Logo de l'épisode Le marketing paresseux : la méthode pour vendre plus en travaillant moins - Episode 297 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

Le marketing paresseux : la méthode pour vendre plus en travaillant moins – Episode 297

Épisode diffusé le 4 septembre 2025 par Estelle Ballot

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Vous êtes épuisé par votre marketing ? Et si la solution était d’en faire moins ?

Vous avez cette sensation ? Celle de courir un marathon sans ligne d’arrivée. Vous publiez sur LinkedIn, vous essayez de comprendre l’algorithme de TikTok, vous optimisez votre SEO, vous pensez à lancer des publicités, sans oublier la newsletter hebdomadaire et ce podcast que tout le monde vous conseille de créer. Vous êtes partout, tout le temps. Vous déployez une énergie colossale, mais lorsque vous regardez vos chiffres, les résultats ne sont pas à la hauteur de votre investissement. Cette course effrénée vous laisse un goût amer : celui de l’épuisement, parfois même du découragement. Je vous comprends parfaitement, car j’en ai moi-même fait l’expérience.

Nous sommes nombreux, entrepreneurs, solopreneurs, responsables marketing, à être tombés dans le piège du ‘toujours plus’. La pression de la visibilité nous pousse à nous éparpiller, à multiplier les initiatives en espérant qu’une d’entre elles finira par payer. Mais si cette approche était fondamentalement mauvaise ? Si la clé de la performance ne résidait pas dans l’abondance, mais dans la concentration ? C’est ici qu’intervient une approche presque contre-intuitive, une philosophie que j’appelle le marketing paresseux. Attention, le terme est provocateur, mais l’idée est tout sauf simpliste.

‘Ne vous y trompez pas, paresseux, ça ne veut pas dire passif ou négligeant, c’est au contraire, une stratégie qui est réfléchie, elle consiste à identifier le minimum d’action nécessaire pour obtenir un maximum de résultats.’

Dans cet article, nous allons explorer en profondeur cette méthode libératrice. Loin d’être une excuse pour ne rien faire, le marketing paresseux est un système intelligent pour simplifier, systématiser et automatiser vos actions afin de les rendre plus efficaces et, surtout, plus durables. Nous verrons comment le concept de Minimum Viable Marketing (MVM), inspiré des start-ups, peut transformer votre approche. Nous apprendrons à choisir nos batailles, à automatiser sans perdre notre âme et à mesurer ce qui compte vraiment pour votre business. Préparez-vous à changer de perspective : vous allez découvrir que faire moins peut être la meilleure façon de vendre plus et de retrouver votre sérénité.

Déconstruire le mythe : qu’est-ce que le marketing paresseux ?

Le mot ‘paresseux’ a mauvaise presse, surtout dans le monde de l’entrepreneuriat où la culture de l’hyperactivité est souvent valorisée. On imagine immédiatement quelqu’un qui attend passivement que les clients tombent du ciel. Pourtant, le marketing paresseux est l’exact opposé de cette image. Il ne s’agit pas d’une absence d’effort, mais d’une gestion chirurgicale de l’effort. C’est une décision consciente de rejeter le bruit et l’agitation pour se concentrer sur ce qui produit une valeur réelle et mesurable. C’est l’art de travailler moins, mais de travailler mieux.

Au-delà du cliché : une stratégie d’efficacité, pas de passivité

Pour bien comprendre, imaginons deux entrepreneurs. Le premier, appelons-le Alex, est l’incarnation du marketeur ‘occupé’. Chaque matin, il se lance dans une frénésie de publications : un post sur LinkedIn, une story sur Instagram, un tweet, une vidéo sur TikTok. Il passe des heures à créer du contenu pour chaque plateforme, persuadé que la clé est d’être visible partout. Le soir, il est épuisé, son message est dilué et il a du mal à suivre les interactions sur chaque canal. Ses résultats ? Quelques likes par-ci, quelques vues par-là, mais très peu de prospects qualifiés.

Le second, appelons-le Ben, a adopté le marketing paresseux. Il a analysé son audience et a réalisé qu’elle se trouvait principalement sur LinkedIn. Il a donc pris une décision radicale : il a mis en pause tous les autres réseaux sociaux. Il concentre désormais son énergie sur la publication de deux articles de fond par semaine sur LinkedIn. Ces articles sont fouillés, pertinents et apportent une immense valeur à sa cible. Il prend le temps d’interagir avec chaque commentaire, de créer de vraies conversations. À la fin du mois, Ben a passé beaucoup moins de temps qu’Alex sur les réseaux, mais il a généré trois fois plus de rendez-vous qualifiés. Ben n’a pas été paresseux au sens littéral ; il a été stratégique.

‘Le marketing paresseux, c’est tout sauf une excuse pour rien faire, c’est une stratégie qui est volontaire et qui cherche la simplification et l’efficacité. Il repose sur une idée forte, mieux vaut concentrer ses ressources sur un petit nombre d’actions à forte valeur que de s’éparpiller sur plein d’initiatives qui au final vont donner relativement peu de résultats.’

Cette approche demande du courage. Le courage de dire ‘non’. Non à la dernière tendance, non à la plateforme à la mode, non à l’impression qu’il faut être partout. C’est un acte de discipline qui permet de remplacer l’agitation par l’intention. Chaque action marketing n’est plus une tâche à cocher sur une liste interminable, mais une pièce maîtresse dans un système réfléchi et cohérent.

Le principe de Pareto : la loi des 80/20 appliquée à votre marketing

La stratégie de Ben n’est pas magique. Elle repose sur un principe économique bien connu mais souvent sous-exploité en marketing : la loi de Pareto, ou la fameuse loi des 80/20. Ce principe, formulé par l’économiste Vilfredo Pareto, stipule qu’environ 80 % des effets sont le produit de 20 % des causes. Appliqué à notre domaine, cela change tout.

Concrètement, cela signifie que :

  • 20 % de vos canaux marketing génèrent probablement 80 % de vos clients.
  • 20 % de vos contenus attirent 80 % de votre trafic.
  • 20 % de vos actions commerciales aboutissent à 80 % de vos ventes.

Le marketing paresseux est l’application consciente et systématique de ce principe. L’objectif est d’identifier ces fameux 20 % d’actions à fort impact et de concentrer la quasi-totalité de vos ressources (temps, argent, énergie) dessus. Les 80 % restants, ces actions chronophages qui ne produisent que des résultats marginaux, doivent être simplifiés, délégués, automatisés ou, plus radicalement, éliminés.

‘Vous le connaissez sûrement hein ce principe de Pareto, c’est la fameuse loi des 80/20, vous savez, 20 % de vos efforts produisent 80 % de vos résultats. Bah en marketing, ce principe, il est absolument redoutable. En gros, ça veut dire que vous pouvez éliminer sans trop de problème une grosse partie des actions que vous faites pour vous concentrer sur ce qui produit réellement de la valeur.’

Faire cet exercice d’audit est incroyablement libérateur. Prenez quelques heures pour analyser vos données des six derniers mois. D’où viennent vos meilleurs clients ? Quels articles de blog ou quels types de posts ont généré le plus d’engagement qualifié ? Quelle action vous a semblé facile à mettre en place tout en apportant des retours concrets ? La réponse se trouve souvent sous vos yeux. En adoptant cette grille de lecture, vous ne voyez plus une montagne de tâches, mais quelques leviers essentiels à actionner. C’est la première étape pour transformer votre marketing épuisant en un système intelligent et performant.

Le Minimum Viable Marketing (MVM) : votre boussole pour l’essentiel

Maintenant que nous avons posé les bases philosophiques du marketing paresseux, passons à sa mise en œuvre pratique. Le concept clé ici est le Minimum Viable Marketing (MVM). Si ce terme vous dit quelque chose, c’est normal : il est directement inspiré du fameux Minimum Viable Product (MVP), une pierre angulaire de la méthodologie Lean Startup. Comprendre cette analogie est essentiel pour bâtir un marketing qui vous ressemble, efficace et sans superflu.

De l’idée au système : comment le MVM simplifie votre approche

Dans le monde des start-ups, le MVP est la version la plus simple d’un produit qui peut être lancée sur le marché pour tester une idée et recueillir les retours des premiers utilisateurs. Plutôt que de passer des années à développer le produit parfait en secret, on lance une version basique pour apprendre vite et ajuster le tir en fonction de la réalité du marché. Le MVM applique exactement cette même logique à votre stratégie marketing.

Le MVM, c’est le système marketing le plus simple et le plus épuré que vous pouvez mettre en place pour générer des résultats tangibles. Au lieu de vouloir construire d’emblée une ‘machine de guerre’ marketing avec un blog, un podcast, une chaîne YouTube, du SEO, des pubs et une présence sur cinq réseaux sociaux, vous vous demandez : ‘Quelle est la seule action ou le seul système minimal qui peut me permettre d’attirer, d’engager et de convertir des clients ?’

‘Ce qu’on cherche à faire ici, c’est de lancer le système le plus simple qui permet de générer des résultats tangibles. Une fois qu’on a ce socle qui est validé avec un système simple qui génère des résultats, à ce moment-là, on pourra renforcer. À ce moment-là, on pourra améliorer voir on pourra automatiser.’

Prenons l’exemple d’une consultante en ressources humaines qui se lance. L’approche traditionnelle la pousserait à créer un site web complet, à écrire dix articles de blog, à être active sur LinkedIn et Twitter, et à préparer un webinaire de lancement. C’est un projet énorme qui peut prendre des mois et la mener à l’épuisement avant même d’avoir signé son premier client. L’approche MVM serait radicalement différente. Elle pourrait décider que son MVM est une simple newsletter mensuelle de grande qualité envoyée à une liste de contacts qualifiés qu’elle construit via son réseau. Cette newsletter devient le cœur de son système. C’est son unique focus. Une fois que cette newsletter prouve sa capacité à générer des missions, elle pourra alors, et seulement alors, envisager d’ajouter une nouvelle brique, comme des posts LinkedIn pour promouvoir sa newsletter.

Mettre en place votre MVM : outils et méthode pour ne pas s’éparpiller

Construire son Minimum Viable Marketing n’est pas une improvisation, c’est un acte de clarification stratégique. L’objectif est de définir un périmètre d’action si restreint qu’il devient impossible de ne pas l’exécuter avec excellence. Pour cela, un outil très simple peut vous aider : une ‘roadmap marketing minimale’.

Vous pouvez utiliser un outil comme Trello, Notion, ou même une simple feuille de papier. L’idée est de vous limiter volontairement à trois actions clés prioritaires pour le trimestre à venir. Pas une de plus. Tout le reste est consciemment mis de côté. Ces trois actions doivent former un système cohérent.

Par exemple, votre MVM pourrait ressembler à ça :

  1. Action 1 (Acquisition) : Publier un post LinkedIn à forte valeur ajoutée chaque semaine pour attirer des prospects qualifiés.
  2. Action 2 (Conversion) : Envoyer une newsletter mensuelle à tous mes abonnés pour nourrir la relation et présenter mes offres.
  3. Action 3 (Fidélisation) : Mettre en place une séquence d’emails de bienvenue automatisée pour accueillir chaque nouvel abonné et lui présenter ma philosophie.

C’est tout. Ce système est simple, cohérent et chaque élément renforce les autres. Le post LinkedIn alimente la liste d’abonnés, qui sont ensuite nourris par la newsletter et la séquence de bienvenue. En vous tenant à ce cadre, vous gagnez sur tous les tableaux :

  • Clarté : Vous savez exactement quoi faire chaque semaine, sans vous poser de questions.
  • Efficacité : Chaque action est pensée pour un impact maximal, car vous y consacrez toute votre attention.
  • Durabilité : Ce système est réaliste. Vous pouvez le maintenir sur le long terme sans vous épuiser.

‘C’est cette discipline qui va permettre d’éviter la dispersion et de consacrer son énergie là où elle a le plus d’impact. En fait, quand vous adoptez cette approche, vous gagnez immédiatement en clarté et en sérénité.’

Le MVM est votre rempart contre le syndrome de l’objet brillant. C’est l’engagement que vous prenez envers vous-même de maîtriser les bases avant de vouloir tout faire. C’est la fondation solide sur laquelle vous pourrez, plus tard, construire un marketing plus complexe, si et seulement si le besoin s’en fait sentir.

Bâtir un système durable : choisir ses canaux et automatiser intelligemment

Une fois la philosophie du marketing paresseux et du MVM adoptée, l’étape suivante consiste à construire les fondations de votre système. Un système efficace et durable repose sur deux piliers indissociables : une sélection impitoyable de vos canaux de communication et une utilisation intelligente de l’automatisation. L’objectif est de créer une machine qui travaille pour vous, même lorsque vous n’êtes pas activement aux commandes, tout en préservant ce qui compte le plus : le lien humain avec votre audience.

La matrice effort/impact : l’art de dire non pour mieux performer

L’une des plus grandes sources d’épuisement en marketing est cette croyance tenace qu’il faut être présent partout. Cette peur de ‘rater quelque chose’ (le fameux FOMO) nous pousse à nous disperser sur une multitude de canaux, sans jamais en maîtriser aucun. Le résultat est prévisible : beaucoup d’efforts pour très peu de retours. Le marketing paresseux nous invite à faire l’inverse : choisir un ou deux canaux au maximum et y exceller.

Pour faire ce choix de manière rationnelle et non émotionnelle, il existe un outil d’une simplicité redoutable : la matrice effort/impact. Prenez une feuille et tracez deux axes :

  • Un axe horizontal pour l’Effort : de ‘faible’ à ‘élevé’.
  • Un axe vertical pour l’Impact : de ‘faible’ à ‘fort’.

Listez ensuite toutes les actions et tous les canaux marketing que vous utilisez actuellement ou que vous envisagez (LinkedIn, Instagram, SEO, newsletter, pub, partenariats, etc.). Placez chacun d’eux sur la matrice en vous posant honnêtement la question : ‘Combien de temps et de ressources cela me demande-t-il (effort) ?’ et ‘Quel est son impact réel ou potentiel sur mes objectifs business (génération de leads, ventes) ?’

‘Assez rapidement, vous allez voir qu’il y a un ou deux canaux qui demandent pas beaucoup d’efforts, mais qui offrent un impact important. C’est ces canaux-là que vous voulez choisir.’

Les canaux qui se retrouvent dans le quadrant ‘Faible Effort / Fort Impact’ sont vos pépites. Ce sont les priorités absolues de votre MVM. Ceux dans le quadrant ‘Fort Effort / Fort Impact’ sont intéressants mais à planifier avec soin. Tout ce qui se trouve dans les quadrants ‘Faible Impact’ doit être immédiatement questionné, voire abandonné. C’est un acte de courage marketing. Accepter de délaisser un canal sur lequel vous avez investi du temps mais qui ne rapporte rien est difficile, mais essentiel pour libérer l’énergie nécessaire pour performer là où ça compte vraiment.

L’automatisation au service de l’humain : gagner du temps sans perdre le lien

Le deuxième pilier d’un système durable est l’automatisation. L’idée n’est pas de transformer votre communication en un dialogue de robots, mais de déléguer à des outils les tâches répétitives et à faible valeur ajoutée pour vous libérer du temps pour la stratégie, la création et la relation client. L’automatisation, bien utilisée, ne réduit pas la proximité ; elle l’amplifie en vous permettant d’être plus présent et réactif sur les interactions qui comptent.

L’email marketing est le terrain de jeu parfait pour une automatisation intelligente. Des outils comme Brevo, Mailchimp ou ActiveCampaign permettent de créer des scénarios qui se déclenchent en fonction du comportement de vos prospects. Voici quelques exemples concrets :

  • La séquence de bienvenue : Au lieu d’un simple email de confirmation, créez une série de 3 à 5 emails qui sont envoyés automatiquement sur plusieurs jours à chaque nouvel abonné. Ces emails peuvent raconter votre histoire, partager vos meilleurs contenus et présenter subtilement vos offres.
  • Le rappel de panier abandonné : Pour un e-commerçant, c’est un incontournable. Un email automatique envoyé quelques heures après un abandon de panier peut récupérer un nombre significatif de ventes.
  • La réactivation des inactifs : Mettez en place un scénario qui envoie automatiquement un email personnalisé aux contacts qui n’ont pas ouvert vos communications depuis 90 jours, en leur proposant une offre spéciale ou en leur demandant leur avis.

La clé d’une bonne automatisation est la personnalisation et l’authenticité. Ce n’est pas parce qu’un email est automatique qu’il doit être froid et impersonnel.

‘Écrivez vos mails automatiques comme vous écririez à votre client, votre cliente, voir à un copain, une copine… Écrivez vraiment vos mails automatiques comme si vous les écriviez à une personne, pas comme un mail automatique par pitié, parce que l’automatisation, ça doit amplifier votre proximité, pas la réduire.’

Utilisez le prénom, segmentez vos envois en fonction des intérêts de vos contacts, et surtout, écrivez avec votre voix, votre style. Une automatisation bien pensée donne à chaque client l’impression que vous vous adressez personnellement à lui, alors même que le système travaille en arrière-plan. C’est là toute la puissance du marketing paresseux : combiner la stratégie humaine et l’efficacité des machines.

Mesurer ce qui compte vraiment : piloter par les résultats, pas par l’ego

Vous avez défini votre philosophie, construit votre MVM et commencé à automatiser. Il reste une dernière étape cruciale pour que votre système de marketing paresseux soit véritablement efficace : savoir mesurer ce qui compte. C’est peut-être le piège le plus courant en marketing digital. Nous sommes inondés de données, de tableaux de bord, de chiffres qui flattent notre ego mais qui ne nous disent rien sur la santé réelle de notre entreprise. Pour éviter de retomber dans l’agitation, il faut apprendre à distinguer le signal du bruit.

Vanity metrics vs. indicateurs de performance : le piège à éviter

Les ‘vanity metrics’ sont ces indicateurs qui sont agréables à regarder mais qui n’ont que peu ou pas de corrélation avec vos objectifs business. Le nombre de likes sur une publication, le nombre de vues d’une vidéo, le nombre total d’abonnés sur une page… Ces chiffres peuvent grimper en flèche et vous donner une fausse impression de succès, alors qu’en coulisses, aucune vente n’est générée.

Je vois trop d’entrepreneurs obsédés par leur nombre d’abonnés Instagram, alors que cette audience ne convertit pas. Ils dépensent une énergie folle à créer des contenus pour faire plaisir à l’algorithme, alors que leur véritable source de clients se trouve peut-être dans des conversations discrètes sur LinkedIn ou via le bouche-à-oreille stimulé par une newsletter de qualité.

‘Avoir par exemple 10 000 abonnés sur Instagram, ça n’a absolument aucune valeur pour vous si aucun de ces abonnés n’achète vos produits. […] Les vanity metrics, ils peuvent nous donner l’impression que on est super fort et que c’est super bien tout ce qu’on fait alors que ça n’a aucun impact sur nos ventes.’

Le marketing paresseux exige de faire le deuil de cette validation superficielle. Il nous force à nous poser la seule question qui vaille : ‘Est-ce que cette action contribue directement ou indirectement à mon chiffre d’affaires ?’. Si la réponse est ‘non’ ou ‘je ne sais pas’, il est temps de réévaluer la pertinence de cette action et de l’indicateur associé.

Définir vos 3 KPIs essentiels pour une vision claire et actionnable

Pour ne pas vous noyer dans les données, le principe est le même que pour les actions : la simplicité. Limitez-vous volontairement au suivi de trois indicateurs de performance clés (KPIs) maximum. Ces trois KPIs doivent vous donner une vision d’ensemble de la performance de votre système marketing. Pour une petite ou moyenne entreprise, ces indicateurs tournent souvent autour de :

  1. Le nombre de leads qualifiés générés par mois : Combien de personnes sont entrées dans votre système avec une réelle intention (téléchargement d’un guide, demande de démo, inscription à un webinaire) ?
  2. Le taux de conversion de prospect à client : Sur 10 leads qualifiés, combien deviennent des clients payants ? Cet indicateur mesure l’efficacité de votre processus de vente.
  3. Le coût d’acquisition client (CAC) : Combien dépensez-vous en marketing (temps et argent) pour acquérir un nouveau client ? Cet indicateur mesure la rentabilité de vos efforts.

Ces trois chiffres suffisent à piloter 90 % de vos décisions stratégiques. Pour choisir vos propres KPIs, posez-vous trois questions pour chaque indicateur potentiel :

  • Est-ce que je peux agir directement dessus ? (Vous ne pouvez pas agir sur les likes, mais vous pouvez agir sur le nombre d’emails envoyés).
  • Est-ce que cet indicateur est directement lié à mes ventes ? (Le lien doit être clair et démontrable).
  • Est-ce qu’il m’aide à prendre une décision concrète ? (Si le chiffre augmente ou baisse, quelle action cela déclenche-t-il ?).

‘Si vous appliquez ce filtre, vous éliminez naturellement la grande majorité des indicateurs secondaires.’

Enfin, n’oubliez jamais la valeur du qualitatif. Un système de marketing paresseux ne se pilote pas uniquement avec des chiffres. Un témoignage client, un email de remerciement, une conversation lors d’un appel découverte… ces retours qualitatifs sont une mine d’or. Ils vous donnent le ‘pourquoi’ derrière les chiffres. Demandez régulièrement à vos nouveaux clients ce qui les a convaincus. Leurs réponses valent souvent bien plus que n’importe quel tableau de bord complexe.

Conclusion : Prêt à devenir un marketeur paresseux (et brillant) ?

Nous voici au terme de notre exploration du marketing paresseux. J’espère que vous percevez maintenant cette approche non pas comme un renoncement, mais comme une libération. C’est la décision de reprendre le contrôle, de remplacer l’épuisement par l’intention et l’agitation par la performance. Il ne s’agit pas de moins travailler, mais de faire en sorte que chaque minute de travail compte vraiment.

Nous avons vu que le secret réside dans trois grands principes. D’abord, adopter l’état d’esprit du Minimum Viable Marketing, en se concentrant sur le système le plus simple capable de produire des résultats. Ensuite, bâtir des fondations durables en choisissant scrupuleusement ses canaux et en automatisant intelligemment les tâches répétitives. Enfin, piloter avec sagesse en mesurant uniquement l’essentiel, ces quelques indicateurs qui ont un impact réel sur votre croissance, tout en valorisant le feedback humain.

Le message que je souhaite vous laisser est simple : le meilleur marketing n’est pas le plus complexe, mais le plus cohérent et le plus durable. C’est celui qui respecte votre énergie, qui s’adapte à vos ressources et qui vous permet de construire une croissance saine sur le long terme. Alors, je vous lance un défi. Prenez un moment, cette semaine, pour identifier :

  • Une action marketing que vous pouvez simplifier ou supprimer dès aujourd’hui.
  • Le canal unique qui vous rapporte le plus et sur lequel vous allez doubler vos efforts.
  • Une tâche répétitive que vous pourriez automatiser pour vous libérer du temps.

Commencez petit. Une seule décision peut enclencher un cercle vertueux et transformer profondément votre manière de travailler. En devenant un marketeur paresseux, vous ne devenez pas moins ambitieux. Au contraire, vous vous donnez les moyens de construire plus grand, plus fort, et avec plus de sérénité.

Foire Aux Questions sur le Marketing Paresseux

1. Le marketing paresseux est-il adapté à une entreprise qui démarre ?

Absolument, c’est même la stratégie la plus pertinente pour une entreprise qui débute. Au lieu de s’éparpiller avec des ressources limitées, le marketing paresseux vous oblige à vous concentrer sur le Minimum Viable Marketing (MVM), c’est-à-dire le système le plus simple pour obtenir vos premiers clients. Cela évite l’épuisement et permet de valider rapidement une approche avant d’investir davantage. C’est l’incarnation de la méthode ‘Lean Startup’ appliquée au marketing : tester, apprendre et optimiser avec un minimum de moyens.

‘Il ne s’agit pas de mettre en place toutes les tactiques marketing possibles… Ce qu’on cherche à faire ici, c’est de lancer le système le plus simple qui permet de générer des résultats tangibles. Une fois qu’on a ce socle qui est validé avec un système simple qui génère des résultats, à ce moment-là, on pourra renforcer.’

2. Comment choisir le bon canal marketing quand on ne sait pas où se trouve sa cible ?

Si vous êtes dans le flou, la première étape n’est pas de vous lancer sur tous les canaux, mais de faire une pause pour mieux comprendre vos clients. Menez des entretiens avec vos clients existants ou vos prospects idéaux. Demandez-leur simplement : ‘Où passez-vous du temps en ligne pour vous informer ? Quels réseaux sociaux utilisez-vous ? À quelles newsletters êtes-vous abonné ?’. Leurs réponses sont votre feuille de route. En parallèle, utilisez la matrice effort/impact en mode ‘hypothèse’ pour évaluer quel canal semble le plus prometteur avec le moins de friction pour vous.

‘La clé, c’est de sélectionner un ou deux des canaux les plus rentables et d’y mettre toute votre énergie. Pour ça, il y a une méthode ultra simple qui vous permet de choisir vos canaux, c’est la matrice effort impact.’

3. L’automatisation ne risque-t-elle pas de rendre ma communication impersonnelle ?

C’est un risque réel si l’automatisation est mal conçue. Le secret est de ne jamais oublier qu’un humain lira votre message. L’automatisation doit gérer le ‘quand’ et le ‘comment’ de l’envoi, mais le ‘quoi’ (le contenu) doit être rédigé avec autant de soin et d’authenticité qu’un email personnel. Utilisez la segmentation pour envoyer des messages pertinents, écrivez avec votre voix, partagez des anecdotes, posez des questions. Une bonne automatisation donne l’impression d’une conversation individuelle à grande échelle.

‘Attention hein, bien sûr hein, automatiser ça doit pas rimer avec déshumaniser, c’est évident hein. Un email automatique, c’est pas fait pour être robotique. Il n’a pas besoin d’être froid, d’être impersonnel… Écrivez vos mail automatique comme vous écririez à votre client.’

4. En me concentrant sur 1 ou 2 canaux, est-ce que je ne passe pas à côté d’opportunités ?

C’est le changement de mentalité le plus difficile à opérer. Oui, vous allez volontairement ignorer certaines opportunités. Mais le marketing paresseux part du principe qu’il est plus rentable de convertir 10 % d’une audience de 1000 personnes très qualifiées sur un seul canal que 0,1 % d’une audience de 100 000 personnes non qualifiées sur dix canaux. Vous échangez une portée large mais superficielle contre une profondeur et une efficacité redoutables sur un périmètre maîtrisé. Il s’agit de choisir ses batailles pour être sûr de les gagner.

‘La sélection des canaux, c’est un acte de courage. Il faut accepter de dire non à certaines opportunités pour pouvoir concentrer toute son énergie là où elle est vraiment utile. C’est exactement l’esprit du marketing paresseux.’

5. Quels sont les 3 indicateurs clés (KPIs) les plus universels à suivre ?

Bien que les KPIs parfaits dépendent de votre modèle économique, un trio universel et puissant pour la plupart des entreprises est : 1) le nombre de leads qualifiés générés par mois, 2) le taux de conversion de lead à client, et 3) le coût d’acquisition par client (CAC). Ces trois indicateurs vous donnent une vue complète de votre ‘entonnoir’ marketing : votre capacité à attirer (leads), à convaincre (taux de conversion) et l’efficacité financière de vos actions (CAC). Tout le reste est souvent secondaire.

‘Je vous donne l’exemple d’une PME, d’une start-up très souvent les les indicateurs qui sont intéressants à regarder, c’est quoi ? C’est le nombre de leads qualifiés que vous avez généré chaque mois, le coût d’acquisition client et le taux de conversion de prospect à client. Ces trois indicateurs suffisent à piloter efficacement votre marketing.’

6. Combien de temps faut-il pour voir les résultats du marketing paresseux ?

Les résultats en termes de sérénité et de clarté sont quasi immédiats, car vous réduisez drastiquement votre charge mentale. Pour les résultats business, cela dépend de la maturité de votre MVM. Si vous vous concentrez sur un canal déjà performant, vous pouvez voir une amélioration en quelques semaines. Si vous construisez un nouveau système, comme une newsletter, il faudra peut-être 3 à 6 mois pour bâtir une audience engagée et voir les premières ventes arriver. La clé est la patience et la cohérence : c’est un marathon stratégique, pas un sprint désordonné.

‘Un marketing paresseux, c’est tout simplement un marketing que vous allez pouvoir tenir dans le temps. Il ne vous demande pas une énergie démesurée, mais il repose sur un système simple, cohérent et automatisable.’


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