Logo de l'épisode #139 - Créer sa propre catégorie avec un produit unique en son genre et générer une croissance à 3 chiffres chaque année avec Emilie Bernier O'Donnell, CEO @Detective Box (1/2) du podcast Le Rendez-vous Marketing

#139 – Créer sa propre catégorie avec un produit unique en son genre et générer une croissance à 3 chiffres chaque année avec Emilie Bernier O’Donnell, CEO @Detective Box (1/2)

Épisode diffusé le 29 octobre 2024 par Danilo Duchesnes

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De l’inspiration à la création : la naissance d’un jeu d’enquête unique en son genre

L’entrepreneuriat a toujours été une partie de moi. Bien avant Detective Box, dès l’âge de 13 ans, je lançais déjà de petits projets. J’avais un business de ménage que je sous-traitais à mes amis quand la demande était trop forte, ou encore des cours d’anglais que j’organisais en classes pour ‘scaler’ mon activité. Cette fibre a toujours été là, cette envie de construire, de créer de la valeur. Detective Box est ma première ‘vraie’ entreprise, mais elle est l’aboutissement d’une vie de projets et d’expérimentations. Après mon école de commerce fin 2018, l’idée de me lancer était une évidence. Je me suis donné un an pour explorer, tester des concepts, initialement dans des secteurs plus ‘conventionnels’ comme la Green Tech ou la Travel Tech. J’ai même fait un passage chez Click&Boat pour comprendre de l’intérieur le fonctionnement d’une plateforme, avec l’idée d’en créer une moi-même.

Pourtant, le déclic est venu d’ailleurs, de manière totalement inattendue. Lors d’un voyage aux États-Unis, alors que je travaillais sur un projet qui n’avait rien à voir, je suis tombée sur une entreprise nommée ‘Hunt A Killer’. Ils proposaient des jeux d’enquête à recevoir chez soi. Le concept m’a fasciné. J’ai ressenti une connexion immédiate avec cette idée, quelque chose de beaucoup plus viscéral que mes projets de plateformes. Mon entourage a eu du mal à comprendre. J’étais partie à Palo Alto, le cœur de la tech mondiale, pour revenir avec un projet de jeu d’enquête.

‘Personne n’a compris pourquoi je suis partie trouver un projet hyper propre […] en baladant à Palo Alto et je suis revenu avec un projet de jeux d’enquête, c’était un peu lunaire pour tout le monde. Les gens pensaient que j’avais lâché la corde.’

Même pour moi, ce n’était pas totalement clair au début. Mais je sentais que toutes les étoiles étaient alignées. C’était un projet tangible, que je pouvais activer seule, sans avoir besoin d’un co-fondateur technique ou d’un réseau immense dans le monde de l’entrepreneuriat. Et surtout, il touchait à la créativité, à l’écriture, à la création d’une expérience. Avec le recul, je comprends parfaitement pourquoi ce projet m’a tant parlé. Il est la synthèse de plusieurs de mes convictions profondes. Dans un monde où le divertissement devient de plus en plus passif et algorithmique, je voulais créer un contre-mouvement. Un objet culturel qui crée du lien, qui pousse les gens à être actifs, à réfléchir ensemble, à interagir vraiment. Loin des écrans qui nous absorbent et réduisent notre capacité d’attention, je voulais proposer une expérience sur le temps long, un moment de qualité partagé. C’est cette vision qui m’a portée lorsque je me suis lancée dans l’écriture de la première enquête, début 2020.

Les secrets de la création : 18 mois pour donner vie à une enquête immersive

Créer la première enquête de Detective Box n’a pas été une mince affaire. Cela a été un véritable marathon de création qui a duré un an et demi. Beaucoup de gens imaginent qu’il s’agit simplement d’écrire une histoire et de poser quelques énigmes, mais la réalité est infiniment plus complexe. Il ne s’agit pas d’un simple jeu, mais d’une expérience narrative complète, conçue pour durer entre 10 et 12 heures et structurée en trois épisodes distincts. Chaque boîte que le joueur reçoit est un acte de la pièce, un épisode d’une série policière qui le rapproche de la vérité. Ce n’est qu’à la fin de la troisième boîte que toutes les pièces du puzzle s’assemblent et que le coupable peut être démasqué.

L’équilibre fragile entre narration, énigmes et contraintes physiques

Le plus grand défi réside dans l’équilibre subtil entre plusieurs éléments. D’abord, la narration. Nous ne voulions pas créer un simple ‘escape game en boîte’, mais une histoire profonde, avec des personnages complexes, des motivations réelles et un contexte qui ancre le récit dans une réalité crédible. Nous nous rapprochons bien plus d’un roman policier interactif que d’un jeu de société traditionnel. Ensuite, il y a les pièces à conviction, les objets physiques que les joueurs manipulent. Il faut une grande variété d’indices, que ce soit des documents, des objets, des photos, pour maintenir l’intérêt et stimuler différentes formes de réflexion. Mais cette créativité est soumise à des contraintes très terre-à-terre.

‘Il y a un cahier des charges des coûts, de poids des objets que tu mets dedans parce qu’après à l’expédition en fonction du poids et ben ça peut coûter plus ou moins cher.’

Ces contraintes logistiques et financières obligent à des choix constants : cet objet est-il essentiel à l’histoire ? Pouvons-nous le produire à un coût raisonnable ? Quel sera son impact sur le poids total du colis ? Chaque gramme compte.

La philosophie du ‘sans règles’ : une complexité de conception au service de l’immersion

Notre parti pris le plus fort, et le plus complexe à mettre en œuvre, est celui de l’absence de règles. Quand vous ouvrez une Detective Box, vous ne trouverez pas de livret d’instructions. Le jeu commence dès l’ouverture de la boîte. Cette approche est fondamentale pour rendre l’expérience accessible à tous, et pas seulement à une communauté de ‘gamers’ ou de fans de jeux de société. Nous voulions que n’importe qui, un couple qui n’a jamais joué à un jeu de société de sa vie ou une famille avec des adolescents, puisse se plonger dedans sans friction. Cela signifie que la conception doit être incroyablement intuitive. L’enquête doit se dérouler de manière organique, guidée par les découvertes des joueurs. Nous ne leur disons jamais ‘ouvrez cette enveloppe maintenant’. C’est à eux de comprendre, d’enquêter. Pour y parvenir, nous avons une plateforme digitale qui accompagne l’expérience physique, mais là encore, elle n’est pas un guide. Elle sert à valider des hypothèses, à accéder à des interrogatoires ou à des bases de données, comme le ferait un vrai détective. Ce processus de conception a été intense. Pendant ces 18 mois, je n’ai pas seulement écrit. J’ai aussi monté ma première campagne de crowdfunding sur Ulule, cherché des financements auprès des banques, et commencé à bâtir les fondations de l’entreprise. Aujourd’hui encore, même avec une équipe dédiée, la conception d’une nouvelle enquête comme ‘Le Tueur au Tarot’ nous prend environ un an et demi. C’est cet investissement massif en temps et en créativité qui constitue notre plus grande force et notre meilleure barrière contre la concurrence.

Bâtir un océan bleu : les 4 piliers d’un produit conçu pour scaler

Danilo l’a très bien résumé en introduction : Detective Box a réussi à cocher les cases du ‘product-market fit’ à large échelle, créant ainsi ce qu’on appelle un océan bleu, un espace de marché sans concurrence directe. Ce n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat de choix stratégiques délibérés autour de quatre piliers fondamentaux. Ces piliers sont les fondations sur lesquelles nous avons pu construire notre croissance, bien avant d’investir massivement en publicité.

Pilier 1 : Une proposition de valeur radicalement innovante

Le premier pilier est l’innovation du produit lui-même. Nous ne vendons pas un jeu, nous vendons une expérience immersive unique.

‘C’est un jeu d’enquête qui est unique qu’on ne retrouve pas ailleurs et qui est basé sur une expérience immersive.’

La différence avec un jeu de société classique est abyssale. Un jeu de société a des règles, un plateau, des pions. Detective Box vous plonge dans une histoire. Il n’y a pas de règles à lire, pas de tour de jeu. Vous êtes les protagonistes. Cet aspect immersif est renforcé par la qualité et le réalisme des pièces à conviction et par l’histoire elle-même, qui a nécessité 18 mois de travail pour être cohérente et captivante. Cette profondeur narrative nous place dans une catégorie à part, à mi-chemin entre le jeu, la série policière et le roman.

Pilier 2 : Un marché peu saturé grâce à une barrière à l’entrée élevée

Le second pilier est la structure du marché. Nous sommes arrivés sur un terrain quasiment vierge. Bien sûr, il existe des escape games ou des jeux d’énigmes, mais très peu d’entreprises proposent cette expérience narrative à domicile, avec ce niveau de production. Notre principal avantage concurrentiel est la complexité et le temps requis pour créer notre produit.

‘Quelle entreprise va passer 18 mois comme Émilie pour élaborer une enquête digne d’un roman policier. Personne n’a jamais passé autant de temps à créer ce produit.’

Cette barrière à l’entrée est notre meilleure défense. Quelques petites marques ont essayé de nous copier, mais sans investir le même temps et les mêmes ressources, le résultat n’est pas comparable. Nous sommes les seuls à investir plus de 100 000 euros dans la conception audiovisuelle pour chaque enquête. Cela nous permet de rester leaders et de définir les standards de qualité de cette nouvelle catégorie.

Pilier 3 : Une audience potentielle large et universelle

Le troisième pilier est la largeur de notre audience cible. Le concept de jeu d’enquête peut séduire énormément de monde.

‘Le jeu d’enquête peut se faire en famille, en couple avec des amis ou même seul. Donc il est évident que ça s’adresse à n’importe qui.’

Notre cœur de cible est le couple de trentenaires qui cherche une alternative à Netflix pour leurs soirées, mais le produit fonctionne aussi très bien en famille ou entre amis. Cette polyvalence est une force immense pour le ‘scaling’. Elle nous permet de communiquer avec différents angles marketing selon les périodes de l’année et les segments que nous visons. Le fait qu’il puisse être un cadeau que l’on s’offre ‘à deux’ est aussi un puissant levier psychologique à l’achat.

Pilier 4 : Un positionnement prix juste et perçu comme une valeur

Enfin, le quatrième pilier est notre positionnement prix. À 99 € pour une enquête complète de 10 à 12 heures, on pourrait penser que c’est cher par rapport à un jeu de société qui coûte en moyenne entre 15 et 40 €. Mais c’est là toute la subtilité : nous ne sommes pas en concurrence directe avec les jeux de société. Nous avons créé notre propre catégorie. Quand on compare le prix à d’autres formes de divertissement – deux places de cinéma avec du pop-corn, un restaurant, une sortie à un escape game pour plusieurs personnes – nos 99 € pour plus de 10 heures d’activité partagée apparaissent soudain comme un excellent rapport qualité-prix. Nous vendons une expérience mémorable, un temps de qualité, et les clients sont prêts à payer pour cela.

L’art du lancement : comment 500 € ont débloqué les premières ventes

Avant d’envisager des campagnes publicitaires à grande échelle, avant même de penser à des levées de fonds importantes, il a fallu prouver qu’il existait une demande réelle pour Detective Box. Cette phase de ‘crash test’ s’est faite avec des moyens extrêmement limités. En fait, mon budget marketing pour la première année était de 500 €. Pas 5000 €, ni 50 000 €. Juste 500 €. Cette contrainte m’a forcée à être créative et à chercher le levier le plus efficace possible pour toucher une audience qualifiée juste avant la période cruciale de Noël fin 2021.

Ma première validation de marché a été la campagne de crowdfunding sur Ulule, que j’ai menée avec 0 € de budget. J’ai réussi à lever 11 000 €, ce qui était un premier signal très encourageant. Mais le vrai test était de vendre en direct, via mon site Shopify que j’avais monté moi-même, un simple ‘one-pager’ au design basique. La question était : où investir ces précieux 500 € ? Les plateformes comme Meta ou Google étaient inaccessibles. Le coût par clic aurait épuisé mon budget en quelques jours sans aucune garantie de résultat. Il fallait trouver un endroit où mon audience cible se trouvait déjà, un lieu où la compétition était faible et l’intention d’achat forte.

Ma réflexion m’a amenée vers un canal improbable : les annuaires de box par abonnement. J’ai trouvé des sites comme ‘Toutes les Box’ et ‘La Box du Mois’, qui référencent ce type de produits. J’ai parié que les personnes qui consultent ces sites sont déjà dans un état d’esprit de découverte et d’achat de concepts originaux.

‘J’ai mis ça dans un abonnement sur […] Toutes les Boxs et La Box du Mois. Tu sais, c’est des sites de référencement des des box par abonnement. […] Ça à l’époque ça coûtait 300 € pour le trimestre.’

Pour 300 €, j’ai donc obtenu un référencement pour un trimestre dans leur catégorie ‘Geek’, une niche où il n’y avait que trois ou quatre autres box. Le résultat a été absolument stupéfiant. Ce simple référencement, ce petit investissement de 300 €, a généré entre 30 000 et 35 000 € de chiffre d’affaires en deux mois et demi. Le retour sur investissement était stratosphérique. C’est le meilleur ROAS (Return On Ad Spend) de toute ma vie, et probablement de toute l’histoire de l’e-commerce ! Cette performance a été le véritable déclic. Ces chiffres ont prouvé l’appétit du marché et ont été l’argument clé qui m’a permis de convaincre mes premiers business angels d’investir. C’est la preuve qu’au début, il ne s’agit pas de dépenser beaucoup, mais de dépenser intelligemment, en trouvant le canal où chaque euro investi aura un impact maximal.

La douche froide de la célébrité : l’impact décevant de ‘Qui veut être mon associé’

Après un lancement réussi et une première levée de fonds de 140 000 € fin 2022, l’opportunité de participer à l’émission ‘Qui veut être mon associé’ s’est présentée. Le tournage a eu lieu à une période charnière, alors que j’étais encore seule avec une alternante pour gérer l’entreprise. Sur le papier, c’était une occasion en or : une visibilité nationale sur une chaîne majeure, la possibilité de pitcher mon projet à des investisseurs renommés, et l’espoir d’un pic de ventes massif suite à la diffusion début 2023. Tout le monde s’attend à un ‘effet M6’, à des serveurs qui crashent sous l’afflux de commandes. J’ai donc préparé mes stocks, mon site, mon service client, en anticipant une explosion.

Mon pitch a été très bien reçu par les investisseurs. J’ai reçu des retours positifs, l’histoire a plu, le produit a intrigué. La diffusion s’est bien passée. Et puis… l’impact sur le chiffre d’affaires a été, pour être honnête, décevant. Bien sûr, il y a eu un pic de trafic et de ventes le soir de la diffusion et les jours suivants. Mais il n’a pas été à la hauteur de nos attentes, ni de ce que l’on peut entendre sur les succès fulgurants d’autres participants. Nous n’avons pas vu notre chiffre d’affaires multiplié par dix ou vingt. C’était une augmentation notable, mais pas le raz-de-marée espéré qui allait changer la dimension de l’entreprise du jour au lendemain.

Avec le recul, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette relative déception. Premièrement, notre produit est complexe à appréhender en quelques minutes de pitch. Il faut du temps pour comprendre le concept, l’immersion, la différence avec un jeu classique. Un téléspectateur qui découvre le produit pour la première fois ne passe pas forcément à l’acte d’achat de 99 € sur une impulsion. Deuxièmement, l’audience de l’émission n’est peut-être pas notre cœur de cible le plus direct. Ce sont des gens intéressés par l’entrepreneuriat, pas nécessairement des couples de trentenaires cherchant une activité pour leur week-end. Enfin, cette expérience m’a appris une leçon précieuse : la visibilité médiatique est un outil, pas une stratégie. Elle peut donner un coup de projecteur, mais elle ne remplace pas le travail de fond sur le marketing, la connaissance de son persona et la construction d’un tunnel de conversion efficace. Avant l’émission, sur la fin d’année 2022, nous avions déjà fait plus de 300 000 € de chiffre d’affaires avec un retour sur investissement publicitaire de 11. Le vrai moteur de notre croissance était déjà là, dans notre maîtrise de l’acquisition payante, et non dans un ‘coup de chance’ médiatique. L’émission a été une expérience humaine et professionnelle incroyable, mais elle a surtout servi à démystifier l’idée qu’un passage à la télé est un ticket gagnant automatique pour le succès.

Conclusion : Osez créer votre propre terrain de jeu

Le parcours de Detective Box, de sa genèse à ses premiers succès, est une histoire de conviction et de stratégie. C’est la démonstration qu’il est encore possible, dans un monde digital saturé, de créer quelque chose de véritablement nouveau. Mais cela demande de sortir des sentiers battus. Cela exige un investissement personnel immense, comme ces 18 mois passés à peaufiner une seule et même enquête pour qu’elle soit parfaite. C’est ce travail acharné qui crée une valeur authentique et une barrière infranchissable pour les imitateurs.

L’autre leçon majeure est que la croissance ne dépend pas toujours de la taille du budget. Notre premier succès commercial a été bâti sur un investissement de 500 €, placé avec une précision chirurgicale sur un canal de niche. Cela prouve que la compréhension profonde de son audience et la recherche de ‘hacks’ intelligents peuvent être bien plus puissantes que des millions dépensés sur les grandes plateformes publicitaires. Enfin, l’aventure ‘Qui veut être mon associé’ nous a rappelé que la célébrité est éphémère et que la visibilité ne se transforme pas magiquement en ventes. Le succès durable se construit brique par brique, en maîtrisant ses canaux d’acquisition, en affinant son produit et en créant une expérience client mémorable de bout en bout.

Mon conseil à tous les entrepreneurs qui nous lisent serait donc celui-ci : n’ayez pas peur de vous lancer dans un projet qui semble ‘lunaire’ aux yeux des autres. Si vous sentez que les étoiles sont alignées, si vous êtes prêt à investir le temps et l’énergie nécessaires pour créer une expérience exceptionnelle, alors vous avez le potentiel de ne pas seulement conquérir un marché, mais d’en créer un nouveau. Votre propre océan bleu.


Questions fréquentes sur la création de Detective Box

Qu’est-ce que Detective Box exactement ?

Detective Box est bien plus qu’un simple jeu de société. Il s’agit d’une expérience de jeu d’enquête immersive que vous recevez directement chez vous. Conçue pour être jouée seul, en couple, en famille ou entre amis, chaque enquête se déroule sur 10 à 12 heures et est divisée en trois épisodes, comme une série policière. Vous recevez des boîtes contenant des dizaines de pièces à conviction réalistes (rapports de police, photos, objets) et vous devez utiliser votre logique et votre sens de la déduction pour résoudre un meurtre. Il n’y a pas de règles à lire, l’immersion est immédiate et l’objectif est de vous faire sentir comme un véritable détective.

‘C’est vraiment comme une série, c’est comme une série policière où chaque boîte est un épisode de la série et donc c’est que au terme de la troisième et dernière boîte que tu arrives à trouver la solution et à dénouer la situation.’

Combien de temps faut-il pour créer une enquête Detective Box ?

La création d’une seule enquête est un processus extrêmement long et complexe, qui demande un investissement colossal en temps et en ressources. Pour la toute première enquête, cela m’a pris un an et demi. Aujourd’hui, même avec une équipe de trois personnes dédiées à plein temps à la conception, le processus prend encore environ 18 mois. Ce temps est nécessaire pour développer une narration profonde et cohérente, créer des personnages crédibles, concevoir des énigmes intégrées à l’histoire et produire des pièces à conviction variées et de haute qualité, tout en respectant des contraintes de coût et de logistique.

‘Ça m’a pris 1 an et demi à écrire la première enquête, tu vois. […] aujourd’hui la conception d’une enquête […] ça prend environ 1 an et demi à le concevoir même avec trois personnes qui tapent dessus à plein temps quoi.’

En quoi Detective Box est-il différent d’un escape game ?

La différence fondamentale réside dans l’approche narrative et l’absence de contrainte de temps. Un escape game est généralement une course contre la montre d’une heure centrée sur la résolution d’énigmes dans un lieu donné. Detective Box, à l’inverse, met l’accent sur l’histoire. Nous nous éloignons volontairement du modèle de l’escape game pour créer des récits profonds, avec des personnages complexes et des motivations réalistes, proches d’un roman policier. L’expérience se vit sur le temps long (10-12h) et l’objectif n’est pas de ‘sortir d’une pièce’, mais de comprendre une intrigue et de démasquer un coupable en analysant des preuves.

‘Nous on on s’éloigne vraiment du monde de l’escape game parce qu’on on veut créer des des vraies histoires avec des personnages profonds enfin des des motivations réelles dans un contexte plus large qui ressemblent vraiment très très très fortement à la vraie vie.’

Quelle a été la stratégie marketing la plus efficace au tout début ?

Au lancement, avec un budget quasi inexistant de 500 €, la stratégie la plus efficace a été de trouver un canal de niche à très fort potentiel et faible concurrence. Plutôt que de me disperser sur les grandes plateformes publicitaires, j’ai investi 300 € dans un référencement sur des annuaires en ligne spécialisés dans les box par abonnement. Ce placement stratégique m’a permis de toucher une audience extrêmement qualifiée, déjà à la recherche de concepts innovants. Ce seul investissement a généré près de 35 000 € de chiffre d’affaires en moins de trois mois, offrant un retour sur investissement exceptionnel et validant la demande du marché.

‘J’ai mis 300 € pour le trimestre et et rien qu’avec ce référencement là, je crois que j’ai fait 30 000 €, 35 000 € sur 2 mois et demi. C’est le meilleur héro de toute la terre.’

Qui est le client type d’un jeu d’enquête comme Detective Box ?

Notre audience est assez large, ce qui est une de nos forces, mais notre cœur de cible est très clairement identifié. Il s’agit principalement de couples, généralement des trentenaires, qui cherchent une activité originale et intelligente à faire ensemble à la maison, comme alternative à une soirée film ou série. Ce sont souvent des personnes qui ont déjà fait un ou deux escape games et qui sont donc attirées par le côté réflexion et énigme. Le produit est également très apprécié des familles et des groupes d’amis, mais le couple reste notre persona clé, notamment pour les angles marketing autour des cadeaux.

‘C’est vraiment vraiment des couples, des couples de trentenaire souvent. Euh qui cherchent une activité un peu originale à faire chez eux qui change de Netflix.’

Quel a été l’impact réel de l’émission ‘Qui veut être mon associé’ sur les ventes ?

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, l’impact de l’émission sur notre chiffre d’affaires a été assez décevant. Bien que le pitch ait été très apprécié et que nous ayons connu un pic de visibilité et de trafic, cela ne s’est pas traduit par l’explosion des ventes que nous avions anticipée. Cette expérience nous a appris que la visibilité médiatique massive n’est pas une solution miracle. Notre croissance durable s’est construite sur des stratégies d’acquisition maîtrisées bien avant l’émission, avec des retours sur investissement très élevés. L’émission a été une belle aventure, mais pas le levier de croissance principal de l’entreprise.

‘Et enfin, on revient sur le passage d’Émilie sur Qui veut être mon associé et l’impact décevant qu’a eu l’émission sur son chiffre d’affaires malgré un pitch très apprécié des investisseurs.’

Est-il possible de lancer un e-commerce à succès avec un très petit budget ?

Absolument. L’histoire du lancement de Detective Box en est la preuve. J’ai commencé avec une campagne de crowdfunding à 0 € de budget qui a levé 11 000 €, puis j’ai généré les premières dizaines de milliers d’euros de ventes avec seulement 500 € de budget marketing. La clé n’est pas le montant du budget, mais la manière dont on l’utilise. Il faut être créatif, identifier des canaux de niche où se trouve une audience très qualifiée, et se concentrer sur des actions à fort effet de levier. Un site simple fait sur Shopify et une stratégie d’acquisition bien pensée peuvent suffire pour valider un concept et générer les premiers revenus.

‘Je crois que j’ai commencé j’avais 500 € de de de de budget marketing sur sur ma première année. Ça c’était ça c’était après le crowdfunding parce que le crowdfunding j’avais zéro.’


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