour début 2025 on aurait vraiment vraiment les cookies bloqués partout. Tu t’en doutes, ça c’est un peu le plus gros obstacle.

Cette initiative, bien que progressive, va généraliser les problèmes déjà observés sur Safari à la majorité des internautes. Les plateformes publicitaires doivent donc réinventer leur manière de fonctionner, car leur principal outil de suivi est sur le point de disparaître.

La riposte des plateformes : qu’est-ce que l’API de Conversion ?

Face à cet assaut coordonné contre le tracking par navigateur, les plateformes publicitaires comme Meta (Facebook) ne sont pas restées les bras croisés. Elles ont compris que la source du problème était leur dépendance au navigateur de l’utilisateur, un environnement qu’elles ne contrôlent pas. La solution ? Créer un canal de communication direct, plus stable et plus fiable. C’est ainsi qu’est née l’API de Conversion, souvent abrégée en CAPI.

Un changement de paradigme : du navigateur au serveur

Pour bien comprendre l’API de Conversion, il faut visualiser le changement de flux de données. Auparavant, le schéma était simple : l’utilisateur effectue une action sur votre site (clic, achat), son navigateur (via le pixel) envoie cette information directement aux serveurs de Facebook. C’est le tracking ‘client-side’ ou ‘côté navigateur’.

Avec l’API de Conversion, le trajet est différent. L’utilisateur effectue une action, son navigateur envoie l’information non pas à Facebook, mais à votre propre serveur web (le serveur qui héberge votre site). C’est ensuite votre serveur qui, de manière sécurisée et directe, communique avec les serveurs de Facebook pour lui transmettre l’événement. C’est le tracking ‘server-side’ ou ‘côté serveur’.

Facebook ils ont développé ce qu’on appelle le conversion API. Donc l’idée c’est de ne plus se fier au navigateur de l’utilisateur mais au serveur du site qui visite pour envoyer l’information. […] Ça veut dire que au lieu de toi tu cliques, ça envoie la donnée à Facebook, toi tu cliques, ça envoie la donnée au serveur du site et c’est le serveur du site qui va l’envoyer à Facebook.

Cette distinction est cruciale. En faisant transiter les données par votre propre serveur, vous contournez une grande partie des obstacles mentionnés précédemment. Les ad blockers, par exemple, sont conçus pour bloquer les communications entre le navigateur et les domaines publicitaires. Ils sont beaucoup moins efficaces pour bloquer la communication entre le navigateur et votre propre serveur, qui est perçue comme légitime. De même, la communication de serveur à serveur n’est pas soumise aux restrictions des cookies du navigateur.

Comment fonctionne la CAPI concrètement ?

L’API de Conversion est, pour simplifier, un ensemble de règles et de protocoles, une sorte de ‘langage’ que Facebook a créé pour que votre serveur puisse lui parler efficacement. C’est un ‘tunnel’ sécurisé entre votre infrastructure et celle de Meta.

Si tu veux le conversion API c’est quelque chose que Facebook a mis en place pour parler avec lui pour entre ton serveur et Facebook. […] C’est des instructions que Facebook a mis à disposition des développeurs pour leur envoyer des informations.

Puisque ce système ne s’appuie plus sur les cookies tiers pour identifier les utilisateurs, il a besoin d’autres types d’informations, plus stables. C’est là que les données que les utilisateurs vous fournissent volontairement entrent en jeu : adresse e-mail, numéro de téléphone, nom, prénom, etc. Ces informations, une fois hachées (c’est-à-dire anonymisées de manière irréversible), sont envoyées via la CAPI. Facebook peut alors les comparer à sa propre base de données d’utilisateurs pour faire le rapprochement (le ‘match’) et attribuer la conversion à la bonne personne et à la bonne campagne.

Sachant qu’il y a plus de cookies, […] il faut envoyer des informations pour identifier les utilisateurs. Donc les informations ça peut être […] les plus connus, c’est forcément l’email et le numéro de téléphone. Bien sûr. Pourquoi ? Mais parce que quand tu te connectes sur Facebook, tu utilises quoi ? Tu utilises ton email et ton numéro de téléphone.

Il est important de noter une chose : l’API de Conversion ne contourne pas le RGPD. Si un utilisateur refuse le suivi via la bannière de consentement, vous n’avez légalement pas le droit d’envoyer ses données, que ce soit via le pixel ou via la CAPI. C’est un point souvent mal compris.

La solution souveraine : le tracking server-side via GTM

Nous avons établi que l’API de Conversion est le ‘tuyau’ pour envoyer des données à Meta. Mais une question subsiste : comment collecter, organiser et envoyer ces données de manière efficace, non seulement à Meta, mais aussi à Google Ads, TikTok, Pinterest et toutes les autres plateformes ? C’est ici qu’intervient le concept plus large de tracking server-side, souvent mis en œuvre avec Google Tag Manager (GTM).

Quelle est la différence entre CAPI et tracking server-side ?

C’est une confusion très fréquente. Beaucoup pensent que ce sont deux choses concurrentes, alors qu’elles sont complémentaires. Il faut voir le tracking server-side comme votre ‘usine de traitement des données’ et l’API de Conversion comme l’un des ‘camions de livraison’ qui part de cette usine.

Il faut que tu comprennes un truc c’est que le conversion API il fonctionne enfin ce n’est pas opposé au tracking. Les deux vont ensemble. […] En gros vraiment ce qu’il faut que tu retiennes, c’est que le tracking serveur side, c’est ce qui te permet en fait de faire une collecte de données et l’API de conversion, c’est le pont entre ton serveur et méta.

Mettre en place une infrastructure de tracking server-side (généralement via un conteneur serveur GTM hébergé sur le cloud) signifie que vous créez un point de collecte centralisé et souverain pour toutes vos données. Au lieu que votre site envoie des informations à dix plateformes différentes, il envoie un seul flux de données riche et complet à votre propre serveur GTM. C’est ensuite ce serveur qui se charge de traduire et de distribuer les bonnes informations à chaque plateforme via leur API respective (CAPI pour Meta, etc.).

Les avantages d’une approche centralisée

Cette approche offre un contrôle et une flexibilité sans précédent. Vous n’êtes plus tributaire de ce que le navigateur veut bien laisser passer. Vous êtes le maître de vos données.

1. **Collecte unifiée :** Vous définissez une seule fois ce qu’est un ‘achat’ ou un ‘lead’ (les événements, les paramètres), et cette définition est appliquée de manière cohérente sur toutes les plateformes. Fini les écarts de chiffres inexplicables entre Google Analytics et Meta Ads.

On rajoute une couche où c’est nous qui récoltons les données sur le serveur et une fois qu’on les a récoltées, on peut les envoyer à toutes les régies. […] On fait une fois ce travail puis après en effet on choisit à qui on envoie.

2. **Enrichissement des données :** C’est l’un des super-pouvoirs du tracking server-side. Vous pouvez enrichir les événements en temps réel. Par exemple, si un utilisateur s’inscrit à votre newsletter (événement ‘Lead’ avec son email), vous pouvez ‘attacher’ cet email à toutes ses actions futures (vues de produit, ajout au panier). Cela augmente considérablement la qualité des données envoyées aux plateformes et donc leur capacité à ‘matcher’ les utilisateurs.

Avec le tracking serverside qu’on peut faire, c’est enrichir les autres événements avec les paramètres de cet événement lead. Donc maintenant le page view, on pourra lui envoyer l’email alors que normalement dans le page view on envoie pas d’email.

3. **Contrôle total sur les données envoyées :** Vous décidez précisément quelles informations envoyer à quelle plateforme. Vous voulez envoyer le chiffre d’affaires hors taxe à Meta mais la marge brute à votre outil de business intelligence ? C’est possible. Vous avez un contrôle total, ce qui est impossible avec les solutions ‘boîte noire’ comme certains plugins.

Mise en place et maintenance : du plugin à la solution sur-mesure

L’idée de reprendre le contrôle de ses données grâce au tracking server-side est séduisante, mais comment passe-t-on de la théorie à la pratique ? Il n’existe pas une seule réponse, mais un éventail de solutions avec des niveaux de complexité, de coût et de performance très différents. Le choix dépendra de votre plateforme e-commerce (Shopify, WordPress, etc.), de vos compétences techniques et de votre niveau d’exigence.

Les solutions ‘clés en main’ : la voie de la simplicité

Pour de nombreux e-commerçants, notamment sur des plateformes comme Shopify, la première porte d’entrée vers la CAPI est une intégration native ou un plugin. Shopify, par exemple, propose une intégration directe avec Facebook qui active l’API de Conversion en quelques clics. Sur WordPress, des plugins comme PixelYourSite offrent des fonctionnalités similaires.

Shopify, il a une il a un plugin qui marche plutôt bien mais qui n’offre aucune personnalisation. C’est-à-dire que tu peux pas ajouter des événements ou tu peux pas en retirer. […] C’est un peu une boîte noire.

L’avantage de ces solutions est leur simplicité. Elles sont rapides à installer et ne demandent aucune connaissance en code. Cependant, cette simplicité a un coût : le manque de contrôle et de flexibilité. Vous êtes dépendant du bon vouloir de l’éditeur du plugin. De plus, ces intégrations peuvent être fragiles. Leur bon fonctionnement dépend souvent de la structure de votre thème et des autres applications que vous avez installées. Un thème trop personnalisé ou un plugin de panier non standard peut entraîner des erreurs de tracking.

En fait ça dépend aussi de ton thème. Plus tu t’éloignes du thème de base, plus tu fais un site personnalisé custom, moins tu as de chance qu’en fait le tracking fonctionne bien. […] Je te donne un exemple si tu as le fameux plugin Just […] c’est possible que les achats de just ils remonte pas aussi bien.

La voie royale : l’implémentation custom via GTM

Pour ceux qui cherchent une fiabilité maximale et un contrôle total, la solution est une implémentation sur-mesure via un conteneur serveur Google Tag Manager. C’est l’approche que nous privilégions pour nos clients chez DHS Digital. Ici, il n’y a pas de boîte noire. Chaque événement, chaque paramètre est défini manuellement. On construit un plan de taggage robuste qui collecte les données du site, les envoie au serveur GTM, où elles sont traitées, enrichies, puis distribuées aux différentes plateformes.

Tu auras une solution totalement personnalisée. Ça c’est le fameux tracking serveur site par GTM. Là vraiment tu as tout, c’est compliqué à installer mais tu as absolument le contrôle sur ce que tu envoies, comment tu l’envoies, tu peux tout voir.

Cette méthode permet de s’assurer que les données remontées sont exactes et complètes, ce qui se traduit directement par de meilleures performances publicitaires. Nous avons observé chez nos clients des améliorations de ROAS de 10%, 20%, et même 30% après être passés d’une solution de base à une configuration server-side sur-mesure. C’est un investissement, mais le retour sur investissement est souvent très rapide.

La maintenance : le tracking n’est pas un long fleuve tranquille

Un point crucial, souvent négligé, est que le tracking, surtout custom, n’est pas une installation que l’on fait une fois pour l’oublier. C’est un système vivant qui nécessite une surveillance et une maintenance régulières. Votre site évolue, vous changez un plugin, vous modifiez le processus de paiement… Chaque changement peut potentiellement casser une partie du tracking. De même, les plateformes comme Meta peuvent modifier les exigences de leur API.

Imagine tu fais une modification sur ton Shopify, tu as un tracking server site custom […] et ça on va dire de fil en aiguille la valeur ne remonte plus. Tu vois donc là tu te retrouves sans événement achat. […] Ton événement achat il tombe à zéro du jour au lendemain. Parce que Facebook les refuse tous.

Avoir un tracking fiable, c’est donc aussi prévoir un processus d’audit et de maintenance. Il faut vérifier régulièrement que les données remontent correctement, qu’il n’y a pas d’erreurs dans les diagnostics des plateformes, et ajuster la configuration en fonction des évolutions. C’est la condition sine qua non pour que votre investissement dans le tracking server-side continue de porter ses fruits sur le long terme.

Conclusion : Le tracking est mort, vive le tracking !

Le constat est sans appel : le tracking publicitaire tel que nous l’avons connu pendant une décennie est en train de disparaître. Se lamenter sur la fin des cookies tiers ou pester contre les restrictions d’Apple ne changera rien à cette nouvelle réalité. Les annonceurs qui réussiront demain sont ceux qui acceptent aujourd’hui ce changement de paradigme et adoptent une approche proactive et souveraine de leurs données. Le tracking n’est plus un simple outil technique, c’est devenu un enjeu stratégique majeur, au carrefour de la technique, du marketing et du juridique.

Nous avons vu que les obstacles sont nombreux et puissants, du refus de consentement aux bloqueurs de publicités en passant par la politique des géants de la tech. Face à cela, se contenter d’un pixel navigateur, c’est accepter de naviguer dans le brouillard, avec des données incomplètes et des algorithmes sous-performants. L’API de Conversion est la première réponse, un pont essentiel vers un tracking plus robuste. Mais la véritable solution, celle qui vous redonne le pouvoir, est la mise en place d’une infrastructure de tracking server-side. C’est l’acte de dire : ‘les données de mes clients m’appartiennent, je les collecte proprement, je les enrichis et je décide comment les partager’.

Que vous choisissiez une solution simple via un plugin ou une architecture sur-mesure via GTM, l’important est de faire le premier pas. Auditez votre configuration actuelle, mesurez l’écart entre la réalité de vos ventes et ce que vos plateformes publicitaires vous rapportent, et investissez dans la fiabilisation de cette colonne vertébrale de votre acquisition. Car dans un monde digital de plus en plus compétitif, la qualité de vos données n’est pas une option, c’est votre avantage concurrentiel le plus précieux. Ne laissez plus la technique dicter votre stratégie ; reprenez le contrôle.

FAQ sur le Tracking Social Ads

Quelle est la différence fondamentale entre le pixel Facebook et le tracking server-side ?

La différence majeure réside dans le lieu où les données sont envoyées. Le pixel Facebook est une technologie ‘côté navigateur’ (client-side) : c’est le navigateur de l’utilisateur qui envoie directement les informations à Facebook. Cette méthode est vulnérable aux bloqueurs de publicités et aux restrictions des navigateurs (comme ITP sur Safari). Le tracking server-side est une approche ‘côté serveur’ : le navigateur envoie d’abord les données à votre propre serveur web. C’est ensuite votre serveur qui communique de manière fiable et sécurisée avec les serveurs de Facebook (via l’API de Conversion) et d’autres plateformes. Cette méthode offre plus de contrôle, de fiabilité et de possibilités d’enrichissement des données.

L’idée c’est de ne plus se fier au navigateur de l’utilisateur mais au serveur du site qui visite pour envoyer l’information. Tu vois parce que forcément le serveur n’aura pas les mêmes restrictions.

L’API de Conversion fonctionne-t-elle si un utilisateur refuse les cookies (RGPD) ?

Non, et c’est un point essentiel souvent mal compris. L’API de Conversion est une méthode de transmission de données, pas une méthode pour contourner le consentement. Si un utilisateur refuse le suivi via la bannière de cookies, vous n’avez légalement pas le droit de collecter ou de transmettre ses données personnelles, que ce soit via le pixel ou via l’API de Conversion. Le respect du choix de l’utilisateur prime sur la technologie utilisée. Une bannière de consentement bien configurée doit bloquer tout déclenchement de suivi en cas de refus.

En gros le en tout cas en Europe, tu as ce qu’on appelle le RGPD et du coup quand tu refuses, en fait ce que tu refuses, ce n’est pas les cookies uniquement, tu refuses le suivi. […] Peu importe la méthode de suivi. Si tu refuses […] rien ne peut se déclencher.

Le tracking server-side est-il une solution miracle contre tous les problèmes de suivi ?

Non, ce n’est pas une solution miracle mais c’est la solution la plus robuste et la plus pérenne actuellement. Il ne résout pas le problème du refus de consentement RGPD (environ 25% de perte de données en France). Cependant, il permet de contourner très efficacement les problèmes liés aux ad blockers et aux restrictions des navigateurs comme ITP qui limitent la durée de vie des cookies. En centralisant la collecte de données sur votre propre serveur, vous améliorez significativement la qualité et la quantité des signaux envoyés aux plateformes, ce qui se traduit par une meilleure optimisation des campagnes et une attribution plus juste. C’est la meilleure riposte technique disponible aujourd’hui.

La riposte la plus forte en ce moment-là la plus solide, c’est le tracking serverside qui je pense les gens sont beaucoup enfin moi-même en toute honnêteté parfois un peu confus entre la différence entre et tracking serverside.

Combien de conversions supplémentaires puis-je espérer récupérer avec une installation server-side ?

Le gain dépend grandement de la qualité de votre installation de départ et de votre audience. Si votre tracking actuel est très défaillant (par exemple, un plugin Shopify mal configuré sur un thème custom), le passage à une solution server-side sur-mesure peut être spectaculaire. En moyenne, nous observons chez nos clients une amélioration d’au moins 10% sur le ROAS et le nombre de conversions remontées. Cependant, nous avons eu des cas où le gain a atteint 30%. Ce gain provient de la récupération des conversions perdues à cause des ad blockers et des restrictions sur les cookies, notamment sur les utilisateurs d’Apple.

En général, il va changer de manière positive d’au moins 10 % si tu passes d’une installation moyenne à une vraiment la meilleure des installations possible. […] Mais je sais qu’on a retrouvé plus parfois. je me rappelle, il y avait un client on avait retrouvé 30 %.

Pourquoi mon tracking Shopify n’est-il pas fiable et comment y remédier ?

L’intégration native de Shopify pour l’API de Conversion est une bonne première étape, mais elle peut manquer de fiabilité pour plusieurs raisons. C’est une ‘boîte noire’ qui fonctionne bien sur des thèmes standards mais peut avoir des difficultés avec des thèmes très personnalisés ou des applications tierces qui modifient le parcours d’achat (paniers personnalisés, upsells en un clic, etc.). Ces plugins peuvent empêcher l’intégration de Shopify de détecter correctement certains événements, comme les achats. Pour y remédier, la meilleure solution est de mettre en place un tracking server-side custom via Google Tag Manager, qui permet de mapper manuellement chaque action utilisateur et de garantir une collecte de données exhaustive et précise, indépendamment des spécificités de votre thème ou de vos plugins.

Plus tu t’éloignes du thème de base, plus tu fais un site personnalisé custom, moins tu as de chance qu’en fait le tracking fonctionne bien. En fait le plugin, il est pas créé avec toutes les éventualités en tête.

Est-ce que le tracking server-side nécessite une maintenance constante ?

Oui, une installation de tracking, surtout si elle est personnalisée, n’est pas un projet ‘set and forget’. Elle doit être maintenue. Votre site web est un environnement dynamique : vous mettez à jour votre thème, vous ajoutez ou supprimez des plugins, vous modifiez le processus de paiement. Chacune de ces actions peut potentiellement perturber le plan de taggage et ‘casser’ la remontée d’une donnée cruciale (comme la valeur ou la devise d’un achat). Une absence de valeur, par exemple, peut amener Facebook à rejeter tous vos événements d’achat. Il est donc essentiel de surveiller régulièrement l’état de votre tracking et de l’adapter en conséquence des modifications apportées à votre site.

Vu que ton tracking il est custom, il est ça veut dire quoi custom ? Ça veut dire qu’il est finement adapté à ce que tu possèdes. Donc si tu modifies ce que tu possèdes, bah le tracking doit être modifié en conséquence.

La fin des cookies tiers sur Chrome va-t-elle tuer le retargeting ?

Elle va tuer le retargeting tel qu’on le connaît, c’est-à-dire basé sur le suivi inter-sites via des cookies tiers. Cependant, elle ne signe pas la fin du retargeting en général. Les plateformes développent des alternatives. Le tracking server-side, en améliorant la capacité à identifier les utilisateurs qui visitent votre site via des informations first-party (comme l’email), renforce considérablement votre capacité à créer des audiences de retargeting fiables. De plus, Google pousse sa propre alternative, la ‘Privacy Sandbox’, avec des solutions comme le Google Consent Mode V2, qui s’appuient sur la modélisation pour combler les trous de données. L’avenir du retargeting sera moins basé sur un suivi individuel précis et plus sur des cohortes et des signaux first-party robustes.

La fin des coûts programmées des cookies tiers […] les régies vont devoir vont devoir riposter avec autre chose. Par exemple, j’ai j’ai lu que Facebook essayait de développer un pixel first party.


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