Infobésité : le guide pour ne plus subir la surcharge d’information et enfin passer à l’action
Vous est-il déjà arrivé de terminer une journée avec la sensation d’avoir brassé une quantité phénoménale d’informations, d’avoir lu des dizaines de publications, écouté des podcasts, parcouru des newsletters, pour finalement vous rendre compte que vous n’aviez avancé sur aucun de vos projets importants ? Cette sensation de noyade sous un tsunami de données, ce stress diffus généré par tout ce que vous ‘devriez’ savoir, faire, ou tester, porte un nom : l’infobésité. Ce n’est pas simplement un mot à la mode, c’est une réalité qui pèse sur notre santé mentale et notre efficacité. Comme l’exprime mon invitée Estelle Ballot en introduction du podcast : ‘toutes ces informations qui nous arrivent dessus c’est bien souvent un poids plutôt que quelque chose qui nous aide.’
Dans un monde où l’intelligence artificielle peut ‘créer du contenu en pressant sur un bouton’, cette surcharge n’est plus une vague, mais un déluge permanent. Nous sommes constamment sollicités, distraits, et poussés à consommer plus, toujours plus. Le résultat ? Une paralysie étrange, un doute constant sur nos propres stratégies, et un sentiment d’épuisement. On se retrouve à faire les choses à moitié, à douter de la tâche A parce qu’on vient de lire que la stratégie B serait meilleure, tout en lorgnant sur ce que fait le concurrent avec la tactique C. C’est un cercle vicieux qui nous laisse sur place, malgré une consommation frénétique de contenu.
Mais comment sortir de cette spirale ? Faut-il se couper du monde ? Installer une énième application de productivité qui promet de tout résoudre ? Dans cet article, nous allons plonger au cœur du problème de l’infobésité. En m’appuyant sur mon expertise en organisation et gestion de l’information, je vais vous guider pour comprendre les mécanismes psychologiques qui nous piègent, déconstruire les fausses bonnes idées qui nous font perdre du temps, et surtout, vous donner une méthode concrète et humaine pour reprendre le contrôle. Oubliez les solutions miracles et les listes d’outils à rallonge. Nous allons construire ensemble un système de pensée et d’action qui vous permettra de transformer le chaos informationnel en clarté, et la consommation passive en progrès réel.
Qu’est-ce que l’infobésité et pourquoi elle vous paralyse au quotidien ?
Le terme ‘infobésité’ peut sembler un peu barbare, mais il décrit avec une précision redoutable une réalité que nous vivons tous. C’est un néologisme qui crée un parallèle direct avec l’obésité physique, mais appliquée à l’information. Il ne s’agit pas seulement d’avoir ‘trop’ d’informations, mais de subir les conséquences négatives de cette surcharge. C’est le moment où l’information, censée être un outil pour nous aider à prendre de meilleures décisions et à progresser, devient un fardeau qui nous écrase et nous immobilise.
Concrètement, l’infobésité se manifeste par une série de symptômes qui touchent à la fois notre état psychologique et notre capacité à travailler efficacement. Comme je l’expliquais, cela peut se traduire par de l’anxiété, des troubles de la mémoire, et surtout, une forme de paralysie décisionnelle. Vous avez tellement d’options, tellement de données contradictoires, que le simple fait de choisir par où commencer votre journée devient une épreuve.
‘On ne sait pas si on doit faire A, si on doit faire B, si on doit faire C, on ne sait même pas par où commencer nos journées.’
Cette paralysie n’est pas un signe de paresse, mais une conséquence directe de la saturation de notre cerveau. Face à un excès de choix, notre système cognitif se met en mode ‘défense’ et préfère ne rien faire plutôt que de faire le ‘mauvais’ choix.
Au-delà de l’impact personnel, l’infobésité sabote notre travail. Elle nous pousse à douter constamment de nos stratégies. Vous décidez de mettre en place une campagne marketing, mais en parcourant votre fil d’actualité, vous voyez un expert vanter les mérites d’une autre approche. Le doute s’installe. ‘Est-ce que je devrais rester avec cette tâche ?’, vous demandez-vous. Ce questionnement permanent nous conduit à une situation que je rencontre très souvent : nous finissons par tout faire à moitié. Nous lançons des projets sans jamais les terminer, nous changeons de cap au moindre ‘objet brillant’ qui passe, et au final, nous nous dispersons sans obtenir de résultats tangibles. C’est là que réside le paradoxe le plus cruel de l’infobésité :
‘On consomme, on consomme, on consomme du contenu mais on ne progresse pas dans notre vie.’
Nous avons l’impression d’être très occupés, très informés, mais notre situation stagne. Reconnaître ces symptômes est la première étape essentielle pour commencer à inverser la tendance.
Cette surcharge n’est pas un problème nouveau, comme je le rappelle souvent en citant Sénèque qui, il y a 2000 ans, se plaignait déjà de ne pas avoir assez d’une vie pour lire ne serait-ce que les titres des livres disponibles. Cependant, l’évolution technologique a décuplé le problème. Notre cerveau, lui, n’a pas changé. Il est toujours programmé pour chercher de l’information, un mécanisme qui nous a assuré un avantage compétitif pour notre survie. Mais aujourd’hui, ce même mécanisme est exploité par des environnements numériques conçus pour capter notre attention à tout prix, transformant un atout évolutif en une véritable vulnérabilité.
Les pièges modernes : comment les réseaux sociaux nourrissent votre infobésité
Si l’infobésité est un mal ancien, les plateformes numériques modernes, et en particulier les réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn, sont de puissants accélérateurs. L’expérience d’Estelle est incroyablement parlante et je pense que beaucoup s’y reconnaîtront. Elle décrit une relation d’amour-haine avec la plateforme : d’un côté, une source d’apprentissage formidable, de l’autre, une machine à générer du doute et du stress. C’est le piège parfait de l’infobésité moderne. On se connecte avec l’intention louable d’apprendre, de se tenir au courant, et on a l’impression de ne pas perdre son temps.
‘Il y a une part de moi qui me dit (…) je perds pas mon temps en faisant ça parce que j’apprends des choses intéressantes, c’est pertinent et cetera.’
Pourtant, la réalité est souvent bien différente. Comme elle le souligne, la mise en application de ces précieuses informations est quasi nulle : ‘je ne mets pas en place 1 % des stratégies que j’ai entendu sur un podcast ou sur LinkedIn’. Pire encore, cette consommation engendre un ‘stress de comparaison’ permanent. On voit les réussites des autres, leurs lancements spectaculaires, leurs stratégies parfaites, et on se remet constamment en question. C’est un phénomène malsain car, comme je l’explique, nous ne voyons que la partie émergée de l’iceberg.
‘Tu vois uniquement le résultat et puis pas ce qui a été investi pour obtenir le résultat. (…) Tout ça tu ne le sais pas et donc en fait c’est malsain parce que évidemment les réseaux sociaux vont mettre en avant les extrêmes.’
On compare notre quotidien, avec ses doutes et ses difficultés, à la vitrine parfaitement polie des autres, sans voir les coulisses. Cette comparaison est une source majeure d’anxiété et de paralysie, nous faisant croire que nous ne sommes jamais assez bons, que notre méthode est forcément la mauvaise.
Il est crucial de comprendre que ces plateformes ne sont pas neutres. Elles sont conçues par des armées d’ingénieurs extrêmement brillants avec un seul et unique objectif : maximiser le temps que nous y passons. Chaque notification, chaque fil d’actualité infini, chaque suggestion est optimisée pour pirater nos biais cognitifs et nous garder captifs. Il ne s’agit pas de diaboliser ces outils, mais de prendre conscience de leur nature. Face à une telle force de frappe, compter uniquement sur sa volonté est une bataille perdue d’avance. C’est pourquoi une approche proactive et structurée est indispensable. Pour ma part, ma politique est stricte : je me considère comme un ‘accro aux réseaux sociaux’ et j’utilise donc des outils pour bloquer mon accès en dehors de créneaux définis. Par exemple, je ne consulte LinkedIn que le mardi et le vendredi après-midi. C’est une démarche qui peut sembler radicale, mais elle s’inspire d’une sagesse ancienne, comme Ulysse qui demandait à être attaché au mât de son navire pour ne pas succomber au chant des sirènes. Le contexte bat la discipline. En modifiant notre environnement numérique, nous nous protégeons et nous libérons une énergie mentale considérable.
Les fausses bonnes idées : pourquoi les outils ne sont pas la solution miracle
Face au sentiment de submersion, notre premier réflexe est souvent de chercher une solution technologique. On se dit qu’une nouvelle application, un nouveau logiciel, va magiquement organiser notre chaos. C’est une croyance profondément ancrée et largement alimentée par le marketing. Les publications listant ‘les 20 outils indispensables pour booster votre productivité’ cartonnent, car elles nous vendent l’espoir d’une solution simple et rapide. Pourtant, c’est l’une des plus grandes fausses pistes dans la lutte contre l’infobésité. Comme je l’affirme souvent :
‘La première croyance, c’est de se dire que la technologie va résoudre le problème de l’infobésité.’
Le danger de cette approche est qu’elle nous conduit à créer ce que j’appelle le ‘Frankenstein numérique’. C’est un système qui se construit sans qu’on s’en rende compte, un patchwork d’applications hétéroclites : une pour les projets, une pour les notes, une pour les idées, une pour la veille… Plutôt que de clarifier les choses, cette multiplication d’outils ajoute une couche de complexité. La charge mentale augmente, car il faut se souvenir de l’endroit où chaque information a été stockée. ‘Attends, c’était où la formation ? Elle est là, dans mon disque dur. Attends, elle est dans la corbeille. (…) est-ce qu’elle était pas finalement sur un Google Doc ?’ Ce Frankenstein numérique, loin de nous sauver, ne fait qu’accélérer le chaos. Les outils numériques font transiter l’information beaucoup plus rapidement. Si votre système de base est désorganisé, la technologie ne fera qu’amplifier ce désordre.
Pour illustrer ce point, j’aime utiliser une analogie simple mais puissante. Imaginez qu’Estelle possède une Ferrari et que j’ai un simple vélo. Si elle ne sait pas conduire sa Ferrari, mais que je maîtrise parfaitement mon vélo, qui arrivera le plus vite à destination ? Très probablement moi. L’outil, aussi puissant soit-il, est inutile sans la méthode et les comportements pour l’utiliser correctement. Un carnet et un stylo, utilisés avec une méthode rigoureuse, seront toujours plus efficaces qu’un logiciel de gestion de projet ultra-sophistiqué utilisé de manière chaotique. C’est pourquoi je définis un système d’organisation personnel non pas par ses outils, mais par la combinaison de trois éléments : les outils, les méthodes et les comportements. Se focaliser uniquement sur l’outil, c’est passer à côté de l’essentiel du travail, qui se situe au niveau de notre façon de travailler et de nos habitudes. La solution n’est donc pas de trouver l’outil parfait, mais de définir d’abord une méthode de travail claire et simple. L’outil ne viendra qu’ensuite, pour servir cette méthode, et non l’inverse.
La véritable solution : adopter un système de pensée avant les outils
Avant même de penser à organiser l’information que nous recevons, nous devons apprendre à la filtrer. La plupart de notre stress lié à l’infobésité vient du fait que nous essayons de tout traiter avec le même niveau d’attention. La clé est d’adopter des réflexes mentaux, des heuristiques, qui nous permettent de trier l’information en amont. C’est un changement de paradigme : passer d’une posture réactive (subir le flux) à une posture proactive (choisir ce qui mérite notre attention).
Le premier filtre : quand faut-il vraiment chercher de l’information ?
Une des heuristiques les plus efficaces que j’utilise est une simple matrice de décision à deux axes : l’importance de la décision et sa réversibilité. Avant de vous lancer dans une recherche d’information approfondie, posez-vous ces deux questions. Si une décision est à la fois très importante et irréversible (ou difficilement réversible), comme une opération chirurgicale, un engagement financier majeur ou un recrutement stratégique, alors oui, il est crucial de ralentir.
‘Là, je vais prendre le temps de chercher de l’information pertinente, faire attention à mes biais et cetera.’
Dans ce cas de figure, le temps investi dans la recherche est justifié et nécessaire. Mais qu’en est-il des autres situations ? La majorité de nos décisions quotidiennes sont soit peu importantes, soit facilement réversibles. Choisir une série sur Netflix, par exemple. C’est une décision peu importante et totalement réversible. Y passer 30 minutes est une perte de temps absurde. De même, engager un freelance pour une petite mission. Si ça se passe mal, vous aurez perdu un peu d’argent, mais la décision est réversible. Inutile de passer des semaines à comparer des dizaines de profils. Cette matrice simple permet de libérer une quantité énorme de bande passante mentale en décidant consciemment de ne PAS chercher plus d’informations pour la plupart des choses.
Le deuxième filtre : l’intention derrière la consommation
Le deuxième réflexe à adopter est de se poser une question fondamentale avant de consommer n’importe quel contenu :
‘Qu’est-ce que je vais accomplir avec l’information que je m’apprête à consommer ?’
Cette question simple permet de séparer le bon grain de l’ivraie et de distinguer deux grandes catégories d’information. La première est l’information ‘utile’, celle qui a le potentiel de vous aider à résoudre un problème concret que vous rencontrez MAINTENANT. Vous cherchez à mettre en place une nouvelle stratégie marketing, à acquérir un client, à créer une offre ? Vous avez un problème ou un désir, et vous cherchez activement une solution. C’est une consommation intentionnelle et dirigée. La deuxième catégorie est le ‘divertissement’. Et attention, je mets beaucoup de choses dans cette catégorie : les actualités sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle, le scroll infini sur les réseaux sociaux, et même la lecture d’un thriller. Il n’y a aucun mal à se divertir, au contraire ! Le problème survient lorsque nous confondons les deux. Nous scrollons sur LinkedIn en nous disant que nous travaillons, alors qu’en réalité, nous nous divertissons. En étant honnête avec soi-même sur l’intention, on évite les attentes erronées et on peut allouer consciemment du temps au divertissement, sans culpabiliser, et du temps à la recherche d’information utile, de manière beaucoup plus ciblée et efficace.
Construire votre système d’organisation anti-infobésité pas à pas
Une fois que nous avons appris à mieux filtrer l’information en amont, il est temps de s’attaquer à l’organisation de celle que nous décidons de conserver. Et là encore, la tentation de la complexité est grande. On voit des systèmes ultra-élaborés sur Notion et on se dit que c’est ce qu’il nous faut. C’est une erreur. Je suis un fervent défenseur de la loi de Gall, qui stipule qu’un système complexe qui fonctionne a nécessairement évolué à partir d’un système simple qui fonctionnait.
‘Un système complexe qui fonctionne a nécessairement évolué d’un système simple qui fonctionnait.’
Dupliquer le template complexe de quelqu’un d’autre, c’est sauter les étapes et se condamner à l’échec. L’idée est de commencer petit, avec une structure de base solide, et de la faire évoluer en fonction de vos propres besoins. Je propose un système simple basé sur quatre espaces distincts.
L’espace de capture : le ‘vide-cerveau’ pour libérer votre esprit
C’est votre porte d’entrée. Un endroit unique (une note sur votre téléphone, un carnet, une boîte de réception d’e-mail) où vous capturez TOUT ce qui vous passe par la tête : idées, tâches à faire, articles à lire, recommandations… La règle d’or est de séparer la capture du traitement. Vous ne traitez pas l’information au moment où elle arrive. Vous la déposez simplement dans votre ‘inbox’ pour libérer votre esprit et rester concentré sur votre tâche en cours. C’est un réflexe simple qui évite la dispersion mentale.
L’espace des projets : la méthode Kanban pour visualiser l’avancement
C’est ici que vous organisez le travail à faire. J’aime beaucoup la structure en Kanban, très visuelle, avec des colonnes. Classiquement, on a ‘À faire’, ‘En cours’ et ‘Fait’. Mais j’ajoute une colonne cruciale : ‘Idées’. Cette colonne est votre parking à ‘objets brillants’. Chaque fois qu’une nouvelle idée pour un projet en cours vous vient, au lieu de dévier de votre plan initial, vous la mettez dans cette colonne. Cela permet de protéger votre projet en cours de la dispersion, tout en ne perdant pas l’idée, que vous pourrez réévaluer plus tard. C’est un garde-fou extrêmement puissant contre la tendance à tout commencer en même temps.
Le synchronisateur : l’agenda comme outil de pilotage
Cet espace est tout simplement votre agenda. Son rôle n’est pas seulement de noter vos rendez-vous, mais de ‘synchroniser’ votre temps avec vos priorités. C’est ici que vous allez allouer des blocs de temps spécifiques pour travailler sur les tâches de vos projets, mais aussi pour des tâches isolées. L’agenda devient un outil actif pour planifier votre semaine et vous assurer que ce qui est important trouve une place dans votre emploi du temps.
L’espace des références : votre bibliothèque de connaissances personnelles
Enfin, vous avez besoin d’un endroit pour stocker l’information qui n’est pas une tâche à faire, mais qui pourrait être utile plus tard. C’est votre base de connaissances personnelle : des checklists, des modèles de documents, des notes de lecture, des procédures… L’idée est d’avoir un système centralisé où vous pouvez facilement retrouver cette information grâce à un moteur de recherche, plutôt que de l’avoir dispersée sur des dizaines de supports différents.
Ce système en quatre parties est une base simple et robuste. Il peut être implémenté avec un simple carnet ou avec des outils numériques comme Notion ou Evernote. L’important n’est pas l’outil, mais la clarté de la méthode. Commencez avec cette simplicité, soyez régulier, et vous verrez naturellement comment la faire évoluer pour qu’elle corresponde parfaitement à votre façon de travailler.
Conclusion : reprendre le pouvoir sur l’information
L’infobésité n’est pas une fatalité. C’est un défi de notre époque, mais un défi que nous pouvons relever. Le chemin pour s’en sortir ne passe pas par la recherche de l’outil parfait ou de la dernière technique de productivité à la mode. Il commence par une prise de conscience : le problème n’est pas la quantité d’information, mais notre manière de la gérer. Il s’agit de passer d’une posture de consommateur passif, subissant un flux incessant, à celle d’un architecte intentionnel de son propre système d’information.
Nous avons vu que la solution réside dans une approche humaine, basée sur des principes simples. D’abord, filtrer en amont en se demandant l’importance et la réversibilité d’une décision, puis clarifier l’intention derrière chaque consommation d’information. Ensuite, rejeter l’illusion que la technologie nous sauvera, pour plutôt se concentrer sur la mise en place d’une méthode de travail solide. Le système en quatre espaces – capture, projets, synchronisation, références – n’est pas une formule magique, mais un cadre de départ simple et puissant pour construire un environnement de travail serein et efficace. Il privilégie la clarté sur la complexité et l’évolution progressive sur la révolution brutale.
L’invitation que je vous lance aujourd’hui n’est pas d’en faire plus, mais de faire mieux, avec moins de bruit et plus de sens. Arrêtez de collectionner les outils et commencez à cultiver des comportements. Attachez-vous au mât de votre navire pour ne pas céder au chant des sirènes numériques. Choisissez consciemment où va votre attention. En faisant cela, vous ne vous contenterez pas de survivre à l’ère de l’information ; vous apprendrez à y prospérer, en transformant le poids de l’infobésité en un levier pour atteindre vos objectifs.
FAQ : Questions fréquentes sur l’infobésité et l’organisation
Quels sont les principaux symptômes de l’infobésité ?
L’infobésité se manifeste par un ensemble de symptômes à la fois psychologiques et professionnels. Sur le plan personnel, on observe souvent une anxiété diffuse, des troubles de la mémoire, et une paralysie décisionnelle, c’est-à-dire une incapacité à faire des choix ou à savoir par où commencer. Professionnellement, cela se traduit par une tendance à douter constamment de ses stratégies, à commencer de nombreuses tâches sans les finir, et à se disperser. Le symptôme le plus révélateur est le sentiment de consommer énormément de contenu sans pour autant progresser dans ses projets ou dans sa vie. C’est un état de saturation où l’information devient un poids plutôt qu’une aide.
‘Ça pose un problème à la personne donc dans le sens anxiété, troubles de mémoire, peut-être paralysie décisionnelle donc on ne sait pas si on doit faire A, si on doit faire B, si on doit faire C, on ne sait même pas par où commencer nos journées.’
Pourquoi les applications de productivité ne résolvent-elles pas le problème ?
Les applications de productivité ne résolvent pas le problème de fond car elles ne sont que des outils. Or, la solution à l’infobésité n’est pas technologique mais humaine. Elle réside dans la méthode de travail et les comportements que l’on adopte. Se jeter sur une nouvelle application sans avoir un système de pensée clair en amont revient à mettre un moteur de Ferrari dans un châssis de vélo. L’outil va simplement accélérer le chaos existant. Une surabondance d’applications crée ce que j’appelle un ‘Frankenstein numérique’ : un système fragmenté qui augmente la charge mentale au lieu de la réduire. La clé est de d’abord définir sa méthode, puis de choisir un outil (même simple) pour la servir.
‘La croyance que la technologie va nous sauver de ce qu’elle crée. Mais la technologie pour l’information en tout cas à l’heure actuelle (…) je pense que la solution elle est essentiellement humaine.’
Comment décider rapidement sans passer des heures à chercher de l’information ?
Pour décider plus vite, il faut utiliser un filtre mental simple basé sur deux critères : l’importance de la décision et sa réversibilité. Avant de chercher de l’information, évaluez la situation. Si la décision est peu importante et facilement réversible (comme choisir une série Netflix ou un restaurant pour le déjeuner), prenez une décision rapide et passez à autre chose. Le temps passé à rechercher l’option ‘parfaite’ est disproportionné par rapport à l’enjeu. Réservez votre temps de recherche et d’analyse approfondie uniquement pour les décisions qui sont à la fois très importantes et irréversibles (ou très coûteuses à inverser). Cette approche permet de libérer une énergie mentale considérable pour ce qui compte vraiment.
‘Tu as des décisions qui sont importantes. (…) et l’axe de la est-ce que c’est réversible ? (…) là c’est une décision, on parle une opération donc il y a des conséquences qui sont irréversibles et qui sont importantes. Attends, là, je vais prendre le temps de chercher de l’information pertinente.’
Quelle est la première étape pour créer un système d’organisation simple et efficace ?
La toute première étape est de respecter la loi de Gall : un système complexe fonctionnel doit toujours évoluer à partir d’un système simple qui fonctionnait. Il faut donc résister à la tentation de copier-coller des systèmes complexes (comme les templates Notion très élaborés). La meilleure approche est de commencer avec une structure de base minimale. Mettez en place un seul endroit pour capturer toutes vos idées et tâches (un ‘vide-cerveau’) et une simple liste de tâches ou un tableau Kanban avec trois colonnes : ‘À faire’, ‘En cours’, ‘Fait’. Utilisez ce système simple de manière régulière pendant quelques semaines. La complexité nécessaire émergera naturellement de vos propres besoins, et non de ceux de quelqu’un d’autre.
‘Un système complexe qui fonctionne a nécessairement évolué d’un système simple qui fonctionnait. (…) l’idée c’est plutôt de revenir sur quelque chose de plus simple et d’être régulier régulier avec cette simplicité et ensuite d’augmenter la complexité du système.’
Comment gérer le stress de la comparaison généré par les réseaux sociaux comme LinkedIn ?
La gestion de ce stress passe par la prise de conscience et la mise en place de barrières. Il faut d’abord comprendre que les réseaux sociaux présentent une vision déformée de la réalité, en mettant en avant les réussites extrêmes et en cachant les efforts et les échecs. Vous ne voyez que le résultat, pas le processus. Ensuite, il est crucial de limiter son exposition. Plutôt que de compter sur sa seule volonté, utilisez des outils pour bloquer l’accès à ces plateformes en dehors de créneaux horaires spécifiques et courts. Cette contrainte externe, comme Ulysse s’attachant au mât, est la meilleure défense contre la comparaison malsaine et le scroll infini, vous permettant de vous reconnecter à votre propre réalité et à vos propres objectifs.
‘La comparaison qui peut avoir sur ces réseaux sociaux, elle est malsaine parce que tu vois uniquement le résultat et puis pas ce qui a été investi pour obtenir le résultat. Et donc évidemment une personne qui est (…) tout le temps en train de poster (…) tu vois pas sa vie, tu vois pas les coulisses en fait de sa vie.’
Qu’est-ce que le ‘Frankenstein numérique’ et comment l’éviter ?
Le ‘Frankenstein numérique’ est un système d’organisation involontaire et chaotique, créé par l’accumulation d’une multitude d’applications et d’outils non connectés entre eux (un outil pour les notes, un pour les tâches, un pour les projets, etc.). Ce patchwork, loin de simplifier la vie, augmente la charge mentale car on passe son temps à se demander où se trouve l’information. Pour l’éviter, il faut tendre vers un idéal de centralisation. Choisissez un nombre très limité d’outils, idéalement un seul ‘hub’ principal, où vous pouvez gérer la majorité de vos informations. L’objectif est de laisser le moteur de recherche de l’outil faire le travail de retrouver l’information, plutôt que de solliciter constamment votre propre cerveau.
‘Finalement en fait tu as un patchwork d’applications et plutôt que d’avoir un système centralisé. (…) laisser le moteur de recherche faire le travail que la plupart des gens qui sont dispersés font avec leur cerveau, c’est-à-dire attends, c’était où la formation ?’


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