Derrière le rideau de 900.care : comment nous avons transformé la créa en une science de la performance
Le marketing digital est un champ de bataille. Chaque jour, des milliers de marques se disputent quelques secondes de votre attention dans un flux infini. Dans ce chaos, beaucoup pensent que la créativité est une sorte de magie, une illumination soudaine qui frappe quelques élus. Ils attendent l’idée du siècle, celle qui fera exploser leurs ventes du jour au lendemain. C’est une vision romantique, mais profondément erronée. Chez 900.care, nous avons dû abandonner cette illusion pour survivre et croître. La vérité, c’est que dans le digital, ce qui était vrai hier ne le sera peut-être plus demain. L’inspiration ne suffit pas ; il faut un système.
Je suis Rohin Sama, Creative Strategist chez 900.care. Mon quotidien, c’est de piloter la machine qui génère des nouveaux clients pour la marque, principalement via les publicités sur les réseaux sociaux. Et si vous suivez un peu le monde de l’e-commerce, vous savez que le nerf de la guerre, ce n’est plus seulement le ciblage ou le budget, mais bien la créa. C’est elle qui fait 80 % du travail. Face à des coûts d’acquisition qui grimpent et une attention qui s’amenuise, la seule réponse viable est de produire plus, mieux et plus vite. Mais comment faire quand on a l’impression d’avoir tout essayé ? Comment maintenir un flux constant de nouvelles idées sans sacrifier la qualité ?
C’est la problématique que nous avons résolue en interne. Nous avons dû passer d’une approche artisanale à une véritable usine à créas, capable de sortir 60 nouvelles vidéos chaque mois. Non pas 60 déclinaisons, mais bien 60 nouveaux concepts. Cela peut paraître fou, mais c’est le fruit d’une méthode rigoureuse, presque scientifique, que nous avons affinée au fil des années. Dans cet article, je vais vous ouvrir les portes de notre studio créa. Je vais vous partager non seulement nos stratégies et nos angles qui fonctionnent, mais surtout le système qui nous permet de les générer. Vous découvrirez comment nous avons structuré notre équipe, notre processus d’idéation, notre framework d’analyse et cette fameuse ‘équation magique’ qui est au cœur de tout ce que nous faisons. Préparez-vous, car nous allons démystifier la créativité et la transformer en un levier de croissance prédictible pour votre business.
Bâtir la machine : comment structurer une équipe créa interne qui surperforme
Avant même de parler de concepts ou de vidéos, la première brique de toute stratégie créa Meta Ads durable est l’équipe. L’idée d’internaliser la production créative peut faire peur. Elle évoque des coûts fixes élevés, un besoin de compétences rares et une complexité de management. Pourtant, c’est le choix stratégique qui nous a donné l’agilité et la vitesse indispensables pour dominer sur les plateformes publicitaires. Sans notre studio interne, produire 60 nouvelles vidéos par mois serait tout simplement impossible. L’externalisation à une agence a ses avantages, mais elle crée une distance et une inertie qui sont fatales quand on a besoin de tester en continu. Avoir les créatifs, les monteurs et les stratèges sous le même toit permet de créer une boucle de feedback ultra-rapide : on a une idée le matin, on la tourne l’après-midi, on la monte le lendemain et on l’analyse quelques jours plus tard. Ce rythme est notre principal avantage concurrentiel.
De deux à sept personnes : l’évolution de notre studio créa
Tout n’a pas commencé avec une grande équipe et des processus parfaitement huilés. Au contraire, nos débuts étaient très modestes. Il y a deux ans à peine, nous étions une équipe créa squelettique. Comme je l’expliquais,
‘il y a 2 ans on était deux. […] Aujourd’hui, on est sept.’
Cette croissance n’a pas été le fruit du hasard, mais une réponse à un besoin croissant de volume et de diversité créative. Au départ, le noyau était simple : Aymeric, le co-fondateur, qui est notre visage principal, Anaïs, notre chargée de production et de montage, et moi-même en tant que Creative Strategist. Mon rôle était de penser les concepts, de rédiger les briefs et de superviser les tournages. Nous faisions tout nous-mêmes, sur le terrain, avec une approche très ‘système D’. Cette phase a été fondatrice, car elle nous a appris à être agiles et à comprendre toutes les facettes de la production.
Le passage de deux à sept personnes s’est fait progressivement. Nous avons réalisé que pour scaler la production, il ne suffisait pas d’ajouter des monteurs. Le véritable goulot d’étranglement, c’était la capacité à générer de bonnes idées. C’est pourquoi nous avons investi dans le cerveau de la machine : les Creative Strategists. En recrutant d’autres stratèges, nous n’avons pas seulement augmenté notre capacité de production de briefs, nous avons multiplié nos perspectives créatives. Chaque nouvelle personne apporte sa sensibilité, ses références et sa manière de penser, ce qui enrichit considérablement notre palette de contenus.
L’organisation en pôles : la puissance de trois cerveaux autonomes
Aujourd’hui, l’équipe est structurée non pas comme un grand ensemble monolithique, mais comme une fédération de petites unités agiles. Nous avons trois Creative Strategists, et chacun d’eux est à la tête d’un mini-pôle. Comme je le décris,
‘On a trois créa stratèges. […] ces trois créa stratèges font trois équipes. […] Et du coup, on ça fait à peu près trois pôles et on essaie de faire en sorte que ces trois pôles là produisent un nombre de vidéos’.
Chaque pôle est composé du stratège et d’un ou deux monteurs, souvent en apprentissage. Cette configuration a plusieurs avantages majeurs. Premièrement, elle responsabilise. Chaque stratège est le chef d’orchestre de son pôle et est directement intéressé par la performance de ses créations. Deuxièmement, elle favorise la diversité. Nous n’imposons pas un style unique. Au contraire, nous capitalisons sur nos différences.
‘Moi j’aime bien les trucs un peu drôles, décalés, très modernes et jeune. […] Les autres ils font un peu des choses un peu différentes. donc avec ces trois personnes là, on a trois cerveaux différents et on produit tous les contenus de la boîte.’
Une de mes collègues, Inès, excelle dans les UGC et n’a pas peur de se mettre en scène dans des situations osées, comme dans le métro. Une autre, Manon, est plus polyvalente et peut créer des formats reportages ou des podcasts. Cette complémentarité nous assure de ne jamais nous enfermer dans un seul type de contenu et de pouvoir nous adresser à différentes sensibilités au sein de notre audience. C’est cette structure qui nous permet de produire une telle variété, des micro-trottoirs aux formats plus posés, et de découvrir constamment de nouvelles poches de performance.
Maintenant que la structure de l’équipe est claire, il est temps de plonger au cœur du réacteur. Car avoir les bonnes personnes ne suffit pas, il faut leur donner le bon système pour opérer. Un système qui transforme la créativité d’un art imprévisible en une science quasi-industrielle, capable de générer des dizaines de nouvelles publicités chaque mois sans jamais tomber en panne d’inspiration. C’est ce que nous allons voir maintenant.
La méthode 900.care : comment industrialiser la créativité pour produire 60 vidéos par mois
Atteindre un volume de 60 nouvelles vidéos par mois peut sembler herculéen. La question qui revient sans cesse est : ‘Mais comment vous avez toujours des nouvelles idées ?’ La réponse est simple : nous ne comptons pas sur l’inspiration divine. Nous nous appuyons sur un framework, une méthode qui nous permet de déconstruire la créativité pour la reconstruire de manière systématique. Beaucoup de gens voient la créa comme quelque chose d’abstrait. Ils connaissent la structure basique : un hook, un développement, un appel à l’action. Mais ils s’arrêtent là. Le vrai changement s’opère quand on comprend la mécanique sous-jacente. Comme je le dis souvent,
‘tu comprends que la créa c’est de l’art mais derrière cet art, il y a de la science. Et en fait quand tu arrives à appliquer une certaine méthode une certaine réflexion, tu arrives en faire en sorte que à partir d’une idée tu arrives à faire 40 choses.’
C’est cette ‘science’ qui nous permet de ne jamais être à court de munitions et de transformer une seule idée performante en une multitude de variations gagnantes.
L’équation magique : la science derrière l’art de la créa
Au cœur de notre système se trouve ce que j’appelle ‘l’équation magique’. C’est une formule simple mais incroyablement puissante pour conceptualiser n’importe quelle publicité. Elle décompose une créa en ses quatre composantes fondamentales. La voici :
Créa = Format x Angle Marketing x Persona x Produit
Une vidéo publicitaire n’est rien d’autre que la combinaison de ces quatre variables. En changeant une seule de ces variables, vous créez une vidéo entièrement nouvelle. C’est ce principe qui nous permet de générer du volume si rapidement. Décortiquons chaque élément :
- Le Format : C’est le ‘papier cadeau’ de votre publicité, l’aspect visuel et la manière dont l’information est présentée. Ça peut être un UGC face caméra, un micro-trottoir, un format ‘Brut Like’ (type reportage), un unboxing, une animation, une image statique, etc.
- L’Angle Marketing (ou l’Axe) : C’est le message clé, la première chose que vous allez dire pour aborder le sujet. C’est l’accroche narrative. Par exemple : ‘David contre Goliath’, ‘le secret que les grandes marques vous cachent’, ‘la solution à votre problème X’, ‘l’histoire de notre création’.
- Le Persona : C’est à la fois la personne à qui vous vous adressez dans la publicité et, souvent, la personne qui délivre le message. Une femme de 40 ans ne parlera pas de la même manière qu’un jeune homme de 25 ans. Le choix de l’acteur ou du créateur UGC est une incarnation de cette variable.
- Le Produit : C’est l’offre que vous mettez en avant. Le déodorant, le gel douche, le dentifrice…
Une fois que vous avez compris cette équation, la production de contenu devient un jeu de combinaisons. Imaginez que nous ayons un format qui fonctionne bien, disons un faux podcast. C’est notre variable ‘Format’. Si je vois que ça marche, je peux simplement changer la variable ‘Produit’ pour créer 5 nouvelles vidéos. Puis, je peux changer le ‘Persona’ : au lieu de moi, c’est le fondateur, puis une cliente. Et ainsi de suite. C’est ce que j’explique :
‘il te suffit d’enlever une variante pour en avoir une autre vidéo. […] Moi je considère ça comme une nouvelle vidéo.’
C’est la clé de notre volume de production. On ne réinvente pas la roue à chaque fois ; on itère intelligemment sur des bases solides.
Du brief au tournage : le quotidien du Creative Strategist
Le rôle du Creative Strategist est de jongler avec cette équation magique. Concrètement, notre travail se découpe en plusieurs phases. Tout commence par l’idéation et la rédaction du brief. Dans ce brief, nous définissons précisément les quatre variables de l’équation. Par exemple : ‘Nous allons faire un format micro-trottoir (Format) pour demander aux gens s’ils connaissent la composition de leur gel douche (Angle Marketing), en ciblant les jeunes urbains soucieux de l’écologie (Persona), pour promouvoir notre nouveau kit de démarrage gel douche (Produit)’.
Le brief contient ensuite le script détaillé. Une bonne pratique que nous avons mise en place est d’anticiper plusieurs hooks dès cette étape. Je prévois toujours entre trois et six accroches différentes pour une même vidéo, car on ne sait jamais laquelle performera le mieux. Cela peut être une question choc, un geste surprenant (comme jeter un produit en reverse), ou une phrase qui pique la curiosité. Une fois le brief validé, il part en production. Soit le stratège est présent sur le tournage pour s’assurer que sa vision est respectée, soit il délègue à l’équipe de production si la confiance est bien établie. Enfin, il y a la phase de post-production, où nous faisons des allers-retours avec les monteurs pour que le résultat final corresponde parfaitement à l’intention initiale. Ce processus structuré, du concept à la vidéo finale, est ce qui garantit la cohérence et la qualité de notre production à grande échelle.
Produire c’est bien, mais produire dans le vide ne sert à rien. Une fois que ces dizaines de vidéos sont prêtes, le travail du Creative Strategist n’est qu’à moitié terminé. La seconde partie, tout aussi cruciale, est de savoir comment les tester efficacement, analyser leurs performances et décider lesquelles méritent d’être scalées. C’est une étape où beaucoup se perdent, noyés sous les données. Découvrons la méthode que nous utilisons pour y voir clair.
Tester, analyser, scaler : notre méthode pour identifier les créas gagnantes
Le lancement d’une nouvelle créa est toujours un moment de vérité. On peut avoir la meilleure idée du monde, le meilleur script et la meilleure production, mais à la fin, c’est l’audience qui décide. Le marché est le seul juge. C’est pourquoi la phase de test et d’analyse est absolument fondamentale dans notre stratégie créa Meta Ads. Sans une méthode rigoureuse pour évaluer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, nous naviguerions à l’aveugle, gaspillant du budget et de l’énergie. Le but n’est pas de tout miser sur une seule vidéo ‘miracle’, mais de lancer un grand nombre d’expériences, d’apprendre rapidement et de doubler la mise sur les gagnantes. C’est un processus continu d’hypothèse, de test, d’apprentissage et d’itération. La performance de notre machine créative dépend entièrement de la qualité de cette boucle de feedback.
La phase de test : les métriques à suivre pour ne pas se tromper
Lorsque nous lançons nos 60 nouvelles vidéos, elles entrent dans une phase de test. La question cruciale est : sur quoi baser nos décisions ? Beaucoup de marketers ont le réflexe de regarder immédiatement le ROAS (Retour sur Dépense Publicitaire) ou le CPA (Coût par Acquisition). C’est une erreur en phase de test, surtout avec des budgets limités. Avec un panier moyen comme le nôtre, autour de 50€, il est difficile d’obtenir une signification statistique sur les achats avec un petit budget.
‘Si tu as un panier moyen à 100 balles et que tu as 20 € par jour, au bout de 5 jours tu as 100 €, c’est un seul achat au panier, ça change totalement la donne, tu vois.’
Par conséquent, notre approche est différente. En testing, nous nous concentrons sur les indicateurs d’attention et d’engagement. Nous voulons d’abord savoir si la vidéo capte l’œil et suscite l’intérêt. Nos métriques clés sont :
- Le Hook Rate (ou First Frame Retention) : C’est le pourcentage de personnes qui regardent au moins les 3 premières secondes après avoir vu l’impression. Un bon hook rate nous indique que la miniature et le début de la vidéo sont percutants.
- Le Taux de Clic (CTR) : Si les gens cliquent, c’est que le message a résonné et qu’ils veulent en savoir plus. C’est un excellent indicateur de la pertinence de notre angle.
- Le Coût par Clic (CPC) : Il est directement lié au CTR. Un bon CTR entraîne un CPC bas, ce qui signifie que nous achetons du trafic qualifié à bon prix.
Notre raisonnement est le suivant : si la créa a été bien conçue dès le départ pour vendre (avec un message clair, une présentation du produit et un appel à l’action), et qu’elle génère d’excellentes métriques d’attention, alors elle a un fort potentiel de conversion.
‘Dans ma période de test je veux juste voir si ma créa elle va apporter du bon clic et si elle a des bonnes states de visionnage. […] naturellement après elle sera amenée à faire de la vente.’
Une créa avec un hook rate élevé et un CTR solide passera en phase de scaling, où nous lui allouerons plus de budget pour valider sa performance en termes de ventes.
Itération vs Création : savoir quand optimiser et quand abandonner
Une question qui revient souvent est de savoir quoi faire d’une créa qui ne performe pas de manière exceptionnelle. Faut-il l’itérer en changeant la musique, le texte, ou un plan ? Ma philosophie à ce sujet est très claire et va à l’encontre de beaucoup de pratiques courantes. Je vois trop de gens passer un temps fou à essayer de ‘sauver’ des créas médiocres.
‘J’ai l’impression que beaucoup de gens passent beaucoup de temps à itérer le moindre détail. […] Ta créa, elle est nulle de base, refais une nouvelle créa.’
Pour nous, il n’y a que deux raisons valables d’itérer sur une publicité existante. La première, c’est lorsqu’une créa performe déjà très bien. Dans ce cas, on peut créer des V2 ou des déclinaisons pour la ‘refresh’ et prolonger sa durée de vie, ou pour tester une hypothèse spécifique afin de la rendre encore meilleure. La seconde raison, c’est pour valider une hypothèse précise. Par exemple, tester le même script avec deux acteurs différents pour voir quel persona résonne le mieux. Mais itérer sur une créa qui a des métriques d’attention faibles dès le départ est une perte de temps. L’énergie est bien mieux investie dans la création d’un concept entièrement nouveau. Il faut savoir couper rapidement ce qui ne marche pas pour se concentrer sur la recherche du prochain gagnant. C’est cette discipline qui nous permet de maintenir un haut niveau de performance sur nos comptes publicitaires.
Nous avons vu la structure de l’équipe, le processus de production et la méthode d’analyse. Il reste un dernier pilier essentiel à explorer : le contenu lui-même. Quelles sont les histoires, les messages, les angles qui captivent l’audience en ce moment ? Car même avec la meilleure machine du monde, il faut y mettre le bon carburant. Plongeons dans les secrets de nos angles créatifs les plus performants.
Les angles créatifs qui cartonnent : nos secrets pour captiver l’audience
Avoir un processus solide est une chose, mais la créativité ne peut pas être entièrement automatisée. Au cœur de chaque publicité qui fonctionne, il y a une idée forte, une connexion émotionnelle, un angle qui résonne avec l’audience. C’est l’étincelle qui met le feu à la machine bien huilée que nous avons construite. Au fil de nos milliers de tests, nous avons identifié des archétypes narratifs, des angles marketing qui performent de manière constante, car ils touchent à des ressorts psychologiques profonds. Ces angles ne sont pas spécifiques à 900.care ; ils peuvent être adaptés à presque n’importe quelle marque qui cherche à créer un lien authentique avec ses clients. Les maîtriser, c’est se donner une boîte à outils narrative pour ne jamais être à court d’idées percutantes et transformer une simple publicité en une histoire mémorable.
David contre Goliath : l’art de créer un ennemi commun
L’un des angles les plus puissants que nous utilisons est celui de ‘David contre Goliath’. Les gens aiment les outsiders, les petites marques qui osent défier les géants établis. Cet angle crée un récit instantané où le client ne fait pas qu’acheter un produit, il rejoint une cause, il soutient une mission. Nous avons récemment utilisé cette trame narrative avec un succès retentissant. Nous avons reçu une mise en demeure d’un grand groupe de l’industrie cosmétique parce que nous avions montré leur gel douche (flouté) dans une de nos publicités pour illustrer notre propos. Au lieu de nous cacher, nous en avons fait une force.
‘on s’est pris un taquet de la part d’une d’un grand groupe. En fait, on commence en brûlant une feuille, on dit que il y a un grand un grand groupe qui nous menace de procès.’
Dans cette vidéo, nous expliquons la situation et nous nous positionnons comme la petite marque qui dit la vérité et qui se fait attaquer pour ça. L’ennemi est clairement identifié : le ‘grand groupe’ avec son budget illimité. Nous créons un lien émotionnel fort avec l’audience en leur disant : ‘Nous, on ne peut pas se battre sur le terrain juridique, mais on peut se battre avec votre soutien’. L’appel à l’action devient alors bien plus qu’une simple transaction : ‘Soutenez-nous en commandant notre kit’.
‘Cette vidéo elle cartonne parce que les gens ils kiffent donner du sens à leur achat.’
Cet angle fonctionne car il transforme l’achat en un acte militant et crée une communauté soudée autour de valeurs communes.
Problème-Agitation-Solution (PAS) : la formule pour rendre votre message inoubliable
Un autre framework fondamental de copywriting que nous utilisons constamment est la structure ‘Problème-Agitation-Solution’ (PAS). C’est une version améliorée du classique ‘Problème-Solution’. Simplement énoncer un problème et présenter sa solution est souvent trop faible, surtout si le problème n’est pas perçu comme urgent ou douloureux par le client. La phase clé est ‘l’Agitation’. C’est là que vous rendez le problème tangible, émotionnel et impossible à ignorer. Prenons l’exemple de notre gel douche. Le problème de base est que les gels douches traditionnels contiennent 80% d’eau. C’est un fait, mais ce n’est pas très impactant.
‘Si je fais un problème solution, je te dis dans un douche, il y a 80 % d’eau. Moi j’ai créé un douche sans eau. Tu vas dire OK mais je vois pas trop ce que tu veux dire.’
Maintenant, agitons ce problème : ‘Dans votre gel douche, il y a 80% d’eau, de l’eau que vous avez déjà dans votre robinet. Et pourtant, on utilise d’énormes camions qui polluent pour transporter cette eau jusqu’au supermarché. Tout ça dans une bouteille en plastique que vous allez jeter après quelques semaines, ajoutant ainsi aux montagnes de déchets qui détruisent notre planète’. Soudain, le problème n’est plus abstrait. Il est lié à la pollution, au gaspillage, à un sentiment d’absurdité.
‘C’était l’agitate. Moi j’ai, les gens sont compris pourquoi c’était un problème? Pourquoi c’est grave j’agite et la solution.’
Une fois que la douleur est bien présente, la solution (notre gel douche rechargeable et sans eau transportée) apparaît comme une évidence, une libération. Cette structure est redoutablement efficace pour éduquer le marché et créer un désir fort pour le produit.
Le pouvoir du fondateur : pourquoi l’authenticité d’Aymeric convertit toujours
Enfin, malgré tous les formats et les angles possibles, un pilier reste indétrônable : l’implication du fondateur. La présence d’Aymeric dans nos publicités est un atout stratégique majeur. Cela fait des années qu’il est le visage de la marque, et on pourrait craindre une certaine lassitude de l’audience. Pourtant, ça continue de fonctionner, et même de mieux en mieux. Pourquoi ? Parce que personne ne peut pitcher le produit et la mission avec autant de conviction et d’authenticité que celui qui a tout créé.
‘il pitch le produit comme personne parce qu’il les connaît trop bien, il connaît les clients.’
Lorsque c’est le fondateur qui parle, le storytelling prend une tout autre dimension. Il ne s’agit plus d’un script marketing, mais d’une histoire personnelle. Une phrase comme ‘Tu savais que dans un déo, il y avait une arnaque ? Moi je supporte pas les arnaques, du coup j’ai décidé de faire ça’ est mille fois plus puissante que n’importe quel argumentaire commercial. Elle incarne la mission de la marque, elle crée de la confiance et de la sympathie. Dans un monde de publicités impersonnelles et interchangeables, la voix authentique d’un fondateur est un avantage concurrentiel immense. C’est un rappel que derrière la marque, il y a des humains, une vision et une histoire à laquelle les clients peuvent s’identifier et adhérer.
Conclusion : La créativité est un muscle, pas un miracle
Au terme de cette plongée dans les coulisses de 900.care, j’espère avoir brisé un mythe tenace : celui de la créativité comme un éclair de génie insaisissable. Ce que nous avons construit n’est pas le fruit de la magie, mais d’une discipline et d’une méthode. Nous avons abordé la créa non pas comme un art abstrait, mais comme un système organisé autour de quatre piliers fondamentaux : une équipe structurée en pôles agiles, un processus de production industrialisé basé sur notre ‘équation magique’, une méthode de test rigoureuse axée sur les métriques d’attention, et l’utilisation stratégique d’angles narratifs puissants.
Le véritable enseignement, c’est que la performance publicitaire sur Meta Ads aujourd’hui est un jeu de volume, de vitesse et d’apprentissage. Produire 60 nouvelles vidéos par mois n’est pas un objectif de vanité ; c’est une nécessité pour trouver constamment les combinaisons (Format x Angle x Persona x Produit) qui résonnent avec le marché à un instant T. Chaque vidéo est une expérience, une nouvelle donnée qui affine notre compréhension et nourrit nos succès futurs.
Si vous repartez avec une seule idée, que ce soit celle-ci : arrêtez d’attendre l’inspiration et commencez à construire votre machine. Mettez en place des processus, analysez vos données, déconstruisez vos succès et vos échecs. La créativité, comme un muscle, se développe avec la pratique, la structure et la répétition. En appliquant ces principes, vous cesserez de subir la volatilité des plateformes publicitaires pour enfin la maîtriser, transformant votre stratégie créa en le moteur le plus fiable de votre croissance.
Vos questions sur la stratégie créa Meta Ads
Qu’est-ce qu’un Creative Strategist et quel est son rôle exact ?
Un Creative Strategist est le chef d’orchestre de la création publicitaire. Son rôle va bien au-delà de la simple idéation. Il est responsable de l’ensemble du cycle de vie d’une créa : de la définition de la stratégie (quels messages, pour qui, sous quels formats) à l’analyse des performances. C’est un profil hybride, à la fois créatif et analytique. Chez 900.care, notre travail consiste à rédiger les briefs, superviser les tournages, collaborer avec les monteurs, puis analyser les données pour décider de couper ou de scaler une publicité. C’est un pivot central qui fait le lien entre la vision marketing et la production concrète.
‘sur 100 % de mon taf, il y a au moins 75 % du temps qui est dédié à faire de la créa. Le reste du temps, c’est de grosso modo chapeauter le média buying avec une agence’.
Comment définir le budget de test pour une nouvelle créa Meta Ads ?
La définition du budget de test est un équilibre délicat entre la nécessité d’obtenir des données fiables et la volonté de ne pas gaspiller d’argent. Il n’y a pas de chiffre magique universel, car cela dépend beaucoup de votre panier moyen et de votre CPA cible. Pour un produit comme le nôtre avec un panier moyen autour de 50€, nous adoptons une approche prudente. Nous allouons un budget modeste, par exemple 20€ par jour, sur une période d’environ une semaine. L’objectif n’est pas d’obtenir des ventes immédiatement, mais d’évaluer les signaux d’intérêt.
‘Moi j’aime bien mettre 20 € par jour mais c’est totalement arbitraire. […] La règle c’est plus tu dépenses sur une plus longue durée, mieux c’est. […] dans ma période de test je veux juste voir si ma créa elle va apporter du bon clic’.
Quelle est l’équation magique pour une créa publicitaire réussie ?
L’équation magique est un framework que nous utilisons pour systématiser la création et la déclinaison de nos publicités. Elle stipule qu’une créa est toujours la combinaison de quatre variables fondamentales : le Format, l’Angle Marketing, le Persona et le Produit. En maîtrisant ces quatre leviers, on peut transformer une seule idée en des dizaines de variations. Par exemple, si un format ‘interview’ fonctionne, on peut le décliner en changeant simplement le produit présenté ou la personne interviewée. Cette méthode permet de structurer la pensée créative et d’industrialiser la production de nouvelles vidéos.
‘une créa c’est un format auquel tu appliques un angle marketing pour un persona pour un produit. […] la formule magique ça donne format fois angle marketing fois persona fois produit. […] il te suffit d’enlever une variante pour en avoir une autre vidéo.’
Combien de nouvelles créas faut-il produire par mois ?
Le volume de production idéal dépend de la taille de votre budget et de la rapidité à laquelle votre audience se lasse de vos publicités. Chez 900.care, notre objectif est très ambitieux : nous visons 60 nouvelles vidéos par mois. Attention, il ne s’agit pas de simples déclinaisons comme changer un hook, mais bien de 60 concepts ou variations significatives. Ce volume élevé nous permet de tester en permanence de nouvelles hypothèses, de découvrir de nouveaux angles performants et de toujours avoir du contenu frais à proposer à notre audience pour éviter la ‘creative fatigue’. C’est un avantage concurrentiel majeur.
‘Si tu veux un objectif, on sort 60 vidéos par mois. 60 nouvelles vidéos. […] Nouveaux concepts vidéo, des trucs qui n’ont jamais été testés.’
Quelles sont les métriques les plus importantes à analyser en phase de test ?
En phase de test, il est contre-productif de se focaliser uniquement sur le ROAS ou le CPA, car les données ne sont pas statistiquement significatives avec un faible budget. Nous nous concentrons sur les métriques qui indiquent la qualité de la créa et sa capacité à capter l’attention. Les indicateurs clés sont le taux de clic (CTR), le coût par clic (CPC), et de plus en plus, le ‘First Frame Retention’, qui mesure le pourcentage de personnes qui regardent la vidéo après l’impression. Si ces indicateurs sont au vert, cela signifie que la créa est engageante et pertinente. On peut alors lui donner plus de budget pour évaluer son potentiel de conversion.
‘en testing, je regarde pas forcément le ROAS et le CPA. […] je veux juste voir si elle est divertissante, si les gens la regardent et si les gens cliquent parce que naturellement après elle sera amenée à faire de la vente.’
Faut-il toujours itérer sur une publicité qui ne fonctionne pas ?
Non, c’est une erreur que beaucoup de marketers commettent. Tenter de ‘réparer’ une créa fondamentalement médiocre en changeant de petits détails est souvent une perte de temps et d’énergie. Notre règle est simple : on n’itère que sur ce qui fonctionne déjà. Si une publicité a de bonnes performances, on peut créer des variations (V2) pour la rafraîchir ou l’améliorer. Mais si une créa a des métriques de base très faibles (mauvais CTR, CPC élevé), il est bien plus rentable de l’abandonner et de consacrer son temps à la création d’un concept entièrement nouveau.
‘il y a que deux raisons qui peuvent être intéressantes pour itérer une créa, c’est soit tu as une créa qui marche bien […] Ou tu as une hypothèse et tu veux la tester. Sinon ça sert à rien de refresh. […] Ta crée, elle est nulle de base, refais une nouvelle créa.’
Quel est l’angle créatif le plus puissant actuellement ?
Il n’y a pas un seul angle qui surpasse tous les autres, mais certains archétypes narratifs sont intemporels. L’un des plus efficaces pour nous est ‘David contre Goliath’. Cet angle consiste à positionner notre jeune marque contre les géants de l’industrie, en créant un ‘ennemi commun’ avec notre audience. Cela transforme l’achat en un acte de soutien et donne un sens profond à la consommation. Un autre angle très performant est la structure ‘Problème-Agitation-Solution’, qui permet de bien faire prendre conscience de la douleur d’un problème avant d’apporter la solution, la rendant ainsi beaucoup plus désirable.
‘Cette vidéo [David vs Goliath] elle cartonne parce que les gens ils kiffent donner du sens à leur achat. […] tu es contre un ennemi et là dans ce cas-là, l’ennemi c’est le grand groupe.’




