Logo de l'épisode [Best Episode] 12 stratégies pour trouver de nouvelles idées - Episode 214 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

[Best Episode] 12 stratégies pour trouver de nouvelles idées – Episode 214

Épisode diffusé le 7 août 2025 par Estelle Ballot

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Le brainstorming, bien plus qu’une simple réunion : le guide pour enfin générer des idées qui changent la donne

Quand on dit marketing, on pense souvent créativité, innovation, nouvelles idées. Et quel est l’outil mythique censé donner vie à tout cela ? Le brainstorming, bien sûr. On imagine une salle vibrante d’énergie, des esprits brillants qui fusionnent pour créer la prochaine grande idée. On se dit : ‘waouh, c’est génial, on va se retrouver tous ensemble dans une salle, on est trois, quatre, cinq, dix personnes et on va créer’. Mais la réalité est souvent bien différente. Le silence s’installe, les mêmes personnes prennent la parole, et on ressort avec des idées tièdes, vues et revues. Le brainstorming, c’est toute une histoire, et malheureusement, elle finit trop souvent en déception.

Pourquoi ? Parce qu’on oublie l’essentiel : la créativité, surtout en groupe, ne se décrète pas. Elle s’organise, se structure, se facilite. Penser qu’il suffit de réunir des gens intelligents dans une pièce pour que la magie opère est la première erreur. C’est comme mettre des musiciens virtuoses sur une scène sans partition ni chef d’orchestre en espérant qu’ils créent une symphonie. Le résultat sera probablement une cacophonie. Le brainstorming, ce n’est pas l’anarchie des idées ; c’est un processus méthodique conçu pour libérer le potentiel créatif de chacun de manière constructive.

La bonne nouvelle, c’est que des techniques existent. Des méthodes éprouvées, des cadres de pensée qui vous guideront, vous et votre équipe, pour passer du chaos à la clarté, de la page blanche à un foisonnement d’idées pertinentes. Ce n’est pas si évident que ça, mais avec les bons outils, c’est à la portée de tous. Dans cet article, je vous propose de plonger au cœur du sujet. Nous allons décortiquer ensemble 12 techniques de brainstorming que vous pourrez utiliser dès demain pour transformer vos sessions de créativité. Oubliez les réunions stériles, et préparez-vous à trouver la pépite qui fera vraiment la différence pour votre entreprise.

Les techniques fondamentales pour libérer le volume d’idées

La première phase d’un brainstorming réussi est la divergence. L’objectif n’est pas de trouver LA bonne idée, mais de générer un maximum d’idées, sans aucun filtre. La quantité prime sur la qualité à ce stade. Pour y parvenir, il faut des méthodes qui court-circuitent notre tendance naturelle à l’autocensure et au jugement. Voici quatre techniques puissantes pour ouvrir les vannes de la créativité et couvrir vos murs de possibilités.

1. La stratégie du Post-it : la puissance de la simplicité et de la rapidité

C’est ma stratégie favorite, la plus simple et souvent la plus efficace pour démarrer. Pourquoi ? Parce qu’elle repose sur trois principes psychologiques puissants : la contrainte de temps, la contrainte d’espace et l’écriture individuelle. Le principe est d’une simplicité enfantine : sur un temps très court (5 à 10 minutes), chaque participant écrit, en silence, toutes les idées qui lui viennent à l’esprit sur un sujet donné, à raison d’une idée par Post-it. On ne se bride pas, on ne réfléchit pas à la faisabilité. Comme je le dis souvent : ‘il n’y a pas de fausses idées, il n’y a pas de mauvaise idée, il n’y a pas d’idée infaisable, on marque tout ce qui nous vient par la tête’.

Le véritable génie de cette méthode réside dans l’utilisation de feutres épais. ‘On va utiliser des feutres et non pas des stylos, ce qui fait que et bien vous allez pouvoir écrire un, deux, trois, allez cinq mots maximum, pas plus par post-it et donc par idée’. Cette contrainte oblige à la synthèse et à la clarté. Fini les longues phrases qui noient le concept. L’idée doit être percutante, immédiate. L’écriture en silence et en parallèle garantit que tout le monde contribue, pas seulement les plus extravertis. C’est une technique profondément démocratique. Une fois le temps écoulé, chaque personne présente ses Post-it au groupe. On les colle sur un mur, et on commence à les regrouper par thèmes. C’est à ce moment que la magie opère : des connexions apparaissent, des concepts émergent, et vous disposez d’une matière première incroyablement riche pour la suite.

2. La technique de l’étoile (ou méthode des 5W+H) : pour creuser une idée en profondeur

Une fois que vous avez une idée de départ, un projet ou un concept, comment vous assurer de n’oublier aucune facette ? La technique de l’étoile est l’outil parfait pour cela. Elle structure l’exploration d’un sujet en forçant le groupe à l’examiner sous six angles fondamentaux. Vous prenez votre idée centrale, par exemple ‘lancer un nouveau concept de thé aromatisé’, et vous l’écrivez au centre d’un grand tableau blanc. Ensuite, vous dessinez une étoile à six branches autour. ‘Chacune des branches de votre étoile correspond à une question. Ces questions, c’est qui ? quoi ? quand ? où ? pourquoi ? et comment ?’.

Cette structure simple transforme une idée vague en un projet concret en posant les bonnes questions. Pour notre thé :

  • Qui ? À qui s’adresse ce thé ? Des jeunes actifs stressés ? Des amateurs de produits bio ? Des sportifs ? Le persona est la clé.
  • Quoi ? Quel est le produit exactement ? Quels arômes ? Quel packaging ? Quelle histoire de marque ?
  • Quand ? Quand le lancerons-nous ? Pour l’été ? Pour les fêtes de fin d’année ? Quel est le calendrier marketing ?
  • Où ? Où sera-t-il vendu ? En ligne uniquement ? Dans des épiceries fines ? En grande surface ? Où communiquerons-nous à son sujet ?
  • Pourquoi ? Pourquoi lançons-nous ce produit ? Quel besoin du marché comble-t-il ? Quelle est notre mission avec ce thé ?
  • Comment ? Comment allons-nous le produire ? Le distribuer ? Le promouvoir ? Quel est le budget ?

Chaque question devient un mini-brainstorming en soi. C’est une méthode incroyablement efficace pour passer de l’idée brute à un plan d’action esquissé, en s’assurant que toutes les dimensions stratégiques ont été envisagées.

3. L’analyse SWOT : le prisme stratégique pour challenger vos idées

Le SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) est un classique des écoles de commerce, et pour une bonne raison : c’est un outil d’analyse stratégique redoutable qui peut être détourné pour le brainstorming. Plutôt que de générer des idées à partir de rien, vous allez analyser une idée ou un projet existant à travers ces quatre prismes. ‘Vous allez y réfléchir au travers de ces quatre prismes que sont vos forces ou les forces du produit, les faiblesses, les opportunités et les menaces’.

Cette analyse en quatre quadrants ouvre des champs de réflexion très concrets :

  • Forces (Strengths) : Qu’est-ce qui rend notre idée intrinsèquement forte ? Notre expertise ? Une technologie unique ? Une marque déjà établie ? Comment capitaliser dessus ?
  • Faiblesses (Weaknesses) : Quels sont les points faibles de notre idée ? Un coût de production élevé ? Un manque de notoriété ? Une équipe trop petite ? Comment les atténuer ?
  • Opportunités (Opportunities) : Quelles tendances externes peuvent servir notre idée ? Un changement de réglementation ? Une nouvelle demande des consommateurs ? L’émergence d’une nouvelle technologie ? Comment les saisir ?
  • Menaces (Threats) : Quels obstacles externes pourraient nuire à notre idée ? L’arrivée d’un nouveau concurrent ? Une crise économique ? Un changement de comportement des clients ? Comment s’en prémunir ?

En remplissant cette matrice, non seulement vous évaluez la robustesse de votre concept, mais vous générez aussi de nouvelles idées pour le renforcer, le protéger et l’adapter à son environnement. C’est un excellent moyen de passer de la créativité pure à la créativité stratégique.

4. L’analyse des écarts : transformer les obstacles en chemin

Cette technique est particulièrement utile lorsque vous avez un objectif clair mais que le chemin pour y parvenir semble semé d’embûches. L’analyse des écarts, ou ‘gap analysis’, inverse la perspective : au lieu de chercher directement des solutions, on commence par identifier tous les obstacles potentiels. La démarche est simple : d’un côté, vous écrivez votre situation actuelle (‘Où sommes-nous ?’). De l’autre, votre objectif (‘Où voulons-nous aller ?’). Puis, au milieu, vous listez absolument ‘tous les obstacles qui pourraient se mettre en travers de notre chemin, tous les obstacles qui pourraient de façon hypothétique se dresser face à nous’.

Cette étape peut sembler pessimiste, mais elle est en réalité incroyablement constructive. Une fois que ce ‘mur d’obstacles’ est visible, le véritable brainstorming commence : pour chaque obstacle identifié, le groupe doit trouver une ou plusieurs solutions pour le contourner, le réduire ou l’éliminer. Manque de budget ? On peut chercher des financements participatifs ou un partenariat. Manque de compétences techniques ? On peut externaliser ou former quelqu’un en interne. Cette méthode a un double avantage : elle permet non seulement de générer des solutions très concrètes, mais aussi de désamorcer les peurs et les angoisses liées au projet. En transformant chaque problème potentiel en un défi à relever, vous construisez une feuille de route réaliste et résiliente.

Changer de perspective : les techniques pour débloquer la créativité

Parfois, le plus grand frein à l’innovation, c’est notre propre façon de penser. Nous sommes enfermés dans nos habitudes, nos biais et nos certitudes. Les techniques suivantes sont conçues pour briser ces schémas mentaux en nous forçant à adopter de nouveaux points de vue. C’est en regardant le problème sous un angle radicalement différent que les idées les plus disruptives émergent.

5. Le Brainwriting : la créativité silencieuse et collaborative

Le brainstorming classique a un défaut majeur : il favorise les personnalités extraverties et peut être facilement dominé par une ou deux personnes. Le Brainwriting est l’antidote parfait. ‘C’est en fait le fait de partager ses idées mais en silence. C’est une stratégie qui est très utile notamment quand on a des personnes qui peuvent monopoliser la parole ou des personnes peut-être qui n’osent pas nécessairement donner leurs idées’. Le processus est structuré pour garantir une contribution égale de tous.

Voici comment cela fonctionne : chaque participant reçoit une feuille et écrit trois idées relatives au sujet. Ensuite, tout le monde passe sa feuille à son voisin de droite. La tâche est alors de lire les idées de son prédécesseur et de les enrichir, d’y ajouter des commentaires, des suggestions, ou de nouvelles idées inspirées par les premières. On continue de faire tourner les feuilles jusqu’à ce que chacun ait contribué à toutes les feuilles. ‘On va développer cette idée en ajoutant des commentaires, pas des gros textes, vraiment des idées très très simples, basiques’. À la fin, l’animateur collecte les feuilles et le groupe discute de la richesse collective qui a été produite. C’est une méthode puissante pour construire sur les idées des autres de manière constructive et anonyme, favorisant l’émergence d’idées que personne n’aurait eues seul.

6. La méthode des six chapeaux : analyser un problème sous toutes ses coutures

Cette méthode, développée par Edward de Bono, est brillante pour structurer une discussion et éviter les débats stériles où chacun reste campé sur sa position. L’idée est d’obliger le groupe à penser d’une seule manière à la fois, en ‘portant’ métaphoriquement des chapeaux de différentes couleurs. ‘L’idée c’est de regarder une problématique au travers de six regards différents’. Chaque chapeau représente un mode de pensée :

  • Chapeau Blanc (La Neutralité) : On se concentre uniquement sur les faits, les chiffres, les données objectives. ‘Quelles sont les informations dont nous disposons ?’
  • Chapeau Rouge (Les Émotions) : Ici, on exprime ses sentiments, ses intuitions, ses pressentiments sans avoir à se justifier. ‘Qu’est-ce que je ressens par rapport à cette idée ?’
  • Chapeau Noir (Le Pessimisme) : C’est l’avocat du diable. On identifie les risques, les dangers, les points faibles. ‘Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?’
  • Chapeau Jaune (L’Optimisme) : C’est le regard positif. On cherche les bénéfices, les avantages, les opportunités. ‘Quels sont tous les aspects positifs ?’
  • Chapeau Vert (La Créativité) : C’est le moment de la génération d’idées pures, des alternatives, des solutions nouvelles sans aucune censure. ‘Et si on faisait complètement autrement ?’
  • Chapeau Bleu (L’Organisation) : C’est le chapeau du chef d’orchestre. Il organise le processus, définit les objectifs et synthétise les conclusions. ‘Quelle est la prochaine étape ?’

En faisant passer tout le groupe par chaque chapeau successivement, on s’assure une analyse complète et équilibrée de la problématique, en séparant clairement les faits des émotions, la critique de la créativité.

7. Le Role Storming : se mettre dans la peau d’un autre

Cette technique est une version théâtralisée du changement de perspective. ‘Ça ressemble un petit peu à l’idée qu’on avait avec les chapeaux. Ici, chaque personne va prendre une personnalité, mais la personnalité d’un individu’. Au lieu de rester vous-même, vous devez penser, parler et agir comme si vous étiez quelqu’un d’autre. Ce ‘quelqu’un’ peut être un client (le client mécontent, le client fidèle), un concurrent, un fournisseur, le PDG de l’entreprise, ou même une figure historique comme Steve Jobs.

En endossant ce rôle, vous vous libérez de vos propres préjugés. Comment notre principal concurrent réagirait-il à cette nouvelle offre ? Que dirait un nouvel employé qui découvre notre produit pour la première fois ? Quelles objections un investisseur frileux pourrait-il soulever ? ‘Un client ne va pas regarder votre produit de la même façon qu’un fournisseur, de la même façon que le PDG ou de la même façon qu’un employé’. Le Role Storming est particulièrement efficace pour anticiper les réactions du marché, identifier les failles dans l’expérience client et générer des idées centrées sur l’utilisateur final. C’est un exercice d’empathie puissant qui donne des résultats souvent surprenants.

Sortir du cadre : les techniques pour une créativité sans limites

Pour trouver des idées véritablement nouvelles, il faut parfois s’aventurer en dehors des sentiers battus, voire en dehors de la réalité. Les techniques suivantes sont conçées pour briser les barrières logiques et environnementales qui contraignent notre imagination. Elles invitent à la fantaisie, à l’intuition et au lâcher-prise pour faire jaillir des étincelles inattendues.

8. La visualisation : le brainstorming des yeux fermés

Cette approche est plus introspective, presque méditative. Elle est particulièrement puissante pour les sujets liés au design, à l’expérience utilisateur ou à l’image de marque. Le processus consiste à guider les participants à travers une visualisation mentale. ‘Chaque personne puisse imaginer le produit, l’idée, peu importe ce qu’on est en train de travailler’. L’animateur pose une intention, par exemple : ‘créer le packaging de notre thé aromatisé’.

Puis, ‘chaque personne va fermer les yeux et penser au packaging du thé aromatisé’. Après une ou deux minutes, le groupe rouvre les yeux et partage ses visions. Qu’ont-ils vu ? Quelles couleurs ? Quelles formes ? Quelles textures ? Ensuite, on affine. ‘Là, c’est pas le packaging en général, c’est la pochette dans laquelle le thé va se trouver’. On répète le processus de visualisation et de partage, en zoomant sur des détails de plus en plus précis, comme ‘la petite étiquette qui est au bout du cordon du thé’. Cette méthode fait appel à l’intuition et à l’inconscient collectif du groupe, permettant de faire émerger une direction artistique ou un concept de manière organique et sensorielle, loin des contraintes d’un brief classique.

9. La stratégie du ‘Et si…’ : libérer l’imagination par l’absurde

J’aime particulièrement cette stratégie car ‘elle permet toutes les fantaisies’. Le principe est de prendre votre problématique et de la confronter à des scénarios complètement improbables ou absurdes en utilisant la question ‘Et si… ?’. L’objectif n’est pas de trouver des solutions réalistes à ces scénarios, mais d’utiliser ces contraintes imaginaires pour forcer votre cerveau à penser différemment.

Les possibilités sont infinies :

  • ‘Et si notre produit était vendu en 1852 ?’ (Cela nous force à penser aux fondamentaux, à la communication sans internet).
  • ‘Et si nos clients étaient des extraterrestres ?’ (Cela nous oblige à réexpliquer notre proposition de valeur de la manière la plus simple possible).
  • ‘Et si nous n’avions pas le droit d’utiliser la couleur bleue ?’ (Pour une entreprise dont le logo est bleu, c’est un vrai défi créatif).
  • ‘Et si nous n’avions pas deux bras mais trois ?’ (Comment cela changerait-il l’ergonomie de notre produit ?).

Ces questions loufoques créent une distance avec le problème réel, désamorcent la pression et ouvrent des portes créatives inattendues. Une idée née d’un scénario absurde peut souvent être adaptée pour devenir une innovation concrète et brillante dans le monde réel.

10. Le changement de décor : l’environnement comme moteur de créativité

C’est une évidence que l’on oublie trop souvent : ‘le fait d’être toujours dans un même environnement ne participe pas à la créativité’. La salle de réunion, avec ses murs blancs, son éclairage au néon et son ambiance formelle, est souvent le pire endroit pour être créatif. Le changement de décor n’est pas un gadget, c’est une véritable technique de brainstorming. ‘C’est de sortir, de partir, de faire autre chose’.

Les options sont multiples et dépendent de votre culture d’entreprise et de vos moyens. Cela peut être aussi simple que de faire la réunion en marchant dans un parc. ‘Si vous êtes en Normandie, là où je suis, eh bien, c’est d’aller faire le brainstorming à la plage’. Un café animé, un musée, une bibliothèque, une forêt… tout lieu qui stimule les sens différemment est une bonne option. Ce changement d’environnement a un effet direct sur notre cerveau : il crée de nouvelles connexions neuronales, nous expose à des stimuli inattendus et nous sort de nos automatismes de pensée. L’effort pour organiser une session à l’extérieur est souvent largement récompensé par la qualité et l’originalité des idées qui en émergent.

Après la tempête d’idées : comment choisir les pépites ?

Félicitations ! Vos murs sont couverts de Post-it, vos tableaux sont pleins d’idées. Mais la difficulté ne fait que commencer. ‘Qu’est-ce qu’on fait de toutes ces idées ? On ne va pas pouvoir évidemment mettre en place, créer toutes les idées auxquelles on a pensé’. Une session de brainstorming qui ne débouche pas sur une action est une session inutile. Il est donc crucial d’avoir des méthodes pour trier, évaluer et choisir les idées à développer. C’est la phase de convergence.

11. La matrice How / Now / Wow : classer les idées par originalité et faisabilité

Cette matrice est un outil de tri visuel et intuitif. Vous dessinez un graphique à deux axes : l’axe vertical représente l’originalité de l’idée (de faible à forte) et l’axe horizontal sa facilité de mise en œuvre (de difficile à facile). Chaque idée (chaque Post-it) est ensuite placée sur ce graphique. Trois zones se dessinent alors :

  • NOW (Maintenant) : En bas à droite. Ce sont les idées faciles à mettre en place, mais peu originales. Ce sont souvent des améliorations incrémentales, des ‘quick wins’. Elles sont utiles mais ne changeront pas la donne.
  • HOW (Comment ?) : En haut à gauche. Ce sont les idées très originales, potentiellement révolutionnaires, mais très difficiles à mettre en place aujourd’hui. Elles nécessitent plus de recherche, de technologie ou de budget. Il ne faut pas les jeter, mais les garder pour le futur.
  • WOW (Ouah !) : En haut à droite. C’est le Graal. ‘Les waouh, c’est les idées véritablement innovantes, originales, mais qui en plus semblent être faisables’. Ce sont ces idées qui ont le plus fort potentiel d’impact à court ou moyen terme. C’est sur celles-ci que vous devriez concentrer vos efforts en priorité.

Cette matrice permet de visualiser rapidement le portefeuille d’idées et de prendre des décisions éclairées sur les prochaines étapes.

12. La matrice Effort / Impact : le choix pragmatique

Similaire à la précédente, cette matrice, inspirée de la méthode ‘Lightning Decision Jam’, se concentre sur des critères plus pragmatiques. ‘On va aller créer une matrice qui va nous permettre de déterminer d’un côté la valeur ajoutée de la solution qu’on a identifié et de l’autre côté le niveau d’effort qui va être nécessaire pour la mettre en place’. L’axe vertical est l’impact ou la valeur ajoutée pour le client ou l’entreprise, et l’axe horizontal est l’effort requis (en temps, argent, ressources).

Le but est simple : ‘rechercher entre valeur ajoutée et niveau d’effort et bien ce qui va être le plus intéressant pour nous’. Les idées qui se situent dans le quadrant ‘Impact élevé / Effort faible’ sont les priorités absolues. Celles dans ‘Impact élevé / Effort élevé’ sont les grands projets stratégiques à planifier. Celles dans ‘Impact faible / Effort faible’ peuvent être faites s’il reste du temps. Et celles dans ‘Impact faible / Effort élevé’ sont généralement à écarter. C’est un outil redoutable pour aligner l’équipe sur les priorités et s’assurer que l’énergie créative se transforme en résultats tangibles.

Les règles d’or pour un brainstorming qui porte ses fruits

Au-delà des techniques, le succès d’une session de créativité repose sur un cadre et un état d’esprit. Sans ces fondations, même les meilleures méthodes peuvent échouer. Avant de vous lancer, gardez ces six principes essentiels en tête.

1. La préparation est la clé : Un brainstorming ne s’improvise pas. ‘Il faut se préparer un petit peu. Typiquement choisir en amont quelle stratégie vous allez utiliser, quel matériel peut-être vous allez avoir besoin’. Préparez la salle, le matériel (feutres, post-it, tableau), et surtout, préparez la question centrale qui sera le point de départ de la réflexion.

2. Une intention claire pour tous : Tout le monde doit être sur la même longueur d’onde. ‘Dites clairement à tout le monde ce qu’on est censé faire, ce qu’on cherche à faire’. Est-ce qu’on cherche des idées folles ? Des solutions rapides ? Une vision à long terme ? Plus l’objectif est clair, plus les contributions seront pertinentes.

3. Accueillir toutes les idées : C’est la règle la plus importante pendant la phase de divergence. ‘On accueille absolument toutes les idées’, qu’elles semblent brillantes ou stupides. Le jugement tue la créativité. Différez toute évaluation à la phase de convergence.

4. Créer un espace sûr (inclusion) : ‘L’espace du brainstorming doit impérativement être un espace sûr. Tout le monde doit se sentir absolument à l’aise pour partager’. Cela signifie pas de moqueries, pas d’interruptions, et une écoute active des idées de chacun. La sécurité psychologique est le terreau de l’audace.

5. Sortir des sentiers battus : Encouragez activement la pensée divergente. ‘On est là pour faire preuve de créativité, donc ouvrez vos chakras et lâchez-vous’. C’est le moment de défier le statu quo et de questionner les évidences.

6. Combiner les techniques : Ne vous limitez pas à une seule méthode. ‘Plus on va utiliser de techniques différentes, plus ça va nous permettre et bien de trouver de nouvelles idées’. Commencez par des Post-it pour générer du volume, puis utilisez l’Étoile pour approfondir une idée prometteuse, et enfin la matrice Impact/Effort pour prioriser. La combinaison intelligente des outils est la marque des brainstormings les plus productifs.

Conclusion : Devenez l’architecte de votre propre créativité

Nous avons parcouru ensemble un véritable arsenal de 12 techniques de brainstorming, des plus simples aux plus sophistiquées. L’idée à retenir n’est pas de toutes les maîtriser, mais de comprendre qu’il existe une boîte à outils formidable à votre disposition. Le brainstorming n’est plus cette épreuve redoutée et souvent stérile. C’est un processus, une compétence qui s’apprend et se cultive, que vous soyez seul ou en équipe.

Que vous choisissiez la rapidité des Post-it, la profondeur de l’Étoile, l’empathie du Role Storming ou la fantaisie du ‘Et si…’, l’essentiel est de choisir une structure qui force votre esprit et celui de votre équipe à sortir de ses routines. C’est dans cette rupture, dans ce pas de côté, que naît l’innovation. C’est comme ça qu’on trouve souvent ‘la petite pépite, l’idée qui fait que notre marque, notre produit est différent des autres’.

Alors, la prochaine fois que vous ferez face à un défi, à une page blanche, ne vous contentez pas de dire ‘faisons un brainstorming’. Demandez-vous : quelle technique sera la plus adaptée ? Comment puis-je créer les conditions pour que la magie opère vraiment ? Lancez-vous, expérimentez, combinez, et surtout, amusez-vous. Car c’est souvent lorsque le plaisir entre en jeu que les idées les plus géniales choisissent de se montrer. Votre prochaine grande idée n’attend que le bon processus pour éclore.


Questions fréquentes sur les techniques de brainstorming

Quelle est la meilleure technique de brainstorming pour un solopreneur ?

Pour un solopreneur, il est crucial de simuler la diversité d’un groupe. La technique de l’étoile (Qui, Quoi, Quand, Où, Pourquoi, Comment) est excellente car elle force à analyser une idée sous tous ses angles, comme le feraient différents départements d’une entreprise. La méthode des six chapeaux, utilisée séquentiellement par une seule personne, est également très puissante pour éviter les biais de pensée. En changeant de ‘chapeau’ toutes les 10 minutes, vous pouvez passer de la critique objective (chapeau noir) à la créativité pure (chapeau vert), enrichissant considérablement votre réflexion en solo.

‘Si vous travaillez seul, vous pouvez demander à des copains, des gens qui connaissent un petit peu votre boîte, votre marché, de travailler avec vous sur ce brainstorming, ça peut être intéressant aussi d’avoir des gens extérieurs à votre entreprise qui participent.’

Comment gérer les participants qui monopolisent la parole pendant une session ?

C’est un problème classique qui peut tuer la dynamique d’un groupe. La meilleure solution est d’utiliser des techniques qui structurent la prise de parole. Le Brainwriting est parfait pour cela, car tout le monde écrit en silence et contribue à parts égales en faisant tourner les feuilles. La stratégie du Post-it, avec sa phase d’écriture individuelle et silencieuse, garantit également que les idées de tous sont capturées avant même que la discussion ne commence. L’animateur a aussi un rôle clé à jouer en distribuant la parole et en sollicitant activement les participants plus discrets.

‘C’est une stratégie [le Brainwriting] qui est très utile notamment quand on a des personnes qui peuvent monopoliser la parole ou des personnes peut-être qui n’osent pas nécessairement donner leurs idées.’

Que faire si aucune ‘bonne’ idée ne semble émerger d’une session ?

Il est important de redéfinir ce qu’est une ‘bonne’ idée. L’objectif d’une phase de divergence n’est pas de trouver la solution parfaite, mais de générer de la matière première. Parfois, des idées qui semblent farfelues ou inutiles sont des tremplins vers des concepts plus aboutis. C’est ce que j’appelle ‘la purge’. Votre cerveau a besoin de ‘laisser sortir des idées totalement farfelues mais qui va lui permettre de se donner le droit d’être créatif’. Si le blocage persiste, changez de technique ! Passez à une méthode plus disruptive comme le ‘Et si…’ ou le changement de décor pour relancer la machine créative.

‘Vous allez pouvoir ensuite les classer, enlever les idées qui n’ont rien à voir avec le schmilblick, il y en a, ça s’appelle la purge, c’est votre cerveau qui laisse sortir des idées totalement farfelues mais qui va lui permettre de se donner le droit d’être créatif.’

Combien de temps doit durer une session de brainstorming idéale ?

Il n’y a pas de durée unique, mais une session efficace est rarement très longue. La créativité est un effort intense qui demande beaucoup d’énergie. Il est souvent plus productif de faire des sessions courtes et ciblées de 45 à 90 minutes que de s’enfermer pendant trois heures. L’important est de rythmer la session. Par exemple, une phase de génération d’idées rapide (10-15 min), suivie d’une phase de partage et de clarification (20-30 min), puis d’une phase de tri et de priorisation (15-20 min). Il vaut mieux organiser deux sessions d’une heure sur deux jours différents qu’une seule session marathon.

‘Le principe, c’est de l’écriture automatique, vous ne vous mettez aucune limite et vous écrivez tout ce qui vous passe par la tête quand on vous donne une idée, un point de départ hein évidemment, on se donne un point de départ, un temps défini…’

Faut-il toujours un animateur pour un brainstorming ?

Oui, absolument. Le rôle de l’animateur (ou facilitateur) est fondamental. Il n’est pas là pour donner des idées, mais pour garantir que le processus est respecté. L’animateur est le gardien du temps, des règles (pas de jugement !), et de l’énergie du groupe. C’est lui qui choisit et explique les techniques, s’assure que tout le monde participe, et guide le groupe de la divergence vers la convergence. Sans animateur, une session peut vite dériver en conversation désordonnée ou en débat stérile. Cette personne doit rester neutre et concentrée sur le cadre, pas sur le contenu.

‘Une fois qu’on a fait le tour, l’animateur principal du brainstorming va pouvoir lire les éléments qui ont été collectés et l’ensemble du groupe va pouvoir bien évidemment les discuter.’

Comment s’assurer que les idées issues du brainstorming sont réellement mises en œuvre ?

C’est l’étape la plus critique. Un brainstorming sans suivi est une perte de temps. La clé est de terminer la session par un plan d’action clair. Les techniques de priorisation comme la matrice Impact/Effort ou How/Now/Wow sont la première étape. Une fois les idées prioritaires choisies, il faut définir pour chacune : Qui est le responsable ? Quelle est la toute première action à entreprendre ? Quelle est l’échéance ? Même si l’action est simple (‘faire une recherche de 30 minutes sur le sujet X’), le fait de l’assigner à quelqu’un avec une date butoir transforme une idée abstraite en un projet concret qui a des chances d’aboutir.

‘Ça va nous permettre en tout cas et bien de choisir, de définir les idées qui sont à creuser en priorité.’


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