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40. Structurer sa croissance & ses offres sans sacrifier son équilibre et sans s’épuiser

Épisode diffusé le 25 février 2025 par Aurélie Gauthey

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Vous avez du succès, mais vous êtes dans le brouillard ? Comprendre les paliers de croissance

Le succès arrive parfois beaucoup plus vite que prévu. C’est le cas d’Isabo, une entrepreneure que j’ai accompagnée et qui, en moins de deux ans, a bâti un business florissant sur Instagram. Sa mission : aider les femmes à sortir des régimes et de la ‘diète culture’ pour revenir à l’autorégulation naturelle de leur corps. Son programme, ‘The Queen’, marche du feu de Dieu et transforme des vies. Pourtant, aujourd’hui, Isabo est dans le ‘gros brouillard’.

Elle partage son ressenti : ‘J’ai l’impression que ça fait quelques mois que c’est le gros brouillard et en fait, j’avance dans le brouillard. Alors, certes, j’avance, mais j’arrive pas à avoir de clarté’. Ce sentiment est paradoxal : les chiffres sont bons, les clientes sont ravies, mais la joie, elle, s’estompe. ‘J’ai moins de joie à travailler dessus qu’avant. Et donc du coup, j’essaie de me questionner sur comment est-ce que je peux rester motivée ? Parfois, j’ai l’impression que c’est comme un poids’. Ce témoignage, poignant de sincérité, met en lumière un phénomène courant mais tabou : les défis qui accompagnent la réussite.

Le modèle qui vous a fait réussir n’est pas celui qui vous fera grandir

La première bonne nouvelle face à ce genre de situation, c’est que ce sont ce qu’on appelle des ‘problèmes de riche’. Perdre son comptable parce qu’on facture trop ou s’ennuyer dans un programme qui cartonne, cela signifie une chose : vous venez de passer un palier. Et c’est là que réside le cœur du problème. Je le dis souvent : ‘Le modèle qui t’a fait réussir jusqu’à aujourd’hui n’est pas le même modèle pour le prochain palier’.

Les questions que vous vous posiez au démarrage ne sont plus celles d’aujourd’hui. La perte de joie n’est pas un signe d’échec, mais un symptôme de votre propre évolution. Comme l’exprime Isabo, le décalage se creuse : ‘C’est pas les mêmes femmes qui arrivent dans The Queen avec ce manque d’estime d’elles, ce manque de confiance, que moi aujourd’hui’. Il y a un décalage énorme entre la femme que vous étiez quand vous avez créé votre offre phare, et la femme que vous êtes devenue. C’est exactement ce que j’ai vécu lorsque j’ai décidé d’arrêter les séances individuelles dans mon programme l’Académie. Ce n’est pas que je n’aimais plus mes clientes, c’est que j’avais évolué et que j’aspirais à accompagner d’une autre manière, à un autre niveau.

Comment faire évoluer ses offres pour structurer sa croissance

Le désir d’Isabo est clair : ‘J’ai envie aussi de connecter avec des clientes et des accompagnés qui ont passé déjà ce cap et qui veulent aller au step du dessus’. C’est le signe qu’il est temps de créer une nouvelle offre, un programme pour les ‘Queens de Queen’, celles qu’on pourrait appeler les ‘Impératrices’. Mais une question angoissante émerge immédiatement : ‘Si en plus, j’intègre une autre offre sur mon Insta, j’ai l’impression que je vais perdre tout le monde et moi avec’. C’est une peur légitime qui nécessite de prendre de la hauteur pour structurer son écosystème d’offres.

Créer un écosystème d’offres clair et cohérent

La solution n’est pas de tout mélanger, mais de créer un parcours logique. Il faut que votre écosystème soit clair pour les personnes qui vous découvrent. Elles doivent pouvoir s’identifier et comprendre où elles se situent. Par exemple, dans mon univers, il y a l’Académie pour celles qui lancent leur activité, et le Mastermind pour celles qui font déjà un certain chiffre d’affaires et se sentent débordées. Pour Isabo, le parcours est tout aussi limpide : on entre en tant que ‘Queen’ et on peut évoluer pour devenir ‘Impératrice’. L’important est que chaque offre corresponde à un niveau de maturité et à des problématiques spécifiques. La clarté de votre parcours client est une des clés pour scaler son business sereinement.

Communiquer sur plusieurs offres sans perdre son audience

Une fois l’écosystème défini, comment le communiquer ? L’erreur serait de vouloir parler de tout, tout le temps. Une stratégie efficace est de penser en termes de temps forts. Il faut réfléchir à quel moment de l’année votre communication sera dédiée à 90% à l’offre ‘Queen’, et à quel autre moment elle sera dédiée à l’offre ‘Impératrice’. Vous pouvez avoir plusieurs programmes sans pour autant semer la confusion. J’ai bien trois programmes différents, mais chacun a son moment, son espace de communication. Cela permet de focaliser votre message, de cibler précisément la bonne audience au bon moment et d’éviter de vous éparpiller.

Optimiser son organisation pour un équilibre entrepreneurial durable

Le brouillard mental est souvent le symptôme d’une organisation qui n’est plus adaptée à votre niveau de croissance et à vos besoins énergétiques. Quand on discute de l’organisation de la semaine d’entrepreneur d’Isabo, on voit une structure très compartimentée : le lundi pour les messageries et la création de contenu, le mardi et mercredi pour les coachings et l’administratif, et le jeudi-vendredi pour la stratégie et la création d’offres.

Journées thématiques vs blocs de créativité : trouver son propre rythme

Ce système de journées thématiques peut être très efficace, mais il présente un risque : si les tâches qui vous procurent le plus de joie et d’énergie sont toutes regroupées à la fin de la semaine, vous risquez de ‘tirer la patte’ les premiers jours. C’est une proposition à tester, mais il peut être intéressant de répartir les plaisirs. Si ce qui vous excite le plus en ce moment est la création de votre nouveau programme, pourquoi ne pas y dédier chaque matinée ? Les matinées sont souvent des moments de grande productivité. Garder les après-midis pour les coachings, qui demandent une énergie différente, peut permettre d’avoir des moments ‘waouh’ chaque jour, plutôt que d’attendre le jeudi avec impatience. Il n’y a pas d’organisation parfaite, seulement celle qui correspond à votre énergie du moment. Le plus important est de s’observer pendant quelques semaines pour voir où se situent les pics et les baisses d’énergie.

Traquer les pertes de temps et se concentrer sur le 80/20

Le sentiment de manquer de temps est un classique. Isabo l’exprime bien : ‘J’aimerais avoir plus de temps. J’ai l’impression de plus avoir de temps pour faire ce qui est important’. Mais le temps est une ressource que l’on peut optimiser. La première étape est d’identifier où vous le perdez. Où vous dispersez-vous ? Sur quelles tâches non essentielles (le non 80/20) passez-vous des heures ? Souvent, la réponse se trouve dans notre poche : le téléphone. On se dit qu’on fait une pause, mais on passe d’un écran à un autre, ce qui ne repose absolument pas le cerveau.

La déconnexion : l’arme secrète pour surmonter le brouillard entrepreneurial

L’une des plus grandes prises de conscience pour retrouver de la clarté en tant qu’entrepreneur est de comprendre la différence entre une fausse pause et une vraie pause. C’est une erreur que beaucoup commettent, comme l’avoue Isabo : ‘Ah non mais je sais pas, on est pris de conscience et en même temps ça m’aide aussi à évacuer de revenir après’. C’est faux. Lâcher son ordinateur pour scroller sur Instagram ne crée pas d’espace mental, cela ne fait que le saturer d’informations différentes.

Pourquoi ‘marcher sans téléphone’ est plus productif que scroller

La solution est radicale mais d’une efficacité redoutable. J’ai personnellement installé un bloqueur d’applications, mais la meilleure astuce que je puisse partager est celle-ci : je me suis mis une alarme sur mon téléphone, à 10h30 et 15h, avec un simple rappel : ‘Marcher sans téléphone’. L’idée est de sortir de chez soi, même pour 5 ou 6 minutes, de faire le tour du pâté de maisons, et de laisser son téléphone à l’intérieur. Vous respirez, vous regardez au loin (nos yeux sont constamment fixés sur un écran proche), vous hydratez votre cerveau. Je vous jure que quand je reviens, je suis une machine. Mon cerveau, c’est comme si je venais de me réveiller.

Comment gérer le flot d’idées généré par les vraies pauses

Isabo soulève alors une objection intéressante : ‘J’ai un problème avec les marches, c’est qu’à chaque fois que je vais marcher, j’ai un milliard d’idées que j’ai envie de mettre en application et du coup, je redoute d’aller marcher’. C’est la preuve ultime que ça fonctionne ! C’est justement parce que vous laissez enfin de l’espace à votre cerveau qu’il peut créer. La solution n’est pas d’arrêter de marcher, mais d’avoir un système pour capturer ces idées. En rentrant, prévoyez 5 minutes pour les noter dans un endroit dédié, un ‘parking à idées’. Une fois posées, elles ne vous encombrent plus l’esprit et vous pouvez retourner à votre tâche avec une énergie renouvelée.

Remettre la joie au centre de son business pour éviter l’épuisement

Pour éviter l’épuisement entrepreneurial, il ne suffit pas de mieux s’organiser, il faut aussi nourrir son âme. Qu’est-ce qui vous met en joie en dehors du travail ? Pour Isabo, c’est ‘échanger et connecter avec des gens qui ont les mêmes ambitions’ et ‘tout ce qui est artistique, donc musique, cirque, danse’. La question cruciale est : à quelle fréquence ces activités sont-elles présentes dans votre agenda ?

Planifier ses respirations avant ses rendez-vous business

Trop souvent, on considère ces moments comme une récompense, quelque chose qu’on s’autorisera ‘quand on aura fini’. C’est une erreur fondamentale. Ces espaces de respiration doivent être la fondation de votre semaine, les premiers blocs que vous posez dans votre agenda, avant même les rendez-vous clients. Si la danse vous met en joie et que votre dernier cours remonte à 4 mois, il y a un déséquilibre majeur qui finira inévitablement par impacter votre business. Ces activités ne sont pas du temps ‘perdu’, elles sont le carburant qui alimente votre créativité, votre énergie et, in fine, votre capacité à bien servir vos clients.

En conclusion, structurer sa croissance est un défi à multiples facettes. Cela demande de faire évoluer ses offres pour qu’elles restent alignées avec qui l’on devient, d’adapter son organisation pour préserver son énergie, et surtout, d’intégrer des pratiques de déconnexion et de ressourcement au cœur même de sa stratégie. Le brouillard n’est pas une fatalité, c’est une invitation à prendre de la hauteur, à respirer et à redéfinir les règles du jeu pour le prochain niveau.

FAQ : Gérer sa croissance et son équilibre d’entrepreneur

Comment gérer la croissance rapide de son business sans s’épuiser ?

Pour gérer une croissance rapide, il est essentiel de comprendre que les méthodes qui ont fonctionné au début ne seront plus adaptées. Il faut accepter de faire évoluer ses offres, d’optimiser son organisation pour préserver son énergie, et de s’accorder de vraies pauses de déconnexion pour garder de la clarté mentale.

‘Le modèle qui t’a fait réussir jusqu’à aujourd’hui avec les Queens, n’est pas le même modèle pour le prochain palier.’ – Aurélie Gauthey

Que faire quand on ne ressent plus de joie pour une offre qui fonctionne très bien ?

Ce sentiment est souvent le signe d’une évolution personnelle. Au lieu de voir cela comme un problème, il faut l’accueillir comme une invitation à créer une nouvelle offre plus alignée avec qui vous êtes aujourd’hui, qui s’adressera peut-être à une clientèle plus avancée.

‘Il y a un décalage énorme entre la femme que tu étais quand tu as créé les Queens, ce que tu transmets dedans, et la femme que tu es aujourd’hui. Tu as envie d’accompagner des personnes un peu plus avancées.’ – Aurélie Gauthey

Comment structurer ses offres quand on veut s’adresser à différents niveaux de clientèle ?

La clé est de créer un écosystème d’offres clair, comme un parcours. Chaque offre doit correspondre à un palier de progression pour vos clients. Il faut ensuite dédier des périodes de communication spécifiques à chaque offre pour ne pas créer de confusion dans votre audience.

‘Regarde-moi, suis, regarde simplement Académie, et quand tu sors de l’académie, tu passes au palier mastermind. Toi tu as le palier Queen et tu as le palier […] Impératrice.’ – Aurélie Gauthey

Quelle est la meilleure organisation de semaine pour une entrepreneure créative ?

Il n’y a pas de modèle unique, mais il est crucial d’analyser ses cycles d’énergie. Au lieu de regrouper toutes les tâches exigeantes ou peu plaisantes en début de semaine, il peut être plus judicieux de répartir les moments de créativité et de plaisir tout au long de la semaine pour maintenir un niveau d’énergie élevé.

‘Peut-être voir pendant 1 mois ou 2, si tu peux pas déjà le déplacer autrement pour que dans toutes tes journées, tu aies des moments de waouh, je produis à fond.’ – Aurélie Gauthey

Pourquoi est-ce que je me sens dans le brouillard alors que mon entreprise réussit ?

Le brouillard entrepreneurial malgré le succès est souvent dû à un surmenage mental et à une déconnexion de ses propres besoins. C’est le signe que votre organisation et votre ‘système d’exploitation’ internes ne sont plus adaptés au nouveau palier de croissance que vous avez atteint.

‘Le brouillard que tu as, il vient de ce genre de choses. Ça paraît un détail, mais fais-moi confiance […] va respirer.’ – Aurélie Gauthey

Comment retrouver de la clarté et de l’inspiration en tant qu’entrepreneur ?

La méthode la plus efficace est de s’imposer de vraies pauses sans écran. Sortir marcher quelques minutes sans son téléphone permet au cerveau de se réoxygéner et de faire de nouvelles connexions, ce qui génère un afflux d’idées et de clarté.

‘Tu laisses ton téléphone à la baraque. Tu sors faire le pâté de maison. Je te jure que tu reviens 10 fois plus en forme parce que toi tu lâches l’écran pour aller sur un écran et tu penses vraiment que ça te fait du bien ? Je t’assure que non.’ – Aurélie Gauthey

Est-il normal de devoir changer son business model après avoir atteint un certain succès ?

Oui, c’est non seulement normal mais nécessaire. Chaque palier de réussite amène de nouveaux défis et de nouvelles questions. Le modèle d’affaires, les offres et l’organisation qui vous ont permis d’atteindre ce palier doivent être réévalués et adaptés pour viser le niveau supérieur.

‘Quand tu passes un palier de réussite, les questions que tu avais quand tu as démarré […] et les questions que tu as aujourd’hui, sont pas les mêmes.’ – Aurélie Gauthey

Comment intégrer une nouvelle offre sans cannibaliser l’ancienne ou perdre son audience ?

Il faut positionner la nouvelle offre comme l’étape suivante logique dans le parcours de vos clients. En dédiant des temps de communication spécifiques à chaque offre et en étant très claire sur à qui s’adresse chaque programme, vous créez un chemin de progression plutôt qu’une compétition entre vos offres.

‘Il y aura un moment de l’année qui sera un espace pour Queen et parler Queen […] Et il y a un moment de l’année qui est dédié à Impératrice. Et tout est OK.’ – Aurélie Gauthey


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