Logo de l'épisode [Best Episode] Changer de nom avec Fabienne Le Scornet de Floa Bank - Episode 128 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

[Best Episode] Changer de nom avec Fabienne Le Scornet de Floa Bank – Episode 128

Épisode diffusé le 28 avril 2025 par Estelle Ballot

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Changer de nom de marque : le guide complet inspiré du passage de Banque Casino à Floa

Choisir un nom. C’est le point de départ de toute aventure entrepreneuriale, le premier acte qui donne corps à un projet. C’est l’étincelle qui transforme une idée en une entité concrète. Mais que se passe-t-il quand cette première étincelle ne brille plus avec la même intensité ? Que faire lorsque le nom qui vous a vu naître devient une cage, un costume trop étroit qui vous empêche de grandir ? C’est une question angoissante qui hante de nombreux entrepreneurs et directeurs marketing : faut-il oser changer de nom de marque ? La peur paralyse : ‘Et si je me trompais ? Et si les gens n’aimaient pas ? Et si je perdais toute ma notoriété ?’ Ces doutes sont légitimes, car un changement de nom est l’une des décisions les plus stratégiques et risquées dans la vie d’une entreprise.

Pourtant, parfois, ce changement n’est pas une option, mais une nécessité vitale. C’est une mue indispensable pour que l’entreprise puisse aligner son identité avec sa réalité, sa mission et ses ambitions. Pour décortiquer ce processus complexe, nous allons plonger dans les coulisses d’un cas d’école fascinant : la transformation de Banque Casino, une marque bien établie avec des millions de clients, en Floa. J’ai eu la chance d’échanger avec Fabienne Le Scornet, Directrice Marketing et Communication de Floa, qui a orchestré cette transition majeure. Elle nous livre, sans filtre, la stratégie, les étapes clés, les pièges à éviter et les facteurs de succès d’un tel projet. Son témoignage est une mine d’or, car comme elle le souligne, les leçons tirées de cette opération d’envergure sont tout aussi valables pour une PME agile que pour un grand groupe. Accrochez-vous, nous allons décrypter comment transformer un risque immense en une opportunité de croissance exceptionnelle.

Savoir quand appuyer sur le bouton : les signaux qui ne trompent pas

La décision de changer de nom de marque ne se prend jamais à la légère. Elle ne doit pas être le fruit d’une simple envie de nouveauté ou d’un caprice esthétique. C’est une décision profondément stratégique, qui répond à des signaux, parfois faibles au début, mais qui deviennent de plus en plus assourdissants. Pour Banque Casino, plusieurs de ces signaux se sont accumulés, rendant le statu quo intenable. Comprendre ces déclencheurs est la première étape pour tout dirigeant qui s’interroge. Il ne s’agit pas de savoir si on aime encore son nom, mais de déterminer objectivement s’il est encore au service de l’entreprise. C’est un diagnostic lucide et parfois difficile, mais absolument nécessaire pour ne pas laisser sa marque devenir son propre boulet.

La dissonance stratégique : quand votre nom ne vous ressemble plus

Le premier signal, le plus fondamental, est celui de la dissonance. C’est ce moment où un fossé se creuse entre ce que votre nom évoque et ce que votre entreprise est réellement devenue. Banque Casino est née au sein du groupe Casino avec une mission claire : proposer des cartes de paiement et de fidélité aux clients du distributeur. Le nom était parfait, littéral et descriptif. Mais l’entreprise a pivoté. Comme l’explique Fabienne, le modèle s’est ‘beaucoup digitalisé’, s’ouvrant à de nouveaux marchés, développant des offres innovantes avec des Fintechs, et devenant leader du paiement fractionné. L’ADN de l’entreprise avait muté vers la technologie, l’agilité et l’innovation. Le nom ‘Banque Casino’, lui, restait ancré dans l’imaginaire de la banque traditionnelle et de la grande distribution. C’était un décalage majeur.

‘C’est quand notre marque ne sert plus du tout la stratégie de l’entreprise. Quand on est au cœur d’une stratégie très digitale, quand l’innovation est au cœur de notre ADN et que la marque ne porte pas du tout ces valeurs. Bon bah là, on a une dissonance, ça fonctionne plus et la marque n’est plus du tout au service du business.’

Cette dissonance n’est pas qu’une question d’image. Elle a des conséquences très concrètes. Elle rend plus difficile la communication de votre proposition de valeur, elle peut créer de la confusion chez vos prospects et elle ne reflète pas la culture interne de l’entreprise. Maintenir un nom qui ne correspond plus à votre stratégie, c’est comme essayer de courir un marathon avec des chaussures de ski : c’est possible, mais vous perdez une énergie folle et vous n’irez jamais aussi vite que votre potentiel le permet.

L’alerte du marché : quand vos partenaires vous le disent

Le deuxième signal est souvent externe. Parfois, la prise de conscience vient directement de vos partenaires ou de vos clients. C’est un retour direct et sans concession du marché. Pour l’équipe de Banque Casino, ce fut un électrochoc. Un grand partenaire B2B, un opérateur téléphonique, leur a tenu un discours très clair, comme le raconte Fabienne : ‘Écoutez votre produit, il est super. Par contre votre marque, c’est un vrai problème pour nous.’ À ce stade, le nom n’est plus seulement un frein passif, il devient un obstacle actif à la croissance. C’est un ‘écueil’, un point de friction qui vous fait perdre des contrats. On ne peut ignorer un tel feedback.

Cette situation illustre parfaitement le moment où la marque passe du statut de ‘pas idéale’ à celui de ‘problématique’. C’est une alerte rouge. Quand vos propres clients, ceux qui valident la qualité de votre offre, vous disent que votre nom les empêche de travailler avec vous, la question n’est plus de savoir s’il faut changer, mais quand et comment. C’est la preuve ultime que le nom dessert activement le business. Ignorer ce signal, c’est accepter de voir des portes se fermer et de laisser des opportunités à la concurrence, simplement à cause d’une étiquette qui ne correspond plus au contenu.

L’ambition internationale : le test ultime pour votre nom

Enfin, le troisième signal majeur est souvent lié aux ambitions de développement, notamment à l’international. Un nom qui fonctionne parfaitement sur son marché domestique peut se révéler être un véritable casse-tête à l’étranger. Pour Banque Casino, l’expansion européenne était une étape logique de la stratégie. Or, le nom était un frein absolu. Fabienne le résume avec humour et clarté : ‘Banque Casino en Espagne, autant vous dire que ça ne marche pas du tout.’ Le mot ‘Casino’ a une connotation très forte et spécifique, et l’association avec ‘Banque’ créait une confusion totale.

Ce test de l’internationalisation est impitoyable. Il révèle les faiblesses linguistiques, culturelles et phonétiques d’un nom. Un nom difficile à prononcer, qui a une signification négative ou ridicule dans une autre langue, ou qui est tout simplement déjà pris, peut anéantir des mois de travail stratégique. Anticiper cet obstacle est crucial. Si votre vision inclut un développement hors de vos frontières, votre nom doit être un passeport, pas une barrière à l’entrée. C’est ce qui a définitivement convaincu l’équipe de Floa qu’une simple évolution ne suffirait pas. Il ne fallait pas ‘twister’ la marque, il fallait la réinventer complètement.

Quand ces trois signaux – la dissonance stratégique, l’alerte du marché et le mur de l’international – s’allument en même temps, l’hésitation n’est plus permise. La prise de risque n’est plus de changer, mais de ne rien faire. C’est à ce moment précis que le projet de rebranding passe du statut d’idée à celui de nécessité stratégique impérieuse. La question n’est alors plus ‘Pourquoi ?’, mais ‘Comment ?’.

Le processus de création : de l’idée au nom validé

Une fois la décision de changer de nom actée, le véritable travail commence. C’est une phase à la fois excitante et extrêmement rigoureuse. On pourrait être tenté de sauter directement à la partie créative, de brainstormer des noms autour d’une table. Ce serait une erreur fondamentale. Un rebranding réussi est un processus méthodique, une construction qui avance étape par étape, sur des fondations solides. L’équipe de Floa a suivi une feuille de route en trois temps, une méthode qui garantit que le nom final ne sera pas juste ‘joli’, mais puissant, pertinent et, surtout, exploitable. Ces trois phases – la plateforme de marque, le naming, et la validation juridique – sont les piliers incontournables de tout projet de changement de nom, quelle que soit la taille de l’entreprise.

Étape 1 : Définir son identité, la fondation de tout rebranding

Avant même de penser à un nom, il faut répondre à une question essentielle : ‘Qui sommes-nous ?’. C’est le travail de la plateforme de marque. C’est le socle stratégique qui va guider toutes les décisions futures. On ne peut pas trouver un nom pertinent si l’on n’a pas défini clairement sa mission, sa vision, ses valeurs, sa personnalité et le ton que l’on souhaite employer. Pour Floa, ce travail a été mené avec une agence spécialisée en branding. Il s’agissait de mettre des mots sur la nouvelle identité de l’entreprise, bien au-delà de son offre de produits. C’est de là qu’ont émergé les concepts clés qui devaient être incarnés par le futur nom.

‘On a fait un brief pour avec une agence de naming en disant bah voilà, il faut que ça porte des valeurs de simplicité, d’optimisme, de fluidité et on a aussi mis des contraintes.’

Cette étape est cruciale car elle transforme un objectif business en un brief créatif. Sans elle, le processus de naming se ferait à l’aveugle, basé sur des goûts subjectifs. La plateforme de marque sert de boussole. Elle assure que tout le monde regarde dans la même direction et que le futur nom sera un véritable outil au service de la stratégie. C’est un travail introspectif qui demande du temps, mais chaque heure investie ici vous en fera gagner dix plus tard, en évitant les débats stériles et les fausses pistes.

Étape 2 : Le naming, une quête créative sous contraintes

Une fois la plateforme de marque validée, la recherche du nom peut commencer. C’est la phase la plus visible, mais elle est encadrée par le brief défini à l’étape précédente. Il ne s’agit pas de trouver le nom le plus original, mais le plus juste. Pour Floa, les contraintes étaient multiples. Le nom devait bien sûr incarner la simplicité et la fluidité, mais aussi rester compréhensible dans l’univers bancaire. Comme le souligne Fabienne, ‘Banque Casino, ça avait quand même d’énormes avantages aussi, c’est que dans le nom, il y avait banque, il y avait notre métier.’ Le nouveau nom devait donc être ‘autoporté’, c’est-à-dire qu’il devait suggérer l’activité sans pour autant être littéral. Et bien sûr, il devait être parfaitement fonctionnel à l’international, sans double sens malheureux ni difficultés de prononciation. Ce travail a été mené avec des linguistes pour s’assurer de sa viabilité sur tous les marchés cibles. C’est un équilibre délicat entre créativité et pragmatisme.

Étape 3 : La validation juridique, l’étape la plus critique et la moins glamour

Vous avez une short-list de noms qui vous plaisent, qui cochent toutes les cases stratégiques et créatives. L’enthousiasme est à son comble. C’est là qu’intervient l’étape la plus aride, mais sans doute la plus importante : la validation juridique. C’est un point de passage obligé et non négociable. Fabienne insiste sur ce point : c’est une phase sur laquelle ‘on ne peut pas se rater’. Beaucoup d’entrepreneurs, surtout les plus petits, sous-estiment cette étape. Ils font une recherche rapide sur le site de l’INPI et pensent que c’est suffisant. C’est une grave erreur.

‘La validation juridique, elle est clé. Elle est clé et il faut pas la sous-estimer cette cette phase-là, d’abord parce qu’elle prend du temps et surtout, il faut vraiment se faire accompagner. Là, il faut pas hésiter à se faire accompagner d’experts parce que c’est un métier qui est complexe.’

Le droit de la propriété intellectuelle est un labyrinthe. Il faut vérifier la disponibilité du nom dans les bonnes ‘classes’ (les catégories d’activités), s’assurer qu’il n’y a pas de risque de confusion avec une marque existante, même avec une orthographe différente. Floa s’est fait accompagner par un cabinet d’avocats spécialisés, et c’est ce qui leur a évité une déconvenue majeure : leur nom préféré n’était en fait pas disponible. Sans cet accompagnement expert, ils auraient pu foncer tête baissée et se retrouver des mois plus tard face à un litige coûteux et dévastateur. En parallèle de cette vérification juridique, il y a un premier filtre tout aussi essentiel, notamment à l’ère du digital : la disponibilité du nom de domaine. C’est souvent le premier juge de paix. Si le .com et l’extension de votre pays ne sont pas libres, il est souvent plus sage de passer à un autre nom plutôt que de s’entêter. Cette double validation, juridique et digitale, est la ceinture de sécurité de votre projet de rebranding.

Ce n’est qu’après avoir franchi ces trois étapes, dans cet ordre précis, que vous pouvez affirmer avec certitude : ‘Nous avons notre nouveau nom’. Tout le reste du projet – le design, la communication, le lancement – découlera de ce socle solide, stratégique et sécurisé.

Donner vie à la nouvelle marque : du logo à la stratégie de lancement

Une fois le nom choisi et sécurisé, le projet entre dans sa phase la plus visible et la plus concrète. C’est le moment de donner un visage, une voix et un corps à cette nouvelle identité. C’est une phase grisante où la stratégie se transforme en éléments tangibles : un logo, des couleurs, une campagne de lancement. Mais là encore, la précipitation est l’ennemi du bien. L’exécution doit être aussi rigoureuse et stratégique que la phase de conception. Pour Floa, le défi était double : créer une identité visuelle forte et orchestrer une bascule parfaite en un temps record, tout en gardant le secret le plus total. Cette orchestration millimétrée est la clé pour transformer un changement de nom en un succès commercial et non en un chaos organisationnel.

Le design au service du sens : plus qu’un simple logo

L’erreur la plus commune est de se jeter sur la création du logo dès le début du processus. Comme nous l’avons vu, c’est une inversion des priorités. Le design graphique n’est pas le point de départ, c’est la concrétisation visuelle de toute la stratégie élaborée en amont. Pour Floa, le travail avec l’agence de design a consisté à traduire les valeurs de fluidité, de simplicité et d’optimisme en formes et en couleurs. Mais il y avait une nuance importante : ne pas faire table rase du passé. Un rebranding n’est pas une négation de son histoire, mais une évolution.

‘On voulait pas faire non plus complètement table rase du passé, on avait une histoire à raconter parce que oui, j’ai oublié de le préciser, on avait déjà pas mal de clients.’

Cette volonté s’est matérialisée par un détail subtil mais puissant dans le logo de Floa : la petite marguerite, un clin d’œil graphique à l’héritage du groupe Casino. Ce genre de détail est essentiel. Il crée un pont entre l’ancien et le nouveau, il rassure les clients historiques et montre que la marque capitalise sur son expérience. Un bon logo n’est pas juste ‘joli’ ; il est intelligent, il raconte une histoire et il est porteur de sens. Fabienne souligne également l’importance de garder un cercle de décision restreint durant cette phase créative pour éviter de se perdre en débats subjectifs sans fin. Faire confiance aux experts et décider rapidement est un facteur clé d’efficacité.

Le timing est tout : orchestrer une bascule en moins de 12 mois

L’un des aspects les plus impressionnants du projet Floa est sa rapidité d’exécution. Entre la décision validée de changer de nom et le lancement public, moins de 12 mois se sont écoulés, et ce, en plein confinement. Cette performance n’est pas le fruit du hasard, mais d’une planification rigoureuse et d’un choix de date de lancement mûrement réfléchi. La bascule a été fixée au 4 novembre, une date qui n’avait rien d’anodin. Elle était positionnée juste avant la période commerciale la plus intense de l’année : le Black Friday, les fêtes de fin d’année et les soldes. L’objectif était clair : recruter les très nombreux nouveaux clients de cette période directement sous la nouvelle bannière Floa, évitant ainsi d’avoir à gérer leur transition plus tard. C’est un exemple parfait d’alignement entre la stratégie de marque et les impératifs business. La marque est au service de la croissance, et non l’inverse.

‘Il s’est passé moins de 12 mois et en plein confinement. […] On s’est dit bah on va recruter beaucoup de clients. donc bah c’est le moment de le faire avec notre notre nouvelle marque.’

Cette rapidité a été rendue possible par l’agilité de la structure, mais aussi par une gestion de projet quasi militaire et le maintien du secret. Le projet portait un nom de code, ‘Olaf’, et n’a impliqué qu’un groupe ultra-restreint de personnes jusqu’à quelques mois avant le lancement. Ce secret est fondamental : il empêche les fuites vers la concurrence, il permet de maîtriser parfaitement le narratif du lancement et il crée un formidable effet de surprise et de mobilisation en interne lors du reveal.

Le plan de communication : embarquer toutes les parties prenantes

La dernière pièce du puzzle, et non la moindre, est la communication. Comment annoncer un changement aussi majeur à des millions de clients fidèles sans créer d’inquiétude ? Comment mobiliser ses équipes internes pour qu’elles deviennent les premiers ambassadeurs de la nouvelle marque ? La stratégie de Floa reposait sur une scénarisation précise. Le reveal a été fait par vagues : d’abord la direction générale, puis le comité de direction en mai, pour une bascule en novembre. Cette adhésion interne est primordiale ; les premiers feedbacks rassurent et valident la direction prise. Pour les clients, la communication doit être claire, transparente et rassurante. Il faut expliquer le ‘pourquoi’ du changement, mettre en avant les bénéfices pour eux et marteler que le service, les équipes et les engagements restent les mêmes. Il s’agit de les embarquer dans une nouvelle aventure, pas de leur imposer un changement qu’ils n’ont pas choisi. Le soir du 4 novembre, tout a basculé en même temps : le site web, les applications, les communications. Cette bascule ‘big bang’ a créé un moment fort, marquant une rupture nette et claire dans l’esprit du public. Un nouveau chapitre s’ouvrait, et tout le monde en était témoin au même instant.

Conclusion : Oser la mue pour mieux grandir

Le parcours de Banque Casino vers Floa est bien plus qu’une simple histoire de changement de nom. C’est une leçon magistrale de stratégie, de courage et d’exécution. Il nous rappelle qu’une marque n’est pas une entité figée dans le marbre, mais un organisme vivant qui doit évoluer avec l’entreprise qu’elle représente. Rester accroché à un nom par nostalgie ou par peur du changement peut devenir le plus grand risque de tous, celui de l’inadéquation et de l’obsolescence.

Les enseignements de Fabienne Le Scornet sont universels. Que vous soyez à la tête d’une start-up ou d’un grand groupe, les principes restent les mêmes. Écoutez les signaux du marché, suivez un processus rigoureux qui place la stratégie avant la créativité, ne lésinez jamais sur la validation juridique, et orchestrez votre lancement comme une opération militaire. Le succès de cette transition démontre qu’un rebranding, lorsqu’il est bien mené, n’est pas une perte de capital, mais un investissement dans l’avenir. C’est l’opportunité de redéfinir son territoire, de clarifier son message et de se doter d’un atout puissant pour conquérir de nouveaux marchés.

Alors, si aujourd’hui vous sentez que votre nom ne vous ressemble plus, qu’il est devenu un frein à vos ambitions, n’ayez pas peur. Posez le diagnostic, évaluez les enjeux et si la nécessité est là, osez sauter dans le grand bain. Le processus sera exigeant, mais le résultat peut transformer radicalement la trajectoire de votre entreprise. C’est le début d’une nouvelle histoire, et c’est à vous de l’écrire.

FAQ : Vos questions sur le changement de nom de marque

Quand sait-on que c’est le bon moment pour changer de nom ?

Le moment idéal pour changer de nom se manifeste par un ensemble de signaux clairs. Le plus important est lorsque votre nom actuel ne reflète plus votre stratégie, vos produits ou vos valeurs. Cela crée une dissonance qui freine votre développement. D’autres alertes proviennent directement du marché : un partenaire commercial important qui vous fait comprendre que votre marque est un frein, ou l’impossibilité d’utiliser votre nom pour une expansion internationale. Quand votre nom devient un obstacle plutôt qu’un atout, il est temps d’agir sérieusement.

‘C’est quand notre marque ne sert plus du tout la stratégie de l’entreprise. Quand on est au cœur d’une stratégie très digitale, quand l’innovation c’est au cœur de notre ADN et que la marque ne porte pas du tout ses valeurs. Bon bah là on a une dissonance, ça fonctionne plus.’

Quelles sont les premières étapes concrètes d’un rebranding ?

Avant même de penser à un nouveau nom, la toute première étape est de solidifier votre stratégie. Il faut commencer par un travail de fond sur votre plateforme de marque : définir votre mission, votre vision, vos valeurs et votre positionnement. C’est ce socle qui guidera tout le reste. Ensuite, vous pouvez lancer le processus créatif de ‘naming’ en rédigeant un brief clair pour une agence ou vos équipes. Le nom doit incarner la stratégie définie. Ces deux étapes doivent impérativement précéder la validation juridique et la création graphique.

‘D’une part, on a travaillé avec une agence de pure branding. Là où on a travaillé notre plateforme de marque, notre architecture de marque. Une fois que ça ça a été validé, on a commencé à travailler sur le naming, c’est-à-dire comment on allait s’appeler.’

Pourquoi la vérification juridique d’un nom de marque est-elle si importante ?

La vérification juridique est absolument cruciale car elle vous protège de risques légaux et financiers potentiellement dévastateurs. Utiliser un nom déjà pris ou trop proche d’une marque existante peut vous exposer à des poursuites et vous obliger à changer de nom en urgence, après avoir investi massivement. C’est une étape non négociable qu’il faut confier à des experts, comme un cabinet d’avocats spécialisé en propriété intellectuelle. Ils effectuent des recherches approfondies pour s’assurer que la marque est disponible et peut être protégée durablement.

‘En effet, la validation juridique, elle est clé. Elle est clé et il faut pas la sous-estimer cette cette phase-là… il faut vraiment se faire accompagner. Là, par contre, il faut pas hésiter à se faire accompagner d’experts parce que c’est un métier qui est complexe.’

Comment s’assurer que le nouveau nom fonctionnera à l’international ?

Pour qu’un nom soit viable à l’international, plusieurs vérifications s’imposent. D’abord, il faut s’assurer qu’il est facile à prononcer dans les langues des marchés cibles. Ensuite, et c’est essentiel, il faut travailler avec des linguistes pour vérifier qu’il n’a pas de double sens négatif, ridicule ou inapproprié dans d’autres cultures. Enfin, la validation juridique doit être étendue aux pays que vous visez, tout comme la vérification de la disponibilité des noms de domaine correspondants (.es, .de, .co.uk, etc.).

‘Il fallait qu’elle soit parfaitement comprise également à l’international. Oui. Donc attention double sens et cetera. Donc après on a travaillé avec des linguistes pour s’assurer qu’on n’est pas voilà, que ce soit pas un mot d’argot ou un double sens.’

Quel est le rôle du logo et du design dans un changement de nom ?

Le logo et l’identité visuelle ne sont pas le point de départ mais l’aboutissement de la réflexion stratégique. Leur rôle est de traduire visuellement les valeurs, la personnalité et le positionnement de la nouvelle marque. Un bon design doit être porteur de sens et raconter une histoire. Il peut aussi servir à créer un lien avec le passé, comme Floa l’a fait en intégrant un clin d’œil à son histoire avec le groupe Casino. Le design rend la nouvelle marque tangible et mémorable pour le public.

‘On voulait pas faire non plus complètement table rase du passé, on avait une histoire à raconter… c’est un petit clin d’œil cette Marguerite qu’on a à côté de la marque qui est aussi quelque chose qui qui venait du du groupe Casino.’

Comment annoncer un changement de nom à ses clients existants ?

L’annonce aux clients existants doit être gérée avec beaucoup de soin pour éviter l’inquiétude et la confusion. La communication doit être transparente, en expliquant les raisons du changement et les bénéfices futurs pour eux. Il est primordial de les rassurer en confirmant que les services, les contrats, les équipes et la qualité de la relation ne changent pas. L’objectif est de les embarquer dans ce nouveau chapitre de l’histoire de l’entreprise et de renforcer leur confiance, en montrant que ce changement est un signe de dynamisme et d’amélioration.

‘Il faut bien scénariser cette bascule aussi auprès de tous nos clients parce que nos clients, ils sont quand même globalement assez fidèles, ils apprécient le service qu’on leur propose… bah il faut continuer à les embarquer dans l’aventure Floa.’

Combien de temps prend un projet de rebranding complet ?

La durée d’un projet de rebranding peut varier, mais le cas de Floa montre qu’il est possible d’être très efficace. Entre la décision stratégique validée et le lancement public, moins de 12 mois se sont écoulés. Ce timing rapide est le résultat d’une structure agile, de circuits de décision courts et d’une planification rigoureuse. Des facteurs comme la complexité juridique ou la nécessité de changer des actifs physiques (agences, produits) peuvent allonger les délais, mais un objectif d’environ un an est réaliste pour une entreprise digitale.

‘Entre le moment où on a décidé de changer de ça a été validé… et le moment où on a changé de marque enfin devant le grand public… en gros il s’est passé moins de 12 mois et en plein confinement.’

Est-il nécessaire de garder le projet de rebranding secret ?

Oui, la confidentialité est un élément fondateur du succès d’un lancement. Garder le projet secret en interne, en le confiant à une équipe très restreinte et en utilisant un nom de code, permet de maîtriser entièrement la communication. Cela évite les fuites qui pourraient alerter la concurrence et vous faire perdre l’effet de surprise. De plus, cela permet de créer un événement interne fort lors du ‘reveal’, ce qui génère de l’enthousiasme et favorise l’adhésion des équipes qui deviendront les meilleurs ambassadeurs de la nouvelle marque.

‘Un changement de marque, il faut pas que ça s’évente d’abord parce que nos concurrents on n’a pas envie qu’ils le sachent. Euh donc cette notion de secret, elle a été hyper importante. Donc on avait un nom de un nom de code, c’était Olaf.’


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