Derrière l’écran de fumée : et si la vraie réussite entrepreneuriale était ailleurs ?
Plus j’avance dans le monde de l’entrepreneuriat, et plus une certitude s’ancre en moi : ce que l’on nous montre n’est qu’un écran de fumée. C’est une façade, une représentation fantasmée et, à mon sens, profondément déconnectée de la réalité vécue par la majorité d’entre nous. Cette vision idéalisée peut sembler inspirante au premier abord, elle peut nous motiver à nous lancer, à rêver grand. Mais le danger survient lorsque ce fantasme est si éloigné de notre quotidien qu’il nous laisse un goût amer, celui de l’échec. C’est précisément le piège dans lequel beaucoup d’entrepreneurs tombent. ‘Les dés sont pipés. La représentation que l’on a de l’entrepreneuriat n’est pas en ligne avec ce que l’on vit quand on entreprend.’
Cette dissonance cognitive est au cœur de nombreuses frustrations, du syndrome de l’imposteur et de l’épuisement professionnel. On nous présente un modèle unique de réussite, basé sur une croissance exponentielle, des levées de fonds spectaculaires et des équipes qui s’agrandissent à vue d’œil. Mais est-ce vraiment cela, entreprendre ? Est-ce la seule voie possible vers le succès ? Je ne suis ni sociologue ni psychologue, mais je réfléchis énormément au sens de mon travail, à ce que je veux vraiment en retirer. Et ce que j’observe, c’est que nous sommes nombreux à nous tromper de combat, à courir après une définition du succès qui n’est pas la nôtre.
Cet article n’a pas pour but de vous donner une définition universelle de l’entrepreneuriat. Je ne suis même pas certaine qu’il en existe une. Mon ambition est plus simple, mais je la crois essentielle : mettre le doigt sur les incohérences et les mythes qui se sont construits dans nos esprits et qui, bien souvent, font plus de mal que de bien à nos entreprises et à notre bien-être. Nous allons déconstruire ensemble cette image d’Épinal, regarder la réalité des chiffres en face, et surtout, explorer comment chacun peut et doit définir sa propre boussole du succès. Car non, vous n’êtes probablement pas en train d’échouer. Vous êtes peut-être simplement en train de réussir, mais selon vos propres termes.
La double peine : l’image faussée de l’entrepreneur dans la société
Avant même de parler de stratégie ou de marketing, le premier obstacle est culturel. Notre représentation sociétale de l’entreprise est profondément ambivalente, voire schizophrénique. Quand on prononce le mot ‘entrepreneur’, deux images caricaturales apparaissent presque instantanément dans l’inconscient collectif. D’un côté, il y a la figure du ‘patron’, du chef d’entreprise perçu comme un nanti, un bourgeois qui profite du système. C’est une vision teintée de méfiance, presque d’animosité. De l’autre côté, on nous rabâche depuis toujours cette statistique glaçante : ‘une entreprise sur deux ne passe pas les 5 ans’. En somme, si vous vous lancez, vous avez de grandes chances de vous planter.
Ce clivage nous enferme dans un choix cornélien : ‘soit on est ce salaud de patron, pardon, soit on est ce loser qui va se planter’. Quelle merveilleuse façon de commencer son aventure ! Cette vision binaire est non seulement démoralisante, mais elle empêche toute discussion nuancée sur ce que signifie réellement créer et piloter une activité. Elle ignore complètement l’immense majorité des entrepreneurs qui ne sont ni des magnats du CAC 40 ni des échecs patents, mais simplement des individus qui construisent, à leur échelle, une activité viable qui a du sens pour eux. Cette pression sociale initiale nous pousse à vouloir prouver que nous ne sommes pas des ‘losers’, et pour cela, nous nous tournons vers les seuls modèles de réussite visibles.
Le miroir déformant des réseaux sociaux : l’injonction à la croissance perpétuelle
Et où trouvons-nous ces modèles aujourd’hui ? Principalement sur les réseaux sociaux. Que ce soit sur LinkedIn, Instagram ou ailleurs, le message martelé est le même : ‘entreprendre, c’est croître, croître, croître’. La croissance est devenue la norme, l’alpha et l’oméga de la réussite. Si vous n’affichez pas une croissance à deux chiffres, si vous ne parlez pas d’expansion, de recrutement, de passage à l’échelle, alors vous n’êtes pas un ‘bon’ entrepreneur. Cette vision est toxique pour trois raisons principales.
Premièrement, elle engendre des comparaisons totalement injustifiées. On observe la trajectoire fulgurante d’un autre entrepreneur et on se dit : ‘je n’y arrive pas, je suis nul’. Mais c’est absurde. ‘On n’a pas la même entreprise, on ne travaille pas dans le même secteur et on n’a pas les mêmes contraintes. Donc de fait, les comparaisons ne sont pas comparables.’ C’est oublier que chaque parcours est unique, avec son propre contexte, ses propres objectifs et ses propres ressources. Se comparer à une vitrine soigneusement polie est le plus sûr moyen de saper sa propre confiance.
Deuxièmement, cette croissance est presque toujours mesurée à l’aune du chiffre d’affaires. Or, c’est une métrique incroyablement trompeuse. Un chiffre d’affaires élevé peut cacher des charges énormes, des marges minuscules et un stress colossal. Ce qui compte vraiment, c’est ce qu’il reste à la fin : la marge, ou mieux encore, le revenu qui tombe réellement dans la poche de l’entrepreneur. Mais cette information, beaucoup plus intime et révélatrice, est rarement partagée. On préfère l’illusion d’un gros chiffre, même si la réalité financière est bien moins reluisante.
Enfin, et c’est le point le plus crucial, les histoires mises en avant sont des exceptions. ‘Quand on a des gens qui ont des croissances folles qui viennent de démarrer qu’ont une visibilité de dingue et un chiffre d’affaires/ un revenu exceptionnel, bah pardon, ça n’est pas la norme, ce sont des faits exceptionnels.’ Bâtir sa stratégie et évaluer sa propre valeur en se basant sur des anomalies statistiques est une erreur fondamentale. C’est comme vouloir jouer en NBA en se comparant uniquement à Michael Jordan. C’est inspirant, peut-être, mais totalement irréaliste comme baromètre du succès pour le commun des mortels.
Cette pression constante nous fait croire que pour être ‘en bonne santé’, une entreprise doit grossir en permanence, à la fois en chiffre d’affaires et en taille d’équipe. On nous dit qu’il faut embaucher pour ‘passer au niveau supérieur’. Mais est-ce vraiment le cas ? Regardons la réalité en face.
La vérité des chiffres : l’entrepreneuriat en France est un monde de solopreneurs
Après avoir déconstruit les mythes, il est temps de s’ancrer dans la réalité factuelle. Et les faits sont têtus. L’idée selon laquelle la réussite passe obligatoirement par l’embauche et la constitution d’une grande équipe est un mirage. Un simple coup d’œil à la structure des entreprises en France suffit à le démontrer de manière éclatante. Les chiffres sont sans appel et méritent d’être répétés : ‘en France, vous avez 4 500 000 entreprises. Sur ces 4 500 000 entreprises, 4 300 000 sont des entreprises individuelles, des indépendants.’
Laissez ce chiffre infuser un instant. Plus de 95% des entreprises françaises sont des structures unipersonnelles. Ce n’est pas une niche, ce n’est pas un phénomène marginal. C’est la norme écrasante. Le solopreneuriat n’est pas l’antichambre de la ‘vraie’ entreprise ; pour l’immense majorité, c’est l’entreprise elle-même. Quand on me dit qu’il faut absolument croître et embaucher, je réponds que c’est une vision illusoire qui ne concerne qu’une infime minorité. C’est une voie possible pour certains, et c’est formidable, mais ce n’est en aucun cas une obligation ou un passage obligé. C’est l’exception, pas la règle.
Un choix délibéré, pas un échec par défaut
Face à cette réalité statistique, une objection pourrait surgir : ‘Oui, mais Estel, ceux qui restent indépendants, c’est peut-être simplement qu’ils n’ont pas réussi à faire croître leur entreprise’. C’est une pensée commune, issue directement de la mythologie de la croissance. L’idée sous-jacente est que tout solopreneur rêverait secrètement d’avoir une équipe, mais qu’il n’en a pas les moyens ou les compétences. Encore une fois, c’est faux. Et les données le confirment.
Une enquête menée par Toud’advisor a révélé que les travailleurs indépendants sont massivement satisfaits de leur statut. ‘Ils sont 75 % à dire que et ben ils sont très contents de leur niveau de liberté, de leur capacité à organiser leur emploi du temps, qu’en gros, ça leur convient très bien comme ça.’ Ce n’est donc pas un statut subi, mais un choix pleinement assumé. Pourquoi ? Parce que les avantages de l’indépendance – la liberté, l’autonomie, la flexibilité – sont souvent bien plus précieux aux yeux de ces entrepreneurs que les bénéfices supposés de la croissance à tout prix. Embaucher, c’est aussi accepter plus de complexité, de responsabilités managériales, de charges administratives et, souvent, moins d’agilité. Pour beaucoup, c’est un prix trop élevé à payer pour une ‘réussite’ définie par les autres.
Ce que je veux affirmer ici est simple, mais libérateur : si vous êtes solopreneur, si vous travaillez seul, si vous n’avez aucune envie de manager des équipes ou de courir après toujours plus de chiffre d’affaires, c’est parfaitement OK. Vous n’êtes pas en train d’échouer. Au contraire, vous êtes en plein cœur de ce qu’est l’entrepreneuriat pour la majorité des gens en France. Je l’avoue, cet épisode est aussi une façon de me rassurer moi-même. On me suggère souvent de déléguer, d’embaucher, de passer en société. Mais la vérité, c’est que ‘j’en ai pas du tout envie. Euh je suis solo parce que et bien j’aime ça être solo.’ Il est temps d’arrêter de nous juger à l’aune de critères qui ne correspondent ni à nos envies, ni à la réalité du marché.
Définir sa propre boussole : ma quête de la sérénité comme mesure du succès
Si la croissance n’est pas le but ultime, alors qu’est-ce que le succès ? C’est la question à un million. Et la seule bonne réponse est : ça dépend. Ça dépend de vous. Le succès peut être l’argent, le statut, mais il peut aussi être la liberté, l’autonomie, l’accomplissement, la fierté, le dépassement de soi, ou encore, comme c’est le cas pour moi, la sérénité. Ce mot, ‘sérénité’, est devenu ma boussole, mon principal indicateur de performance. Il guide chacune de mes décisions stratégiques, bien plus qu’un objectif de chiffre d’affaires.
Mais attention, la sérénité n’est pas un concept éthéré ou un prétexte pour ne pas travailler. Au contraire, c’est un cadre très concret qui repose sur plusieurs piliers. D’abord, il faut ‘avoir une base financière satisfaisante’. Oui, il faut faire du business et gagner de l’argent. La sérénité est impossible avec l’angoisse des fins de mois. Le mot clé ici est ‘satisfaisante’ : un niveau de revenu qui couvre mes besoins et mes envies, sans pour autant chercher à maximiser les profits à tout prix. C’est une logique de suffisance, pas d’accumulation.
Ensuite, la sérénité implique pour moi ‘un niveau de stress minimum’. Ayant passé 15 ans dans de grandes entreprises, je sais ce qu’est le stress chronique, et je n’en veux plus. Mon activité doit être une source d’épanouissement, pas d’anxiété. Cela signifie refuser des projets qui ne m’inspirent pas, même s’ils sont lucratifs, et construire des systèmes qui me permettent de travailler calmement et efficacement. Mon niveau de stress est infiniment plus bas aujourd’hui, et c’est une victoire en soi.
La maîtrise, la liberté et l’espace mental : les autres piliers de ma réussite
Un autre pilier de ma sérénité est la maîtrise. Je déteste ‘faire des claquettes’, ce terme que j’utilisais en entreprise pour décrire le fait de devoir parler d’un sujet qu’on ne maîtrise pas. ‘Je suis très sûre de moi dans mon activité […] c’est parce que je sais que je maîtrise ce que je fais et si je maîtrise pas, bah je préfère pas en parler.’ Cette exigence d’authenticité et d’expertise est fondamentale. Elle me permet d’apporter une vraie valeur et d’être en paix avec mon travail, sans jamais ressentir le syndrome de l’imposteur.
Évidemment, la liberté est une composante essentielle. La liberté de choix, d’abord : personne ne m’impose mes stratégies, mes projets ou mes clients. C’est moi qui décide. Et puis, la liberté de temps, qui est l’un des plus grands cadeaux du solopreneuriat. Pouvoir enregistrer un podcast à minuit, prendre mon mercredi pour mes enfants, organiser ma semaine autour de ma vie et non l’inverse… cette flexibilité est inestimable. ‘Personne ne dépend de moi, personne n’attend mon travail. Donc ça bah c’est moi qui décide.’ Cette autonomie totale est un luxe que je ne suis pas prête à échanger contre une équipe à gérer.
Enfin, tous ces éléments convergent vers un bénéfice ultime : un espace mental disponible. En réduisant le stress, la complexité et la charge de travail inutile, je libère de la place dans mon cerveau pour le reste. Pour ma vie privée, mes amis, mes passions. Mon travail ne colonise pas toute mon existence. Et pour moi, c’est peut-être ça, la plus grande des réussites. Mon succès se mesure à la qualité de ma vie dans son ensemble, pas seulement à la performance de mon entreprise.
Le coût caché de la réussite : quand les millions ne font pas le bonheur
Mon exemple personnel n’est qu’une voie parmi d’autres. Mais une histoire récente m’a confortée dans l’idée qu’il est vital de se poser ces questions. C’est celle de ma mentor, Amy Porterfield, une véritable icône du marketing aux États-Unis. De l’extérieur, son succès est absolu, presque écrasant : 100 millions de dollars de chiffre d’affaires sur 15 ans, 20 employés, un livre best-seller au New York Times. C’est l’incarnation même du rêve entrepreneurial que l’on nous vend.
Et pourtant. Dans un élan de vulnérabilité, elle a récemment révélé une tout autre réalité. ‘Elle dit que ça fait 15 ans qu’elle est entrepreneur et que ça fait 15 ans depuis qu’elle est entrepreneur, qu’elle souffre de dépression et d’anxiété.’ Cette confession est un choc. Elle nous montre de manière brutale que les indicateurs externes de la réussite ne disent rien du bien-être interne. Tout peut sembler parfait en surface, alors que la personne vit un enfer, un enfer directement lié à la pression et aux exigences de son activité entrepreneuriale.
Cette histoire n’est pas un cas isolé. Elle est l’arbre qui cache la forêt de l’épuisement, de l’anxiété et de la dépression qui touchent tant de créateurs d’entreprise. Elle est un avertissement puissant : courir aveuglément après la croissance, l’argent et le statut peut avoir un coût exorbitant pour notre santé mentale. Il est absolument primordial de s’arrêter et de réfléchir. Pourquoi est-ce que je fais ça ? Comment est-ce que je veux travailler ? Et surtout, qu’est-ce que le succès signifie VRAIMENT pour moi ?
En conclusion, ne laissez personne vous dicter votre définition de la réussite. Le succès n’est pas un monolithe. Il est protéiforme, personnel, et évolutif. Il peut être un chiffre d’affaires à 8 chiffres, mais il peut aussi être la sérénité de travailler seul depuis chez soi, la liberté de gérer son temps, ou la fierté d’exceller dans son domaine. J’espère que cet article vous aura incité à faire une pause. Prenez un carnet, et posez-vous sincèrement la question : quelle est la définition de VOTRE succès ? La réponse pourrait bien changer la trajectoire de votre entreprise, et de votre vie.
Questions fréquentes sur la définition du succès entrepreneurial
La croissance du chiffre d’affaires est-elle le seul indicateur de succès pour une entreprise ?
Absolument pas. C’est l’un des mythes les plus tenaces. Le chiffre d’affaires est une ‘vanity metric’ : il peut être impressionnant mais ne dit rien de la santé réelle de l’entreprise. Un chiffre d’affaires élevé peut cacher des charges énormes et une rentabilité très faible. Il est bien plus pertinent de s’intéresser à la marge bénéficiaire ou, pour un indépendant, au revenu net qui lui reste réellement à la fin du mois. Le succès se mesure aussi par la pérennité de l’activité, la satisfaction des clients et le bien-être de l’entrepreneur.
‘Bien souvent, on nous parle de croissance au travers de chiffres d’affaires. Or, bah les chiffres d’affaires, euh désolé, mais ça marche pas hein. chiffre d’affaires, ça ne veut absolument rien dire. Ce qui est intéressant de regarder, c’est la marge ou voir le revenu qui tombe dans la poche de l’entrepreneur.’
Pourquoi tant d’entrepreneurs en France choisissent-ils de rester solopreneurs ?
Parce que c’est un choix délibéré et non un échec. Les statistiques montrent que plus de 95% des entreprises en France sont individuelles. Une étude a révélé que 75% des indépendants sont très satisfaits de leur statut. Les principales raisons sont la quête de liberté, d’autonomie et de flexibilité dans l’organisation de leur temps. Pour beaucoup, les contraintes liées à l’embauche (management, charges administratives, complexité accrue) l’emportent sur les bénéfices supposés de la croissance de l’équipe. C’est un modèle de vie et de travail choisi pour ses avantages intrinsèques.
‘Les travailleurs indépendants, ils se disent satisfaits de leur statut, ils sont 75 % à dire que et ben ils sont très contents de leur niveau de liberté, de leur capacité à organiser leur emploi du temps, qu’en gros, ça leur convient très bien comme ça.’
Comment les réseaux sociaux donnent-ils une fausse image de la réussite entrepreneuriale ?
Les réseaux sociaux agissent comme un miroir déformant en ne montrant que les réussites exceptionnelles et en valorisant une définition très limitée du succès, basée sur l’hyper-croissance. Ils créent une norme artificielle où il faut constamment grandir, embaucher et afficher des revenus impressionnants. Cela pousse à des comparaisons toxiques et irréalistes, car on compare son quotidien à la vitrine des autres. De plus, les cas mis en avant sont des exceptions statistiques, pas la réalité vécue par la majorité des entrepreneurs.
‘Ce sont des faits exceptionnels. Donc il ne sert à rien de s’en comparer par rapport à eux. On peut se comparer si si on en a envie hein, mais il faut avoir en tête que ça n’est pas la norme.’
Qu’est-ce que la ‘sérénité’ comme objectif d’entreprise ?
Utiliser la sérénité comme objectif signifie piloter son entreprise en priorisant son bien-être mental et un équilibre de vie sain. Ce n’est pas un concept vague, mais un cadre décisionnel concret. Pour moi, cela inclut : atteindre une base financière ‘satisfaisante’ plutôt que maximale, maintenir un niveau de stress le plus bas possible, ne travailler que sur des sujets que l’on maîtrise pour éviter l’imposture, préserver une liberté totale de choix et de temps, et enfin, garder de l’espace mental disponible pour sa vie personnelle. C’est une alternative puissante à la seule poursuite du profit.
‘Le succès pour moi avec mon prisme, il se lie à travers la sérénité, bien plus qu’à travers un chiffre d’affaires ou qu’à travers le nombre de personnes avec qui je vais pouvoir travailler.’
Est-il possible de réussir sans embaucher d’équipe ?
Oui, et c’est même le modèle de réussite le plus courant en France. La réussite n’est pas synonyme de management. Un solopreneur peut atteindre un excellent niveau de revenu, avoir un impact significatif dans son domaine et jouir d’une grande liberté, bien plus qu’un manager d’une PME stressé. Le choix de ne pas embaucher est une décision stratégique qui vise à optimiser la simplicité, l’agilité et la rentabilité, tout en préservant la liberté et la qualité de vie de l’entrepreneur. C’est un modèle d’affaires à part entière, et non une étape intermédiaire.
‘Si vous êtes solopreneur, si vous travaillez seul, si vous n’avez pas envie d’avoir des équipes […] et bien, c’est OK parce que c’est en fait l’immense majorité des entreprises en France qui est comme vous.’
Comment définir sa propre vision du succès en tant qu’entrepreneur ?
Cela demande une introspection honnête sur ses motivations profondes, au-delà des injonctions sociales. Commencez par vous demander ‘Pourquoi est-ce que je fais ce que je fais ?’. Listez ce qui est non-négociable pour vous : la liberté de temps, l’autonomie créative, un certain niveau de revenu, l’impact sur vos clients, la tranquillité d’esprit, etc. Classez ces éléments par ordre de priorité. Cette hiérarchie de valeurs deviendra votre boussole personnelle pour prendre des décisions. Votre définition du succès doit être le reflet de votre style de vie idéal, pas de celui que l’on essaie de vous vendre.
‘Le succès est protéiforme, il peut être en chiffre d’affaires, il peut être en nombre d’employés, mais il peut être aussi beaucoup beaucoup de choses différentes. […] ce que j’espère induire […] c’est que vous vous posiez la question de quelle est la définition de votre succès.’
Le succès financier garantit-il le bien-être de l’entrepreneur ?
Non, et c’est une leçon cruciale. L’histoire d’entrepreneurs très célèbres comme Amy Porterfield, qui a bâti un empire de plusieurs millions de dollars tout en souffrant d’anxiété et de dépression chroniques liées à son travail, en est la preuve tragique. La pression pour maintenir la croissance, la gestion d’une grande équipe et l’exposition publique peuvent avoir un coût immense sur la santé mentale. Le succès financier et le bien-être sont deux choses distinctes. Aligner son activité avec ses valeurs personnelles est souvent un meilleur garant de bonheur que la simple poursuite de l’argent.
‘Tout semble lui réussir et pourtant, elle le dit, ça fait 15 ans qu’elle souffre de dépression et d’anxiété et c’est lié directement à son activité entrepreneuriale. Donc ça ça me fait dire que attention, il est absolument primordial […] de se poser la question de […] ce qui définit le succès pour moi.’


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