Solopreneur : est-ce vraiment le nouvel eldorado du monde du travail ?
Vous les voyez de plus en plus sur votre fil LinkedIn, vous en connaissez sûrement autour de vous, et on a même inventé un nom pour eux. C’est le signe que c’est dans l’air du temps : les solopreneurs sont partout. Ce terme, qui semblait encore de niche il y a quelques années, s’est imposé comme une véritable alternative au salariat traditionnel. Peut-être est-ce même un statut auquel vous songez pour vous-même, une petite musique qui trotte dans votre tête, nourrie par des aspirations à plus de liberté, de sens ou de flexibilité. Si c’est le cas, vous êtes au bon endroit. Cet article est fait pour vous.
L’objectif n’est pas de vendre un rêve ou de peindre un tableau idyllique. Le but est de vous offrir un tour d’horizon honnête, pragmatique et complet du travail indépendant. Nous allons décortiquer ensemble ses avantages les plus séduisants, mais aussi ses inconvénients et les défis qu’il ne faut surtout pas sous-estimer. Mon ambition est simple : qu’à la fin de votre lecture, vous ayez toutes les cartes en main pour savoir si ce statut est fait pour vous, ou non. Et si vous êtes déjà à votre compte, cet article sera peut-être une piqûre de rappel bienvenue. Comme je le dis souvent, ‘quel que soit le travail qu’on a choisi, et ben tout ne peut pas être tous les jours tout rose et quand c’est un petit peu plus dur que d’habitude, c’est toujours une bonne idée de se souvenir des raisons pour lesquelles on a choisi d’être là’. Alors, plongeons ensemble dans les coulisses de la vie d’indépendant, de freelance, de solopreneur… appelez ça comme vous voulez.
Qu’est-ce qu’un solopreneur ? Décryptage d’un phénomène en plein essor
Avant d’analyser les tenants et aboutissants de ce statut, commençons par la base : qu’est-ce qu’un solopreneur ? La définition est en réalité assez simple et se trouve dans le mot lui-même. Comme je l’explique dans le podcast, ‘Solo parce que tout seul, preneur parce que entreprise, un solopreneur, c’est quelqu’un qui a décidé de créer une entreprise sans intention d’embaucher du personnel, en gros, bah il veut bosser tout seul’. C’est cette nuance qui est fondamentale. Le solopreneur n’est pas un entrepreneur qui n’a pas encore les moyens d’embaucher ; c’est un entrepreneur dont le modèle économique et la vision reposent sur le fait de rester seul aux commandes. Il peut bien sûr collaborer avec d’autres freelances, déléguer certaines tâches ou sous-traiter, mais il reste le seul pilier de sa structure.
Cette vision contraste fortement avec l’image d’Épinal de l’entrepreneuriat que les médias nous présentent souvent. On pense startup, levées de fonds de plusieurs millions, équipes en hyper-croissance… C’est une facette de l’entrepreneuriat, mais ce n’est qu’une infime partie du paysage. Les solopreneurs, eux, sont souvent plus discrets, mais représentent un changement sociétal profond. Ils incarnent une philosophie du travail différente, moins axée sur la croissance à tout prix et davantage sur la durabilité, la qualité de vie et l’alignement avec des valeurs personnelles.
Les catalyseurs de cette nouvelle ère du travail
Alors, pourquoi assistons-nous à cette explosion du nombre de solopreneurs ? Ce n’est pas un hasard. Deux facteurs majeurs ont, à mon sens, pavé la voie. Le premier est d’ordre administratif : la création du statut d’auto-entrepreneur (devenu micro-entrepreneur) en France a considérablement simplifié les démarches pour se lancer. Fini les parcours du combattant administratifs pour créer sa société. En quelques clics, il est devenu possible de tester une idée, de facturer ses premiers clients et de se lancer dans le grand bain avec une prise de risque limitée. Cette simplification a démocratisé l’accès à l’entrepreneuriat pour des milliers de personnes.
Le deuxième catalyseur, plus récent et plus profond, a bien sûr été la crise du Covid. Cette période, bien que difficile, a agi comme un électrochoc pour beaucoup. Le télétravail forcé a prouvé que d’autres modes d’organisation étaient possibles et a permis à de nombreuses personnes de goûter à une certaine autonomie. Surtout, elle a poussé à une introspection collective sur nos priorités, notre rapport au travail et notre quête d’équilibre. Des phénomènes comme la ‘Grande Démission’ aux États-Unis ou le ‘quiet quitting’ en France ne sont que les symptômes de cette quête de sens. L’indépendance n’est pas la seule réponse, mais elle est devenue une option crédible et désirable pour ceux qui cherchent à redéfinir leur carrière selon leurs propres termes.
Le solopreneuriat n’est donc pas qu’un simple statut juridique ; c’est le reflet d’une évolution de notre société. Il symbolise le désir croissant de reprendre le contrôle sur son temps, ses projets et, in fine, sur sa vie. Mais ce contrôle a un prix et des contreparties. Examinons maintenant plus en détail la balance des avantages et des inconvénients.
La liberté : le bénéfice cardinal du solopreneur
Si l’on devait résumer en un seul mot l’attrait principal du solopreneuriat, ce serait sans conteste la ‘liberté’. C’est le Graal que recherchent la plupart de ceux qui franchissent le pas. Mais ce mot, un peu galvaudé, recouvre en réalité plusieurs dimensions bien concrètes qui changent radicalement le quotidien. Il ne s’agit pas seulement de ne plus avoir de patron, mais de devenir le véritable architecte de sa vie professionnelle.
La liberté stratégique : être le seul maître à bord
La première de ces libertés, et peut-être la plus fondamentale, est la liberté stratégique. Vous êtes seul aux commandes. Chaque décision, de la plus petite à la plus grande, vous appartient. Vous choisissez vos offres, vos tarifs, votre positionnement, votre communication. Cela peut paraître vertigineux, mais c’est aussi incroyablement puissant. C’est la possibilité d’aligner à 100% votre activité avec vos valeurs et vos convictions. Personnellement, pour avoir alterné entre salariat et indépendance, j’ai vécu des situations où je devais porter des stratégies auxquelles je ne croyais pas. C’est une position très inconfortable. ‘Lorsque vous êtes en désaccord avec les choix stratégiques de votre entreprise, mais que vous devez les implémenter… ça peut être assez compliqué et éthiquement un petit peu difficile’. En tant que solopreneur, ce conflit n’existe plus. Vous êtes garant de la cohérence et de l’intégrité de votre projet.
La liberté des horaires et du rythme : adapter le travail à sa vie
Vient ensuite la liberté qui est souvent la plus citée : celle des horaires. C’est une des raisons principales pour lesquelles de nombreux parents se tournent vers l’indépendance. La rigidité des horaires de bureau est souvent incompatible avec les contraintes de la vie de famille. Je me souviens de l’angoisse permanente que je ressentais lorsque j’étais salariée. ‘Le stress de ma journée, c’était de ne pas arriver à l’heure pour la récupérer [ma fille]… j’angoissais toute la journée à l’idée et bien d’être bloquée dans les transports’. Ce stress a complètement disparu depuis que je suis à mon compte. Mais au-delà de la logistique familiale, cette liberté permet de respecter son propre rythme biologique. Nous ne sommes pas tous productifs de 9h à 17h. En me connaissant mieux, j’ai réalisé que mes pics de concentration sont tôt le matin, en fin d’après-midi et tard le soir. L’indépendance me permet de calquer mon travail sur ces pics, rendant mon temps beaucoup plus efficace et mon travail plus agréable.
Cette notion de rythme est cruciale. Le solopreneuriat permet de refuser la dictature de l’efficacité à tout prix. On peut choisir de travailler de manière plus ‘slow’, plus posée, en privilégiant la qualité à la quantité. ‘Je n’ai pas envie d’être en permanence à essayer de courir après l’efficacité, le rythme, aller vite, produire vite, produire plus et cetera. C’est pas mon truc, ça me génère du stress.’ Ce choix d’un rythme plus sain a eu un impact direct sur mon bien-être : mon niveau de stress a chuté drastiquement.
La liberté de choisir ses clients et son lieu de travail
Deux autres libertés, non négligeables, complètent ce tableau. La première est le luxe de pouvoir choisir ses clients. En tant que salarié, vous travaillez pour les clients que l’on vous assigne. En tant qu’indépendant, vous avez le droit de dire non. Dire non à un projet qui ne vous passionne pas, à un client avec qui le courant ne passe pas, ou à des conditions qui ne vous conviennent pas. C’est une façon de protéger son énergie et de s’assurer de ne travailler que sur des missions qui ont du sens pour vous.
Enfin, la liberté géographique. Selon votre métier, vous pouvez décider de travailler de n’importe où. C’est mon cas avec ma formation en ligne. ‘Si demain je veux repartir en Australie… avec mes enfants sous le bras, ça gênera personne ni moi, ni mes clients.’ Même si tous les métiers indépendants ne le permettent pas, cette possibilité d’aménager son espace de travail, que ce soit à la maison, dans un café, un espace de coworking ou à l’autre bout du monde, est une source de flexibilité et d’inspiration immense.
Cette quête de liberté est donc le moteur principal du solopreneur. Elle offre une autonomie sans précédent, mais elle s’accompagne d’une responsabilité tout aussi grande. Avant de voir les défis que cela implique, penchons-nous sur un aspect souvent oublié : les avantages que le solopreneur représente pour ses propres clients.
Les atouts concurrentiels méconnus du travailleur indépendant
Quand on pense au choix de devenir indépendant, on se concentre souvent sur les bénéfices personnels. Pourtant, opter pour ce statut confère également une série d’avantages concurrentiels significatifs qui peuvent séduire de nombreux clients. Travailler avec un solopreneur n’est pas simplement une solution de rechange à une grande agence ; c’est un choix stratégique qui offre une valeur unique. Comprendre ces atouts est essentiel, tant pour l’indépendant qui doit les mettre en avant que pour le client qui cherche le meilleur partenaire.
Une structure de coûts optimisée pour une meilleure valeur
Le premier avantage est purement économique. Un solopreneur a une structure de coûts infiniment plus légère qu’une entreprise traditionnelle. ‘Quand on est indépendant, on n’a pas les charges d’une grosse structure, on n’a pas les charges fixes et puis on n’a pas les charges salariales non plus.’ Il n’y a pas de loyer pour de grands bureaux, pas de salaires pour une équipe administrative ou commerciale, pas de multiples niveaux hiérarchiques à financer. Cette agilité structurelle se répercute directement sur les tarifs. Attention, cela ne signifie pas que l’indépendant doit se brader. Au contraire, cela veut dire qu’à tarif égal ou même inférieur, une plus grande partie du budget du client est allouée à l’expertise et à la production réelle, plutôt qu’au fonctionnement de la structure. Le client en a donc plus pour son argent.
Flexibilité et réactivité : l’agilité d’un hors-bord face à un paquebot
Dans un monde qui va de plus en plus vite, la réactivité est une qualité précieuse. Un solopreneur est, par définition, extrêmement agile. Les circuits de décision sont les plus courts possibles : ils se résument à une seule personne. Là où une grande entreprise doit passer par des réunions, des validations et des process internes parfois lourds, l’indépendant peut prendre une décision et agir dans la foulée. Cette flexibilité est un atout majeur. ‘On peut imaginer qu’un indépendant dans la grande majorité des cas va pouvoir se rendre disponible plus facilement que un employé d’une grosse société tout simplement parce que les procédures, les process ne sont pas les mêmes.’ Pour un client, cela se traduit par des délais plus courts, une capacité d’adaptation rapide aux imprévus et une communication beaucoup plus fluide.
Une productivité brute décuplée au service du client
C’est un point contre-intuitif que beaucoup ignorent. Un solopreneur dédie une part bien plus importante de son temps à la production effective. Dans le monde du salariat, une part considérable de la journée est absorbée par des activités non productives mais nécessaires à la vie de l’entreprise : réunions internes, reporting, management, formations obligatoires, etc. ‘Lorsque vous êtes à votre compte, vous n’avez pas de temps de reporting, pas de temps de process, pas de temps de management, pas de temps de meeting interne. Tous ces créneaux-là sont dégagés pour de la pure production.’ En conséquence, une heure facturée par un indépendant est une heure quasi entièrement consacrée à la mission du client. L’efficacité en ‘temps homme’ est donc bien supérieure, ce qui maximise le retour sur investissement pour le client.
La relation directe : la garantie d’une expertise et d’un engagement personnel
Enfin, l’avantage le plus humain et peut-être le plus important est la relation directe. Quand un client choisit de travailler avec un solopreneur, il ne choisit pas une marque, mais une personne. ‘Il vous choisit vous, il choisit vos compétences, votre personne, votre façon d’être, votre façon de travailler et il sait exactement qui va délivrer le travail.’ Cette relation de personne à personne crée un niveau de confiance, d’implication et de responsabilité bien plus élevé. Il n’y a pas de risque que le projet soit transféré à un junior ou que l’interlocuteur change en cours de mission. Le client a la garantie que l’expert qu’il a choisi sera celui qui réalisera la prestation du début à la fin. C’est un gage de qualité et de sérénité inestimable.
Ces avantages montrent que le modèle du solopreneuriat n’est pas seulement bénéfique pour l’individu, mais qu’il répond aussi à de réels besoins du marché. Cependant, ce tableau ne serait pas complet sans aborder l’autre face de la pièce : les défis et les difficultés inhérentes à ce statut.
Le revers de la médaille : les défis à ne pas sous-estimer
Si la liberté et les avantages du solopreneuriat sont réels, il serait malhonnête et dangereux de ne pas parler des difficultés. L’indépendance n’est pas un long fleuve tranquille et, soyons clairs, ce statut n’est pas fait pour tout le monde. Ignorer les défis, c’est prendre le risque de se lancer pour les mauvaises raisons et de se heurter à un mur. Il y a trois points de vigilance majeurs à avoir en tête avant de se jeter à l’eau.
La solitude de l’indépendant : un mythe ou une réalité ?
Le premier cliché, qui est aussi une réalité pour beaucoup, est la solitude. C’est inscrit dans le nom : ‘solo’-preneur. Passer ses journées seul devant son ordinateur, sans les échanges informels de la machine à café, sans collègues pour débriefer d’un dossier ou simplement pour plaisanter, peut être extrêmement pesant. Notre personnalité joue un rôle énorme ici. ‘Si on est introverti, moi je suis une introvertie, ça me convient très très bien… Si on est extraverti en revanche, on va trouver la source de son énergie dans le rapport aux autres, et bien ça va être extrêmement compliqué.’ Mais attention, même les plus introvertis peuvent souffrir d’isolement. Ce n’est pas tant l’absence de bruit que l’absence de feedback, de confrontation d’idées, de soutien moral dans les moments de doute. Heureusement, il existe des solutions. Travailler dans un espace de coworking, rejoindre des réseaux d’entrepreneurs, participer à des masterminds ou simplement organiser des déjeuners réguliers avec d’autres indépendants sont des stratégies essentielles pour recréer du lien social et professionnel.
Le risque financier : naviguer dans l’incertitude
C’est sans doute la plus grande source d’anxiété pour quiconque envisage l’indépendance. La sécurité d’un salaire fixe qui tombe chaque mois disparaît. Elle est remplacée par une incertitude : vais-je trouver assez de clients ? Vais-je réussir à générer un revenu suffisant et régulier ? C’est une question fondamentale. ‘Il faut y penser en amont à mon sens, il faut planifier les choses en amont.’ Se lancer sans filet de sécurité financier est la recette assurée pour un stress paralysant. Il est crucial de prévoir une trésorerie d’avance (idéalement 6 mois de frais de fonctionnement et de salaire), de réfléchir à des offres récurrentes (contrats de maintenance, abonnements) pour lisser les revenus, et d’apprendre à gérer sa comptabilité et sa prévision financière. La liberté a un prix, et ce prix est la responsabilité totale de sa propre sécurité financière. Il faut être prêt à l’assumer.
Le solopreneur-orchestre : la nécessité d’être polyvalent
Le troisième grand défi est la multiplicité des casquettes à porter. Être solopreneur, ce n’est pas seulement faire son métier d’expert. C’est aussi être son propre commercial, son propre marketeur, son propre comptable, son propre service client, son propre chef de projet… La liste est longue. ‘Il faut savoir endosser toutes les responsabilités au moins un peu.’ Bien sûr, on peut et on doit déléguer certaines tâches, comme la comptabilité par exemple. Mais même pour déléguer efficacement, il faut avoir une compréhension de base du sujet. Cette polyvalence exige une grande curiosité, une capacité d’apprentissage constante et une excellente organisation. On ne peut pas se contenter d’être bon dans son domaine d’expertise ; il faut accepter de devenir un chef d’entreprise à 360 degrés. Pour certains, c’est stimulant. Pour d’autres, c’est une source d’épuisement et une distraction par rapport à leur cœur de métier.
Conclusion : le solopreneuriat, un choix de vie avant tout
Au terme de ce tour d’horizon, une chose est claire : le solopreneuriat est bien plus qu’un simple statut professionnel. C’est un véritable choix de vie, un chemin qui demande une profonde introspection sur ce que l’on recherche vraiment dans son travail et dans sa vie. Nous avons vu l’immense attrait de la liberté qu’il procure : liberté de stratégie, d’horaires, de lieu, de clients. Une autonomie qui permet de construire une carrière sur-mesure, alignée avec ses valeurs et son rythme personnel. Nous avons aussi vu les avantages concurrentiels que cette agilité apporte, faisant du solopreneur un partenaire de choix pour de nombreux clients.
Mais nous avons également regardé en face les défis : la solitude qui peut guetter, l’incertitude financière qui demande une planification rigoureuse, et la polyvalence indispensable qui transforme l’expert en chef d’orchestre. Le solopreneuriat n’est donc ni un eldorado garanti, ni un parcours semé d’embûches insurmontables. C’est un arbitrage constant entre la liberté et la responsabilité, entre la flexibilité et l’insécurité.
Alors, ce statut est-il fait pour vous ? Il n’y a pas de réponse toute faite. La vraie question à se poser est : quel est le prix que vous êtes prêt à payer pour la liberté que vous convoitez ? Si vous êtes sur le point de vous lancer, je vous souhaite un immense succès dans cette aventure passionnante. C’est un chemin exigeant mais qui peut être extraordinairement gratifiant. Le plus important, c’est de faire ce choix en toute conscience, en connaissant à la fois les sommets magnifiques et les vallées plus sombres qui vous attendent. C’est, à mon sens, le premier pas vers une vie professionnelle épanouie et choisie.
Questions fréquentes sur le statut de solopreneur
Quelle est la principale différence entre un solopreneur et un entrepreneur classique ?
La différence fondamentale réside dans l’intention. Un entrepreneur classique a souvent pour objectif de faire croître son entreprise en taille, ce qui implique généralement d’embaucher une équipe, de lever des fonds et de construire une structure complexe. Le solopreneur, quant à lui, fait le choix délibéré de rester seul maître à bord. Son but n’est pas la croissance de l’effectif, mais la pérennité et la rentabilité d’une activité qu’il peut gérer seul, en se concentrant sur son expertise. C’est une philosophie d’entreprise différente, axée sur la maîtrise et la simplicité plutôt que sur l’expansion.
‘Un solopreneur, c’est quelqu’un qui a décidé de créer une entreprise sans intention d’embaucher du personnel, en gros, bah il veut bosser tout seul.’
Le statut de solopreneur est-il adapté à tous les types de métiers ?
Non, tous les métiers ne se prêtent pas au solopreneuriat. Ce statut est particulièrement adapté aux professions de services, notamment dans le digital (coachs, formateurs, consultants, graphistes, développeurs), mais aussi à de nombreux métiers intellectuels (traducteurs, architectes) ou artisanaux. En revanche, les activités qui nécessitent une infrastructure lourde, une présence physique constante à plusieurs endroits, ou une force de production importante sont plus difficilement compatibles avec le fait de travailler seul. Le modèle économique doit pouvoir reposer sur l’expertise et le temps d’une seule personne.
‘Il y a plein de métiers qui s’y prête, tous les métiers ne s’y prête pas, mais il y a plein de métiers qui s’y prête, ben notamment de nombreux métiers du digital hein, les coachs, les formateurs, le e-commerce, les consultants, les graphistes, les copywriter…’
Comment gérer l’équilibre vie pro/vie perso quand on est son propre patron ?
C’est un des plus grands défis. La liberté d’horaires peut être un piège si l’on ne fixe pas de limites claires, menant au surmenage. La clé est de profiter de la flexibilité pour l’adapter à sa vie, et non pour laisser le travail envahir tout l’espace. Cela passe par le fait de définir des horaires de travail, même s’ils sont atypiques, de planifier des moments de déconnexion totale et de respecter son rythme personnel. L’indépendance permet justement de travailler quand on est le plus efficace et de se reposer quand on l’est moins, ce qui est une forme d’équilibre plus naturelle que des horaires fixes.
‘Le fait d’être indépendante me permet de travailler plus efficacement parce que les moments où je vais devoir être extrêmement concentrée, je vais les choisir sur des moments, des plages horaires où je sais que moi ça va me convenir.’
Est-il vraiment possible de choisir ses clients quand on débute en tant qu’indépendant ?
Au tout début, lorsque la priorité est de générer un revenu, il peut être difficile de refuser des missions. Cependant, il est crucial de garder cet objectif en tête dès le départ. Même en acceptant des projets ‘alimentaires’, il faut activement démarcher les clients qui correspondent à son idéal. Progressivement, à mesure que la réputation et le portefeuille clients se développent, la capacité à dire ‘non’ augmente. Le choix des clients est un luxe qui se construit avec le temps, en définissant clairement son positionnement et en n’ayant pas peur de refuser les projets qui ne sont pas alignés avec ses valeurs ou son expertise.
‘Lorsque vous êtes à votre compte, vous avez le droit de choisir vos clients. Vous avez même le droit de dire non à quelqu’un qui demande à travailler avec vous. Vous êtes absolument libre.’
Comment surmonter la peur du risque financier en se lançant comme solopreneur ?
La peur du risque financier est légitime et saine. La surmonter passe par une planification minutieuse. La première étape est de constituer une trésorerie de sécurité (épargne) pour couvrir plusieurs mois de dépenses personnelles et professionnelles. Ensuite, il est judicieux de diversifier ses sources de revenus le plus tôt possible : ne pas dépendre d’un seul gros client, mais viser plusieurs clients de tailles différentes. Proposer des services récurrents (abonnements, contrats de maintenance) peut aussi aider à créer une base de revenus stable. Enfin, un suivi rigoureux de ses finances et l’établissement d’un prévisionnel permettent d’anticiper et de prendre des décisions éclairées plutôt que de subir.
‘Il faut y penser en amont à mon sens, il faut planifier les choses en amont. Il y a plein de choses qu’on peut mettre en place pour éviter de stresser chaque mois.’
Faut-il être extraverti pour réussir en tant qu’indépendant ?
Absolument pas. Les introvertis peuvent même avoir des avantages, comme une grande capacité de concentration et d’écoute. Cependant, la nature de sa personnalité doit être prise en compte dans l’organisation de son travail. Un extraverti souffrira de la solitude s’il ne met pas en place des stratégies pour maintenir le lien social : coworking, réseautage, collaborations. Un introverti devra faire l’effort de sortir de sa bulle pour la partie commerciale et le développement de son réseau. Il n’y a pas de profil type ; il s’agit d’adapter son environnement de travail à ses besoins énergétiques personnels.
‘Si on est introverti, moi je suis une introvertie, ça me convient très très bien… Si on est extraverti en revanche… il va falloir organiser les choses en fonction. Typiquement, ça peut être d’organiser son travail dans un espace de coworking.’
Dois-je savoir tout faire (comptabilité, marketing, vente) pour devenir solopreneur ?
Il n’est pas nécessaire d’être un expert dans tous les domaines, mais il est indispensable d’avoir une compréhension de base de chaque fonction de l’entreprise. Vous devez savoir comment vous vendre, comment communiquer sur votre offre et comment gérer vos finances à un niveau élémentaire. Cela permet de prendre les bonnes décisions et de savoir quand et comment déléguer. La clé n’est pas de tout faire soi-même à long terme, mais d’être capable de piloter toutes les facettes de son activité, quitte à sous-traiter des tâches spécifiques (comme la comptabilité ou la création d’un site web) à d’autres experts.
‘On n’est pas obligé de tout faire mais à mon avis, il faut être capable de prendre chacune des casquettes d’une entreprise… il faut savoir endosser toutes les responsabilités au moins un peu.’


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