Logo de l'épisode 6 raisons de faire un beta test du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

6 raisons de faire un beta test

Épisode diffusé le 8 juillet 2021 par Estelle Ballot

Écouter l'épisode :

Cette peur qui paralyse : et si mon projet ne marchait pas ?

Est-ce que cette petite voix vous est familière ? Celle qui murmure, au creux de la nuit ou en pleine journée, des doutes qui peuvent geler sur place le plus ambitieux des projets. ‘Je sais ce que je veux faire, mais je ne sais pas si ça va marcher’. ‘J’ai une idée, mais est-ce que, et bien, je vais pouvoir en vivre ?’ Ou encore, le grand classique : ‘J’ai un projet, mais j’ai peur de ne pas avoir de clients’. Si vous êtes entrepreneur, il est presque certain que l’une de ces phrases a déjà résonné dans votre esprit. C’est une peur universelle, un rite de passage pour quiconque ose créer quelque chose à partir de rien. On peut avoir la meilleure idée du monde, une conviction à déplacer des montagnes, la réalité reste implacable.

La réalité, c’est que vous pouvez y croire dur comme fer, personne ne sait si ça va marcher. Le seul moyen de le savoir, et bien c’est de lancer votre projet et de voir ce que ça donne.

Mais ‘lancer son projet’ sonne comme un saut dans le vide. On y met son argent, parfois toutes ses économies. On y met sa réputation, l’image que l’on a mis des années à construire. Et puis, soyons honnêtes, on y met aussi une bonne dose d’ego. Se planter, c’est risquer de perdre tout ça. Cette perspective est si terrifiante qu’elle laisse d’innombrables projets géniaux à l’état d’ébauche, dormant sur des disques durs, condamnés à ne jamais voir la lumière du jour. Ce serait vraiment trop dommage de passer à côté d’une aventure incroyable juste à cause de cette peur. Heureusement, il existe une voie médiane, une approche plus intelligente et moins risquée. Une stratégie qui vous permet de tester l’eau sans plonger tête la première, de préserver votre porte-monnaie, votre réputation et même votre ego. Cette stratégie, c’est le lancement en bêta. Dans cet article, nous allons décortiquer ensemble les six raisons fondamentales pour lesquelles vous avez tout intérêt à adopter cette méthode, et je vous révélerai même une alternative encore plus rapide pour les plus pressés.

Qu’est-ce qu’un lancement en bêta, concrètement ?

Avant de plonger dans ses multiples bienfaits, clarifions ce dont on parle. Le terme ‘bêta’ vient du monde du logiciel, où il désigne une version quasi-finale d’un programme, ouverte à un groupe d’utilisateurs pour débusquer les derniers bugs avant le grand lancement. Appliqué à n’importe quel projet entrepreneurial, le principe reste le même. Faire un lancement en bêta, c’est tout simplement lancer une version ‘pas tout à fait finie’ de votre offre.

Vous dites à vos potentiels clients, à vos utilisateurs, vous leur dites très clairement que vous êtes sur une première version de votre offre et que les choses ne seront pas parfaites. De cette façon, les personnes sont au courant, elles savent où elles mettent les pieds.

La clé ici est la transparence. Il ne s’agit pas de vendre un produit défectueux en cachant ses faiblesses, mais au contraire, d’assumer et de communiquer ouvertement sur le fait que l’offre est en construction. Cette honnêteté change radicalement la dynamique de la relation client. Vos premiers utilisateurs ne sont plus de simples consommateurs, ils deviennent des partenaires, des co-créateurs. Leurs attentes sont différentes : ils ne s’attendent pas à la perfection, mais à une évolution. Ils sont plus indulgents face aux petits accrocs et plus enclins à fournir des retours constructifs. Concernant le modèle économique, tout est possible. Vous pouvez proposer votre bêta à un tarif préférentiel, en le présentant comme un avantage pour les ‘early adopters’. Par exemple : ‘Bénéficiez de 50% de réduction en rejoignant notre programme bêta et contribuez à façonner la version finale’. Vous pouvez aussi la proposer gratuitement, mais attention, cela peut attirer des curieux plutôt que de véritables clients engagés. Personnellement, je recommande souvent une approche payante, même à prix réduit. Pourquoi ? Parce que l’acte d’achat, même symbolique, est le test ultime de validation. Si des gens sont prêts à sortir leur carte de crédit pour une version imparfaite, vous tenez quelque chose de solide.

Raison n°1 : Le lancement en bêta vous force à lancer, tout simplement

C’est peut-être la raison la plus fondamentale, la plus existentielle de toutes. Le plus grand ennemi d’un projet n’est pas la concurrence, ni le manque de budget, mais l’inertie. Le perfectionnisme est un piège déguisé en vertu. On veut que tout soit parfait : le site web, le logo, le produit, le message… On repousse, on peaufine, on attend le ‘bon moment’. Mais le bon moment n’arrive jamais, et le projet reste une idée éternelle. Le lancement en bêta est l’antidote parfait à cette procrastination. Il dédramatise l’acte de lancer.

Lancer en bêta, ça permet de lancer et lancer, ça permet d’avancer. C’est vraiment, je pense, la toute première de toutes les raisons pour lesquelles il faut lancer en bêta, c’est pour s’assurer que l’on va lancer.

En vous donnant la permission de ne pas être parfait, le bêta-test brise le cycle de l’attente. Il ne s’agit plus de ‘lancer un produit fini’, mais de ‘démarrer une phase de test’. La pression psychologique est infiniment moindre. Une fois que vous avez communiqué sur votre bêta, que vous avez recruté ne serait-ce que cinq bêta-testeurs qui ont payé, vous n’avez plus le choix. Vous êtes engagé. Vous devez livrer. Ce simple fait crée une dynamique vertueuse. Le projet passe du statut d’idée abstraite à celui de réalité tangible. Vous n’êtes plus seul avec vos doutes ; vous avez des clients, des utilisateurs qui attendent quelque chose de vous. Cet engagement public, même à petite échelle, est un moteur puissant. C’est bien plus qu’une simple avancée ; c’est une accélération fulgurante. Car en vous lançant, vous déclenchez une cascade d’apprentissages et d’opportunités qui n’auraient jamais pu se produire si vous étiez resté dans votre coin à peaufiner votre projet. Chaque interaction, chaque retour, chaque problème rencontré devient une leçon qui fait avancer votre projet à vitesse grand V.

Raison n°2 : Valider votre offre dans le monde réel

Vous pouvez passer des mois à élaborer le persona de votre client idéal, à mener des entretiens, à faire des études de marché. Tout cela est utile, essentiel même. Mais cela reste théorique. Vous construisez une offre en vous basant sur des hypothèses, sur ce que vous *pensez* que vos clients veulent. Le lancement en bêta est le pont entre la théorie et la réalité. C’est le moment où vos hypothèses se confrontent à l’épreuve du feu : le comportement réel d’un utilisateur qui a payé pour votre solution.

Le fait de lancer en bêta, vous allez être dans les conditions du réel, ce qui n’est pas le cas dans un test […] il n’empêche que ce sont des vrais clients qui sont réellement en train d’utiliser votre produit, votre service.

Cette confrontation au réel est d’une valeur inestimable. Elle ne valide pas seulement le *besoin* pour votre produit (‘est-ce que des gens sont prêts à payer pour ça ?’), mais l’ensemble de votre processus. Vous validez votre communication : est-ce que votre message a attiré les bonnes personnes ? Vous validez votre processus de vente : est-ce qu’il est simple et fluide ? Vous validez l’expérience utilisateur : est-ce que les gens comprennent comment utiliser votre offre ? Vous validez votre service client : comment réagissez-vous face aux premières questions, aux premiers problèmes ? C’est une validation à 360 degrés de votre modèle d’affaires. L’avantage de le faire à petite échelle est immense. Si vous découvrez une faille majeure dans votre processus, il est beaucoup plus simple de la corriger avec 10 clients qu’avec 1000. Si votre message n’est pas clair, vous pouvez directement échanger avec vos bêta-testeurs pour le reformuler. C’est un audit complet de votre entreprise en conditions réelles mais contrôlées. C’est pourquoi je suis convaincue qu’une bêta payante est plus puissante. L’implication d’un client qui a payé, même un petit montant, est sans commune mesure avec celle d’un testeur gratuit. Il a une attente de résultat. Il sera plus exigeant, plus vocal, et ses retours seront donc infiniment plus pertinents pour construire une offre solide.

Ce processus de validation précoce vous fait gagner un temps et un argent considérables. Imaginez passer un an à développer une fonctionnalité complexe pour vous rendre compte, après le lancement officiel, que personne ne l’utilise ou ne la comprend. Le lancement en bêta vous aurait donné cette information en quelques semaines, vous permettant de pivoter et de réallouer vos ressources vers ce qui compte vraiment pour vos clients. C’est l’essence même de la méthode ‘lean startup’ : construire, mesurer, apprendre. Le bêta-test est la matérialisation parfaite de cette boucle vertueuse.

Raison n°3 : Le droit de tester (et de se tromper) en toute sécurité

Un lancement officiel est un grand spectacle. Tout doit être impeccable. La marge d’erreur est faible, car votre réputation est en jeu. A l’inverse, un lancement en bêta est une répétition générale. Vous avez explicitement annoncé que vous étiez en phase de test. Cela vous donne un droit incroyable : le droit de tester, d’expérimenter, et même de vous tromper, sans que cela ne porte préjudice à votre marque sur le long terme.

C’est l’occasion parfaite de tester des choses, de tester des éléments au sein de votre offre dont vous n’êtes peut-être pas totalement sûrs de la pertinence. […] Vaut mieux tester auprès d’un petit nombre de personnes que de tester auprès d’un très très grand nombre.

Profitez de cette liberté ! Vous hésitez entre deux fonctionnalités ? Intégrez-en une et demandez l’avis de vos testeurs. Vous n’êtes pas sûr du format de votre contenu ou de la manière de délivrer votre service ? Testez une approche et mesurez les réactions. C’est un laboratoire grandeur nature. Vos bêta-testeurs, parce qu’ils sont au courant du contexte, sont beaucoup plus tolérants. Ils ne vous tiendront pas rigueur d’un test non concluant. Au contraire, ils se sentiront valorisés d’être inclus dans le processus de création. Ils deviennent vos alliés. Le risque d’un échec est contenu. Se tromper devant 20 personnes qui savent qu’elles participent à une expérience est une source d’apprentissage. Se tromper devant 2000 clients qui s’attendaient à un produit parfait est une crise de réputation. C’est une différence fondamentale. Ce cadre sécurisé vous permet d’être plus audacieux. Vous pouvez essayer des idées un peu ‘folles’ que vous n’oseriez jamais tenter lors d’un lancement officiel. Et parfois, ce sont ces idées audacieuses qui se révèlent être les plus porteuses de valeur pour vos clients. Le bêta-test vous offre le luxe de l’expérimentation à faible coût et à faible risque, un atout inestimable dans le monde incertain de l’entrepreneuriat.

Raison n°4 : Comprendre vos clients comme jamais auparavant

Les questionnaires de satisfaction et les appels de suivi sont des outils utiles, mais ils ont leurs limites. Ils interviennent souvent *a posteriori*, lorsque l’expérience du client est déjà terminée et que ses souvenirs sont filtrés, rationalisés. Le client vous donnera une impression globale, mais il aura oublié les micro-frustrations ou les petits moments de joie qui ont jalonné son parcours. Le bêta-test vous offre une opportunité rare : observer vos clients en direct, au moment même où ils interagissent avec votre offre.

Si vous êtes sur des bêta testeurs, vous allez pouvoir parce qu’ils sont peu nombreux, les suivre en direct, leur poser les questions en direct, voir regarder exactement ce qu’ils font. Donc c’est vraiment une opportunité unique de comprendre vraiment intrinsèquement votre client.

Avec un petit groupe de bêta-testeurs, vous pouvez mettre en place un suivi quasi chirurgical. Vous pouvez analyser leurs clics si c’est un produit digital, organiser des points hebdomadaires s’il s’agit d’un service, créer un groupe de discussion privé pour recueillir leurs impressions à chaud. Vous ne collectez pas seulement des opinions, mais des observations comportementales. Vous allez découvrir *comment* ils utilisent réellement votre produit, et c’est souvent très différent de la manière dont vous aviez *imaginé* qu’ils l’utiliseraient. Vous allez entendre les mots exacts qu’ils emploient pour décrire leurs problèmes et leurs attentes. C’est de l’or en barres pour votre marketing et votre communication. Ces termes, ces expressions, deviendront les titres de vos pages de vente, le contenu de vos emails, le script de vos vidéos. Vous parlerez enfin le même langage que vos clients, car vous l’aurez appris directement d’eux. Cette proximité vous permet de déceler ce que j’appelle les ‘signaux faibles’ : les hésitations, les points de friction subtils, les besoins non exprimés. C’est en corrigeant ces détails que l’on transforme une offre ‘bonne’ en une offre ‘exceptionnelle’. Cette compréhension profonde est un avantage concurrentiel majeur que vous ne pourrez jamais obtenir par une simple étude de marché.

Raison n°5 : Améliorer concrètement et rapidement votre offre

C’est l’objectif premier et le résultat le plus tangible d’un bêta-test réussi. Le but n’est pas de faire un bêta-test pour le plaisir, mais bien de collecter des données pour rendre votre produit ou service meilleur avant son lancement à grande échelle. C’est une phase de travail intense, dédiée à l’amélioration itérative.

Ce bêta test, il n’a que pour but de vous permettre de lancer officiellement […] de façon très forte, mais surtout très efficace parce que, et bien, vous aurez amélioré votre produit. Donc n’oubliez surtout pas que le but premier du bêta test, c’est d’améliorer votre service, votre produit.

Pour que cette phase soit efficace, elle doit être structurée. Ne vous contentez pas de recueillir passivement les retours. Organisez-les. Créez un système (un simple tableur peut suffire au début) pour centraliser tous les feedbacks, les classer par catégorie (bug technique, suggestion d’amélioration, problème d’ergonomie, incompréhension du message…) et les prioriser. Qu’est-ce qui est le plus urgent à corriger ? Quelle suggestion revient le plus souvent ? Quelle amélioration aura le plus d’impact sur l’expérience client ? Surtout, planifiez le temps nécessaire à ces améliorations dans votre rétroplanning. Le bêta-test n’est pas la dernière étape avant le lancement. Il y a une étape cruciale entre les deux : le temps de l’amélioration. Ce temps peut être court pour des ajustements de communication ou plus long s’il nécessite du développement technique. L’important est de l’anticiper. Un bêta-test dont les enseignements ne sont pas mis en application est une perte de temps. En revanche, un bêta-test qui vous permet de corriger les 5 ou 6 points de friction majeurs avant le lancement officiel transformera radicalement la perception de votre offre. Les clients de votre lancement officiel arriveront sur un produit plus stable, plus clair, plus aligné avec leurs besoins. Leur première impression sera excellente, ce qui favorisera le bouche-à-oreille et les témoignages positifs dès le départ.

Raison n°6 : Générer du cash et de la confiance pour le grand saut

On n’y pense pas toujours, mais un bêta-test, même à prix réduit, est une première source de revenus. Et ce premier flux de trésorerie, aussi modeste soit-il, peut changer la donne pour votre lancement officiel. Lancer un produit demande souvent un minimum d’investissement : un budget publicitaire, l’aide d’un freelance, l’abonnement à de nouveaux outils… Ce capital de départ peut être difficile à trouver quand on n’a encore rien vendu.

Ce bêta test va donc vous générer du cash […] que vous allez pouvoir directement utiliser, par exemple, pour votre communication. […] vous venez de trouver un budget communication.

Imaginez pouvoir financer votre première campagne de publicité Facebook ou Google Ads non pas avec vos économies personnelles, mais avec l’argent généré par vos bêta-testeurs. C’est une boucle incroyablement vertueuse. Les premiers clients financent l’acquisition des suivants. Vous pouvez aussi utiliser ce cash pour déléguer certaines tâches qui vous pèsent et vous libérer du temps pour vous concentrer sur la stratégie de votre lancement. Embaucher une assistante virtuelle pour quelques heures peut faire une différence énorme. Mais au-delà de l’aspect purement financier, il y a un bénéfice psychologique tout aussi important : la confiance. Voir que des personnes sont prêtes à payer pour votre idée, même imparfaite, est un formidable moteur. C’est la preuve tangible que vous n’êtes pas fou, que votre projet a de la valeur. Ce ‘boost’ de confiance est inestimable. Il vous donnera l’énergie et l’assurance nécessaires pour aborder votre lancement officiel avec une posture beaucoup plus forte et convaincante. Vous ne direz plus ‘J’espère que mon produit va plaire’, mais ‘Je sais que mon produit répond à un besoin, car mes premiers clients me l’ont confirmé’. Cette certitude se ressentira dans toute votre communication et décuplera son impact.

L’alternative rapide : la stratégie du ‘Founding Member’

Le lancement en bêta est une stratégie extrêmement puissante, mais elle a un inconvénient : elle prend du temps. Entre le recrutement des testeurs, la durée du test et la phase d’amélioration, plusieurs semaines, voire plusieurs mois, peuvent s’écouler. Pour ceux qui veulent valider une idée encore plus rapidement, il existe une alternative : la stratégie du ‘membre fondateur’ ou ‘early bird’. Le principe est radicalement simple : vous vendez votre offre *avant même de l’avoir créée*. Vous annoncez votre projet, vous décrivez la promesse, la vision, et vous proposez à une audience limitée d’acheter l’offre en avance, à un tarif exceptionnel, en échange de leur patience.

Avant que votre concept, que votre produit soit finalisé, voire même avant qu’il soit créé, et bien vous allez faire une annonce de lancement […] à un prix très très réduit pour un temps très très limité, pour les personnes qui sont prêtes, en fait, à attendre un petit peu.

C’est le test de validation ultime. Si des gens sont prêts à vous payer sur la base d’une simple promesse, vous tenez une idée en or. Le principal avantage est la rapidité. En quelques jours, vous pouvez savoir si votre idée suscite un intérêt commercial réel. C’est aussi une excellente façon de financer la création même du produit. Vous construisez avec l’argent de vos premiers clients, pas avec le vôtre. Côté risque, c’est assez limité. Vous pouvez faire cette offre de manière privée, par email à votre liste par exemple. Si personne ne répond, personne d’autre que vous ne le saura. Votre ego est préservé. Si, en revanche, les réponses affluent, non seulement vous validez votre idée, mais vous vous mettez une ‘pression positive’. Vous avez des clients qui attendent, vous êtes obligé de construire et de livrer. C’est un excellent remède à la procrastination. Cette stratégie est un peu plus ‘touchy’ que le bêta-test, elle demande d’avoir déjà une petite audience ou une communauté qui vous fait confiance, mais son efficacité pour valider un concept en un temps record est redoutable.

Conclusion : Osez l’imperfection pour viser l’excellence

Le chemin de l’entrepreneuriat est pavé d’incertitudes. La tentation de tout vouloir maîtriser, de ne se lancer que lorsque tout est parfait, est une illusion dangereuse qui mène le plus souvent à l’inaction. Le lancement en bêta et sa cousine, la stratégie du ‘founding member’, sont bien plus que de simples techniques marketing. Ce sont des philosophies. Elles nous invitent à embrasser l’imperfection non pas comme une faiblesse, mais comme une force. C’est une invitation à remplacer la peur par l’apprentissage, l’attente par l’action, et les hypothèses par la preuve. Nous avons vu les six raisons puissantes de faire un lancement en bêta : il vous oblige à vous lancer et à avancer, il valide votre offre dans le monde réel, il vous donne le droit de tester en toute sécurité, il vous permet de comprendre vos clients en profondeur, il vous aide à améliorer concrètement votre produit, et il génère du cash et de la confiance. Au fond, c’est une approche plus humble, plus agile et infiniment plus efficace. Alors, la prochaine fois que cette petite voix du doute vous murmurera ‘Et si ça ne marchait pas ?’, répondez-lui avec assurance : ‘Je vais le découvrir, intelligemment et sans tout risquer. Je vais lancer ma bêta’. Faites ce premier pas. Le projet parfait n’existe pas, mais un projet qui progresse, qui s’améliore et qui rencontre son public, lui, est à votre portée.


Questions fréquentes sur le lancement en bêta

Quelle est la principale différence entre un lancement en bêta et un lancement officiel ?

La différence fondamentale réside dans les attentes et la communication. Un lancement officiel présente une offre comme étant finale, stable et complète, s’adressant au grand public avec une promesse de performance optimale. Un lancement en bêta, en revanche, est communiqué de manière transparente comme une version ‘en construction’. Il s’adresse à un public restreint d’early adopters. L’objectif n’est pas la perfection, mais la collecte de retours pour améliorer le produit. Cette distinction permet une plus grande tolérance à l’erreur et favorise une relation de co-création avec les premiers clients.

‘Vous dites à vos potentiels clients, à vos utilisateurs, vous leur dites très clairement que vous êtes sur une première version de votre offre et que les choses ne seront pas parfaites. De cette façon, les personnes sont au courant, elles savent où elles mettent les pieds.’

Dois-je faire payer mon offre en version bêta ?

C’est une excellente question et il n’y a pas de réponse unique, mais je penche fortement pour une bêta payante, même à un prix très réduit. Une bêta gratuite risque d’attirer des personnes peu engagées, qui ne correspondent pas forcément à votre client idéal. Le fait de payer, même une somme modique, assure un niveau d’implication beaucoup plus élevé. Cela valide non seulement l’intérêt pour votre offre, mais aussi la volonté de payer pour résoudre le problème que vous ciblez. C’est un test de validation beaucoup plus fiable pour votre modèle économique.

‘Moi, je préfère lancer une bêta à un prix réduit en disant ‘Ça n’est pas parfait, donc je ne vous fais pas payer le vrai prix’, mais dès lors que les gens payent, les gens sont impliqués et attendent des résultats.’

Combien de bêta-testeurs devrais-je recruter ?

Il n’y a pas de nombre magique, cela dépend de la nature de votre offre. L’idée est d’en avoir assez pour obtenir des retours variés, mais pas trop pour pouvoir maintenir une relation de proximité avec chacun. Pour un service de coaching ou une formation, un groupe de 10 à 20 personnes est souvent idéal. Pour une application ou un logiciel, vous pouvez aller jusqu’à 50 ou 100. Le critère principal est votre capacité à gérer les retours et à interagir personnellement avec les testeurs. Mieux vaut 10 testeurs très engagés que 100 testeurs silencieux.

‘Vous n’allez pas en prendre des centaines et des centaines de bêta testeurs, vous allez en prendre quelques-uns, je sais pas, 10, 20, 30. […] vous allez en prendre un nombre, je dirais, quantifiable.’

Un lancement en bêta peut-il nuire à ma réputation ?

C’est une crainte légitime, mais si c’est bien fait, c’est tout le contraire. Le risque pour la réputation est bien plus grand lors d’un lancement officiel raté. Avec un lancement en bêta, le risque est minimisé par une communication claire et honnête. En prévenant les participants que l’offre n’est pas finalisée, vous gérez leurs attentes. Loin de vous nuire, cette transparence peut même renforcer votre image de marque en vous montrant comme une entreprise à l’écoute, qui inclut ses clients dans son processus de création. La clé est l’honnêteté.

‘Si en revanche, vous testez en grandeur nature lors de votre grand lancement […] et que vous vous plantez littéralement […] c’est évidemment plus compliqué de se relever, de relever sa réputation une fois qu’on s’est totalement planté devant plein plein de gens.’

Comment communiquer sur le fait que mon offre est une version bêta ?

Soyez direct et valorisant. Ne cachez pas le statut ‘bêta’, mettez-le en avant comme une opportunité exclusive. Utilisez des termes comme ‘accès en avant-première’, ‘programme fondateur’, ‘édition bêta’. Expliquez clairement ce que cela implique : que le produit va évoluer, qu’il peut y avoir des imperfections, mais aussi ce que le client y gagne : un tarif préférentiel à vie, un accès direct à l’équipe, la chance d’influencer le produit final. Transformez le ‘pas fini’ en ‘opportunité de co-créer’. C’est une posture beaucoup plus attractive.

‘Le fait de dire clairement aux utilisateurs que vous n’êtes pas sur la version finale de votre offre, mais que vous êtes sur une version en construction, ça change radicalement la relation que vous avez avec vos clients.’

Que faire si personne ne s’inscrit à mon bêta-test ?

Même si c’est difficile sur le moment, c’est une information extrêmement précieuse. L’absence de réponse est une réponse en soi. Cela signifie probablement qu’il y a un décalage entre votre offre et les attentes du marché, ou que votre message n’est pas assez clair. Plutôt que de tout développer pour vous en rendre compte trop tard, vous avez l’opportunité de pivoter très tôt. Analysez la situation : le problème vient-il de l’offre elle-même ? Du prix ? De la façon dont vous en avez parlé ? C’est une chance de tout revoir et d’économiser un temps et un argent considérables.

‘Si, en revanche, vous ne trouvez aucun bêta testeur, s’il n’y a pas de réponse, ben c’est peut-être que votre offre, elle ne convient pas et vous passez à autre chose et vous aurez gagné énormément de temps.’

En quoi la stratégie du ‘Founding Member’ est-elle différente du bêta-test ?

La principale différence est le timing. Un bêta-test porte sur une offre déjà existante, même si elle est imparfaite. La stratégie du ‘Founding Member’ (ou membre fondateur) consiste à vendre une offre qui n’existe pas encore, sur la base d’une promesse. C’est un test de validation d’idée encore plus en amont. Le bêta-test sert à *améliorer* une offre existante, tandis que le ‘founding member’ sert à *valider* l’intérêt pour une offre avant même d’investir du temps et de l’argent dans sa création. C’est une approche plus risquée en termes de promesse, mais plus rapide pour la validation.

‘Cette alternative, cette stratégie, on l’appelle souvent la stratégie de l’Early bird ou du membre fondateur, c’est-à-dire qu’en fait, ce que vous allez faire, c’est que avant que votre concept, que votre produit soit finalisé, voire même avant qu’il soit créé, et bien vous allez faire une annonce de lancement.’

Combien de temps doit durer une phase de bêta-test ?

La durée idéale dépend de la complexité de votre offre. Il faut qu’elle soit assez longue pour que les utilisateurs aient le temps de s’approprier le produit et de vous faire des retours pertinents, mais assez courte pour maintenir un sentiment d’urgence et ne pas retarder indéfiniment votre lancement officiel. Pour un service ou une formation, une durée de 4 à 8 semaines est souvent un bon compromis. Pour une application, cela peut être un peu plus long. Planifiez la durée à l’avance et communiquez-la clairement à vos testeurs, ainsi que les prochaines étapes prévues après la phase de bêta.

‘Vous allez prévoir votre timing de bêta test, vous allez avoir tout le temps du pré-lancement du bêta test, le temps de l’utilisation par vos clients […] et après cela, vous allez prévoir votre temps d’amélioration.’


Épisodes similaires