L’erreur de rester loyale à une équipe qui freine votre croissance
Que vous ayez aujourd’hui une équipe, que vous en ayez eu une, que vous rêviez d’en avoir une ou que vous en ayez peur, ce sujet va vous parler. Ça fait maintenant 5 ans que j’ai une équipe, j’ai eu autant 20 personnes que 10, que deux. L’un des plus grands enseignements que j’ai reçus est le suivant : l’équipe qui t’a amené jusqu’ici, à ton premier, ton deuxième palier de succès, n’est pas forcément l’équipe qui t’amènera à ton prochain palier. C’est une vérité dont on parle très peu.
Quand j’accompagne des entrepreneurs qui font déjà 5 ou 10 000 € par mois et plus, ils sont souvent bloqués en pensant qu’il s’agit d’un problème de stratégie ou de modèle économique. Parfois, ça vient de l’équipe. On parle de modèle de vente, de visibilité, mais on oublie l’équipe. Pour moi, l’équipe est un plus immense, c’est elle qui me permet d’avoir ma liberté incarnée et non négociée. Grâce à mon équipe, je peux voyager plus de cinq fois par an, travailler 3 jours par semaine et être exclusivement dans ma zone de génie. Mais pour en arriver là, il faut accepter d’évoluer, et parfois, cela signifie changer d’équipe.
Le piège de la loyauté : quand le cœur prend le pas sur le business
Ce qui me fait le plus mal au cœur, c’est ce que j’entends dans des masterminds avec des entrepreneurs extrêmement avancés. Des phrases qui me déchirent : ‘Moi, je ne me paye pas pour payer mon équipe’. Ou encore, des situations où un salarié en arrêt maladie depuis des mois coûte une fortune à l’entreprise, au point que la dirigeante ne puisse plus se payer, mais elle n’ose pas agir par compassion. Elle me dit : ‘je ne me vois pas arrêter avec elle parce que ça me fait mal au cœur, elle a eu une problématique de santé’.
J’ai vu une entrepreneure me dire qu’elle pleurait une à deux fois par semaine depuis un an à cause d’une situation avec une employée, mais qu’elle ne pouvait pas s’en séparer. Un an ! À ce niveau, ce n’est plus de l’humain, c’est de l’auto-sabotage. Avant l’humain qu’il y a derrière, il y a vous. Il y a la CEO, la leader, la cheffe d’entreprise qui, dans les moments difficiles, pleure seule dans son lit le soir. Il y a un moment donné, il faut arrêter de s’abandonner personnellement pour ne plus abandonner les autres.
Le poids de l’affect : ‘je ne me vois pas arrêter avec elle’
L’attachement émotionnel est un autre frein majeur à une bonne gestion d’équipe. Combien de fois ai-je entendu : ‘Oui, mais tu sais Aurélie, j’ai commencé avec cette personne. On s’aime extrêmement. Elle m’a aidé dans les moments difficiles. Je ne me vois pas lui retirer son emploi et son salaire’. Le résultat ? On tolère des erreurs régulières, une attitude négative, un manque d’alignement. On se dit : ‘Tant pis si elle me fait des erreurs régulières, tant pis si elle est négative, je ne me vois pas arrêter avec elle émotionnellement’. On se retrouve alors esclave de son propre business, de ses propres décisions passées, par peur de blesser ou de ne pas être aimée.
Ma propre expérience : quand la gestion d’équipe touche à vos blessures
Je suis passée par là aussi. J’ai vécu ces moments où l’émotionnel prend toute la place et paralyse l’action. Je me souviens très précisément d’un moment, il y a 4 ans, sur un parking, juste avant d’aller retrouver mon coach sportif. C’est une image qui reste gravée.
L’effondrement sur le parking : la peur d’abandonner et d’être abandonnée
Je reçois un audio d’une membre de mon équipe. Cela faisait des mois, j’insiste, des mois, que je savais au fond de moi qu’elle ne correspondait plus à ce que je désirais pour mon entreprise. Et là, sur ce parking, je m’effondre en pleurs en me disant : ‘Je ne sais pas comment je vais lui dire que j’arrête’. Pourquoi ? Parce que lors de son entretien d’embauche, elle m’avait confié avoir été souvent abandonnée et trahie dans sa vie. Et c’est bête, mais c’est venu me chercher dans toutes mes propres blessures. Je me suis retrouvée face à ma propre peur d’être celle qui abandonne, celle qui trahit.
La remise en question du leader : ‘Et si c’était de ma faute ?’
Dans ces moments-là, le premier réflexe est de tout retourner contre soi. On se dit : ‘Peut-être que c’est moi qui n’ai pas bien expliqué les choses, peut-être que je n’ai pas été assez claire, peut-être que je ne suis pas assez patiente’. C’est exactement comme dans les relations amoureuses. Combien de fois entend-on des femmes se justifier après un manque de respect ? C’est inaudible ! On se trouve des excuses pour ne pas voir la réalité en face. Arrêtez de vous trouver des excuses. Il y a un moment où il faut sortir la tête du sable comme les autruches, et être une girafe : prendre de la hauteur et du recul.
Votre posture de CEO crée votre équipe : comment poser des limites claires
J’ai compris avec le temps que la qualité de mon équipe était le reflet direct de ma propre posture. Si je n’étais pas claire sur mes attentes et mes limites, je ne pouvais pas m’attendre à avoir une équipe qui soutienne ma vision. Cela passe par le courage de dire non et d’arrêter des collaborations qui ne fonctionnent plus, même quand c’est difficile.
Des exemples concrets d’irrespect au travail et l’importance de réagir
Au début, je ne savais pas recruter, et j’ai vécu des situations incroyables. Une personne qui arrive avec un quart d’heure de retard en réunion, sans s’excuser, et qui nous dit au bout de quelques minutes : ‘Excusez-moi, je vais couper ma caméra parce que j’ai mon esthéticienne qui vient me faire les ongles’. Mon visage s’est décomposé. Ou cette autre personne, à qui j’avais demandé d’être absolument présente sur la boîte mail entre 12h et 13h pendant un lancement crucial, et qui n’était pas là. Sa justification ? ‘Ah bah oui, mais je pensais que je pouvais gérer et la boîte mail et un autre client’. Je me suis retrouvée à gérer un live, des VIP et la boîte mail en même temps. À partir du moment où on a fait un point, mis en place un process, et que la personne répète les mêmes erreurs ou les mêmes actions d’irrespect, c’est non. On n’attend pas qu’il y ait 10 irrespects avant de dire stop.
La leçon fondamentale : ‘On ne me fait que ce que j’accepte’
Un de mes coachs m’a donné une des plus grandes claques de ma vie de leader. Il m’a dit : ‘Aurélie, on ne te fait que ce que tu acceptes’. Cette phrase a tout changé. Si une personne ne s’intéresse pas à l’impact de ses erreurs, si elle ne propose aucune solution, c’est de ma faute. C’est moi qui l’accepte. Dans toute relation, il faut oser assumer et prendre sa posture de leader pour dire : ‘Ça, ce n’est pas acceptable. Voilà exactement ce que j’attends de mon équipe’.
La différence cruciale entre exécutantes et alliées pour scaler votre business
Aujourd’hui, selon votre niveau de business, vous n’avez plus seulement besoin d’exécutantes, mais d’alliées. Des personnes qui vont œuvrer pour votre mission. C’est là toute la différence entre une équipe qui subit et une équipe qui porte le projet avec vous. Je l’ai vécu, et ça change absolument tout.
L’équipe qui attend vs l’équipe qui prend des initiatives
J’ai eu des équipes qui étaient dans l’attente de validation pour tout, qui n’osaient pas prendre de responsabilités. En cas d’erreur, elles disaient : ‘Bah écoute, il y a eu une erreur et j’attendais que tu reviennes lundi pour savoir ce que tu voulais qu’on fasse’. Comparez ça avec une autre énergie : ‘Écoute Aurélie, j’ai eu un problème, il s’est passé ça. Par contre, t’inquiète pas, j’ai trouvé une solution, voilà ce que j’ai fait’. Vous voyez la différence de posture et de dynamique ? L’une vous crée de la charge mentale, l’autre vous en libère.
Quand votre équipe devient votre plus grande supportrice
Une alliée, c’est cette personne qui, un dimanche de fermeture de ventes, va naturellement vérifier si tout fonctionne, sans que vous ayez à le demander. C’est mon bras droit qui, sentant un objectif approcher, me dit : ‘Non non, attends, on ne vise pas 100 clientes, on vise 150’. Et quand je doute, elle me répond : ‘C’est pas grave, c’est mon ambition personnelle. Je veux que tu arrives à ça’. Elle sait comment me parler, comment m’aider à tenir les fréquences hautes. C’est ça, une équipe qui vous soutient. Je me suis longtemps sentie seule dans mes lancements. Oui, les actions étaient faites, mais personne ne s’impliquait. Ça, c’est le travail d’exécutantes. Je veux des personnes qui se disent : ‘Pour qui je travaille ? C’est quoi ses valeurs ?’
Les deux leçons clés pour une délégation et un management réussis
L’année 2024 a été une année de transformations profondes dans ma gestion d’équipe, marquée par deux prises de conscience majeures qui peuvent vous aider à transformer votre propre leadership.
Première leçon : Prendre sa posture de leader sans compromis
Comme je l’ai déjà dit, la première leçon est qu’on ne nous fait que ce que l’on accepte. Cela signifie que c’est à vous, en tant que leader, de définir ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. C’est à vous de poser un cadre clair, de communiquer vos attentes et de tenir ce cadre. Cela demande du courage, car il faut parfois avoir des conversations difficiles et prendre des décisions qui ne plaisent pas. Mais c’est le prix à payer pour avoir une équipe qui vous respecte et qui porte votre vision.
Deuxième leçon : Ce qui est logique pour vous ne l’est pas pour les autres
La deuxième grosse claque a été de comprendre que ce que je pense être logique ne l’est pas pour les autres. Mon évidence n’est pas l’évidence de tout le monde. Suite à un recrutement qui a été une grosse déception, j’ai réalisé que la personne que j’avais engagée pour porter mon image et ma voix ne savait absolument pas comment je vendais, ni même ce que je vendais. Elle a simplement plaqué sa propre stratégie sur mon business, sans chercher à comprendre qui j’étais. Ma déception a été immense, mais j’ai compris ma part de responsabilité.
‘C’était à toi de demander ce que la personne avait compris de tes offres, de ta cliente idéale, de ta voix, de tes convictions… À partir du moment où tu n’exprimes pas clairement ce que tu désires, tes évidences, tes attentes, tu ne peux pas exiger que ça se passe comme tu l’imaginais.’
Aujourd’hui, j’ai une équipe plus indépendante, plus autonome. Parce que j’ai appris à exprimer clairement mes attentes. N’oubliez jamais : votre posture crée votre équipe. Parfois, il faut savoir tout remettre en question, même quand on se sent débordée, parce que ces personnes qui ne vous correspondent plus vous créent plus de charge mentale qu’elles ne vous apportent de liberté.
FAQ : Vos questions sur la gestion d’équipe et le leadership
Comment savoir si je dois changer mon équipe ?
Vous devez envisager de changer votre équipe si vous ressentez une baisse de joie, si vous êtes freinée pour passer au prochain palier, si votre équipe ne soutient pas votre future vision ou si certains membres plombent votre énergie. Si vous vous sacrifiez pour eux, c’est un signal d’alarme.
‘Si aujourd’hui tu as moins de joie dans ton business ou que tu as du mal à scaler pour passer au prochain palier, il s’agit parfois justement d’être soit freiné par une équipe qui n’arrive pas à soutenir ta future vision.’
Quelle est la différence entre une équipe d’exécutantes et une équipe d’alliées ?
Les exécutantes accomplissent les tâches demandées dans un cadre défini. Les alliées, elles, s’impliquent dans la mission, prennent des initiatives, vous soutiennent dans les moments intenses et cherchent des solutions de manière proactive. Elles ne travaillent pas seulement pour un salaire, mais pour le mouvement.
‘Moi je veux pas des exécutantes. Je veux des personnes qui s’impliquent. Je veux des personnes quand elles travaillent pour une boîte, qu’elles se disent ‘OK, mais Aurélie, elle raconte quoi dans ses lives ? C’est pour quelle personne que je travaille ? »
Pourquoi est-ce si difficile émotionnellement de se séparer d’un collaborateur ?
C’est difficile car cela touche à l’humain, à l’affect et à nos propres blessures (peur d’abandonner, de trahir, de ne pas être aimée). On se sent responsable de la personne, surtout si on a commencé l’aventure ensemble, ce qui peut nous amener à tolérer des situations inacceptables.
‘Elle m’avait expliqué que dans sa vie de femme, elle avait été souvent abandonnée, souvent trahie. Et c’est con mais moi c’est venu me chercher dans toutes mes propres blessures en me disant mais mince…’
Comment ma posture de leader influence-t-elle mon équipe ?
Votre posture est fondamentale. Elle définit le cadre, les limites et ce qui est acceptable ou non. Une posture claire et assumée attire des collaborateurs respectueux et engagés. Une posture hésitante ou basée sur la peur peut créer une équipe qui profite des failles ou qui manque d’autonomie.
‘Ta posture crée ton équipe et parfois, il faut savoir tout remettre en question même quand on se sent débordé.’
Que faire quand mon équipe freine la croissance de mon entreprise ?
Il faut d’abord prendre de la hauteur pour analyser la situation factuellement. L’équipe a-t-elle les compétences pour le prochain palier ? Partage-t-elle votre vision ? Ensuite, il faut avoir le courage de prendre des décisions, même si cela implique de se séparer de personnes avec qui vous avez un affect.
‘Changer d’équipe, ce n’est pas trahir, c’est évoluer. C’est accepter d’avoir une équipe qui soutient ta nouvelle version, ta nouvelle vision.’
Est-ce normal de ne pas se payer pour pouvoir payer son équipe ?
Non, ce n’est ni normal ni sain sur le long terme. C’est un signe que le modèle économique ou la structure de l’équipe n’est pas viable. En tant que CEO, votre rémunération est aussi une priorité. Se sacrifier constamment mène à l’épuisement et met en péril l’entreprise entière.
‘Ce qui m’a fait extrêmement mal au cœur […] c’est quand je suis dans des mastermind avec des entrepreneurs extrêmement avancés, j’ai déjà entendu […] ‘bah moi je ne me paye pas pour payer mon équipe’.’
Comment gérer des collaborateurs qui ont une énergie négative ?
Il faut refuser de travailler avec des personnes qui plombent votre énergie et celle de l’entreprise. Une vision constamment négative freine l’innovation et la motivation. En tant que leader, votre rôle est de protéger la fréquence énergétique de votre entreprise et de prendre des décisions en conséquence.
‘Quand tu es avec des personnes qui plombent ton énergie, ben moi je pense que ça plombe aussi l’énergie de l’entreprise. […] Refuser de travailler avec des personnes qui plombent votre énergie.’
Pourquoi est-il crucial de communiquer clairement ses attentes à son équipe ?
Parce que ce qui vous semble évident ne l’est pas pour les autres. Chaque personne a son propre référentiel. Sans communication claire sur vos désirs, vos besoins et vos attentes, vous laissez la place à l’interprétation, ce qui mène inévitablement à des déceptions et des frustrations.
‘Ce que tu penses être logique ne l’est pas pour les autres. Ce que tu penses être une évidence ne l’est pas pour les autres. Et à partir du moment où tu n’exprimes pas clairement ce que tu désires […] tu ne peux pas exiger que ça se passe comme toi tu l’imaginais.’




