Logo de l'épisode Pourquoi rester solopreneur - Episode 211 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

Pourquoi rester solopreneur – Episode 211

Épisode diffusé le 28 décembre 2023 par Estelle Ballot

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Entreprendre : faut-il vraiment monter une équipe pour réussir ?

Dans le grand théâtre de l’entrepreneuriat, on nous présente souvent un scénario en deux actes. D’un côté, les bâtisseurs d’empires, ceux qui recrutent, structurent et managent des équipes. De l’autre, les artisans solitaires, les indépendants qui naviguent en solo. Comme je le dis souvent, ‘il y a deux camps, il y a ceux qui bossent en équipe, et il y a ceux qui se la jouent solo’. L’imaginaire collectif associe instantanément le mot ‘entreprise’ à une ruche bourdonnante : des salariés, une hiérarchie, des services spécialisés… une machine bien huilée où chacun joue sa partition. Et les autres, les solos ? Ils sont plus de 4 millions en France, plus de 10% des actifs, mais restent souvent dans l’ombre, perçus comme une étape transitoire avant le ‘vrai’ entrepreneuriat.

Cette perception est tenace. J’entends encore trop souvent des phrases qui trahissent cette pensée : ‘J’ai créé une société, ça fait plus sérieux’, ou pire, ‘Si tu n’as pas d’équipe, c’est que ton business ne tourne pas vraiment’. Cette idée que le solopreneuriat serait une sorte de ‘lose’, un aveu d’échec à ne pas ‘voir les choses en grand’, me heurte profondément. Car pour moi, et pour beaucoup d’autres, c’est tout le contraire. C’est un choix délibéré, réfléchi, et source d’un épanouissement immense. Aujourd’hui, je vous ouvre les portes de mes réflexions. Je ne vais pas vous donner une nouvelle stratégie marketing à appliquer, mais plutôt partager pourquoi j’ai choisi, à un stade de maturité où je pourrais aisément basculer vers un modèle d’équipe, de rester ‘me, myself and I’. Ce n’est pas une vérité universelle, mais un témoignage pour tous ceux qui ressentent cette pression de la croissance à tout prix et qui, peut-être, trouveront dans mes mots une forme de validation pour leur propre chemin.

Les idées reçues sur le solopreneuriat : affronter les ombres pour mieux voir la lumière

Avant de célébrer les lauriers du solopreneuriat, il faut être honnête et regarder en face les défis qu’il impose. Nier ses inconvénients serait non seulement malhonnête, mais aussi contre-productif. Car c’est en comprenant ces difficultés que l’on peut décider si ce chemin est fait pour nous, et comment le parcourir avec succès. Travailler seul, c’est un peu comme être le capitaine, le mécanicien et le cuisinier de son propre navire. C’est exaltant, mais cela comporte des risques qu’il faut savoir identifier et maîtriser. Ces défis, souvent présentés comme des défauts rédhibitoires, sont en réalité des épreuves qui forgent une discipline et une résilience uniques. Abordons sans détour les trois plus grands arguments des détracteurs du travail en solo : la motivation, l’isolement créatif et la limitation du temps.

Le défi de l’autodiscipline : comment rester motivé sans le regard de l’équipe ?

Le premier obstacle, et sans doute le plus évident, est celui de la motivation. ‘Clairement, c’est pas fait pour tout le monde’, et c’est une vérité qu’il faut accepter. Lorsque vous êtes seul, personne ne vous impose un cadre. Pas de collègue qui arrive à 9h et vous incite à commencer votre journée, pas de réunion planifiée qui structure votre matinée. La tentation est immense de laisser une heure filer sur les réseaux sociaux, de repousser une tâche complexe ou simplement de ne pas trouver l’énergie pour démarrer. L’équipe, même de manière implicite, agit comme un régulateur social et temporel. Le simple fait de voir les autres travailler crée une impulsion collective. En solo, cette impulsion doit venir de l’intérieur, et uniquement de l’intérieur.

Cette absence de structure externe exige une rigueur de fer. Il faut devenir son propre manager, son propre moteur. Cela implique de se ‘définir des plages horaires de travail et s’y tenir’, de créer ses propres rituels pour marquer la transition entre vie personnelle et professionnelle, surtout quand le bureau est à la maison. C’est un apprentissage constant. Il faut apprendre à se connaître, à identifier ses pics de productivité, à reconnaître les signes de la procrastination et à mettre en place des stratégies pour la contrer. C’est un travail sur soi qui va bien au-delà de la simple gestion de projet. Mais une fois cette autodiscipline acquise, elle devient une force extraordinaire, applicable à tous les domaines de la vie. On n’attend plus que l’impulsion vienne de l’extérieur ; on la crée.

L’isolement créatif : peut-on vraiment innover seul dans son coin ?

Le deuxième grand désavantage est la perte de la cocréation. Je garde un souvenir très vif de mes années en agence, de ce ‘ping-pong d’idées en permanence’ que nous faisions avec ma collègue Delphine. En une heure de brainstorming intense, nous abattions un travail qui m’aurait pris une journée entière seule. L’idée de l’un rebondit sur celle de l’autre, une suggestion en fait naître une troisième, et de cette émulation collective naissent des stratégies plus riches, plus audacieuses. Cette synergie, cette magie de l’intelligence collective, est indéniablement plus difficile à recréer quand on est solopreneur.

On ne peut pas simplement se tourner vers son voisin de bureau pour tester une idée ou débloquer une situation. Cela signifie-t-il que le solopreneur est condamné à une créativité limitée ? Absolument pas. Cela signifie qu’il doit être proactif pour la nourrir différemment. Il faut consciemment organiser des moments d’échange : intégrer des groupes de mastermind, participer à des événements de networking, échanger avec des pairs sur les réseaux sociaux, faire appel à un coach ou à un mentor. Il faut recréer artificiellement ces moments de ‘ping-pong’ en allant chercher des interlocuteurs qualifiés. Paradoxalement, cette démarche peut même s’avérer plus efficace, car on choisit ses partenaires de réflexion pour leur expertise spécifique, plutôt que de dépendre des collègues qui nous sont imposés. L’innovation en solo est moins spontanée, mais elle peut être plus intentionnelle et ciblée.

Le plafond de verre des 24 heures : le solopreneur est-il condamné à stagner ?

Enfin, le troisième et plus grand défi est une simple réalité mathématique : ‘il y a 24 heures seulement dans une journée’. Être solopreneur, c’est être un ‘multi-spécialiste’. On doit jongler avec son cœur de métier, mais aussi avec toutes les fonctions support indispensables : la comptabilité, le marketing, la communication, la gestion administrative, le service client… La liste est infinie. Même si l’on est excellent dans son domaine, il est impossible d’être un expert en tout. Et surtout, le temps alloué à ces tâches annexes est du temps qui n’est pas consacré à produire de la valeur pour ses clients.

Cette limitation a deux conséquences majeures. D’abord, on ne peut pas ‘aller aussi loin probablement qu’on le souhaiterait peut-être dans chaque activité’. On doit faire des choix, accepter que certaines choses soient ‘assez bonnes’ plutôt que parfaites. Ensuite, cela crée un plafond de verre naturel sur le chiffre d’affaires. Une seule personne ne peut facturer qu’un nombre limité d’heures ou vendre qu’un certain volume de produits. C’est une limite physique. Cependant, voir cela uniquement comme un désavantage est réducteur. Cette contrainte force à une optimisation extrême. Elle pousse à automatiser, à déléguer ponctuellement les tâches à faible valeur, à créer des produits scalables (comme des formations en ligne) et à se concentrer sur le 20% d’actions qui génèrent 80% des résultats. C’est une école d’efficacité redoutable. Le plafond de verre existe, mais c’est au solopreneur de décider à quelle hauteur il le place en optimisant son modèle économique.

Les avantages cachés : pourquoi j’ai choisi de rester solo (et fière de l’être)

Après avoir exploré les défis, il est temps de passer de l’autre côté du miroir. Si je suis à un stade de maturité où je ‘pourrais complètement passer sur une entreprise structurée’, et que je choisis activement de ne pas le faire, c’est que les avantages l’emportent, et de loin, sur les inconvénients. Ces avantages ne sont pas seulement financiers ou organisationnels ; ils sont profondément liés à un style de vie, à des valeurs personnelles de simplicité, de sérénité et de liberté. Ce n’est pas un statut par défaut, mais une revendication. Décortiquons ensemble les piliers qui soutiennent ma décision, en commençant par l’outil formidable qui rend tout cela possible : le statut d’auto-entrepreneur.

La simplicité comme rampe de lancement : la magie du statut auto-entrepreneur

Le premier pilier, et celui qui a tout déclenché pour moi, est la simplicité administrative du statut d’auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur). En France, l’administratif est une ‘nébuleuse’ qui peut faire peur et paralyser l’envie d’entreprendre. Créer une société classique, c’est un parcours du combattant : rédaction de statuts, publication d’une annonce légale, dépôt de capital, rendez-vous avec des experts-comptables, des avocats… C’est un univers intimidant et coûteux. Je le dis sans détour : ‘Personnellement, je pense que je me serais jamais lancé ou en tout cas beaucoup plus tard dans l’entrepreneuriat, s’il y avait pas eu le statut auto-entrepreneur’.

Ce statut a été conçu pour être une porte d’entrée. Littéralement, ‘vous allez sur internet, en trois clics, vous avez créé votre statut’. La barrière à l’entrée est quasi inexistante. On ne risque presque rien, ni en temps, ni en argent. Cette facilité dédramatise complètement l’acte de se lancer. Elle permet de tester une idée, de commencer une activité en parallèle de son emploi, de mettre le pied à l’étrier sans prendre de risques démesurés. C’est une démocratisation de l’entrepreneuriat. Beaucoup commencent par là avant de faire évoluer leur structure, et c’est parfait. Mais ce qui est encore plus puissant, c’est de réaliser que l’on peut aussi y rester, et y prospérer durablement, en profitant d’une gestion quotidienne d’une simplicité enfantine.

Une fiscalité pensée pour les indépendants : comprendre l’impact sur vos revenus

Le deuxième avantage majeur est la fiscalité. Attention, je ne suis ni fiscaliste ni expert-comptable, mais les grandes lignes sont incroyablement favorables, surtout pour les métiers de service avec peu de charges. La différence fondamentale, c’est qu’on n’est ‘pas imposé sur ses bénéfices, on est imposé sur son chiffre d’affaires’. Cela peut sembler un désavantage, mais le taux d’imposition (environ 22% pour les prestations de services) est appliqué après un abattement. Surtout, pour quelqu’un comme moi dont les charges mensuelles sont très faibles (quelques logiciels, moins de 500€ par mois), la différence entre mon chiffre d’affaires et mes bénéfices est minime. Le calcul est donc très avantageux.

Mais la vraie pépite fiscale, c’est une petite case à cocher à la création : le ‘versement libératoire de l’impôt sur le revenu’. En acceptant de payer un tout petit pourcentage supplémentaire sur votre chiffre d’affaires chaque mois ou trimestre (environ 1 à 2%), vous êtes quasiment libéré de l’impôt sur le revenu sur les gains de votre micro-entreprise. C’est une simplification et une optimisation extraordinaires. Au lieu de voir une grosse partie de vos revenus taxée à la tranche marginale d’imposition (qui peut vite atteindre 30% ou plus), vous payez un impôt très faible et prévisible. ‘D’un point de vue imposition, non seulement j’ai une entreprise qui paye peu d’impôts, mais en plus, je vais payer très peu d’impôts sur le revenu’. C’est une opportunité légale, offerte par l’État, qu’il serait dommage de ne pas saisir si l’on est éligible.

L’allègement administratif au quotidien : plus de temps pour votre cœur de métier

La simplicité ne s’arrête pas à la création ou à la fiscalité. Elle infuse toute la gestion quotidienne de l’entreprise. En micro-entreprise, l’administratif est ‘réduit à son minimum’. La plus grande différence ? ‘Vous n’avez pas à déposer de bilan’. Pas de bilan comptable annuel complexe, donc pas besoin d’un expert-comptable coûteux et chronophage. Vos obligations se résument à tenir un livre de recettes et, si nécessaire, un registre des achats. Un simple tableau Excel suffit. C’est tout. Pour quelqu’un comme moi que la comptabilité ‘n’intéresse pas des masses’, c’est une libération mentale incroyable.

Autre avantage de taille : la franchise en base de TVA. Jusqu’à un certain seuil de chiffre d’affaires, vous ne facturez pas la TVA à vos clients. Certains y voient un inconvénient car on ne peut pas la récupérer sur ses achats. Mais comme je le soulignais, ‘dans le cas d’un consultant, d’un formateur et cetera, on a très très peu d’achats’. L’avantage est donc double. Premièrement, vos prix sont nets. Un tarif affiché à 100€ va dans votre poche (avant charges sociales et impôts), et non 80€ dans votre poche et 20€ pour l’État. Cela vous rend 20% plus compétitif ou vous permet de garder une marge 20% plus élevée. Deuxièmement, cela simplifie encore la gestion. Pas de déclaration de TVA à faire, pas de calculs complexes. C’est du temps et une charge mentale en moins, que vous pouvez réinvestir dans ce qui compte vraiment : servir vos clients.

Au-delà des chiffres : la liberté comme boussole ultime

Si la simplicité administrative et la fiscalité avantageuse sont des arguments rationnels et puissants, le cœur de ma décision de rester solopreneur repose sur quelque chose de bien plus profond et de moins quantifiable : la liberté. C’est une valeur fondamentale pour moi, le pilier central de mon équilibre de vie. Et le solopreneuriat offre un niveau de liberté et d’agilité qu’il est, à mon sens, impossible de retrouver dans une structure avec une équipe. Cette liberté n’est pas un concept abstrait ; elle se manifeste de manière très concrète au quotidien, dans ma façon de travailler, de décider et de vivre. C’est cette souveraineté totale qui, pour moi, n’a pas de prix.

Se libérer de la charge managériale : une énergie retrouvée

J’ai été manager pendant plus de dix ans. J’aimais ça, mais c’était épuisant. Mon style de management, que l’on qualifiait souvent de ‘Maman Louve’, était très protecteur. Je prenais à cœur le bien-être de mes équipes, leur développement, leurs difficultés. Cette implication ‘me bouffe beaucoup beaucoup beaucoup d’énergie’. Le management, ce n’est pas seulement distribuer des tâches. C’est porter une responsabilité humaine. Quand vous êtes chef d’entreprise, cette responsabilité est décuplée : vous portez la responsabilité du salaire de vos collaborateurs. ‘Dès lors que vous embauchez quelqu’un […] vous avez le salaire de ces personnes-là entre vos mains’. Cette pression, de devoir assurer quoi qu’il arrive, est un poids considérable.

Aujourd’hui, je suis ravie d’avoir vécu cette expérience, mais je suis tout aussi ravie de l’avoir laissée derrière moi. ‘J’ai donné, maintenant je passe mon tour’. Ne plus avoir cette responsabilité managériale est une source de sérénité immense. Au-delà du salaire, il y a aussi la responsabilité opérationnelle. Travailler avec des gens, même des freelances, crée des interdépendances. Le montage de mon podcast en est un exemple parfait. Le déléguer m’imposerait de livrer mes enregistrements des semaines à l’avance, ce qui ‘m’enlève cette liberté de pouvoir enregistrer au dernier moment’. En restant solo, je suis le seul maître de mon temps, de mes process et de mon énergie. Je peux la consacrer à 100% à mon travail de création et à mes clients, sans la diluer dans la gestion humaine.

La souveraineté totale sur votre stratégie et votre timing

Cette absence d’interdépendance m’offre une agilité absolue. C’est l’un des plus grands super-pouvoirs du solopreneur. Je peux ‘changer d’avis’. Si une idée me semble brillante le lundi et mauvaise le mardi, je pivote instantanément, sans avoir à organiser de réunion, à ré-expliquer la vision, à convaincre une équipe et à gérer la frustration liée au changement. Je peux changer de stratégie du jour au lendemain. Si je décide d’abandonner une ligne de produits pour me concentrer sur une autre, la décision est prise et appliquée dans la foulée. Dans une entreprise structurée, un tel changement aurait des conséquences sur les postes, les missions, et nécessiterait des mois de conduite du changement.

Cette liberté s’étend à tous les aspects de l’entreprise. La liberté de timing : je peux décider de faire un lancement par mois ou un seul par an, et changer ce planning à mi-parcours sans que cela n’impacte personne. La liberté de modèle économique : je peux basculer d’un modèle de service à un modèle par abonnement, ou créer un hybride, simplement parce que cela me semble plus pertinent. ‘Je fais ce que je veux’. Cette capacité à s’adapter en temps réel au marché, à ses envies, à ses intuitions, est un avantage concurrentiel phénoménal. On peut tester, itérer, et innover à une vitesse qu’aucune structure plus lourde ne peut égaler.

Aligner son rythme de travail sur son rythme de vie (et non l’inverse)

Le dernier point est le plus important, la clé de voûte de tout cet édifice : la liberté de changer de rythme. La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Il y a des moments où la sphère professionnelle peut tourner à plein régime, et d’autres où ‘la vie perso, elle a besoin de prendre plus de place’. Que ce soit pour des événements heureux comme l’arrivée d’un enfant, ou des épreuves comme la maladie d’un proche, la vie nous impose parfois de ralentir. Quand on est seul aux commandes, cette adaptation est immédiate et sans friction. ‘Si vous avez un changement dans votre vie, quelque chose de fort, que vous voulez ralentir ou que vous voulez accélérer, vous changez de braquet du jour au lendemain’.

Cette flexibilité est une garantie de sérénité. Savoir que l’on peut, à tout moment, ajuster son activité pour faire face aux imprévus de la vie, sans mettre en péril l’emploi de qui que ce soit, sans avoir à se justifier, est une charge mentale en moins qui est inestimable. C’est la capacité à construire une carrière qui sert notre vie, et non une vie entièrement dévouée à notre carrière. C’est peut-être ça, la véritable définition du succès pour un solopreneur : construire une entreprise non seulement rentable, mais aussi résiliente, flexible et profondément humaine, car elle est à l’échelle d’une seule vie, la sienne.

Conclusion : le solopreneuriat, un choix de valeurs avant tout

Au final, la décision de rester solopreneur n’est pas une question de capacité, mais de valeurs. Ce n’est pas un chemin fait pour tout le monde. Il demande de la rigueur, de l’autonomie et une capacité à supporter une certaine solitude. Il a ses limites, notamment en termes de croissance exponentielle. On ne bâtit pas une licorne en restant seul. ‘Ça va pas vous permettre d’exploser’, et il faut en être conscient. Mais l’objectif de tout entrepreneur est-il forcément de ‘littéralement exploser les plafonds’ ? Je ne le crois pas.

Pour moi, le succès se mesure différemment. Il se mesure en sérénité, en liberté, en alignement avec qui je suis. Je ressens, comme beaucoup, cette ‘pression de plein de gens autour de moi qui me disent ‘Mais attends, tu devrais passer en entreprise structurée ». Mais j’ai appris à écouter ma propre boussole. Mon quotidien est plus serein en solo. Je peux être épanouie, performante et très bien gagner ma vie en restant micro-entrepreneur. C’est un message que je voulais vous transmettre. Si vous ressentez cette pression, si vous doutez de votre modèle, sachez qu’il n’y a pas de honte, mais au contraire une grande force, à choisir la voie qui vous correspond, même si ce n’est pas la plus conventionnelle. Votre entreprise doit être au service de votre vie, et non l’inverse.

Si ces réflexions vous parlent et que vous souhaitez aller plus loin, je vous invite à me rejoindre sur ma newsletter. C’est là que je partage les coulisses de mon activité, mes ressentis et mes bons plans, de façon beaucoup plus personnelle que sur les réseaux sociaux. Il suffit de vous rendre sur lepodcastdumarketing.com/newsletter.

Questions fréquentes sur le solopreneuriat

Est-ce que travailler en solo est fait pour tout le monde ?

Non, absolument pas. C’est un modèle qui exige des qualités personnelles spécifiques. Il faut une grande autodiscipline pour se mettre au travail sans supervision, une forte capacité d’organisation pour gérer toutes les facettes de l’entreprise, et une bonne tolérance à la solitude. Certaines personnes s’épanouissent et trouvent leur énergie dans l’interaction constante avec une équipe. Pour elles, le solopreneuriat pourrait être une source de démotivation et d’isolement. Il est crucial de bien se connaître avant de choisir cette voie.

‘Mon analyse à moi, c’est que c’est pas du tout fait pour tout le monde. C’est pas fait pour tout le monde, mais je pense franchement que c’est fait pour moi.’

Quels sont les plus grands inconvénients du travail en tant que solopreneur ?

Les trois principaux inconvénients sont la gestion de la motivation, l’absence de cocréation spontanée et la limitation du temps. Sans le cadre d’une équipe, il faut trouver en soi la discipline pour travailler. L’émulation créative, ce ‘ping-pong d’idées’ qui naît des échanges informels, manque également. Enfin, avec seulement 24 heures dans une journée, un solopreneur doit être à la fois expert dans son métier et gestionnaire de toutes les fonctions support (compta, marketing, etc.), ce qui limite forcément sa capacité de production et donc son potentiel de croissance.

‘Il faut être capable de se motiver, il faut être capable de travailler avec moins d’échange, de cocréation avec d’autres, il faut être capable de s’organiser, faut avoir une certaine rigueur.’

Le statut d’auto-entrepreneur est-il vraiment aussi simple à créer et à gérer ?

Oui, c’est son avantage principal. La création se fait en quelques clics en ligne avec des frais quasi nuls, ce qui lève une énorme barrière psychologique et financière. La gestion quotidienne est tout aussi simplifiée : pas de bilan comptable à déposer, donc pas d’expert-comptable obligatoire. Les obligations se limitent à la facturation et à la tenue d’un livre de recettes, qui peut être un simple tableur. Cette simplicité permet de se concentrer sur son cœur de métier plutôt que sur la complexité administrative française.

‘L’avantage du statut auto-entrepreneur, c’est que littéralement, vous allez sur internet, en trois clics, vous avez créé votre statut.’

Comment fonctionne l’avantage fiscal du versement libératoire pour un auto-entrepreneur ?

Le versement libératoire est une option qui permet de payer son impôt sur le revenu en même temps que ses cotisations sociales, chaque mois ou chaque trimestre. Au lieu d’être imposé sur vos bénéfices en fin d’année selon les tranches progressives de l’impôt, vous payez un petit pourcentage supplémentaire (entre 1% et 2,2% selon l’activité) directement sur votre chiffre d’affaires. Pour beaucoup d’auto-entrepreneurs, cela se traduit par un impôt global bien plus faible et surtout, beaucoup plus simple à anticiper et à gérer.

‘Vous payez en amont un petit peu plus d’impôts […] en revanche, vous n’avez plus à payer d’impôts sur le revenu, sur les revenus qui ont été générés par votre micro-entreprise.’

Pourquoi le fait de ne pas manager d’équipe est-il un avantage si important ?

Pour certaines personnalités, c’est une libération immense de charge mentale et émotionnelle. Manager, ce n’est pas seulement organiser le travail ; c’est porter la responsabilité du bien-être, de la progression et de la rémunération de ses collaborateurs. C’est une source de stress et une consommation d’énergie considérables. Choisir de ne pas manager, c’est décider de réallouer cette énergie à son propre travail, à sa créativité et à sa sérénité personnelle, tout en évitant la pression de devoir assurer les salaires chaque mois.

‘Moi, ça me bouffe beaucoup beaucoup beaucoup d’énergie. Donc, c’était assez épuisant pour moi d’être manager. […] C’est bon, j’ai donné, maintenant je passe mon tour.’

La liberté est-elle le principal bénéfice du travail en solo ?

Oui, c’est souvent l’avantage ultime et le plus déterminant. Cette liberté est totale et s’applique à tous les niveaux : liberté de changer de stratégie ou de modèle économique du jour au lendemain, liberté de fixer ses propres horaires et son propre rythme, et surtout, liberté d’adapter son activité aux aléas de la vie personnelle. C’est la capacité de construire une entreprise qui s’adapte à sa vie, et non l’inverse. Pour beaucoup, cette souveraineté n’a pas de prix et surpasse tous les inconvénients.

‘Cette liberté totale sur mon entreprise, c’est extrêmement important. Et cette liberté, on ne l’a pas quand on a des équipes.’

Un solopreneur est-il forcément limité dans sa croissance financière ?

Oui et non. Il y a une limite physique au chiffre d’affaires qu’une seule personne peut générer, surtout dans un modèle basé sur la vente de son temps. Cependant, cette limite peut être considérablement repoussée en travaillant sur son modèle économique. En créant des offres scalables (formations en ligne, produits numériques, abonnements), en automatisant les processus et en se concentrant sur des tâches à très haute valeur ajoutée, un solopreneur peut atteindre des revenus très confortables, bien au-delà de ce que l’on imagine, sans jamais recruter.

‘Ça a ses limites le solopreneuriat […] on va à un moment donné se retrouver bloqué en terme de compétences, en terme de chiffre d’affaires et en terme de revenus.’

Comment gérer la pression sociale qui pousse à recruter et à grandir ?

La clé est d’être très clair sur ses propres valeurs et sa propre définition du succès. La pression vient souvent d’une vision conventionnelle où la réussite se mesure au nombre d’employés et à la taille des bureaux. Il faut activement questionner ce modèle et le comparer à ses aspirations personnelles. Le succès peut aussi être la sérénité, la flexibilité et l’équilibre. En assumant son choix et en communiquant sur le ‘pourquoi’ de ce modèle, on transforme ce qui est perçu comme une faiblesse en une force et un choix de vie délibéré.

‘Je la ressens en ce moment cette pression de plein de gens autour de moi qui me disent ‘Mais attends, tu devrais passer en entreprise structurée’. […] Et en fait, je n’en ai pas du tout envie.’


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