Logo de l'épisode De l'humour dans sa communication avec Valentine Sauda - Episode 109 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

De l’humour dans sa communication avec Valentine Sauda – Episode 109

Épisode diffusé le 20 janvier 2022 par Estelle Ballot

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Oser l’humour dans sa communication : la stratégie secrète pour marquer les esprits

Il existe une sorte de loi non écrite dans le monde du marketing et de la communication professionnelle. Une règle tacite, presque un dogme, qui nous murmure à l’oreille : ‘Sois sérieux. Sois crédible. Surtout, ne fais pas de blagues’. On nous a répété que l’humour était un terrain glissant, une pente savonneuse où l’on risque à tout moment de se ‘casser la figure’ et de perdre toute crédibilité. Je l’avoue humblement, j’ai moi-même prêché cette parole de prudence : ‘Hummm c’est bien mais franchement si j’étais toi je ferais attention avec ton trait d’humour là, pas sûr que ce soit bien compris…’ Et si nous avions tous fait fausse route ?

La réalité, c’est que les plateformes professionnelles comme LinkedIn sont souvent devenues des déserts de contenu corporate, des successions de messages polis, interchangeables et, osons le dire, profondément ennuyeux. On y parle de performance, de synergie et de leadership avec un ton si monocorde qu’on pourrait s’endormir dessus. Pourtant, au milieu de ce paysage poussiéreux, certaines voix sortent du lot. Non pas parce qu’elles crient plus fort, mais parce qu’elles osent quelque chose de radicalement différent : elles nous font sourire. C’est le cas de Valentine Sauda, une copywriter qui a transformé son profil LinkedIn en un véritable terrain de jeu, prouvant que l’on peut être percutant et professionnel tout en étant drôle. Son approche m’a tellement interpellée que j’ai voulu comprendre sa méthode.

Cet article n’est pas un simple plaidoyer pour la blague à tout prix. C’est une exploration en profondeur de l’humour comme outil stratégique. Nous allons décortiquer ensemble pourquoi l’humour est si efficace pour capter l’attention et graver un message dans les mémoires. Nous verrons, avec l’expertise de Valentine, comment il peut forger une personnalité de marque inoubliable et un capital sympathie à toute épreuve. Mais nous n’éluderons pas les risques : le fameux ‘bad buzz’, la peur de la décrédibilisation ou de s’aliéner une partie de son audience. Enfin, nous vous donnerons une méthode concrète pour injecter, pas à pas, une dose d’humour authentique dans votre communication, sans jamais sacrifier la valeur de votre message. Préparez-vous à tordre le cou aux vieilles idées reçues et à découvrir comment l’humour peut devenir votre plus grand allié.

Pourquoi le sérieux est devenu la norme (et pourquoi il est temps de la briser)

Avant de plonger dans les techniques, arrêtons-nous un instant sur le contexte. Pourquoi cette chape de plomb du ‘sérieux’ s’est-elle abattue sur la communication professionnelle ? La réponse tient en un mot : la peur. La peur de ne pas être pris au sérieux, la peur de paraître incompétent, la peur de déplaire à un client potentiel ou à un recruteur. Cette peur a engendré une standardisation des discours. Pour ne prendre aucun risque, on adopte le langage de l’autre, on utilise les mêmes termes, les mêmes structures de phrases, jusqu’à ce que tout le monde se ressemble. C’est ce que Valentine Sauda a ressenti en arrivant sur LinkedIn :

‘Je suis vraiment arrivée sur le réseau en me disant mais dis donc mais qu’est-ce que c’est poussiéreux? j’en peux plus quoi. mon feed d’actualité à part quelques créateurs de contenu que j’aimais beaucoup, c’est des posts corporate, c’est des posts regardez comme on est les meilleurs, c’était des posts à peine déguisé, on aurait dit des pubs quoi, c’était pas intéressant.’

Ce constat est partagé par beaucoup. Le problème de cette communication ‘sans risque’ est qu’elle est aussi sans saveur. Elle n’accroche pas l’œil, ne suscite aucune émotion et, par conséquent, ne laisse aucune trace. Dans un monde saturé d’informations, la pire des choses n’est pas de déplaire, c’est d’être invisible. L’uniformité est le tombeau de l’attention. Or, le marketing et la communication ont un objectif premier : capter l’attention pour transmettre un message. Si votre message est noyé dans une mer de contenus similaires, il n’a aucune chance d’atteindre sa cible.

Il est donc crucial de redéfinir ce que signifie ‘être professionnel’. Être professionnel, ce n’est pas être ennuyeux. C’est être compétent, fiable, apporter de la valeur et respecter son audience. Rien dans cette définition n’exclut la légèreté, l’originalité ou l’humour. Au contraire, les paradigmes de la communication ont changé. Le public, même en B2B, ne veut plus interagir avec des logos ou des entités désincarnées. Il veut des connexions humaines. Les gens achètent à des gens, pas à des entreprises. L’humour est l’un des moyens les plus rapides et les plus efficaces pour briser la glace, montrer l’humain derrière le professionnel et créer cette connexion si recherchée. C’est une invitation à baisser la garde et à engager une véritable conversation.

Les super-pouvoirs de l’humour : 3 avantages qui vont booster votre communication

Délaisser le ton corporate ultra-sérieux pour une communication plus légère n’est pas une simple coquetterie. C’est une décision stratégique qui débloque des avantages concurrentiels majeurs. Valentine Sauda en a identifié trois principaux qui expliquent pourquoi l’humour est une arme si puissante pour se démarquer et construire une marque forte.

Avantage 1 : Graver votre message dans les mémoires

Notre cerveau est constamment bombardé d’informations. Pour survivre, il trie, filtre et oublie la majorité de ce qu’il voit et lit. Comment faire pour que votre message passe à travers ce filtre ? En y associant une émotion. Et le rire, ou même le simple sourire, est l’une des émotions les plus efficaces pour ancrer un souvenir. L’humour agit comme un marqueur fluorescent sur votre message. Il crée un pic émotionnel qui aide le cerveau à se dire : ‘Tiens, ça, c’est important, je le garde’. C’est ce que Valentine résume parfaitement :

‘Le premier avantage c’est que ça facilite la mémorisation d’un message. Euh tout con, mais euh je l’aurai un jour, je l’aurai avec la MAAF. Ça n’aurait pas été dit comme ça pas par cet acteur et pas avec ce ton-là, on l’aurait peut-être pas forcément retenu.’

Cet exemple publicitaire est parlant. On se souvient tous de slogans ou de campagnes qui nous ont fait sourire, bien des années après les avoir vus. Pensez aux jeux de mots sur les bouteilles Innocent, aux réponses cinglantes du compte Twitter de Wendy’s, ou aux aventures décalées de Michel et Augustin. L’humour crée un ‘effet de surprise’ cognitif. Il brise le schéma attendu d’une communication commerciale et force notre attention. Cette mémorisation ne s’applique pas qu’au message lui-même, mais aussi à celui qui le porte. Je me souviens encore du premier post de Valentine que j’ai vu, des mois plus tard, précisément parce qu’il était décalé et drôle. L’humour vous rend mémorable.

Avantage 2 : Construire une personnalité de marque forte et accessible

Dans un marché encombré, le produit ou le service ne suffit plus à différencier. La personnalité de la marque devient un facteur clé de décision. L’humour est un formidable accélérateur pour construire cette personnalité. Il vous transforme d’un simple ‘fournisseur de services’ en une personne ou une marque avec laquelle on a envie d’interagir. Il humanise, rend accessible et donne l’impression à votre audience de vous connaître personnellement. Valentine le vit au quotidien :

‘Ça crée tout de suite une personnalité forte et ça donne un air beaucoup plus accessible. […] du fait que j’ai un discours vraiment parlé et des visuels un peu rigolos, fun et cetera, ça donne vraiment les gens l’impression que je suis un peu leur copine. Les gens ont l’impression de me connaître plus que certaines autres personnes dans le marketing qui vont avoir un air un peu plus distant.’

Cette impression d’être ‘la bonne copine’ n’est pas anecdotique. Elle lève les barrières psychologiques à la communication. Les gens n’hésitent plus à poser des questions, à commenter, à envoyer des messages privés. L’interaction devient plus naturelle, plus fluide. L’humour signale que vous ne vous prenez pas trop au sérieux, ce qui met immédiatement les autres à l’aise. C’est une porte d’entrée vers des conversations plus profondes et, à terme, vers une relation de confiance. Pensez à l’identité visuelle de Valentine sur LinkedIn : le fameux fond vert ‘non incrusté’, les gants de boxe roses, les expressions surjouées. C’est un clin d’œil, une private joke partagée avec son audience, qui renforce ce sentiment de proximité et de personnalité unique.

Avantage 3 : Décupler votre capital sympathie

Le capital sympathie est une ressource immatérielle mais incroyablement précieuse pour une marque. C’est cette affection que le public vous porte et qui vous rend plus attractif que vos concurrents, même à service égal. L’humour est un catalyseur de sympathie. Une marque qui nous fait rire est une marque que l’on apprécie instinctivement. On a envie de la suivre, de la soutenir, et finalement, d’acheter chez elle. Valentine l’explique ainsi :

‘Le dernier avantage qui est pour moi le plus fort, c’est que ça booste le capital sympathie d’une marque. […] c’est tout bête mais par exemple Innocent qui fait beaucoup de jeux de mots avec les fruits, c’est mignon, c’est amusant, c’est frais. On a l’impression que c’est c’est agréable presque innocent.’

Ce capital sympathie agit comme un bouclier. Le jour où vous faites une petite erreur (un retard de livraison, un bug sur votre site), une audience qui vous apprécie sera beaucoup plus indulgente et compréhensive. Elle vous accordera plus facilement le bénéfice du doute. De plus, la sympathie favorise le bouche-à-oreille. On partage plus volontiers le contenu d’une marque qu’on aime bien, on la recommande plus facilement à ses amis. Utiliser l’humour, c’est donc investir sur le long terme dans la relation avec votre audience, en construisant une base de fans loyaux plutôt qu’une simple liste de clients.

Maîtriser l’humour, c’est donc bien plus que faire des blagues. C’est activer trois puissants leviers psychologiques : la mémorisation, l’accessibilité et la sympathie. Cependant, comme tout super-pouvoir, il doit être manié avec précaution. Car mal utilisé, il peut se retourner contre vous.

Le côté obscur de la blague : les 3 pièges à éviter absolument

Si les avantages de l’humour sont séduisants, il serait naïf d’ignorer les risques. C’est souvent la peur de ces écueils qui paralyse et pousse à rester dans le confort d’une communication sans saveur. Connaître ces pièges n’est pas une raison de ne rien faire, mais au contraire, une condition pour agir intelligemment et éviter les faux pas. Valentine en a identifié trois majeurs.

Piège 1 : Le risque du ‘malaise’ et du bad buzz

C’est la hantise numéro un : la blague qui tombe à plat, qui crée un silence gêné, ou pire, qui déclenche une vague de critiques. L’humour mal incarné ou en décalage avec la marque peut vite devenir ‘malaisant’ et nuire à son image. Valentine cite un exemple célèbre :

‘Vous pouvez vraiment créer un bad buzz quand l’humour est mal incarné. Tout bête, mais l’exemple de la pub LCL avec Gad Elmaleh, ça a été une catastrophe. […] Personne n’y a cru, ça manquait d’authenticité, c’était pas drôle. Ils ont tout misé sur l’image drôle de Gad Elmaleh et ça a tout pourri au contraire son image.’

Ce cas est emblématique. Le problème n’était pas l’humoriste, mais la dissonance totale entre son univers et celui, très sérieux, d’une banque. Le public n’a pas cru à cette alliance forcée, et l’humour a sonné faux. Pour éviter cela, l’humour doit être cohérent avec votre identité de marque et, surtout, sembler naturel. Le secret est de ne pas ‘essayer d’être drôle’ à tout prix, mais de laisser transparaître votre propre sens de l’humour. La bonne nouvelle, c’est qu’à une échelle plus modeste que celle d’une campagne nationale, le risque est bien moindre. Si un de vos posts est moins drôle que prévu, il sera vite oublié. Et comme le souligne Estelle, la meilleure parade est souvent l’autodérision : reconnaître que la blague était ‘naze’ désamorce instantanément toute critique.

Piège 2 : La décrédibilisation de votre message (et de votre marque)

Le deuxième risque est que l’humour, s’il est omniprésent ou mal dosé, finisse par éclipser votre message de fond et nuire à votre crédibilité. Votre audience pourrait ne plus vous prendre au sérieux et vous voir comme un simple amuseur public. C’est un équilibre délicat à trouver. L’humour doit être le véhicule de votre valeur, pas sa destination. C’est un point crucial :

‘Si je devais choisir entre l’humour ou l’apport de valeur, je choisirai l’apport de valeur. Je ferai pas un post pour être marrante juste pour être marrante. […] mon boulot c’est pas d’être One Man Show.’

Cette hiérarchie est fondamentale. Le contenu, le conseil, l’expertise doivent toujours rester au cœur de votre communication. L’humour est l’enrobage qui rend le contenu plus digeste, plus mémorable et plus agréable à consommer. L’exemple d’Amazon Prime Video, qui a lancé un concours de biographie sur Instagram, est une bonne illustration de ce piège. En essayant d’être ‘cool’ et participatif, ils se sont exposés à une blague sur un sujet très sensible (leurs impôts), ce qui a décrédibilisé leur initiative et généré un bad buzz. L’humour ne doit jamais vous faire oublier le contexte et les sujets sur lesquels il est dangereux de plaisanter pour votre marque.

Piège 3 : L’humour, une arme de segmentation massive

Le dernier point, qui peut être vu comme un inconvénient ou un avantage selon la perspective, est que l’humour est profondément subjectif. Ce qui fait rire une personne peut en laisser une autre de marbre, voire l’irriter. En choisissant un certain type d’humour, vous allez inévitablement vous couper d’une partie de l’audience potentielle. Valentine en est tout à fait consciente :

‘L’humour peut vous priver d’une certaine partie de votre audience. […] Je fais certaines blagues parfois, je sais que Jean-Michel 55 ans à la tête de son entreprise depuis 30 ans, il va pas trouver ça drôle.’

Plutôt que de voir cela comme une perte, il faut le considérer comme un filtre. Utiliser un humour qui vous est propre est le meilleur moyen d’attirer les clients qui vous ressemblent, ceux avec qui vous aurez plaisir à travailler. C’est un outil de qualification de votre audience. Vous n’attirez pas tout le monde, mais vous attirez les ‘bonnes’ personnes, celles qui sont alignées avec vos valeurs et votre personnalité. C’est un choix stratégique d’accepter de ne pas plaire à tout le monde pour mieux connecter avec son cœur de cible. Cela demande de bien connaître son client idéal et d’assumer sa ligne éditoriale.

Comment devenir le ‘bon pote’ de votre audience : la méthode pratique

Maintenant que nous avons exploré le pourquoi, les avantages et les risques, passons au comment. Comment injecter de l’humour dans sa communication de manière efficace et authentique ? Il ne s’agit pas d’apprendre à raconter des blagues, mais d’adopter un état d’esprit et quelques techniques simples pour rendre votre contenu plus vivant et personnel.

La règle d’or : l’authenticité avant tout

C’est le conseil qui est revenu le plus souvent dans la discussion, et c’est le plus important. L’humour forcé est pire que pas d’humour du tout. Il sonne faux et crée l’effet inverse de celui escompté. Votre humour doit être le reflet de votre personnalité. Si vous êtes naturellement sarcastique, utilisez le sarcasme (avec modération). Si vous aimez les jeux de mots, allez-y. Si vous êtes plutôt dans l’autodérision, c’est une excellente piste. Le piège serait d’essayer d’imiter le style de quelqu’un d’autre. Comme le dit Estelle :

‘Sur le long terme, on peut pas se faire passer pour quelqu’un d’autre tout le temps. […] ça marchera pas sur le long terme d’où le fait d’être authentique.’

Avant de vous lancer, posez-vous la question : qu’est-ce qui me fait rire, moi ? Quels sont les films, les séries, les comédiens que j’apprécie ? Quel est le type d’humour que j’utilise avec mes amis ? Votre voix professionnelle humoristique doit être une extension de votre voix personnelle. N’essayez pas de devenir quelqu’un que vous n’êtes pas. Soyez simplement vous-même, en version légèrement plus extravertie pour le web.

Commencer par petites touches : l’art du dosage

Vous n’avez pas besoin de transformer du jour au lendemain tous vos contenus en sketchs comiques. L’approche la plus sûre et la plus efficace est d’y aller progressivement. Commencez par de petites touches discrètes pour tester la réaction de votre audience et vous sentir plus à l’aise. Valentine explique très bien comment elle a débuté :

‘Moi je vous conseille vraiment d’y aller par petite touche. Sur LinkedIn, j’ai commencé à être drôle tout simplement en mettant des références. J’ai fait un carrousel en mettant en scène Louis de Funès. Après je suis passée à OSS 117, après Maïté.’

L’utilisation de références culturelles est une technique géniale pour commencer. C’est une forme d’humour ‘par procuration’. Vous n’avez pas à inventer la blague, vous vous appuyez sur un socle commun connu et apprécié de votre audience. Une réplique de film culte, une référence à une émission de télévision, une comparaison avec un personnage connu… Cela crée une complicité immédiate, un clin d’œil qui dit ‘on fait partie du même club’. Vous pouvez aussi ajouter une phrase amusante en post-scriptum de vos emails, utiliser un GIF décalé en réponse à un commentaire, ou employer une métaphore inattendue dans un article de blog.

Penser au-delà des mots : l’humour visuel

L’humour n’est pas qu’une affaire de texte. L’identité visuelle est un terrain de jeu extraordinaire pour exprimer sa personnalité et faire sourire. C’est l’une des grandes forces de Valentine. Ses visuels sont immédiatement reconnaissables et transmettent son ton avant même qu’on ait lu la première ligne. Le fameux fond vert, qui donne l’impression qu’elle a ‘oublié d’incruster son décor’, est une idée de génie. C’est ce qu’on appelle un ‘pattern interrupt’ : sur un fil d’actualité rempli de photos corporate et de graphiques sérieux, son image détonne et arrête le regard. Elle crée une interrogation, une curiosité, et installe une atmosphère ludique. Pensez à vos propres visuels. Au lieu de photos de banques d’images vues et revues, pourquoi ne pas utiliser des mèmes (s’ils sont pertinents pour votre audience), des illustrations personnalisées avec une touche d’humour, ou des photos de vous dans des situations moins formelles et plus expressives ? La cohérence entre votre ton écrit et votre identité visuelle est essentielle pour créer un univers de marque fort.

Le cocktail percutant : valeur, personnalité et structure

Enfin, rappelez-vous que l’humour est un ingrédient dans une recette plus complexe. Pour que la magie opère, il doit être mélangé avec d’autres éléments indispensables. Valentine résume cela avec une belle métaphore :

‘Je pense que être bon, être percutant, c’est comme un bon cocktail, c’est du dosage. Donc c’est à la fois une bonne dose de personnalité. Euh une vraie volonté de bien faire, de transmettre quelque chose à son lecteur et puis un petit peu quand même une petite pensée de de structure.’

Ne sacrifiez jamais la clarté et la valeur de votre message sur l’autel de l’humour. Votre objectif principal reste d’aider, d’informer, de convaincre. Votre personnalité, exprimée par l’humour, est ce qui rendra ce message unique et attachant. Et la structure (une bonne accroche, un développement logique, un appel à l’action clair) est le verre qui contient le cocktail et lui permet d’être ‘consommé’ facilement par votre lecteur. C’est l’alliance de ces trois éléments qui crée une communication réellement percutante.

Conclusion : Osez être drôlement efficace

Le voyage au cœur de l’humour en communication professionnelle nous amène à une conclusion simple mais puissante : l’humour n’est pas un risque à éviter, mais une opportunité à saisir. Dans un environnement numérique où l’attention est la ressource la plus rare, faire sourire ou rire votre audience n’est pas une fantaisie, c’est une stratégie redoutablement efficace. C’est le chemin le plus court pour passer du statut de simple expert à celui de référence appréciée et mémorable.

Nous avons vu que l’humour facilite la mémorisation, construit des personnalités de marque fortes et accessibles, et décuple le capital sympathie. Nous avons aussi appris à nous méfier de ses pièges, en gardant toujours à l’esprit que l’authenticité doit être notre boussole et l’apport de valeur, notre destination. L’humour n’est pas une fin en soi, mais le plus agréable des véhicules pour transmettre votre message.

Alors, l’appel à l’action est clair. N’ayez plus peur de laisser transparaître votre personnalité. Commencez petit. Glissez une référence qui vous fait sourire dans votre prochain post. Choisissez une image un peu plus décalée. Osez écrire comme vous parlez. Vous découvrirez peut-être que non seulement votre audience réagit plus positivement, mais que vous prenez aussi beaucoup plus de plaisir à créer du contenu. Car comme le dit Valentine, ‘si vous kiffez pas, vous ne le ferez pas’. Le marketing n’a pas à être une corvée solennelle. Il peut être un jeu, une conversation, un moment de partage. Et si en plus, on peut le faire avec le sourire, pourquoi s’en priver ?


Foire Aux Questions (FAQ)

Comment commencer à utiliser l’humour dans ma communication sans prendre trop de risques ?

La meilleure approche est la progressivité. Nul besoin de transformer radicalement votre ton du jour au lendemain. Commencez par de petites touches discrètes pour tester la réaction de votre audience et prendre confiance. Une excellente technique consiste à utiliser des références culturelles partagées, comme une citation de film culte ou un clin d’œil à une émission connue. Cela crée une complicité immédiate sans nécessiter d’être vous-même un humoriste. Vous pouvez aussi ajouter une phrase légère en post-scriptum de vos emails ou utiliser un GIF amusant dans un commentaire. L’idée est d’y aller pas à pas.

‘Moi je vous conseille vraiment d’y aller par petite touche. Sur LinkedIn, j’ai commencé à être drôle tout simplement en mettant des références. J’ai fait un carrousel en mettant en scène Louis de Funès. Après je suis passée à OSS 117, après Maïté.’

L’humour est-il adapté à tous les secteurs d’activité, même les plus sérieux ?

Oui, mais avec des adaptations. L’humour n’est pas réservé aux secteurs créatifs ou B2C. Même dans des domaines très sérieux comme la finance, le droit ou la santé, l’humour peut servir à humaniser la marque et à rendre des sujets complexes plus accessibles. La clé est le dosage et le type d’humour. On n’utilisera pas le même ton pour vendre des smoothies que pour conseiller des placements financiers. Dans un secteur sérieux, on privilégiera un humour plus subtil, basé sur l’esprit, l’autodérision ou des observations fines du secteur, plutôt que des blagues potaches. L’objectif reste de créer une connexion humaine, et tous les humains, même les plus sérieux, sont sensibles à l’humour.

Quelle est la différence entre l’humour et le manque de professionnalisme ?

La frontière se situe au niveau de l’intention et du respect de l’audience. L’humour professionnel est un outil au service d’un message de valeur. Il vise à rendre l’information plus agréable, mémorable et à créer du lien. Le manque de professionnalisme, en revanche, se manifeste par un humour qui dénigre, qui est déplacé, qui prend le pas sur le message de fond ou qui témoigne d’un manque de rigueur. Être drôle ne signifie pas être négligent sur la qualité de son travail, la ponctualité ou la pertinence de ses conseils. Le professionnalisme réside dans la compétence et le respect, l’humour dans la manière de les communiquer.

‘Drôle ne veut absolument pas dire idiot, bien au contraire. Ce profil est bourré de bons conseils ; simplement, ils sont proposés avec légèreté.’

Comment m’assurer que mon humour sera bien compris par mon audience ?

La certitude à 100% n’existe pas, car l’humour est subjectif. Cependant, vous pouvez maximiser vos chances en connaissant parfaitement votre audience cible (votre persona). Quels sont leurs âges, leurs références culturelles, leurs codes ? Un humour qui fonctionne avec des développeurs de 25 ans ne sera pas le même que pour des directeurs financiers de 50 ans. L’étude de votre cible est primordiale. Ensuite, privilégiez un humour bienveillant et inclusif. L’autodérision est souvent la forme la moins risquée, car elle ne se moque que de vous-même. En cas de doute, testez votre blague sur un petit groupe de personnes représentatives de votre audience.

L’humour visuel est-il aussi important que l’humour dans le texte ?

Absolument, et parfois même plus. Sur les réseaux sociaux, l’image est la première chose que l’on voit et c’est elle qui décide si l’utilisateur va s’arrêter de scroller ou non. Un visuel décalé, drôle ou surprenant est un ‘pattern interrupt’ (une rupture de modèle) extrêmement efficace. Il capte l’attention et met le lecteur dans de bonnes dispositions avant même la lecture du texte. La cohérence entre l’humour textuel et l’humour visuel est essentielle pour créer un univers de marque fort et mémorable. Pensez à des mèmes, des photos expressives, des illustrations personnalisées… Le visuel est un formidable terrain de jeu pour votre créativité.

‘Tu as vraiment une patte à toi graphique qui fait que un, ça se retient, deux, on a presque l’impression que c’est une blague. […] ça accroche l’œil mécaniquement et ça accroche l’œil parce que c’est pas normal.’

Faut-il tutoyer ou vouvoyer quand on adopte un ton humoristique ?

Il n’y a pas de règle absolue, cela dépend de votre cible et de votre personnalité. Le tutoiement, souvent associé à un ton décontracté, peut renforcer la proximité et l’impression d’être ‘entre potes’. Le vouvoiement n’empêche absolument pas l’humour ; il peut même créer un décalage intéressant, un humour plus fin et respectueux. Valentine Sauda, par exemple, tutoie sur LinkedIn pour créer une connexion directe, mais envisage de vouvoyer sur YouTube pour s’adresser à une communauté plus large. L’essentiel est d’être constant et authentique. Choisissez la forme avec laquelle vous êtes le plus à l’aise naturellement, car c’est ce qui sonnera le plus juste.

‘Moi alors c’est vraiment encore une fois je reviens sur l’authenticité, c’est juste que j’ai du mal à tutoyer […] c’est plus simple pour moi de vous voyer. […] il faut que ça soit naturel parce que sinon on va se planter en fait à un moment donné.’

Que faire si une de mes blagues tombe à plat ou est mal interprétée ?

Surtout, ne pas paniquer ni se braquer. La pire réaction serait de supprimer le contenu en silence et de faire comme si de rien n’était, comme l’a fait Amazon. La meilleure approche est souvent de réagir avec… humour et autodérision ! Reconnaître que votre blague n’était pas la meilleure désamorce la situation et montre votre humilité. Un simple ‘Ok, celle-là, elle était nulle, je vous l’accorde !’ peut transformer un petit échec en un moment de connexion. Si l’interprétation est plus grave et a offensé quelqu’un, des excuses sincères sont de mise. L’important est d’assumer, d’apprendre et de ne pas se laisser paralyser par la peur de l’échec.

L’humour doit-il toujours être au service d’un message de valeur ?

Oui, dans un contexte professionnel, c’est la règle d’or. L’objectif n’est pas de devenir un comédien, mais d’utiliser l’humour comme un outil pour rendre votre expertise plus digeste, accessible et mémorable. L’humour pour l’humour, sans fond, peut rapidement lasser et décrédibiliser. Votre audience vous suit pour ce que vous lui apportez : des conseils, des informations, des solutions à ses problèmes. L’humour est le lubrifiant qui facilite la transmission de cette valeur. Il ne doit jamais la remplacer. La question à se poser avant de publier est toujours : ‘Est-ce que, au-delà de la blague, mon contenu aide mon lecteur ?’

‘Si je devais choisir entre l’humour ou l’apport de valeur, je choisirai l’apport de valeur. Je ferai pas un post pour être marrante juste pour être marrante.’


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