Garder le cap quand tout part en vrille : mon journal de bord d’une journée de tempête
Hello à toi, entrepreneur né pour impacter. L’épisode d’aujourd’hui est un peu différent. Il ne s’agit pas de vous donner une stratégie en trois étapes ou une checklist à suivre. Il s’agit de vous ouvrir les portes de mes coulisses, de vous montrer la réalité brute, sans filtre, d’une journée où tout a basculé. Hier, j’ai vécu une de ces journées qui vous roulent dessus sans crier gare, et j’ai senti qu’il était essentiel de partager avec vous ‘comment on vit ces moments de down, ces moments difficiles, ces moments où on perd pied, où on angoisse, où on stresse, où rien ne se passe comme c’était prévu’.
Car la vérité, c’est que ces moments font partie intégrante de notre parcours. Si vous êtes là, c’est que vous osez, vous vous challengez, vous expérimentez la vie. Et qui dit expérimentation, dit forcément des hauts et des bas. Loin de l’image parfaite que l’on voit parfois sur les réseaux, la vie d’entrepreneure est une succession de tempêtes et d’accalmies. Alors, comment naviguer au cœur de la tourmente sans perdre le nord ? C’est ce que je vous propose d’explorer ensemble, à travers le récit très personnel de ma propre journée en enfer.
La réalité derrière les paillettes : quand une journée planifiée tourne au cauchemar
Tout avait pourtant si bien commencé. J’étais pleine d’enthousiasme à l’idée de ma ‘pulsation trimestrielle’ avec mon bras droit, ce rendez-vous clé où l’on redéfinit la stratégie, les priorités, la vision. J’étais prête, excitée même. ‘J’étais hyper impatiente, j’avais des idées de ce qu’on allait changer, travailler’, mais la réalité a été tout autre. La journée ne s’est absolument pas déroulée comme prévu. Je me suis littéralement ‘fait rouler dessus’.
Ce qui devait être une discussion stratégique et sereine s’est transformé en une cascade d’imprévus, de nouvelles désagréables et de doutes. ‘Une chose en entraînant une autre, je me suis retrouvée avec des nouvelles moins agréables sur certaines choses, des doutes, des gros imprévus’. Ce que je percevais comme de simples petits cailloux sur mon chemin sont soudainement devenus des rochers infranchissables. La réunion, censée se terminer à midi, s’est étirée jusqu’à 13h30, chaque sujet en ouvrant un autre, plus complexe, plus urgent. C’est ça, la réalité de la vie d’entrepreneure : une capacité constante à devoir s’adapter à ce qui n’était pas sur l’agenda.
La triple charge émotionnelle : femme, cheffe d’entreprise et leader
Ce qui est particulièrement complexe dans ces moments, c’est la superposition des rôles et des émotions qui y sont associées. On n’est pas juste une machine à résoudre des problèmes. Comme je l’explique, ‘il faut gérer ton émotionnel de femme, il faut gérer l’émotionnel du chef d’entreprise qui se dit ‘Ça, c’est pas possible, qu’est-ce qu’on va faire là ?’, il faut gérer l’émotionnel de ton équipe, il faut trouver des solutions, il faut passer à l’action, il faut être rapide’.
Cette pression multiple a un impact physique bien réel. J’ai terminé ma journée, qui s’est étendue jusqu’à 18h30, avec une sensation très étrange, celle ‘d’avoir bu de l’alcool’. Une sorte d’ivresse mentale, un tournis qui signalait une saturation complète. Mon corps me disait stop. C’est à ce moment précis qu’une décision cruciale s’imposait : continuer à forcer ou accepter de lâcher prise ?
Savoir dire stop : la décision radicale de déconnecter pour mieux repartir
Face à ce sentiment de saturation, le premier réflexe pourrait être de s’acharner, de vouloir à tout prix ‘résoudre la face du monde ce soir’. C’est une erreur que beaucoup d’entrepreneurs commettent. On se met une pression démesurée en regardant l’agenda des jours suivants, déjà surchargé, en se disant qu’il n’y a pas d’autre créneau pour régler les problèmes.
Mais j’ai appris une chose essentielle avec le temps : travailler dans une énergie déstabilisée est la pire des choses à faire. ‘Si je regarde ma semaine, c’est pas comme ça qu’il faut fonctionner parce que sinon là, je vais travailler dans une énergie déstabilisée, dans une énergie fatiguée, dans une énergie d’urgence et je pars d’un espace pourri’. J’ai donc pris une décision consciente et radicale : il n’y a pas d’urgence. Tant que ce n’est pas une question de vie ou de mort, et dans nos métiers, ça ne l’est jamais, tout peut attendre le lendemain. Il est plus productif de couper net et de revenir avec une énergie fraîche plutôt que de s’enfoncer dans la spirale de l’épuisement.
Ma stratégie de déconnexion ? Assumer pleinement ce qui me fait du bien, sans jugement. Pour moi, ce soir-là, c’était de me préparer à manger tranquillement, et de me mettre devant une émission de télé-réalité. ‘Oui, j’assume Marié au premier regard parce que moi, c’est un kiffe et on commente tout avec mes copines, et c’est tout. Le boulot n’existe plus en fait’. C’est ce rappel constant qui nous sauve : ‘je suis pas chirurgien cardiaque, je ne suis pas Dieu, je peux sauver personne’. Accorder de l’importance à son bien-être n’est pas un luxe, c’est une nécessité stratégique pour durer dans l’entrepreneuriat.
Les pièges du stress : reconnaître et déjouer les comportements d’auto-sabotage
Même en décidant de couper, le cerveau, lui, ne s’arrête pas toujours sur commande. Une fois posée sur mon canapé, j’ai observé chez moi des comportements typiques de stress, des schémas que vous reconnaîtrez peut-être. Une agitation stérile, un besoin de ‘trifouiller’ à tout, sans but précis. ‘J’ai commencé à regarder toutes mes todo listes. […] Je me suis mis à regarder mon agenda et tous mes rendez-vous. Je me suis mis à regarder les réseaux sociaux’.
Le scrolling compulsif et la spirale de la comparaison
Le pire de ces pièges, c’est sans doute celui des réseaux sociaux. C’est le comportement à absolument éviter dans ces moments de vulnérabilité. Pourquoi ? Parce qu’il nous aspire dans une spirale infernale. ‘Et quand tu regardes des stories et que tu es dans cette énergie de merde, qu’est-ce que tu fais ? Tu te compares’. On commence à voir les autres sous un jour idéalisé, on se dit : ‘Ah putain, cette coach, elle a l’air d’être hyper zen’. La réalité, c’est qu’on ne voit qu’une façade. Cette personne est peut-être, elle aussi, en train de vivre sa pire semaine.
Cette agitation, ce saut constant d’une application à l’autre, de Snap à Insta, de YouTube à ma boîte mail, est le signe d’un désancrage total. J’étais ‘complètement désancrée, totalement dans ma tête, dans mes émotions, à toucher à tout sur mon téléphone’. C’est une fuite en avant qui ne fait qu’amplifier le stress au lieu de l’apaiser.
S’engager avec soi-même pour briser le cycle
Comment sortir de cette boucle ? Il n’y a pas de solution magique. Il s’agit d’un choix, d’une prise de conscience. ‘En fait, c’est un engagement avec toi’. C’est se voir ‘la tête dans le paquet de chips’, réaliser qu’on est en train de se faire du mal, et décider activement d’arrêter. Il faut se dire : ‘émotionnellement, tu n’es pas en capacité là tout de suite de travailler. Tu es en capacité juste d’aller te détendre’.
Heureusement, avec l’expérience, j’ai appris à reconnaître ce schéma de plus en plus vite. Après 15 ou 20 minutes de ce manège destructeur, j’ai mis un stop direct. J’ai décidé de transformer cette énergie négative en quelque chose de constructif : enregistrer cet audio pour vous, pour partager cette expérience. C’est ça, l’engagement envers soi-même : reconnaître sa vulnérabilité et choisir une action qui nous fait du bien, plutôt que de continuer à s’enfoncer.
Assumer sa posture de cheffe d’entreprise : entre humanité et décisions difficiles
Cette journée a aussi été marquée par la nécessité de prendre des décisions importantes, des décisions qui impactent mon équipe et mon entreprise. C’est l’un des aspects les plus difficiles du leadership. En tant qu’hypersensible, je ‘prends énormément à cœur tout ce qui est humain’. La peur de mal faire, de blesser, de ne pas être aimée est constamment présente.
On se retrouve pris dans un conflit intérieur : la femme qui a besoin de reconnaissance et qui s’inquiète de la réaction des autres, et la cheffe d’entreprise qui doit trancher pour le bien commun. ‘J’ai dû prendre des décisions aujourd’hui pas faciles. J’ai dû avertir des membres de l’équipe et j’ai dû trancher’. Et dans ces moments, il faut savoir faire taire la première pour laisser la seconde agir. Parce qu’au final, la responsabilité de l’entreprise repose sur nos épaules. ‘Si demain […] l’entreprise a des problématiques, bah c’est ni les clientes, ni ma communauté, ni mes copines, ni mon équipe qui viendra changer ça’.
Une perspective nécessaire sur la critique
Cette posture de dirigeante nous expose inévitablement à la critique. C’est un sujet sur lequel j’ai beaucoup réfléchi. Je suis absolument pour la critique constructive, celle qui aide à avancer. Mais je suis profondément gênée ‘de voir des personnes qui n’ont pas ce que tu as et qui critiquent ce que tu fais’. Il est facile de critiquer quand on n’est pas aux manettes, quand on ne voit qu’un petit bout de la situation sans comprendre la complexité globale.
C’est un travail gigantesque de tenir un gros bateau à flot. Oui, on fait des erreurs. Oui, on prend parfois de mauvaises décisions. Mais on le fait en essayant de notre mieux, avec les informations dont on dispose. Avant de critiquer, il faut se poser la question : ‘Est-ce que tu serais capable de tout gérer comme tu es en train de le dire là ?’. Cette prise de recul est essentielle, autant pour celui qui critique que pour celle qui reçoit la critique.
Conclusion : se relever avec son cœur et sa puissance
Au terme de cette journée éprouvante, le message que je souhaite vous laisser est simple : vous n’êtes pas seule. Ces moments de doute, de stress intense, de perte de pied sont le lot de toutes les entrepreneures qui osent. L’important n’est pas de ne jamais tomber, mais de savoir comment se relever.
Pour moi, la clé réside dans l’acceptation de notre humanité. Accepter que l’on ne peut pas tout contrôler, que l’on a le droit d’être fatiguée, de se sentir dépassée. C’est se dire : ‘je fais au mieux que je peux dans mon petit corps d’être humain, dans mon cœur de femme et dans mes émotions’.
La suite ? C’est de se donner de l’amour, de mettre en place des rituels qui nous font du bien : ‘allumer un petit feu de cheminée, des bougies, mettre une petite musique sympa pour cuisiner’. Et se rappeler que demain est un autre jour. Une nouvelle journée commence avec une nouvelle énergie, de nouvelles opportunités. Parce qu’au fond, personne ne va mourir. Nous faisons de notre mieux, et c’est déjà énorme.
J’espère que ce partage brut et sans filtre vous aura fait du bien, qu’il vous aura permis de vous sentir moins seule dans vos propres tempêtes. N’oubliez jamais la puissance qui réside dans votre vulnérabilité.
FAQ : Vos questions sur la gestion émotionnelle en entrepreneuriat
1. Comment réagir quand une journée d’entrepreneure ne se passe pas comme prévu ?
La première étape est d’accepter que les imprévus font partie intégrante du parcours entrepreneurial. Il faut ensuite évaluer la situation sans céder à la panique, en différenciant ce qui est réellement urgent de ce qui peut attendre, pour éviter de prendre des décisions dans un état de stress ou de fatigue.
‘Parfois, vous commencez une journée en ayant une idée de comment elle va se passer et en réalité, elle se passe pas du tout comme ça. […] De ce que je pensais être une journée cool discussion, ça s’est transformé en d’énormes des choses que je voyais comme des petits cailloux sont devenus des rochers.’
2. Qu’est-ce que le sentiment d’ ‘ivresse mentale’ lié au stress et comment le gérer ?
Ce sentiment est une manifestation physique d’une surcharge mentale et émotionnelle. C’est un signal d’alarme envoyé par le corps pour indiquer qu’il est temps de s’arrêter. La meilleure façon de le gérer est de cesser immédiatement toute activité professionnelle et de s’engager dans une activité de déconnexion totale pour permettre au système nerveux de se réguler.
‘Là, je suis restée facilement jusqu’à 18h30 avec cette sensation d’avoir bu de l’alcool, très étrange. Je me suis dit ‘J’ai l’impression que j’ai la tête qui tourne comme si j’avais bu de l’alcool.’ […] Là, quand je ressens cette ivresse mentale, corporelle, […] ça sert à rien. Il y a un moment donné, ça sert à rien.’
3. Pourquoi est-il crucial de ne pas prendre de décisions importantes en état de fatigue ?
Prendre des décisions dans un état de fatigue, de stress ou de déstabilisation émotionnelle est extrêmement risqué. On manque de clarté, de recul et on agit souvent par réactivité plutôt que par stratégie. Il est préférable de reporter la décision pour l’aborder avec une énergie fraîche et un esprit clair.
‘Si je regarde ma semaine, c’est pas comme ça qu’il faut fonctionner parce que sinon là, je vais travailler dans une énergie déstabilisée, dans une énergie fatiguée, dans une énergie d’urgence et je pars d’un espace pourri. Donc, moi, je prends la décision qu’il y a pas d’urgence.’
4. Comment arrêter le cycle de la comparaison sur les réseaux sociaux quand on se sent mal ?
Il faut d’abord prendre conscience du comportement et de son effet néfaste. L’étape suivante est une décision active, un ‘engagement avec soi-même’, pour poser le téléphone. Il est utile de se rappeler que les réseaux sociaux ne montrent qu’une façade et que se comparer dans un moment de vulnérabilité ne fera qu’aggraver la situation.
‘Et quand tu regardes des stories et que tu es dans cette énergie de merde, qu’est-ce que tu fais ? Tu te compares. […] Elle n’est rien du tout en fait. C’est la façade que tu vois sur les réseaux. Là, tout de suite, elle est peut-être en train de vivre sa pire semaine.’
5. Quelle est la différence entre la femme et la cheffe d’entreprise face à une décision difficile ?
La femme peut être guidée par l’émotionnel, la peur de ne pas être aimée ou le besoin de plaire. La cheffe d’entreprise, elle, doit se concentrer sur le factuel, la stratégie et le bien-être à long terme de l’entreprise et de ses clients. L’enjeu est d’apprendre à mettre momentanément de côté ses peurs personnelles pour endosser pleinement sa posture de leader responsable.
‘Si j’oublie […] un millième de secondes, la femme qui a toujours peur de pas être aimée, qui a besoin de reconnaissance, […] il y a un moment donné où il faut savoir se mettre dans sa posture de chef d’entreprise parce que si demain l’entreprise a des problématiques, […] il y a qu’une seule personne, […] c’est la chef d’entreprise et la chef d’entreprise, elle doit prendre des décisions.’
6. Comment gérer la peur du jugement de son équipe en tant que dirigeante ?
Il faut accepter qu’on ne peut pas gérer les émotions des autres. Le rôle d’une dirigeante est de prendre les décisions justes pour l’entreprise, de les communiquer de la manière la plus humaine possible, puis de lâcher prise sur la manière dont elles seront reçues. La priorité reste la santé de l’entreprise.
‘Je ne peux pas gérer mes émotions et les émotions des personnes en face, et quand tu es dirigeante d’une entreprise, tu as des décisions à prendre et que ça plaise ou non […] bah en fait, tu as pas le choix. […] Les personnes réagiront comme elles réagissent parce que moi, avant tout, c’est mes clientes et l’entreprise.’
7. En quoi consiste un ‘engagement avec soi-même’ pour briser les mauvaises habitudes liées au stress ?
C’est une décision consciente et active de stopper un comportement que l’on a identifié comme nocif. Il ne s’agit pas d’attendre une solution extérieure, mais de prendre la responsabilité de son bien-être en s’observant agir (par exemple, scroller sans fin) et en choisissant délibérément de faire autre chose, de plus sain et apaisant.
‘Des fois, on me demande des solutions pour faire ce genre de choses là que je vous explique. Mais en fait, c’est un engagement avec toi. Tu te vois la tête dans le paquet de chips, tu te vois en train de te juger, […] tu es en capacité juste d’aller te détendre le cucu.’
8. Est-ce que partager ses vulnérabilités est une bonne stratégie en business ?
Oui, à condition de le faire avec intention. Partager ses difficultés de manière authentique permet de montrer la réalité de l’entrepreneuriat, de créer un lien de confiance fort avec sa communauté et de décomplexer l’échec. Cela ne signifie pas se plaindre, mais plutôt partager les leçons tirées des épreuves.
‘Ça me semble aussi important de montrer ce qui est facile, moins facile. […] Je trouve important de montrer qu’il y a pas que les strass, de montrer que même les personnes qui sont avancées, même les personnes qui ont du succès, ben se prennent des rafales et des tempêtes émotionnelles en pleine tronche.’
9. Comment gérer la critique lorsque l’on est entrepreneur ?
Il est essentiel de distinguer la critique constructive, qui est une opportunité d’amélioration, de la critique non fondée. Il faut se rappeler que les personnes qui critiquent n’ont souvent pas la vision globale de la situation. Garder cette perspective aide à ne pas prendre personnellement les attaques et à se concentrer sur sa mission.
‘Là où j’ai toujours été gênée, c’est de voir des personnes qui n’ont pas ce que tu as et qui critiquent ce que tu fais. […] C’est un travail gigantesque d’essayer de tenir un bateau, un gros bateau à flot au mieux possible pour tout le monde. Donc oui, parfois on fait des erreurs.’
10. Quelles sont les premières actions à mettre en place pour déconnecter après une journée intense ?
Les actions les plus efficaces sont celles qui ancrent dans le présent et coupent du mental. Cela peut être prendre une douche, cuisiner en musique, allumer des bougies, sortir marcher, ou regarder une émission légère. L’important est de choisir une activité qui ne demande pas d’effort intellectuel et qui procure un plaisir simple et immédiat.
‘Simplement, je vais prendre l’espace d’aller me faire à manger tranquillement, de me mettre devant l’émission […] et c’est tout. Le boulot n’existe plus en fait. […] Il faut aller se donner plein d’amour et se mettre quelque chose qui nous fait du bien.’




