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56. Garder le cap quand tout part en vrille : gestion émotionnelle, stress & décisions difficiles d’une entrepreneure

Épisode diffusé le 22 avril 2025 par Aurélie Gauthey

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Quand la journée idéale se transforme en rouleau compresseur

Parfois, on planifie une super journée, on se sent prête, alignée, et puis… la réalité nous percute de plein fouet. C’est exactement ce qui m’est arrivé hier. Une journée qui s’annonçait productive et inspirante, une ‘pulsation trimestrielle’ avec mon bras droit pour revoir la vision, les projets, les urgences. J’étais ‘hyper prête’. Mais la vérité, c’est que ‘je me suis fait rouler dessus’. J’ai trouvé important de vous partager comment on vit ces moments de down, ces journées difficiles où l’on perd pied, où l’angoisse monte et où rien ne se passe comme prévu. C’est un aperçu brut, sans filtre, de la gestion émotionnelle d’une entrepreneure quand tout semble partir en vrille.

J’avais initialement enregistré un audio sur mon canal Telegram privé, expliquant à quel point j’étais excitée par cette journée. Et puis le soir, submergée par les émotions, j’ai partagé un tout autre son de cloche. Ma première idée était de réenregistrer tout ça de manière plus posée pour le podcast. Mais à quoi bon ? ‘En fait être libre, c’est pas ça, être authentique, c’est pas ça. Je vais pas réenregistrer ce que j’ai vécu hier, c’était un moment. J’assume l’émotionnel, j’assume les mots forts que j’ai dit’. Alors, bienvenue dans les coulisses, les vraies. On enlève les strass, on enlève les paillettes, et on y va avec qui on est.

La réalité des hauts et des bas de la vie d’entrepreneur

La première chose à accepter, c’est que ce genre de journée n’est pas une exception. La bonne nouvelle, si on peut dire, c’est que ‘ça va arriver quasiment toutes les semaines quand tu es entrepreneur et quand tu prends des décisions importantes’. C’est le signe que vous êtes en mouvement, que vous osez, que vous vous challengez. Si vous cherchez à accélérer, à expérimenter un maximum, vous allez forcément vous prendre des hauls et des bas. C’est le prix à payer pour devenir une ‘décomplexée de l’échec’, pour apprendre vite ce qui marche et ce qui ne marche pas.

Certains diront : ‘Mais attends, on n’est pas venu là pour souffrir !’. Et c’est vrai. Tout dépend de vos objectifs et de vos ambitions. Mais si vous voulez avancer rapidement, il faut accepter ce rythme. C’est un apprentissage constant qui demande une bonne dose de résilience pour ne pas se sentir constamment dépassé par son business.

L’équilibre fragile entre stratégie marketing et authenticité

Après 8 ans d’entrepreneuriat, j’ai opéré un changement majeur dans ma communication. J’ai basculé du ‘qu’est-ce qu’il faut faire pour que ce soit bien’ à ‘qu’est-ce qui me nourrit et qu’est-ce que j’ai envie de transmettre’. Je ne suis plus dans l’obligation de créer du contenu formaté, comme les ‘trois clés pour…’. Ça ne m’intéresse plus. ‘J’ai pas envie de me faire chier. Au bout de 8 ans, je pense que j’ai dépassé les il faut’.

Je crois profondément à un équilibre. Il faut de la stratégie, du marketing, car c’est ce qui amène des clients et des ventes. Mais il faut aussi du personnel, de l’humain, de la transparence. C’est pourquoi aujourd’hui, je partage principalement ce que je vis, des choses fortes, que ça plaise ou non d’un point de vue marketing. C’est ma définition de la liberté et de l’authenticité en entrepreneuriat.

Gérer la tempête : ma stratégie de survie face au stress de l’entrepreneur

La journée d’hier a été un cas d’école. Ce qui devait être une réunion de 3 heures s’est terminé à 13h30. Une chose en entraînant une autre, ‘des choses que je voyais comme des petits cailloux sont devenus des rochers’. Des imprévus, des doutes, des nouvelles moins agréables. En tant que chef d’entreprise, il faut alors tout gérer de front : son propre émotionnel de femme, celui de chef d’entreprise qui doit trouver des solutions, celui de l’équipe, et passer à l’action rapidement. C’est un exercice de jonglage permanent et une source de stress pour l’entrepreneur.

Après une demi-heure pour manger, j’ai enchaîné avec des coachings, des réunions, des décisions à prendre, pour finir ma journée vers 18h30, bien plus tard que d’habitude. Et c’est là que les signaux d’alerte sont apparus.

Reconnaître les signaux d’alerte : l’ivresse mentale et le besoin de déconnecter

Le soir, je me sentais étrangement, ‘avec cette sensation d’avoir bu de l’alcool’. Une sorte d’ivresse mentale, la tête qui tourne. Je n’étais pas spécialement stressée dans ma tête, mais mon corps et mon émotionnel, eux, l’étaient. Dans ces moments-là, la pire erreur serait de continuer à travailler. ‘Ce n’est pas parce que je vais rester sur mon ordinateur jusqu’à 22h que je vais mieux le vivre, bien au contraire’.

C’est une leçon essentielle sur comment gérer le stress quand on est entrepreneur : il faut savoir reconnaître les limites de son corps et de son esprit. Forcer ne fait qu’empirer les choses. ‘Là, quand je ressens cette ivresse mentale, corporelle, […] ça sert à rien. Il y a un moment donné, ça sert à rien’. Continuer, c’est la garantie de travailler dans une énergie déstabilisée et de prendre de mauvaises décisions.

L’art de ne pas se mettre la pression : pourquoi ‘demain’ est la meilleure solution

La tentation est grande de regarder son agenda et de paniquer. Le mien était plein : interviews, podcast, masterclass, mentorings… Aucun créneau pour régler les problèmes qui venaient de surgir. C’est le moment parfait pour se mettre une pression monstre en se disant qu’il faut tout régler ce soir. Mais c’est un piège. ‘Non, je suis pas d’accord. Si je regarde ma semaine, c’est pas comme ça qu’il faut fonctionner’.

Ma décision a été radicale : ‘je prends la décision qu’il y a pas d’urgence’. C’est une posture mentale à adopter pour préserver sa santé mentale d’entrepreneur. Tant qu’il ne s’agit pas d’une question de vie ou de mort, et ça ne l’est jamais dans notre métier, il n’y a pas d’urgence. Apprendre à se déconnecter du travail le soir est plus qu’une bonne pratique, c’est une stratégie de survie.

La double casquette : diriger l’entreprise et apprivoiser ses émotions

L’un des plus grands défis est de jongler entre la casquette de dirigeante et la femme humaine avec ses émotions et ses doutes. La journée a été marquée par des décisions difficiles, qui ont un impact sur l’équipe et les clients.

Le poids des décisions : trancher en tant que chef d’entreprise

Quand il faut trancher, avertir l’équipe de changements, il y a toujours cette part de soi qui s’inquiète : ‘Qu’est-ce qu’elles vont penser ? Est-ce que tu as pris la décision juste ?’. C’est le côté humain, hypersensible, qui prend tout à cœur. Mais il arrive un moment où il faut se mettre dans sa posture de chef d’entreprise. ‘Si demain l’entreprise a des problématiques, bah c’est ni les clientes, ni ma communauté, ni mes copines, ni mon équipe qui viendra changer ça’.

Prendre des décisions difficiles en tant que chef d’entreprise est une responsabilité solitaire. Il faut être factuel, faire ce qui est juste pour l’entreprise, tout en restant le plus humain possible. Mais on ne peut pas ‘ménager la chèvre, le chou, le caillou, les carottes, les chats et les chiens’. Il faut accepter que ses décisions ne plairont pas à tout le monde. C’est un aspect crucial du leadership féminin : assumer ses choix avec force et empathie.

Le piège de la comparaison et des comportements d’évitement

Une fois la journée de travail ‘terminée’, le combat intérieur, lui, ne l’est pas. C’est là que les pires habitudes peuvent prendre le dessus. Assise sur mon canapé, je me suis vue tomber dans un cycle toxique. ‘J’ai commencé à regarder toutes mes to-do lists. […] Je me suis mis à regarder mon agenda […], ma boîte mail’. Et le pire de tout : les réseaux sociaux.

‘Ça, c’est le truc à pas faire. À regarder les réseaux sociaux, à regarder les stories des uns, des unes, à sauter de Snap, à Insta, à YouTube’. C’est un comportement d’évitement classique quand on se sent mal, une façon de se déconnecter de ses propres émotions en se plongeant dans la vie des autres. Le résultat est inévitable : ‘Quand tu regardes des stories et que tu es dans cette énergie de merde, qu’est-ce que tu fais ? Tu te compares’. La comparaison sur les réseaux sociaux pour les entrepreneurs est un poison qui ne fait qu’ajouter de l’huile sur le feu du stress et du doute.

Mon engagement pour le bien-être : couper court au stress et se recentrer

Heureusement, avec le temps et le travail sur soi, on apprend à reconnaître ces schémas destructeurs et à y mettre un terme. Il ne s’agit pas de ne jamais tomber dans le piège, mais de savoir en sortir de plus en plus vite.

La promesse à soi-même : arrêter le cycle de l’autopunition

J’ai senti cette énergie de merde m’envahir, ce sentiment de ‘boulimique’ qui dévore un paquet de chips sans s’en rendre compte. Et puis, la prise de conscience. ‘Ça fait un quart d’heure, 20 minutes que je suis assise, je saute de Snap, d’Insta, de YouTube. […] J’ai mis un stop direct’. Comment on fait ? Il n’y a pas de formule magique. ‘En fait, c’est un engagement avec toi’. C’est une décision consciente de dire stop.

Tu te vois en train de te juger, de sauter d’une tâche à l’autre, de n’être absolument pas productif parce que ton état émotionnel ne le permet pas. La seule chose à faire à ce moment-là, c’est ‘d’aller te détendre le cucu’. Il faut évacuer le négatif, pas en rajouter une couche avec son téléphone.

Retrouver son calme : mes rituels pour une soirée apaisante

La dernière étape, et la plus importante, c’est de remplacer le comportement toxique par un rituel de bien-être. Pour moi, le plan était clair : ‘allumer un petit feu de cheminée, des bougies. Je vais mettre une petite musique sympa pour cuisiner, après je vais aller dans mon émission […] canner avec mes copines’.

L’objectif est de se donner de l’amour, de se recentrer et de se rappeler l’essentiel. Ce message que je me répète souvent : ‘je suis pas chirurgien cardiaque et personne ne va mourir en vrai’. Je fais de mon mieux, avec mon cœur de femme et mes émotions. Et c’est déjà énorme. J’espère que ce partage vous montrera que vous n’êtes pas seule à vivre ces tempêtes et qu’il est toujours possible de retrouver le cap.

FAQ : Gérer ses émotions en entrepreneuriat

Comment gérer le stress quand on est entrepreneur ?

La clé est de reconnaître les signaux de surcharge mentale, comme une sensation d’ ‘ivresse’, et de prendre la décision consciente de déconnecter. Il est contre-productif de vouloir tout résoudre sous pression ; il faut s’accorder du temps pour se recentrer et aborder les problèmes avec une énergie saine le lendemain.

‘Je prends la décision qu’il y a pas d’urgence. […] sinon là je vais travailler dans une énergie déstabilisée, dans une énergie fatiguée, dans une énergie d’urgence et je pars d’un espace pourri.’ – Aurélie Gauthey

Que faire après une journée particulièrement difficile au travail ?

Il est crucial de couper complètement avec le travail et de se tourner vers des activités qui apaisent et ressourcent. Au lieu de ruminer ou de chercher des solutions immédiates, il faut privilégier le self-care : un bon repas, une émission légère, un moment entre amis, allumer des bougies… L’objectif est de changer d’énergie.

‘Simplement je vais prendre l’espace d’aller me faire à manger tranquillement, de me mettre devant l’émission. […] Le boulot n’existe plus en fait.’ – Aurélie Gauthey

Comment prendre des décisions importantes sans se laisser submerger par l’émotion ?

Il faut apprendre à endosser sa ‘posture de chef d’entreprise’. Cela signifie accepter que les décisions doivent être prises pour le bien de l’entreprise, même si elles sont inconfortables humainement. Il s’agit de séparer la décision factuelle de la peur personnelle de ne pas être aimée ou de déplaire.

‘Il y a un moment donné, il faut savoir se mettre dans sa posture de chef d’entreprise […] La chef d’entreprise, elle doit prendre des décisions.’ – Aurélie Gauthey

Est-ce normal de se sentir souvent dépassée en tant qu’entrepreneure ?

Oui, c’est tout à fait normal. Les hauts et les bas font partie intégrante du parcours entrepreneurial, surtout lorsqu’on cherche à innover et à se dépasser. Ces moments difficiles sont souvent le signe que vous êtes en pleine croissance et que vous prenez des décisions importantes.

‘La bonne nouvelle, c’est que ça va arriver quasiment toutes les semaines quand tu es entrepreneur et quand tu prends des décisions importantes, et bien c’est normal que tu vives des hauts, des bas parce que tu te challenges.’ – Aurélie Gauthey

Comment arrêter de se comparer aux autres sur les réseaux sociaux ?

La première étape est de prendre conscience du comportement et de son effet néfaste, surtout quand on est dans une énergie basse. Ensuite, il faut prendre un engagement ferme avec soi-même pour stopper ce cycle : poser le téléphone et se rappeler que ce que l’on voit n’est qu’une façade.

‘Quand tu regardes des stories et que tu es dans cette énergie de merde, qu’est-ce que tu fais ? Tu te compares. […] Elle est rien du tout en fait. Elle est rien du tout, c’est la façade que tu vois sur les réseaux.’ – Aurélie Gauthey

Quelle est l’importance de la déconnexion pour un chef d’entreprise ?

La déconnexion est une stratégie de survie, pas un luxe. Elle permet de préserver son énergie, d’éviter le burn-out et de s’assurer de prendre des décisions avec un esprit clair et reposé, plutôt que sous l’emprise de la fatigue et de l’urgence.

‘Là il faut fermer parce que de toute façon, tout ce que tu vas résoudre et tout ce qui vient d’être soulevé aujourd’hui qui n’était pas prévu ne va pas se régler en une soirée.’ – Aurélie Gauthey

Comment concilier la posture de dirigeante et son hypersensibilité ?

Il s’agit d’un équilibre constant. Il faut accepter que son hypersensibilité est une force dans l’aspect humain du management, mais aussi savoir la mettre de côté pour prendre des décisions factuelles et nécessaires pour l’entreprise, même si elles sont difficiles émotionnellement.

‘Je ne peux pas gérer mes émotions et les émotions des personnes en face et quand tu es dirigeante d’une entreprise, tu as des décisions à prendre et que ça plaise ou non […] tu as pas le choix.’ – Aurélie Gauthey

Pourquoi est-il important de montrer sa vulnérabilité en entrepreneuriat ?

Montrer sa vulnérabilité permet de créer un lien authentique et humain avec sa communauté. Cela déconstruit l’image parfaite et souvent intimidante du succès, et rappelle à chacun qu’il est normal de douter et de vivre des moments difficiles. C’est une source de réconfort et d’inspiration.

‘Ça me semble aussi important de montrer ce qui est facile, moins facile. […] souvent on vous parle de ce qu’on réussit, de ce qui est facile mais il faut aussi vous dire comment on se sent quand on va pas bien.’ – Aurélie Gauthey


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