Logo de l'épisode [Best Episode] Comment développer ses soft skills ? avec Solenne Boquillon le Gouaziou - Episode 163 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

[Best Episode] Comment développer ses soft skills ? avec Solenne Boquillon le Gouaziou – Episode 163

Épisode diffusé le 19 mai 2025 par Estelle Ballot

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Au-delà du CV : pourquoi vos compétences ‘douces’ sont votre plus grand atout

Quel que soit votre métier, vous avez cette liste. Celle que l’on peaufine, que l’on chérit, que l’on exhibe fièrement sur un CV ou un profil LinkedIn. Pour moi, cela ressemblait à : ‘Directrice marketing, développement de la stratégie de communication, construction du plan à 3 ans, conduite d’études consommateurs…’. Ça sonne bien, n’est-ce pas ? Ces compétences techniques, ces ‘hard skills’, sont la preuve de notre savoir-faire. Elles sont le sésame qui nous a ouvert les portes de nos postes, le langage commun qui rassure un recruteur ou un client. Elles sont tangibles, mesurables, concrètes. Mais si je vous disais que ce n’est que la moitié de l’histoire ? Pire, que c’est la moitié qui perd de sa valeur le plus rapidement ?

Le véritable enjeu, celui qui fait la différence entre une carrière qui stagne et une carrière qui s’épanouit, se cache ailleurs. Il réside dans ces compétences que l’on qualifie souvent, à tort, de ‘douces’ : les soft skills. La curiosité, l’autonomie, la capacité d’écoute, l’adaptabilité, la confiance, la résilience… Ces termes peuvent sembler vagues, presque éthérés, comparés à la maîtrise d’un logiciel ou à une certification. Pourtant, comme le souligne mon invitée Solène Boquillon Le Gozio, spécialiste reconnue du sujet : ‘sans soft skills, et ben les hard skills ne servent pas à grand-chose’. Cette affirmation est un véritable changement de paradigme. Le concept est encore flou pour beaucoup, un mot à la mode dont on peine à saisir les contours et, surtout, l’impact réel sur nos stratégies et notre quotidien. Mais l’enjeu est colossal, au point que des institutions comme l’OCDE et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s’en sont emparées.

Dans cet article, nous allons plonger au cœur de ce sujet fondamental. Nous n’allons pas seulement définir ce que sont les soft skills. Nous allons comprendre pourquoi elles sont devenues la clé de voûte de notre réussite dans un monde en perpétuelle mutation. Plus important encore, nous allons découvrir une méthode concrète et accessible pour les identifier, les cultiver et les transformer en un avantage compétitif durable. Il ne s’agit pas de développement personnel abstrait, mais d’une véritable stratégie de carrière. Préparez-vous à revoir vos priorités et à ajouter de nouveaux objectifs à votre plan de développement, car ce que vous allez lire pourrait bien changer votre vision du succès.

Qu’est-ce qu’une soft skill ? Plongée au cœur des compétences qui font la différence

Le terme ‘soft skills’ est partout, mais sa signification reste souvent nébuleuse. On parle de ‘compétences douces’, de ‘savoir-être’, mais ces traductions françaises peinent à capturer la profondeur et la puissance du concept. Comme l’explique Solène Boquillon Le Gozio, cette confusion n’est pas anodine : ‘c’est compliqué en France parce qu’il y a trop de définitions, trop de traductions […] et pourquoi on sait pas comment les traduire, c’est parce qu’elle recouvre énormément de choses’. Pour y voir clair, il faut abandonner l’idée d’une compétence unique et monolithique, et embrasser une vision tridimensionnelle, celle proposée par l’Organisation Mondiale de la Santé, une référence incontournable en la matière.

Loin d’être un simple trait de caractère, une soft skill est une compétence qui peut s’apprendre, se travailler et se maîtriser. L’origine même du terme, comme le rappelle Solène, vient d’un contexte où la performance est une question de vie ou de mort : ‘les premiers à avoir utiliser les soft skills, c’était l’armée américaine’. Ils avaient compris que les manuels techniques ne suffisaient pas ; il fallait des compétences comportementales pour les appliquer sous pression, en équipe, dans l’incertitude. Cette vision nous aide à comprendre que les soft skills ne sont pas le contraire des hard skills, mais leur catalyseur. C’est l’huile dans le moteur, ce qui permet à la mécanique de notre expertise de fonctionner avec fluidité et efficacité. Pour vraiment les maîtriser, il faut d’abord les décomposer.

Les compétences cognitives : la puissance de votre esprit

La première dimension est celle des compétences cognitives. Il s’agit de la manière dont nous pensons, analysons et résolvons les problèmes. Cela inclut des éléments fondamentaux comme la confiance en soi, qui nous permet d’oser et de prendre des initiatives, et l’esprit critique, qui nous aide à évaluer l’information, à questionner le statu quo et à ne pas suivre aveuglément les tendances. Pensez à un professionnel du marketing : sans esprit critique, il se contenterait d’appliquer les mêmes recettes vues et revues. Avec un esprit critique développé, il analyse ses propres données, remet en question les ‘bonnes pratiques’ et innove pour trouver des solutions réellement adaptées à son audience. C’est la différence entre suivre et mener. La créativité, l’originalité et la capacité à résoudre des problèmes complexes font également partie de cet arsenal cognitif. Ce sont les outils qui nous permettent de construire des stratégies pertinentes dans un environnement saturé d’informations.

Les compétences émotionnelles : votre boussole intérieure

La deuxième dimension est celle des compétences émotionnelles. C’est sans doute la plus intime, mais aussi l’une des plus cruciales dans le monde professionnel moderne. Savoir gérer son stress, accueillir ses émotions sans se laisser submerger, faire preuve de résilience face à l’échec… Ces capacités sont le socle de notre endurance professionnelle. Un projet qui tombe à l’eau, un client mécontent, une deadline intenable : ces situations sont inévitables. La différence se joue dans notre capacité à les traverser. Un manque de compétences émotionnelles peut mener à la paralysie, au doute, voire à l’épuisement professionnel (burnout), un fléau particulièrement présent chez les entrepreneurs. À l’inverse, une intelligence émotionnelle développée nous permet de voir un échec non pas comme une fin en soi, mais comme une opportunité d’apprentissage. C’est cette résilience qui nous pousse à nous relever, à analyser ce qui n’a pas fonctionné et à repartir plus fort. C’est une armure invisible mais incroyablement protectrice.

Les compétences sociales : l’art de la connexion humaine

Enfin, la troisième dimension regroupe les compétences sociales. C’est notre capacité à interagir efficacement avec les autres. Savoir collaborer, communiquer clairement, s’adapter à des personnalités et des contextes différents sont des exemples parfaits. Aucune grande réussite ne se fait seul. En marketing, par exemple, le succès d’une campagne dépend d’une collaboration fluide entre l’équipe marketing, les commerciaux, le service client et parfois même la direction. Sans une communication efficace et une capacité à créer des synergies, la meilleure des stratégies restera lettre morte. C’est savoir écouter activement pour comprendre les besoins d’un client, savoir présenter ses idées de manière convaincante à son comité de direction, ou encore savoir naviguer dans les dynamiques d’équipe pour maintenir un environnement de travail positif et productif. Ces trois dimensions – cognitive, émotionnelle et sociale – forment un tout indissociable. Comme le dit Solène, ‘on a besoin de ces trois dimensions là […] si on ne les a pas, on a beau avoir toutes les compétences intellectuelles techniques du du monde, si on n’a pas ces compétences là, bah en fait les choses marchent pas’.

L’urgence de s’adapter : pourquoi les soft skills sont devenues non négociables

Pendant des décennies, le modèle était simple : vous obteniez un diplôme, et les connaissances acquises vous servaient pendant la majeure partie de votre carrière. Solène Boquillon Le Gozio nous livre un chiffre qui sonne comme un coup de tonnerre : ‘dans les années 80 quand on avait un diplôme, les compétences de notre diplôme, elles étaient valables 30 ans’. Trente ans ! Imaginez la stabilité et la prévisibilité que cela offrait. Aujourd’hui, ce monde est révolu. Le nouveau chiffre qu’elle avance est vertigineux : ‘Aujourd’hui, en fonction des sujets, nos nos compétences, elles sont valables entre 3 mois et 5 ans’. Cette accélération fulgurante de l’obsolescence des savoirs est le cœur du problème et la raison pour laquelle les soft skills sont passées du statut de ‘nice-to-have’ à celui de ‘must-have’ absolu.

Ce n’est pas une projection lointaine ou une théorie abstraite. C’est une réalité que nous vivons tous. Pensez au marketing digital : il y a quelques années, maîtriser les publicités Facebook était une compétence en or. Aujourd’hui, entre les changements d’algorithmes, l’arrivée de nouvelles plateformes comme TikTok et l’explosion de l’intelligence artificielle avec des outils comme ChatGPT, cette expertise doit être constamment mise à jour, voire réinventée. Le savoir-faire technique est périssable. Ce qui reste, ce qui nous permet de naviguer dans ces vagues de changement, ce sont nos soft skills : notre capacité d’adaptation, notre curiosité pour apprendre de nouvelles choses (l’apprentissage actif) et notre résilience pour ne pas baisser les bras face à la complexité.

Le coiffeur, le marketeur et la valeur cachée

Pour illustrer ce concept de manière limpide, Solène utilise une analogie brillante : celle du coiffeur. Son CAP coiffure est sa ‘hard skill’. C’est la compétence technique qui lui permet de savoir faire un carré ou une frange. C’est la base, le prérequis. Mais ce n’est absolument pas ce qui fidélise sa clientèle. Ce qui nous fait revenir, c’est sa créativité (compétence cognitive) pour nous proposer une coupe adaptée à notre visage, sa capacité d’écoute et de communication (compétence sociale) pour créer un moment agréable sans être intrusif, et sa faculté à gérer notre stress (compétence émotionnelle) lorsque nous confions notre tête à ses ciseaux. ‘C’est ça qui va faire la différence’, conclut-elle. Transposez cela à n’importe quel métier, y compris le marketing. Votre maîtrise technique de Google Analytics est votre CAP. Mais votre capacité à analyser les données avec un esprit critique, à communiquer vos découvertes de manière percutante à votre équipe et à collaborer avec les développeurs pour implémenter des changements, voilà vos véritables différenciateurs. C’est là que se niche la valeur durable.

Un enjeu pour nous, ici et maintenant

Face à ces constats, on a souvent le réflexe de penser à la génération future. On entend ce fameux chiffre : ’85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore’. Et l’on se dit qu’il faut préparer nos enfants. C’est vrai, et c’est d’ailleurs la mission de Solène avec son application Soft Kids. Mais l’erreur serait de croire que cela ne nous concerne pas. Le World Economic Forum est formel : 50 % des salariés actuels devront se reformer en profondeur (upskilling) d’ici très peu de temps. La formation tout au long de la vie n’est plus un slogan, c’est une condition de survie professionnelle. Et au cœur de cet ‘upskilling’, on retrouve majoritairement des soft skills. L’OCDE, dans son rapport sur l’éducation à l’horizon 2030, ne dit pas autre chose : ‘face aux enjeux économiques, environnementaux, il va falloir avoir toute une génération qui soit bah adaptable, qui arrive à résoudre les problèmes hyper rapidement, qui soit très résiliente’. Cette génération, ce n’est pas seulement celle de nos enfants. C’est aussi la nôtre. L’urgence est là. La question n’est plus de savoir s’il faut développer ses soft skills, mais comment s’y prendre de manière efficace.

Votre plan d’action concret pour développer vos soft skills

Admettre l’importance des soft skills est une première étape cruciale. Mais la question qui brûle les lèvres est : ‘Comment je fais, concrètement ?’. On peut avoir l’impression de faire face à une montagne, un concept si vaste qu’on ne sait par où commencer. Faut-il se lancer dans une thérapie, lire des dizaines de livres de développement personnel ? La réponse est bien plus pragmatique et structurée. Développer ses soft skills est une démarche qui s’apparente à l’acquisition de n’importe quelle autre compétence : elle demande de l’intention, une stratégie et de la pratique délibérée. C’est un entraînement. Solène Boquillon Le Gozio, qui cultive les siennes depuis 2005, nous offre une feuille de route précieuse, loin des solutions magiques, ancrée dans l’action quotidienne.

Étape 1 : Identifier et prioriser vos compétences clés

La première erreur serait de vouloir tout améliorer en même temps. L’efficacité naît de la focalisation. Il faut commencer par déterminer quelles sont les soft skills les plus indispensables à votre poste actuel et à vos ambitions futures. Pour vous guider, vous pouvez vous appuyer sur des référentiels solides. Le World Economic Forum, par exemple, a listé le top 5 des compétences pour 2025 : 1. L’esprit d’analyse et d’innovation, 2. L’apprentissage actif, 3. La résolution de problèmes complexes, 4. La pensée et l’analyse critique, 5. La créativité et l’esprit d’initiative. Regardez cette liste. Laquelle résonne le plus avec vos défis quotidiens ? Laquelle, si vous l’amélioriez de 10%, aurait le plus grand impact sur votre performance et votre épanouissement ? Choisissez-en une, ou deux au maximum, pour commencer. Le but est de se fixer un objectif clair. Par exemple : ‘Cette année, je décide de développer activement mon esprit d’analyse et d’innovation’. Cette simple décision transforme un vœu pieux en un projet tangible.

Étape 2 : La méthode en 4 niveaux pour passer de novice à expert

Une fois votre soft skill prioritaire identifiée, comment la travailler ? Solène nous partage sa propre méthode, qu’elle a appliquée sur plusieurs années pour devenir une experte de son domaine. C’est un processus en quatre étapes, un véritable escalier vers la maîtrise.

Niveau 1 : Faire l’état de l’art. Il s’agit de la phase d’immersion et d’analyse. Pour Solène, cela a consisté à s’inscrire à toutes les newsletters pertinentes et à décortiquer les rapports de l’OCDE sur les soft skills. Pour vous, cela pourrait être de suivre les 10 plus grands experts de votre domaine sur LinkedIn, de lire un livre de référence par mois sur le sujet, ou d’analyser en profondeur trois études de cas par semaine. C’est un travail de fond, rigoureux, qui construit votre base de connaissances. ‘C’est déjà un boulot conséquent’, prévient-elle.

Niveau 2 : Confronter ses idées. La connaissance seule ne suffit pas. Il faut la mettre à l’épreuve. Pour Solène, cela passait par le fait d’assister à des conférences et, de manière plus audacieuse, de rencontrer ses homologues chez des entreprises concurrentes pour échanger sur leurs enjeux. Pour vous, cela peut signifier participer plus activement à des réunions, rejoindre un groupe de mastermind, ou simplement organiser un déjeuner avec un collègue d’un autre département pour confronter vos points de vue. C’est l’étape de l’ouverture, qui brise les silos et enrichit votre pensée.

Niveau 3 : Prendre la parole. C’est le moment de passer de consommateur d’information à producteur. ‘Le 3ème niveau c’était de parler à des conférences de mon expertise’, explique Solène. Cela vous positionne instantanément comme un expert et vous force à structurer votre pensée de manière claire et convaincante. Vous n’avez pas besoin de viser un TED Talk tout de suite. Cela peut être de proposer de faire une courte présentation à votre équipe, d’écrire un article de blog sur un sujet que vous maîtrisez, ou de prendre la parole lors d’un événement de networking.

Niveau 4 : Transmettre sa connaissance. L’ultime étape de la maîtrise est l’enseignement. ‘Le 4e niveau, c’était de redistribuer ma connaissance et de l’amener aux collaborateurs au sein de l’entreprise’, partage Solène. Expliquer un concept complexe à quelqu’un est le meilleur moyen de vérifier si vous l’avez vraiment intégré. Devenez le mentor d’un collègue plus junior, créez une petite formation interne, ou partagez simplement vos découvertes de manière structurée. Ce processus, que Solène a déroulé sur deux ans, est un modèle puissant applicable à n’importe quelle soft skill.

Étape 3 : Des micro-actions pour des résultats visibles

Parallèlement à cette stratégie de fond, l’amélioration des soft skills passe par des micro-actions quotidiennes. L’exemple de Solène avec sa collaboratrice timide est parlant. L’objectif était de développer sa ‘prise de parole en public’. Plutôt que de l’envoyer dans une formation coûteuse, la solution a été une micro-action ciblée : ‘Je te propose de venir 15 petites minutes une fois par mois, présenter ses data’. Au bout de trois mois, l’exercice était devenu naturel. Le secret est de dédramatiser l’enjeu et de rendre la pratique accessible. Vous voulez améliorer votre collaboration ? Proposez d’organiser un café avec un membre d’une autre équipe pour mieux comprendre ses contraintes. Vous voulez développer votre créativité ? Bloquez 30 minutes par semaine pour créer un ‘moodboard’ de tout ce qui vous inspire, sans jugement. Ce sont ces petits pas, répétés avec consistance, qui créent les plus grandes transformations.

L’effet domino : comment vos soft skills irriguent votre bien-être et votre réussite

On pourrait croire que l’effort de développer ses soft skills ne sert qu’un objectif d’employabilité ou d’efficacité professionnelle. C’est une vision réductrice. En réalité, les bénéfices s’étendent bien au-delà de la sphère du travail, touchant à l’un des aspects les plus fondamentaux de notre vie : notre santé, et plus particulièrement notre santé mentale. Ce n’est pas un hasard si l’Organisation Mondiale de la Santé est l’un des principaux organismes à promouvoir ces compétences. Comme le rappelle Solène, le bénéfice ultime est que ‘plus on développe nos soft skills, meilleur on est en terme de bonne santé mais surtout de bonne santé mentale qui est ce qui est vraiment un sujet aujourd’hui’.

Ce lien n’a rien de magique, il est profondément logique. Une meilleure gestion du stress (compétence émotionnelle) réduit l’anxiété et les risques d’épuisement. Une communication plus affirmée et plus empathique (compétence sociale) diminue les conflits interpersonnels et renforce le sentiment d’appartenance. Une plus grande capacité à résoudre les problèmes (compétence cognitive) augmente notre sentiment de contrôle sur notre environnement, un facteur clé de bien-être psychologique. Chaque soft skill que nous développons est une corde de plus à notre arc pour naviguer plus sereinement dans la complexité du monde. Pour les entrepreneurs et les indépendants, cet enjeu est encore plus critique. Comme je le constate souvent, ‘si on va pas bien que ce soit de la santé physique ou de la santé mentale, l’entreprise tourne plus’. Investir dans ses soft skills, c’est donc investir directement dans la pérennité de son activité et dans sa propre résilience.

L’outil ultime de prise de conscience : le regard des autres

L’un des plus grands obstacles au développement des soft skills est le manque de conscience de soi. Nous avons souvent du mal à évaluer objectivement nos propres forces et faiblesses. Je le vois constamment lorsque j’encourage des personnes à se positionner en tant qu’expertes. La réaction est presque toujours la même : ‘Non mais attends moi, je suis pas expert’. Nous sommes nos critiques les plus sévères. Pour contourner ce biais, il existe un outil d’une puissance redoutable : le feedback de notre entourage. Solène préconise la pratique du ‘360 degrés’, qui consiste à demander à son entourage professionnel (managers, collègues, collaborateurs) un retour sur ses points forts et ses axes d’amélioration.

Mais il existe une manière encore plus simple et plus percutante de procéder, une question magique que Solène nous livre : ‘Si tu devais m’appeler pour une seule chose pour t’aider, ce serait quoi ?’. Posez cette question à vos amis, vos anciens collègues, vos clients fidèles. Les réponses sont souvent une révélation. Vous pourriez découvrir que les gens vous voient comme la personne de référence pour démêler une situation complexe, pour trouver une idée créative ou pour apaiser une tension. Vous réalisez alors que vous possédez déjà des soft skills solides, souvent celles que vous utilisez si naturellement que vous ne les voyez même plus. Cet exercice a un double effet : il renforce votre confiance en vous en validant vos points forts et il met en lumière les domaines où vous pourriez progresser. C’est le point de départ le plus sain pour un plan de développement personnel, car il est basé sur la perception extérieure, souvent plus objective que la nôtre.

Conclusion : Passez à l’action dès aujourd’hui

Nous avons parcouru un long chemin. D’un concept flou, les soft skills sont devenues, je l’espère, une priorité claire et un champ d’action concret. Nous avons compris qu’elles ne sont pas un luxe, mais une nécessité absolue pour naviguer dans le monde professionnel d’aujourd’hui et de demain. Nous avons vu qu’elles sont la clé non seulement de notre performance, mais aussi de notre équilibre et de notre santé mentale. Plus important encore, nous avons découvert qu’il existe des méthodes structurées et accessibles pour les cultiver.

Comme je le disais en fin d’épisode, je suis repartie de cette conversation ‘comme une pile électrique’, avec une seule envie : mettre à jour mes objectifs de l’année pour y intégrer le développement de mes soft skills. J’espère que cet article a provoqué le même électrochoc chez vous. Ne laissez pas cette prise de conscience s’évaporer. Le plus grand risque serait de fermer cette page et de retourner à vos habitudes. Je vous lance un défi : prenez cinq minutes, maintenant. Relisez la liste des compétences du World Economic Forum. Choisissez-en UNE. Une seule. Et décidez de la première micro-action que vous allez mettre en place cette semaine pour la développer. Ce n’est pas la taille du premier pas qui compte, mais la décision de le faire. Votre futur vous en remerciera.


Questions fréquentes sur le développement des soft skills

Quelle est la définition la plus simple des soft skills ?

La définition la plus simple est qu’une soft skill, ou compétence comportementale, est une aptitude humaine qui transcende les savoir-faire techniques. Plutôt que de porter sur ‘ce que vous savez faire’ (hard skill), elle porte sur ‘comment vous le faites’. L’Organisation Mondiale de la Santé les classe en trois grandes familles pour mieux les comprendre : les compétences cognitives (comment vous pensez, ex: esprit critique), les compétences émotionnelles (comment vous gérez vos émotions, ex: résilience) et les compétences sociales (comment vous interagissez avec les autres, ex: collaboration). Elles sont le véritable moteur de l’efficacité au quotidien.

En fait qui nous dit que dans les soft skills, il y a trois dimensions. La première dimension, c’est tout ce qui est compétences cognitive. […] Ensuite, il y a tout ce qui est compétences émotionnelles […] Et la troisième dimension, c’est les compétences sociales.

Pourquoi les hard skills (compétences techniques) ne suffisent-elles plus aujourd’hui ?

Les compétences techniques ne suffisent plus car leur durée de validité s’est effondrée. Autrefois valables pendant près de 30 ans, elles peuvent aujourd’hui devenir obsolètes en 3 à 5 ans, voire en quelques mois dans des domaines comme le digital. Dans un monde qui change à toute vitesse, s’appuyer uniquement sur ses hard skills, c’est comme construire une maison sur du sable. Les soft skills comme l’adaptabilité, la curiosité et la capacité à apprendre en continu deviennent le socle stable qui vous permet de vous réinventer en permanence et de rester pertinent sur le marché du travail, quelle que soit la prochaine révolution technologique.

Dans les années 80 quand on avait un diplôme, les compétences de notre diplôme, elles étaient valables 30 ans. Aujourd’hui, en fonction des sujets, nos nos compétences, elles sont valables entre 3 mois et 5 ans.

Quelles sont les soft skills les plus importantes à développer pour l’avenir ?

Selon des organismes de prospective comme le World Economic Forum, le top 5 des soft skills indispensables d’ici 2025 sont : l’esprit d’analyse et d’innovation ; l’apprentissage actif et les stratégies d’apprentissage ; la résolution de problèmes complexes ; la pensée et l’analyse critique ; et enfin la créativité, l’originalité et l’esprit d’initiative. On remarque que ces compétences sont majoritairement cognitives et tournées vers la capacité à s’adapter à la nouveauté et à la complexité, ce qui confirme leur rôle central pour naviguer dans l’incertitude du monde de demain.

Le top 5 des soft skills dont on aura besoin à 2025 […] c’est un l’esprit d’analyse et d’innovation, deux, l’apprentissage actif et les stratégies d’apprentissage. 3, la résolution des problèmes. 4, la pensée et l’analyse critique, 5, la créativité, l’originalité et l’esprit d’initiative.

Comment puis-je commencer à développer mes soft skills si je ne sais pas par où commencer ?

Le meilleur point de départ est d’identifier une seule compétence prioritaire qui aura le plus d’impact sur votre travail. Ensuite, engagez-vous dans des micro-actions. Si vous voulez améliorer votre prise de parole, ne visez pas une conférence internationale tout de suite. Proposez de présenter un sujet pendant 15 minutes à votre équipe. Ce processus de désensibilisation progressive est très efficace. L’idée est de se lancer des petits défis réguliers pour sortir de sa zone de confort sans se sentir submergé, créant ainsi un cercle vertueux de confiance et de progression.

Je lui avais dit ‘je te propose de venir 15 petites minutes une fois par mois, présenter ses data’. Et en fait, c’était son challenge du mois et au bout de 3 mois, c’était hyper naturel.

En quoi le développement des soft skills est-il lié à la santé mentale ?

Le lien est direct et fondamental. Développer ses soft skills, c’est se doter d’outils pour mieux gérer les défis de la vie professionnelle et personnelle. Maîtriser ses émotions permet de réduire le stress et l’anxiété. Mieux communiquer aide à prévenir et résoudre les conflits, source majeure de mal-être. Une meilleure capacité à résoudre les problèmes renforce le sentiment de contrôle et diminue le sentiment d’impuissance. C’est pourquoi l’OMS s’y intéresse de près : ces compétences sont un pilier de la santé mentale et de la prévention des risques psychosociaux comme le burnout.

Le bénéfice, c’est pourquoi l’Organisation Mondiale de la santé s’y intéresse énormément, c’est qu’en fait, plus on développe nos soft skills, meilleur on est en terme de bonne santé mais surtout de bonne santé mentale.

Est-il vraiment possible de se former aux soft skills comme on se forme à une compétence technique ?

Oui, absolument. Le mythe selon lequel les soft skills sont des traits de caractère innés est tenace mais faux. On peut les développer de manière très structurée. La méthode consiste à identifier la compétence, à se fixer des objectifs clairs, à la décomposer en petites actions praticables, à s’entraîner délibérément et régulièrement, et à chercher du feedback pour s’ajuster. C’est un processus qui demande de l’intention et de la discipline, tout comme l’apprentissage d’un langage de programmation ou d’un instrument de musique. Ce n’est pas magique, c’est méthodique.

Ce qui est important quand on veut développer ses soft skills, c’est un de déterminer quelles sont les soft skills indispensables dans mon poste. […] Moi, c’est un soft skill que je travaille depuis à peu près 10 ans. J’y suis allée étape par étape.

Quel est le rôle de la créativité en tant que soft skill, notamment en marketing ?

En marketing, la créativité est une soft skill absolument essentielle. Dans un environnement saturé de messages, elle permet de se différencier, de capter l’attention et de créer un lien émotionnel avec l’audience. Elle ne se limite pas au design ou au slogan ; elle s’applique aussi à la stratégie, à la recherche de nouveaux canaux de communication, ou à la manière de résoudre un problème client. Développer sa créativité, c’est cultiver sa capacité à voir les choses différemment et à connecter des idées a priori éloignées pour générer des solutions innovantes. Cela peut se travailler en s’exposant à des domaines variés et en se forçant à générer des idées régulièrement.

Quand je pense au marketing, je me dis bon bah marketing, il faut absolument développer sa créativité. donc qu’est-ce que je fais pour développer ma créativité au quotidien ? Ça peut être se dire bon bah tous les lundis […] je me fais un moodboard où je vois tous les trucs qui me plaisent.

Comment vaincre la peur de prendre la parole en public, une soft skill cruciale ?

La clé est de commencer petit et de se concentrer sur l’objectif plutôt que sur la peur. Au lieu de voir l’exercice comme une performance où l’on est jugé, il faut le voir comme une occasion de transmettre une information utile. L’approche des ‘micro-actions’ est parfaite pour cela : commencez par prendre la parole 2 minutes en réunion d’équipe, puis 5, puis 10. Préparez bien votre sujet pour vous sentir en confiance sur le contenu. Le plus souvent, on se rend compte que la peur est démesurée par rapport à la réalité de l’exercice et que l’audience est bienveillante. Chaque petite victoire renforce la confiance pour l’étape suivante.

On se rend souvent compte que tu maîtrises mieux une compétence que ce que tu imagines la maîtriser et typiquement bah voilà, prendre la parole devant devant le comité de direction, ça faisait pas si peur que ça une fois que qu’on y était.


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