Logo de l'épisode Résultats sont en chute libre : les 4 étapes pour rebondir - Episode 296 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

Résultats sont en chute libre : les 4 étapes pour rebondir – Episode 296

Épisode diffusé le 28 août 2025 par Estelle Ballot

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Résultats en chute libre : le guide complet pour traverser la tempête et rebondir

Le tableau de bord vire au rouge. Le trafic, autrefois florissant, chute brutalement. Les ventes, moteur de votre activité, s’essoufflent dangereusement. Vos campagnes publicitaires, si performantes il y a encore quelques semaines, ne donnent plus rien. Pour tout dirigeant ou marketeur, ce scénario est un véritable cauchemar. Dans ces moments, le sentiment d’urgence est total, la panique n’est jamais loin. On se sent submergé, et la tentation de tout changer, tout de suite, est immense.

Pourtant, c’est précisément là que se joue l’avenir de votre entreprise. Une crise, comme je le dis souvent, ‘ça arrive sans prévenir et même si on a une marque solide, et ben on n’est pas à l’abri’. La façon dont vous allez réagir à cet effondrement va faire toute la différence entre une spirale négative qui vous entraîne vers le fond et un rebond maîtrisé qui vous propulsera plus haut. Car une crise, aussi douloureuse soit-elle, n’est pas une fin en soi. C’est un révélateur. Elle met en lumière vos failles, mais aussi votre capacité à vous réinventer. C’est un ‘accélérateur de lucidité’, un moment charnière pour remettre en question vos certitudes et redonner une nouvelle dynamique à votre marketing.

Le défi est de taille : il faut agir, mais avec stratégie, sans se disperser dans des actions désordonnées qui ne feraient qu’aggraver la situation. Comment distinguer un simple incident passager d’un véritable problème de fond ? Comment poser un diagnostic fiable quand tout semble s’écrouler ? Quelles actions concrètes mettre en place, et dans quel ordre ? Et surtout, comment transformer cette épreuve en une force pour l’avenir ?

Dans cet article, nous allons explorer ensemble ces étapes essentielles. Nous verrons comment accepter cet échec temporaire, poser un diagnostic clinique de votre situation, définir un plan d’action pragmatique et, enfin, consolider vos fondations pour que cette crise devienne la pierre angulaire de votre résilience future. Préparez-vous à transformer un moment d’incertitude en une opportunité de croissance durable.

Étape 1 : Accepter la crise sans céder à la panique

Face à des chiffres qui plongent, le premier réflexe est souvent émotionnel : le stress, l’angoisse, et cette fameuse panique qui pousse à l’action immédiate et désordonnée. Or, la précipitation est le pire ennemi du stratège. Avant de chercher des solutions, la première étape, la plus cruciale, est de comprendre la nature de ce que vous traversez. Toutes les baisses de performance ne se valent pas, et savoir les différencier est la clé pour éviter deux écueils majeurs : surréagir à une tempête passagère ou, bien pire, ignorer une lente et silencieuse descente aux enfers.

Distinguer crise ponctuelle et problème structurel : le diagnostic initial

Quand les résultats se dégradent, l’alerte est majeure. Mais cette alerte signale-t-elle un incendie de forêt ou un simple feu de camp ? La distinction est fondamentale. Une crise ponctuelle est souvent liée à des circonstances externes ou à une action isolée. Comme je l’explique, cela peut être ‘une campagne de publicité qui est mal calibrée ou alors un changement dans l’algorithme de Google ou de Meta’. On peut aussi penser à une période saisonnière creuse ou un événement externe inattendu, comme une météo défavorable pour un commerce local. Dans ces cas, la chute peut être violente, mais elle est circonscrite dans le temps. Avec quelques ajustements, ou simplement un peu de patience, l’activité finit par retrouver son rythme.

À l’inverse, un problème structurel s’installe plus insidieusement. C’est une érosion lente mais continue. ‘On a une offre qui n’évolue plus, on a un positionnement qui perd de sa pertinence, on a un taux de fidélisation qui va s’éroder petit à petit mois après mois.’ Ce déclin-là est bien plus dangereux car il touche aux fondations mêmes de votre entreprise. Il ne se résoudra pas avec une simple rustine ou une campagne promotionnelle. Il exige une remise en question profonde de votre stratégie, de votre offre, voire de votre identité. Ignorer ces signaux, c’est comme ignorer les fissures qui apparaissent sur les murs d’un bâtiment : tôt ou tard, l’édifice s’effondre.

Pour faire la part des choses, il faut prendre du recul et se transformer en analyste. Plongez dans vos données historiques : l’évolution de votre trafic sur les 12 ou 24 derniers mois, la courbe de votre taux de conversion, le coût d’acquisition client, le taux de churn. Ces indicateurs, mis en perspective, racontent une histoire. Une chute brutale après des mois de stabilité pointe vers un incident ponctuel. Une baisse lente et régulière sur plusieurs trimestres est le symptôme quasi certain d’un mal structurel. N’hésitez pas à aller plus loin en interrogeant directement vos clients. Leurs mots peuvent révéler des frustrations ou des attentes que les chiffres seuls ne montrent pas.

La pause stratégique : pourquoi ralentir est le geste le plus courageux

La panique est mauvaise conseillère. Face à la pression, un dirigeant peut être tenté de multiplier les initiatives : lancer une vague de promotions agressives, réduire drastiquement les budgets marketing, ou même revoir toute la gamme de produits en quelques jours. Ces décisions, prises sous le coup de l’émotion et sans analyse, sont souvent désastreuses. Elles ne résolvent pas le problème de fond et, pire encore, ‘elles vont fragiliser encore plus l’entreprise’.

Imaginez les conséquences : des promotions excessives dévalorisent votre marque et habituent vos clients à attendre des rabais. Couper dans les investissements marketing freine votre capacité à relancer la machine quand vous en aurez le plus besoin. Envoyer des messages contradictoires sème la confusion et érode la confiance. En interne, ce climat d’urgence permanent génère une démotivation profonde et une perte de confiance dans la direction. C’est un cercle vicieux.

Le réflexe le plus sain, bien que contre-intuitif, est d’instaurer un temps de pause stratégique. Attention, cela ne signifie pas être passif. Il s’agit de s’accorder quelques jours, parfois une semaine ou deux, pour résister à la tentation de ‘bouger pour bouger’. C’est un temps dédié à la collecte de données, à la réunion des équipes clés (marketing, ventes, service client) pour écouter leurs points de vue, et à l’analyse posée des faits. C’est durant cette période que vous pouvez lancer des ‘micro-actions à faible risque’, comme tester une nouvelle accroche sur une petite audience ou sonder un segment de clientèle fidèle. Le vrai courage dans une crise, ce n’est pas d’agir vite, c’est ‘d’être capable de ralentir, d’observer et de décider avec lucidité’. C’est cette discipline qui vous permettra de poser les bonnes bases pour la suite.

Étape 2 : Poser un diagnostic précis pour identifier le point de rupture

Une fois le calme revenu, l’heure de l’investigation a sonné. Il est impossible de soigner une maladie sans en connaître la cause. De la même manière, une crise marketing ne peut être résolue sans savoir exactement où se situe la faille. Cette phase de diagnostic est fondamentale. Elle consiste à transformer une angoisse diffuse (‘tout va mal’) en un problème précis, mesurable et donc, actionnable. Pour cela, il faut devenir un détective et suivre les indices à travers tout votre parcours client, de la première impression à la fidélisation.

Basculer en mode ‘tableau de bord’ : les indicateurs vitaux à surveiller

Dès les premiers jours, votre boussole doit être vos données. Il est indispensable de basculer en mode ‘tableau de bord’. Le chiffre d’affaires est l’indicateur final, mais il ne dit pas tout. Il faut le décomposer pour comprendre sa source. Est-ce une baisse du volume de clients ou une chute du panier moyen ? La réponse oriente déjà l’analyse.

Ensuite, l’acquisition client mérite une attention particulière. Un recul brutal du trafic sur votre site peut signaler un problème avec le SEO (pénalité Google ?), vos campagnes publicitaires (baisse d’enchères, fatigue créative ?) ou votre visibilité sur les réseaux sociaux. Si le trafic est stable, mais que le nombre de leads ou de nouveaux clients diminue, regardez de plus près les taux de conversion à chaque étape. ‘Une diminution du taux de clic ou alors une hausse du coup par lead, et ben ça peut montrer qu’on a une perte de pertinence du message’. C’est un indice précieux qui pointe vers votre communication ou votre proposition de valeur.

Si l’acquisition semble saine, le problème se situe probablement plus bas dans votre tunnel de vente. Analysez le taux de conversion de vos pages de vente, le taux d’abandon de panier, ou encore le taux de désabonnement à votre newsletter. Une dégradation de ces métriques suggère un souci lié à l’offre, au prix, ou à l’expérience utilisateur. Enfin, ne négligez jamais les indicateurs qui dépassent le strict cadre du marketing. Le cash-flow est vital. ‘Une entreprise peut traverser une baisse temporaire de performance si elle garde suffisamment de liquidité, mais elle va pas survivre à une crise de trésorerie.’ Mettre en place un suivi quotidien de ces quelques indicateurs clés transforme l’anxiété en un plan de travail clair.

Cartographier le parcours client pour localiser la fracture

Pour aller plus loin, il faut cartographier l’intégralité du parcours de vos clients et identifier le moment précis où la rupture se produit. C’est un exercice essentiel de lucidité.

1. **Phase d’Acquisition :** Si le trafic global s’effondre, la source du problème est probablement externe. Analysez canal par canal. Est-ce le référencement naturel qui a décroché ? Une campagne publicitaire qui ne performe plus ? Votre portée sur les réseaux sociaux qui a diminué ? Chaque canal a ses propres métriques et ses propres causes potentielles.

2. **Phase de Conversion :** Si votre trafic reste stable mais que les ventes diminuent, la problématique est interne. Elle est liée à votre offre ou à votre proposition de valeur. Est-ce que votre message est clair ? Votre prix est-il toujours pertinent ? L’expérience sur votre site est-elle fluide ? Une baisse du taux de conversion est un signal que la promesse n’est plus alignée avec les attentes du marché.

3. **Phase de Rétention :** Si vos nouveaux clients sont là mais que votre base s’érode, le problème vient de la satisfaction et de la fidélisation. Cela se manifeste par une augmentation du ‘churn’ (taux d’attrition), plus de retours produits, une baisse des notes et des avis, ou des commentaires négatifs en ligne. C’est le signe que l’expérience post-achat n’est pas à la hauteur.

L’important est de comprendre que ces éléments sont interconnectés. ‘Une baisse du trafic, ça peut cacher un problème plus profond de notoriété ou de réputation.’ De même, un taux de conversion en chute libre peut révéler que l’offre n’est plus perçue comme pertinente. Poser ce diagnostic clair est la condition sine qua non pour orienter la réponse. Sans savoir si vous devez relancer la visibilité, ajuster l’offre ou repenser l’expérience client, toutes vos actions seront des coups d’épée dans l’eau.

Étape 3 : Déployer des actions ciblées pour initier le rebond

Une fois le diagnostic posé, le temps de l’action est venu. Mais pas n’importe quelle action. L’erreur serait de vouloir tout corriger en même temps, de lancer dix chantiers de front en espérant que l’un d’eux fonctionne. Cette approche mène à l’épuisement des équipes et à la dilution des résultats. La sortie de crise demande de la stratégie, du pragmatisme et une focalisation quasi obsessionnelle. Il s’agit de choisir ses batailles, de communiquer avec maîtrise et de se recentrer sur la valeur que vous apportez à vos clients.

Définir une priorité unique pour un impact maximal

Face à une liste de problèmes potentiels, la tentation est grande de tout attaquer de front. ‘On va vouloir revoir son offre, on va vouloir relancer la com, tester des nouveaux canaux.’ C’est une erreur classique. En faisant cela, on se disperse et il devient impossible de savoir quelle action a produit quel résultat. La clé du rebond rapide réside dans le choix d’une seule et unique priorité : celle qui aura l’impact le plus direct et le plus significatif sur votre point de rupture principal.

Par exemple, si votre diagnostic a révélé un effondrement du trafic dû à un changement d’algorithme, votre priorité absolue est de retrouver de la visibilité. Inutile à ce stade de repenser toute votre offre. Concentrez 80% de vos efforts sur l’optimisation SEO, la diversification de vos sources de trafic ou le lancement de campagnes publicitaires ciblées. À l’inverse, si votre problème est un taux de conversion qui s’effrite, votre priorité sera l’optimisation de l’expérience utilisateur et la clarification de votre message. Cette focalisation extrême a plusieurs vertus : elle permet d’avancer plus vite, d’allouer les ressources de manière efficace et, surtout, de mesurer précisément l’efficacité de vos actions. ‘Agir vite, OK, mais sur une seule variable à la fois.’ Cela apporte de la clarté à vos équipes, rassure vos parties prenantes et crée une dynamique positive en obtenant une première victoire mesurable.

Communiquer avec stratégie : entre transparence et discrétion

La question de la communication en temps de crise est toujours délicate. Faut-il en parler ouvertement ou travailler en silence ? Il n’y a pas de réponse universelle, tout dépend de votre culture d’entreprise, de votre secteur et de la relation que vous entretenez avec votre communauté.

La transparence peut être une arme puissante. Si vous avez une communauté forte et engagée, expliquer que vous traversez une phase difficile et que vous mettez tout en œuvre pour rebondir peut générer de la solidarité et transformer vos clients en alliés. ‘Dans le B2B en général, la transparence est appréciée parce que ben elle montre un certain sérieux et puis une lucidité.’ Cependant, cette approche n’est pas sans risque. Elle peut aussi créer de l’anxiété, fragiliser votre crédibilité et donner l’impression que vous ne maîtrisez plus la situation.

La discrétion est souvent préférable en B2C, où l’on préfère mettre l’accent sur les solutions plutôt que sur les problèmes, sauf si, encore une fois, votre marque repose sur une communauté ultra-soudée. Quelle que soit l’option choisie, la pire des stratégies est le silence prolongé, qui alimente les rumeurs et l’incertitude. L’essentiel est de définir une ligne claire et de s’y tenir. Soyez dans l’action, serein et honnête. Si vous communiquez, faites-le pour annoncer des mesures concrètes, pas pour vous plaindre. La cohérence de votre discours est ce qui maintiendra ou rebâtira la confiance.

Repenser la valeur délivrée pour se réaligner avec le marché

Très souvent, une crise est le symptôme d’un décalage entre votre offre et les attentes actuelles du marché. Pour rebondir durablement, un ajustement est souvent nécessaire. Cela ne veut pas dire tout réinventer du jour au lendemain, mais plutôt d’actionner intelligemment certains leviers.

1. **L’Offre :** Parfois, la solution est de simplifier. Une offre plus claire, plus ciblée sur un besoin précis, peut être plus percutante. À l’inverse, il peut être nécessaire d’enrichir votre service pour répondre à de nouvelles exigences. Analysez les retours de vos clients pour guider cette réflexion.

2. **Le Prix :** Le prix est un levier puissant mais à manier avec précaution. Lancer une formule d’entrée de gamme, même temporaire, peut être une excellente stratégie pour acquérir de nouveaux clients et les fidéliser par la suite avec des offres plus complètes. Attention toutefois à ne pas dévaloriser votre perception de marque.

3. **L’Expérience Client :** C’est un différenciateur majeur, surtout en période difficile. Soigner l’après-vente, renforcer l’accompagnement, offrir un support personnalisé de haute qualité… ‘ça va transformer ce qui apparaissait comme une faiblesse en une valeur perçue’. Un client qui se sent écouté et bien traité pendant une période de turbulence est un client qui restera fidèle sur le long terme. Ce recentrage sur la valeur montre à votre marché que vous êtes à l’écoute et que vous vous adaptez, ce qui peut redonner confiance bien plus vite qu’une simple campagne de communication.

Étape 4 : Consolider l’avenir pour transformer la crise en atout

La tempête est passée. Les indicateurs commencent à frémir dans le bon sens. L’erreur la plus commune à ce stade est de pousser un soupir de soulagement et de tourner la page le plus vite possible. Oublier l’épreuve serait pourtant une immense perte. Une crise surmontée est une mine d’or d’apprentissages. La dernière étape, sans doute la plus importante pour la pérennité de l’entreprise, consiste à capitaliser sur cette expérience pour construire des fondations plus solides, mettre en place des systèmes de détection précoce et même, transformer cet échec en un puissant élément de votre histoire de marque.

Documenter la crise pour ne jamais refaire les mêmes erreurs

L’adrénaline du moment retombée, il est temps de faire le bilan, à chaud. Il faut documenter précisément tout ce qui s’est passé. Créez un document ‘post-mortem’ qui retrace l’histoire de la crise. Quelles étaient les premières alertes (les fameux signaux faibles) ? Quel a été le diagnostic précis ? Quelles actions ont été menées ? Lesquelles ont fonctionné, et lesquelles ont échoué ? Quels ont été les délais de réaction ?

Ce travail de documentation n’est pas là pour pointer des coupables, mais pour créer une mémoire collective et un guide pour l’avenir. ‘L’idée, c’est véritablement de documenter à chaud tout ce qui s’est passé de façon à ce que la prochaine fois que ces signaux faibles arrivent […] et bien on va pouvoir le sentir plus rapidement.’ Cette analyse factuelle est la base sur laquelle vous allez construire votre future résilience. Elle vous permettra de réagir plus vite et plus efficacement la prochaine fois, car il y aura une prochaine fois. C’est une certitude dans la vie d’une entreprise.

Mettre en place des garde-fous et des systèmes d’alerte

Fort de cette analyse, l’objectif est de ne plus être surpris. Il s’agit de mettre en place des garde-fous, des systèmes d’alerte automatisés qui vous préviendront dès qu’un indicateur clé dévie de sa trajectoire normale. La plupart des crises structurelles ne surviennent pas du jour au lendemain ; elles sont le résultat d’une dégradation progressive. En surveillant les bons signaux, vous pouvez agir avant que la situation ne devienne critique.

Concrètement, cela passe par la création de tableaux de bord automatisés qui suivent vos KPIs les plus importants. Mettez en place des seuils d’alerte. Par exemple, ‘si le coût d’acquisition augmente mettons de 20 % sur un canal, on a une alerte qui se déclenche pour nous permettre d’aller analyser la situation’. Cela ne signifie pas qu’il faut tout arrêter, mais que cela déclenche une analyse consciente et sereine. Ces systèmes de surveillance continue transforment la gestion du risque d’un exercice ponctuel à une culture d’entreprise permanente. Ils vous donnent un avantage compétitif immense : la capacité d’ajuster votre stratégie en temps réel, avant que les problèmes ne deviennent des crises.

Faire de l’échec un facteur de différenciation et de confiance

Enfin, au-delà de la prévention, une crise bien gérée peut devenir un atout stratégique. Les échecs racontent une histoire, et cette histoire peut renforcer votre crédibilité. ‘Admettre publiquement que vous avez traversé une période difficile, expliquer ce que vous avez appris et comment vous en êtes ressorti plus fort, et ben ça peut transformer quelque chose de négatif en avantage compétitif.’

Cette approche demande de l’humilité et de la transparence, mais elle est incroyablement puissante. Elle montre que votre entreprise n’est pas une entité froide et infaillible, mais une organisation humaine, capable d’apprendre et de s’améliorer. Elle bâtit une image de résilience, de solidité. En interne, le fait de transformer cet échec en un levier d’apprentissage renforce la cohésion. Les équipes qui ont traversé l’épreuve ensemble se sentent plus impliquées et fières d’appartenir à une organisation qui ne cache pas ses faiblesses mais les transforme en force. Finalement, la crise devient une preuve de votre solidité, une source de différenciation qui inspire confiance à vos clients, vos partenaires et vos investisseurs pour l’avenir. Vous n’êtes plus seulement une entreprise qui réussit, vous êtes une entreprise qui sait survivre et grandir face à l’adversité.

Conclusion : La crise, un tremplin vers une croissance plus forte

Une crise marketing est une épreuve, personne ne le niera. C’est une période de doute et d’incertitude qui teste les limites d’une organisation et de ses dirigeants. Mais comme nous l’avons vu, ce n’est jamais une fin en soi. Ce qui distingue les marques qui sombrent de celles qui rebondissent avec encore plus de vigueur, ce n’est pas l’ampleur de la crise, mais la lucidité, la discipline et la stratégie déployées pour la gérer.

Le chemin du rebond se déroule en quatre étapes claires. D’abord, accepter la situation sans céder à la panique, en prenant une pause stratégique pour différencier l’incident passager du problème de fond. Ensuite, poser un diagnostic précis et clinique en analysant les données pour identifier le point de rupture exact. Puis, agir avec pragmatisme en se concentrant sur une priorité unique, en maîtrisant sa communication et en se recentrant sur la valeur délivrée au client. Enfin, consolider l’avenir en documentant les leçons apprises, en installant des garde-fous et en transformant cette épreuve en un récit de résilience.

La prochaine fois que vos résultats vacilleront, souvenez-vous de cette feuille de route. Rappelez-vous que ‘la panique est votre ennemi et la crise peut être un tremplin’. Votre mission n’est pas seulement de survivre, mais de transformer ce moment de fragilité en une opportunité unique de renforcer votre entreprise, d’affiner votre proposition de valeur et de solidifier la confiance de vos clients. Une crise bien gérée n’est pas un échec, c’est la preuve ultime de votre capacité à évoluer et à durer.

Foire Aux Questions (FAQ) sur la gestion de crise marketing

Quelle est la toute première chose à faire quand mon trafic chute brutalement ?

La première chose à faire est de résister à l’instinct de paniquer et de tout changer immédiatement. Prenez une ‘pause stratégique’. Concrètement, cela signifie ne prendre aucune décision majeure pendant 24 à 72 heures. Utilisez ce temps pour commencer à collecter des données objectives : vérifiez Google Analytics pour identifier les sources de trafic qui chutent, consultez la Google Search Console pour d’éventuelles pénalités, et analysez les performances de vos campagnes publicitaires. Cette pause vous permet de passer d’une réaction émotionnelle à une analyse factuelle, ce qui est la première étape indispensable pour poser un diagnostic correct.

‘Le réflexe le plus sain, c’est exactement l’inverse, c’est instaurer un temps de pause stratégique. […] Ça ne veut pas dire être passif, mais ça veut dire résister à la tentation de bouger pour bouger.’

Comment savoir si ma crise marketing est due à un problème interne ou externe ?

Pour le déterminer, vous devez croiser vos données internes avec une analyse de votre environnement. Un problème externe (changement d’algorithme, nouveau concurrent, crise économique) impacte souvent tout le secteur. Comparez vos performances à celles de vos concurrents directs. S’ils connaissent la même baisse, le facteur est probablement externe. Un problème interne (offre obsolète, mauvaise expérience client, message inadapté) se manifeste par une baisse de vos performances alors que le marché reste stable ou progresse. Analysez en profondeur votre tunnel de conversion et vos retours clients pour déceler les failles spécifiques à votre entreprise.

‘Est-ce que c’est un phénomène qui touche uniquement votre entreprise ou bien est-ce qu’il touche l’ensemble du secteur ? Si tous vos concurrents […] ils connaissent la même baisse que vous, la réponse va pas être la même que si vous êtes le seul concerné.’

Dois-je couper mon budget marketing en cas de crise ?

C’est une réaction courante mais souvent contre-productive. Réduire brutalement les budgets marketing, c’est se priver des outils nécessaires à la relance. Avant de couper, analysez la performance de chaque euro dépensé. Il est plus judicieux de réallouer le budget des canaux les moins performants vers ceux qui montrent encore de la traction ou vers des actions à fort impact comme l’amélioration de l’expérience client. Une coupe drastique peut vous faire entrer dans une spirale négative où la baisse de visibilité entraîne une baisse des ventes, qui justifie de nouvelles coupes, etc. Il faut optimiser, pas amputer.

‘Des coupes d’investissement, ben ça va freiner la capacité justement à relancer la machine. Et puis des messages contradictoires qui vont être envoyés aux clients, et ben ça va générer de la confusion.’

Comment communiquer avec mes clients pendant une crise sans les alarmer ?

La clé est la maîtrise du message. Si vous choisissez de communiquer, ne vous focalisez pas sur vos problèmes, mais sur les solutions que vous mettez en place pour eux. Soyez honnête mais rassurant. Par exemple, au lieu de dire ‘Nous avons un problème de production’, dites ‘Pour améliorer la qualité, nous avons mis à jour nos processus, ce qui pourrait entraîner de légers délais. Nous vous remercions pour votre patience’. En B2B, une transparence contrôlée sur les défis et les mesures prises est souvent appréciée. En B2C, il est souvent préférable de rester discret et de communiquer sur les améliorations concrètes de l’expérience.

‘Dans le B2C, la discrétion parfois c’est mieux parce que ça met l’accent sur les solutions plutôt que sur les problèmes, sauf si vous avez encore une fois une communauté ultra engagée.’

Quels indicateurs (KPIs) suivre en priorité pendant une crise marketing ?

Pendant une crise, concentrez-vous sur un tableau de bord restreint mais vital. Suivez quotidiennement : 1. Le chiffre d’affaires (décomposé en volume de clients et panier moyen), 2. Les indicateurs d’acquisition clés (trafic par canal, coût par lead/acquisition), 3. Les taux de conversion à chaque étape du tunnel de vente, 4. Les indicateurs de satisfaction et de rétention (taux de churn, notes et avis clients) et 5. Le cash-flow, qui est votre indicateur de survie. Ce suivi rigoureux permet de transformer une angoisse diffuse en problèmes mesurables et de suivre l’impact de vos actions correctives en temps réel.

‘Mettre en place un suivi quotidien de ces indicateurs, ça va transformer une angoisse diffuse en un problème précis, mesurable et donc actionnable.’

Comment transformer une crise marketing en une opportunité de croissance ?

Une crise devient une opportunité lorsque vous l’utilisez comme un catalyseur pour des changements profonds que vous n’auriez peut-être pas osé faire en temps normal. C’est le moment idéal pour remettre en question une offre vieillissante, pour investir dans l’expérience client, pour tester de nouveaux canaux d’acquisition ou pour renforcer votre culture d’entreprise. En documentant ce que vous avez appris et en communiquant sur votre capacité à surmonter l’épreuve, vous transformez un épisode négatif en une preuve de votre résilience, ce qui renforce la confiance de vos clients et de vos partenaires à long terme.

‘Beaucoup de marques ont bâti une partie de leur image sur leur capacité à surmonter les obstacles. C’est de la résilience, ça prouve que vous êtes fort, ça prouve que vous êtes solide.’

Est-il judicieux de lancer de nouvelles offres pendant une baisse d’activité ?

Cela peut être une excellente stratégie, à condition que ce ne soit pas une réaction de panique. Si votre diagnostic révèle que votre offre actuelle est déconnectée du marché, alors l’ajuster ou lancer une nouvelle offre plus pertinente est précisément la bonne chose à faire. Par exemple, créer une offre d’entrée de gamme pour capter une clientèle plus sensible au prix, ou au contraire, une offre premium avec plus de services pour augmenter la valeur perçue. L’important est que cette nouvelle offre soit une réponse stratégique à un problème identifié, et non une simple tentative de créer une diversion.

‘Le but en fait ici hein, c’est de montrer rapidement à vos clients que : 1, vous êtes à l’écoute et 2, vous adaptez, vous changez les choses pour que ça fonctionne. Ce recentrage même s’il est partiel, c’est en fait un vrai différenciateur.’

Comment motiver mon équipe marketing quand les résultats sont mauvais ?

La motivation en temps de crise repose sur la clarté, la confiance et la célébration des petites victoires. Soyez transparent (sans être alarmiste) sur la situation et sur le plan d’action. Donnez à votre équipe une priorité unique et claire pour que chacun sache sur quoi concentrer ses efforts. Impliquez-les dans la recherche de solutions ; leur expertise de terrain est précieuse. Surtout, célébrez chaque progrès, même modeste : une hausse du taux de clic, un avis client positif, un lead qualifié. Cela permet de briser la spirale négative et de recréer une dynamique de succès.

‘En interne, transformer un échec en levier d’apprentissage, ben ça permet aussi de renforcer la cohésion des équipes hein. Les personnes qui ont participé activement au redressement de la situation, elles se sentent impliquées et elles se sentent fières d’appartenir à cette organisation.’


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