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[Spécial Podcasthon] Cancers, la vérité pour nos enfants – Episode 274

Épisode diffusé le 17 mars 2025 par Estelle Ballot

Écouter l'épisode :

Le combat d’une mère face au cancer de son enfant : quand l’inacceptable devient une quête de vérité

Imaginez un instant. Le sol se dérobe sous vos pieds. Le monde que vous connaissiez, rempli des rires de votre enfant, bascule dans un silence angoissant, ponctué par les bips des machines d’hôpital. Le diagnostic tombe, implacable : cancer. Pour un parent, il n’y a pas de douleur plus profonde, de peur plus viscérale. C’est un cataclysme qui ravage une famille. Mais que se passe-t-il lorsque ce drame personnel se révèle être la pièce d’un puzzle bien plus vaste et terrifiant ? Que se passe-t-il quand, dans les couloirs froids du service d’oncologie pédiatrique, vous croisez le regard d’autres parents, habitant à quelques kilomètres de chez vous, vivant exactement le même cauchemar ? C’est l’histoire de Manuela Ferreira et de deux autres mamans. Une histoire qui commence par la maladie de leurs enfants, mais qui se transforme en un combat acharné pour la vérité. Un combat mené au cœur de la Normandie, où un nombre anormalement élevé d’enfants sont tombés malades. Face à une enquête publique qui piétine, ces mères ont décidé de prendre les choses en main. Elles ont créé l’association ‘Cancers, la vérité pour nos enfants’ pour faire ce que personne ne semblait vouloir ou pouvoir faire : chercher les causes, analyser l’environnement, et se battre pour que plus jamais un autre enfant de leur région n’ait à subir ce sort. Cet article n’est pas seulement le récit de leur lutte ; c’est un appel. Un appel à comprendre, à soutenir et à agir. Car l’histoire de ces familles pourrait être celle de n’importe qui.

Un silence assourdissant : la découverte d’un cluster de cancers pédiatriques en Normandie

Tout commence de la manière la plus banale et la plus tragique qui soit : des parents qui se retrouvent dans un service hospitalier. Mais rapidement, une coïncidence troublante émerge. Comme le raconte Manuela Ferreira, l’une des fondatrices de l’association, la prise de conscience a été progressive mais brutale.

‘Dans ce service là, on s’est retrouvé à trois quatre mamans habitants les mêmes communes. On s’est dit : mince, il y a quelque chose qui se passe.’

Cette intuition, née de l’échange entre des familles brisées par la même épreuve, va rapidement se heurter à une réalité statistique effrayante. Ce n’était pas le fruit du hasard. Ils étaient au cœur d’un phénomène que les scientifiques nomment un ‘cluster’.

Quand l’inimaginable devient une statistique alarmante

Un ‘cluster’ de cancers, ou agrégat spatio-temporel, désigne la survenue d’un nombre de cas d’une maladie, supérieure à la normale, dans une zone géographique et une période de temps définies. Dans le cas qui nous occupe, entre 2018 et 2019, sur un périmètre restreint d’une vingtaine de kilomètres autour de Pont-de-l’Arche, dans l’Eure, les cas se multiplient. L’Agence Régionale de Santé (ARS) est alertée. Après enquête, le verdict tombe : le cluster est officiellement validé. Les chiffres sont sans appel.

‘L’ARS a recensé 11 cas d’enfants qui sont tombés malades de cancer pédiatrique entre 2018 à 2019 et elle a validé le cluster en remarquant un facteur fois 5 par rapport à la nationale.’

Cinq fois plus de leucémies infantiles que la moyenne française. Ce n’est plus une anomalie, c’est un signal d’alarme strident qui aurait dû déclencher une mobilisation générale. Car derrière ces chiffres, il y a des enfants, des familles, dont la vie a été bouleversée à jamais. L’association, en menant ses propres investigations, recense même 16 cas sur cette période, incluant des enfants qui, pour des raisons administratives, n’avaient pas été comptabilisés par les autorités.

Les premiers soupçons : pourquoi l’environnement est le principal accusé

Face à une telle situation, la première question qui hante les esprits est : pourquoi ? Pourquoi ici ? Pourquoi nos enfants ? La logique mise en avant par les parents est d’une simplicité désarmante. Estelle Ballot, l’animatrice du podcast, le résume parfaitement :

‘Les enfants, ils boivent pas d’alcool, les enfants ils fument pas de cigarettes.’

Le mode de vie, souvent invoqué dans les cancers chez l’adulte, est ici hors de cause. Les investigations ont également permis d’écarter la piste de prédispositions génétiques communes. Par élimination, un seul suspect reste en lice : l’environnement. L’air qu’ils respirent, l’eau qu’ils boivent, la terre sur laquelle ils jouent. Quelque chose dans leur quotidien, un ou plusieurs facteurs invisibles, est probablement à l’origine de ces maladies. Cette hypothèse est d’autant plus crédible que la littérature scientifique mondiale a déjà établi des liens solides entre l’exposition à certains polluants (pesticides, métaux lourds, composés organiques volatils) et l’augmentation du risque de cancers pédiatriques, notamment les leucémies. Le raisonnement est implacable. La quête de la vérité devient alors une quête des polluants.

Le choc de la découverte et la validation officielle du cluster auraient dû marquer le début d’une enquête environnementale massive et sans concession. Les familles, armées de cette terrible certitude statistique, s’attendaient à ce que tous les moyens soient déployés pour comprendre. Malheureusement, la réalité s’est avérée bien plus complexe et frustrante, les confrontant rapidement aux limites de l’action institutionnelle.

Face aux murs de l’administration : la réponse insuffisante des pouvoirs publics

Une fois le cluster validé, l’espoir d’obtenir des réponses rapides et claires était immense. L’Agence Régionale de Santé (ARS) a bien lancé une étude, une démarche que Manuela Ferreira et les autres parents saluent. Cependant, cet espoir s’est vite heurté aux contraintes et aux protocoles d’une administration qui, bien que bienveillante, n’était pas équipée pour répondre à l’urgence et à la spécificité de la situation. Le système, conçu pour des analyses à grande échelle et selon des règles strictes, a montré ses failles face à une crise locale et humaine.

L’ARS sur le pont, mais les mains liées

L’ARS a tenté de corréler la survenue des cancers avec des données environnementales existantes. Le problème fondamental, comme l’explique Manuela, réside dans le manque de données pertinentes.

‘Ils ont voulu en fait reprendre les analyses environnementales qui avaient pu être faites au moment où les enfants sont tombés malades. Malheureusement, il y avait pas de sonde d’ample de l’arche, il y avait pas de prélèvement dans Goville et donc ils sont un peu restreints au niveau de leur recherche.’

L’étude s’est donc basée sur des données collectées à Rouen ou Évreux, à des dizaines de kilomètres, ce qui n’a que peu de sens pour une pollution potentiellement très localisée. De plus, les contraintes administratives ont exclu des enfants du périmètre de l’étude, faussant la vision d’ensemble. Manuela cite l’exemple poignant d’un enfant officiellement domicilié à Louviers, mais qui vivait au quotidien à Pont-de-l’Arche chez sa grand-mère. Pour l’administration, il ne comptait pas. Pour la réalité épidémiologique, il était au cœur du problème.

Le protocole scientifique face à l’urgence humaine

En tant que scientifique, Manuela Ferreira comprend la logique derrière le protocole de l’ARS. On ne peut, en toute rigueur, comparer des maladies déclarées en 2018 avec des analyses d’air de 2023.

‘En tant que scientifique, je comprends le protocole restreint de l’ARS et je comprends tout à fait, c’est comme ça qu’on mène une étude de recherche.’

Mais cette rigueur méthodologique, si elle est indispensable en recherche fondamentale, devient un obstacle insurmontable quand il s’agit de santé publique et de prévention. Les parents ne cherchent pas seulement à expliquer le passé ; ils veulent protéger l’avenir. L’étude de l’ARS, faute de données et contrainte par son propre cadre, n’a abouti sur rien de concret. Pas de cause identifiée, pas de coupable, pas de plan d’action. Pour les familles, cette absence de résultat était insupportable, synonyme d’un abandon. L’idée que l’on puisse simplement clore le dossier et attendre de voir si d’autres enfants tombent malades était intolérable.

C’est de cette frustration, de ce sentiment d’impuissance face à un système rigide, qu’est née une nouvelle forme d’action. Puisque les institutions ne pouvaient ou ne voulaient pas aller plus loin, les mères elles-mêmes allaient devenir les enquêtrices. Elles allaient transformer leur douleur en une force motrice pour chercher, analyser et trouver cette vérité qu’on leur refusait.

‘La Vérité Pour Nos Enfants’ : la naissance d’un combat citoyen

Face à l’impasse, l’abattement aurait pu l’emporter. Mais pour ces parents, et particulièrement pour ces trois mères, baisser les bras n’était pas une option. L’idée qu’on puisse abandonner leurs enfants à leur sort était tout simplement insupportable. C’est dans ce contexte, en juin 2022, que l’association ‘Cancers, la vérité pour nos enfants’ voit le jour. Un nom qui est à la fois une promesse et une revendication. Une déclaration de guerre à l’ignorance et à l’inaction.

De la colère à l’action : la création de l’association

La création de l’association marque un tournant décisif. Elle symbolise le passage de la sphère privée et de la douleur individuelle à l’action collective et publique.

‘Nous sommes trois mamans à avoir créé cette association là en juin 2022. Trois mamans d’enfants malades.’

Ce n’est plus seulement une poignée de parents qui se questionnent, mais une entité structurée, capable de lever des fonds, de commander des analyses et de parler d’une seule voix face aux pouvoirs publics. L’objectif est clair : continuer l’enquête là où l’ARS s’est arrêtée. Il ne s’agit pas de s’opposer aux institutions, mais de combler un vide. Un vide laissé par des protocoles trop rigides et un manque de moyens. L’association se positionne comme une force de proposition et d’action, une vigie citoyenne déterminée à protéger son territoire et ses enfants.

Manuela Ferreira : mère courage, scientifique et lanceuse d’alerte

La crédibilité et la force de frappe de l’association reposent en grande partie sur le profil exceptionnel de sa porte-parole, Manuela Ferreira. Son parcours est une source d’inspiration et un atout majeur pour le combat qu’elle mène. Avant la maladie de son fils Luis, Manuela était déjà une scientifique aguerrie.

‘J’ai un doctorat de microbiologie avec une variante biochimie. Donc tout ce qui est analyse, gestion de projets de recherche et cetera, j’ai été formée là-dessus.’

Quand son fils tombe malade, elle met sa carrière entre parenthèses. Mais une fois le plus dur du traitement passé, elle ne se contente pas de reprendre une vie normale. Poussée par une soif de comprendre et d’agir, elle entreprend un parcours du combattant : reprendre des études de médecine.

‘Tenez-vous bien, elle est en 7e année de médecine.’

Aujourd’hui, elle combine ses connaissances pointues en recherche scientifique avec une expertise médicale en devenir. Cette double casquette lui permet de dialoguer d’égal à égal avec les experts, de définir des protocoles d’analyse pertinents et d’interpréter des résultats complexes. Elle n’est pas juste une mère en colère ; elle est une enquêtrice qualifiée, devenue malgré elle une véritable lanceuse d’alerte.

Armée de cette détermination et de cette expertise unique, l’association ne s’est pas contentée de se créer. Elle s’est immédiatement mise au travail, en définissant une stratégie d’investigation rigoureuse pour tenter de percer le mystère qui entoure ce cluster de cancers pédiatriques.

Mener l’enquête : des analyses de pointe pour percer le mystère

L’association ne se contente pas d’alerter, elle agit. Forte des compétences de Manuela et de la détermination de ses membres, elle a mis en place un véritable programme de recherche indépendant. L’objectif n’est plus d’attendre des réponses, mais de les trouver par eux-mêmes, en utilisant des méthodes scientifiques rigoureuses. La stratégie est claire : analyser l’environnement des enfants sous toutes ses coutures pour débusquer les éventuels coupables.

Suivre la piste des polluants : eau, air, terre et cheveux

Le plan d’action est méthodique. Puisque les données historiques manquent, l’association crée ses propres données en temps réel.

‘Ce qu’on fait, c’est qu’on analyse régulièrement l’eau, l’air. Là on va passer sur la terre également pour voir un peu tout ce qui est pesticides, métaux et cetera.’

Mais l’analyse la plus innovante et la plus parlante est sans doute celle des cheveux des enfants. Le cheveu est une formidable archive biologique. Contrairement à une analyse de sang qui donne un instantané, le cheveu garde la mémoire des expositions sur plusieurs mois.

‘Les cheveux des enfants, ça représente quand même une contamination sur 3 mois à la fois sur ce qu’ils respirent, sur leur environnement, mais aussi sur ce qu’ils mangent.’

En analysant les cheveux d’un panel d’enfants malades et non malades vivant dans la même zone, l’association peut obtenir une image précise et durable de leur exposition aux polluants. C’est une approche proactive et intelligente, qui contourne le problème du manque de données passées.

Des premiers résultats inquiétants : métaux lourds et pesticides en ligne de mire

Et les premiers résultats de ces analyses sont venus confirmer les pires craintes des parents. Ils ne sont pas le fruit de l’imagination, il y a bien quelque chose d’anormal dans l’environnement de ces enfants.

‘On sait que dans les cheveux des enfants, on a retrouvé des taux anormaux de métaux lourds. Et du plomb chez tous les enfants. C’est pas normal et à un taux hyper élevé par rapport à la nationale. On retrouve du chrome, on retrouve du mercure, on retrouve aussi des terres rares et des pesticides.’

Ces découvertes sont explosives. Le plomb, le chrome, le mercure sont des substances neurotoxiques et cancérigènes avérées, dont la présence dans l’organisme d’un enfant est une véritable bombe à retardement. La présence de pesticides et de terres rares (utilisées dans l’industrie de haute technologie) ouvre de nouvelles pistes d’investigation. Ces résultats, bien que préliminaires, constituent des indices matériels accablants. Ils orientent désormais les recherches de l’association, qui cible dans ses analyses d’eau et d’air les molécules retrouvées dans les cheveux.

Le coût exorbitant de la vérité

Ce travail d’investigation, digne d’un laboratoire de santé publique, a un coût. Un coût exorbitant pour une jeune association qui ne vit que de la générosité et des subventions locales. Manuela donne des chiffres qui illustrent l’ampleur du défi financier.

‘Une analyse de cheveux, un seul kit pour un seul enfant, c’est 450 €.’

Et pour que les résultats soient statistiquement valables, il faut analyser un panel de plusieurs enfants. Les analyses d’eau sont tout aussi onéreuses :

‘Trois prélèvements, c’est 1500 €, c’est terriblement cher, mais en même temps je veux cibler un gros panel de molécules parce qu’on ne sait pas encore où vraiment taper.’

Chaque analyse teste près de 250 molécules différentes. La recherche de la vérité est un gouffre financier. Chaque euro compte, chaque don est une pierre ajoutée à l’édifice de la connaissance et de la protection des enfants.

Cette bataille scientifique et financière ne peut être gagnée seule. L’association, malgré l’énergie surhumaine de ses membres, a besoin d’un soutien massif. Elle a donc élaboré des moyens très concrets pour que chaque citoyen, touché par leur histoire, puisse apporter sa contribution à ce combat essentiel.

Votre soutien est vital : comment aider concrètement l’association

Le combat mené par ‘Cancers, la vérité pour nos enfants’ est celui de David contre Goliath. Face à la complexité scientifique, aux coûts financiers et à l’inertie administrative, l’association a besoin de fédérer une véritable communauté de soutien. Manuela Ferreira est très claire sur les différentes manières de les aider. Chacun, à son échelle, peut jouer un rôle crucial. Il ne s’agit pas seulement d’argent, mais aussi de poids politique et de compétences.

L’adhésion gratuite : une signature pour donner du poids

C’est peut-être la forme de soutien la plus simple, la plus rapide, et pourtant l’une des plus impactantes. L’association propose une adhésion gratuite. L’objectif n’est pas de collecter une cotisation, mais de rassembler des noms.

‘On demande rien à nos adhérents, ce qu’on veut c’est juste un nom, c’est comme si qu’on avait une signature finalement. Pour grossir l’association. Pourquoi ? Parce que ça nous aide à avoir plus de subventions et plus de poids dans nos actions.’

Chaque nouvelle adhésion est une voix de plus qui s’ajoute à la leur. C’est un signal fort envoyé aux élus locaux, aux ministères, aux agences de santé. Plus l’association comptera de membres, plus sa parole sera écoutée et prise au sérieux. C’est un acte citoyen qui ne coûte qu’une minute de son temps mais qui donne une force considérable à ces parents. C’est, comme le dit Estelle Ballot, ‘presque comme une pétition’.

Le don financier : le carburant de la recherche

Bien entendu, le nerf de la guerre reste l’argent. Comme détaillé précédemment, chaque analyse coûte des centaines, voire des milliers d’euros. Sans un flux régulier de dons, la recherche s’arrête. Chaque euro versé est directement investi dans la quête de réponses. Il finance l’achat d’un kit d’analyse de cheveux, contribue à une analyse d’eau, permet de payer les frais de laboratoire. Faire un don, c’est devenir un maillon essentiel de la chaîne d’investigation. C’est donner aux mères les outils pour trouver la vérité et, à terme, pour protéger d’autres familles. Le site de l’association, cancers-la-verite-pour-nos-enfants.org, propose un moyen simple et sécurisé de contribuer financièrement à cette cause vitale.

L’appel aux compétences : partager le fardeau de la veille scientifique

Enfin, Manuela lance un appel spécifique aux personnes dotées de compétences techniques. Le travail de recherche est immense et chronophage, surtout pour une poignée de bénévoles.

‘S’il y a des scientifiques, des meneurs de projets, des ingénieurs qui veulent bien donner un peu de leur temps avec leurs connaissances, moi je veux bien.’

Le besoin le plus criant concerne la veille bibliographique : éplucher les publications scientifiques internationales pour voir comment d’autres clusters similaires ont été étudiés dans le monde, quelles méthodes ont été utilisées, quelles pistes ont été fructueuses. C’est un travail colossal qui permet d’orienter plus efficacement les recherches locales. Donner de son temps et de son expertise est une forme de soutien inestimable pour accélérer la recherche de la vérité.

Conclusion : un combat pour nos enfants qui nous concerne tous

L’histoire de ‘Cancers, la vérité pour nos enfants’ est bien plus qu’une affaire locale normande. C’est une histoire universelle qui nous interroge sur notre responsabilité collective face à la santé de nos enfants et à la protection de notre environnement. Elle nous montre la force inouïe de parents qui, frappés par la pire des tragédies, refusent la fatalité et transforment leur douleur en un moteur d’action d’une puissance admirable. Le courage de Manuela, qui a repris des études de médecine pour mieux se battre, incarne cette résilience et cette détermination sans faille.

Ce que ces familles nous disent, c’est que lorsque les systèmes en place montrent leurs limites, l’initiative citoyenne peut et doit prendre le relais. Elles ne se contentent pas de demander des comptes ; elles produisent des données, mènent des analyses, construisent un dossier scientifique solide pour forcer les institutions à agir. Elles font le travail.

Aujourd’hui, leur appel résonne bien au-delà des frontières de l’Eure. C’est un appel à la solidarité. L’adhésion gratuite est un geste simple, un clic, mais un geste qui a un poids politique immense. Le don financier est un investissement direct dans la recherche de la vérité, un moyen concret de financer les analyses qui permettront peut-être de trouver la cause et d’éviter de futurs drames. En écoutant leur histoire, on ne peut rester indifférent. On ne peut se dire que cela ne nous concerne pas. Soutenir cette association, c’est affirmer que la santé d’un enfant vaut plus que n’importe quelle contrainte administrative ou budgétaire. C’est se battre à leurs côtés pour la plus juste des causes : la vérité pour nos enfants.

Foire Aux Questions (FAQ)

1. Qu’est-ce qu’un cluster de cancers pédiatriques et pourquoi celui de Normandie est-il si préoccupant ?

Un cluster de cancers pédiatriques est la détection d’un nombre de cas de cancers chez l’enfant supérieur à la moyenne attendue, dans une zone géographique et une période de temps définies. Celui de la région de Pont-de-l’Arche en Normandie est particulièrement préoccupant car l’Agence Régionale de Santé (ARS) a officiellement validé un taux de leucémies infantiles cinq fois plus élevé que la moyenne nationale entre 2018 et 2019. Ce chiffre alarmant suggère fortement l’existence d’un ou plusieurs facteurs de risque environnementaux locaux auxquels les enfants sont exposés.

‘L’ARS a recensé 11 cas d’enfants qui sont tombés malades de cancer pédiatrique entre 2018 à 2019 et elle a validé le cluster en remarquant un facteur fois 5 par rapport à la nationale.’

2. Pourquoi l’association ‘Cancers, la vérité pour nos enfants’ a-t-elle été créée ?

L’association a été créée en juin 2022 par trois mères d’enfants malades, dont Manuela Ferreira. Elles ont agi en réponse à ce qu’elles considéraient comme une enquête insuffisante de la part des autorités sanitaires. L’étude officielle menée par l’ARS n’a abouti à aucune conclusion, principalement en raison de contraintes administratives et d’un manque de données environnementales historiques. Refusant de rester dans l’incertitude et craignant pour la santé d’autres enfants, ces mères ont décidé de prendre le relais et de mener leurs propres investigations pour trouver les causes de ce cluster.

‘C’était sans compter ces trois mamans qui ne supportent pas l’idée qu’on abandonne leurs enfants à leur sort. Elles créent cancer la vérité pour nos enfants et mènent elles-mêmes les analyses.’

3. Quelles sont les causes environnementales suspectées dans ce cluster de cancers ?

Les soupçons se portent sur des facteurs environnementaux car les autres causes (génétique, mode de vie) ont été écartées. Les premières analyses de cheveux menées par l’association ont révélé des pistes très inquiétantes. Des taux anormalement élevés de métaux lourds (plomb, chrome, mercure), de terres rares (utilisées dans l’industrie) et de pesticides ont été retrouvés dans l’organisme des enfants testés. L’association concentre donc ses recherches sur la présence de ces polluants dans l’eau, l’air et les sols de la région pour tenter d’identifier la source de la contamination.

‘On sait que dans les dans les cheveux des enfants, on a retrouvé des taux anormaux de métaux lourds. Et du plomb chez tous les enfants… On retrouve du chrome, on retrouve du mercure, on retrouve aussi des terres rares et des pesticides.’

4. Comment l’association mène-t-elle ses propres analyses ?

L’association a mis en place une méthodologie scientifique rigoureuse, guidée par l’expertise de Manuela Ferreira (docteure en microbiologie). Elle commande des analyses auprès de laboratoires spécialisés sur différents milieux : l’eau (eau du robinet dans les écoles, eau de la Seine, eaux de pluie), l’air et bientôt les sols. Une de leurs méthodes les plus pertinentes est l’analyse de cheveux d’enfants, qui permet de mesurer l’exposition à une large gamme de polluants sur une période de trois mois. Ces analyses sont très coûteuses et financées par les dons et les subventions que l’association parvient à récolter.

‘On analyse régulièrement l’eau, l’air. Là on va passer sur la terre également pour voir un peu tout ce qui est pesticides, métaux et cetera et on continue aussi les cheveux des enfants.’

5. Pourquoi une adhésion gratuite à l’association est-elle si importante ?

L’adhésion gratuite est un levier stratégique pour l’association. L’objectif n’est pas financier, mais politique. En augmentant son nombre d’adhérents, l’association gagne en légitimité et en poids lorsqu’elle s’adresse aux pouvoirs publics, aux élus ou aux agences sanitaires. Un grand nombre de membres démontre un large soutien citoyen à leur cause, ce qui peut les aider à obtenir plus de subventions et à faire en sorte que leurs demandes soient prises au sérieux. Chaque adhésion est une signature de soutien qui renforce leur capacité d’action et de négociation.

‘Ce qu’on veut c’est juste un nom, c’est comme si qu’on avait une signature finalement. Pour grossir l’association. Pourquoi ? Parce que ça nous aide à avoir plus de subventions et plus de poids dans nos actions.’

6. Comment puis-je faire un don et à quoi servira-t-il exactement ?

Vous pouvez faire un don directement sur le site de l’association via des plateformes de paiement sécurisées. Chaque euro collecté est essentiel et sert exclusivement à financer le cœur de leur mission : les analyses environnementales. Un don peut par exemple financer une partie d’une analyse de cheveux (un kit coûte 450€) ou d’une analyse d’eau (un lot de trois prélèvements coûte 1500€). Votre contribution est donc directement transformée en un outil de recherche pour identifier les polluants responsables et protéger la santé des enfants.

‘Les analyses d’eau là à chaque fois […] trois prélèvements, c’est 1500 €, c’est terriblement cher, mais en même temps je veux cibler un gros panel de molécules.’

7. Quel est le profil de Manuela Ferreira, co-fondatrice de l’association ?

Manuela Ferreira est une mère dont le fils a été atteint d’une leucémie à l’âge de 5 ans. Son profil est exceptionnel car elle allie son expérience de mère à une double compétence scientifique et médicale. Elle est titulaire d’un doctorat en microbiologie et a travaillé plusieurs années comme enseignant-chercheur. Après la maladie de son fils, elle a repris ses études et est actuellement en 7ème année de médecine. Cette combinaison unique de connaissances lui permet de piloter les investigations de l’association avec une grande rigueur scientifique et de comprendre les enjeux médicaux sous-jacents.

‘Je suis actuellement interne en médecine générale et donc j’arrive maintenant à combiner mes connaissances médicales, mes connaissances scientifiques et j’arrive à mettre ça au profit de l’association.’


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