Après quoi tu cours ? Le véritable blocage derrière la surcharge mentale de l’entrepreneure
Le sentiment d’être submergée est un refrain familier pour beaucoup de femmes entrepreneures. C’est le cas de Karine, maman de six enfants, qui gère son cabinet et lance son premier challenge. Elle témoigne : ‘Je sais m’organiser pour la vie familiale. Et là, j’arrive à un stade, j’ai le cabinet, je suis en train de lancer mon premier challenge […] et là, je me dis waouh, j’arrive plus à gérer le tout.’ Cette sensation de perdre pied, ce sentiment que tout nous échappe malgré une organisation qui semblait infaillible, cache souvent une question bien plus profonde. Une question qui ne concerne pas nos to-do lists, mais notre boussole intérieure.
La première chose qui vient, au-delà des outils d’organisation, c’est une interrogation essentielle : ‘Après quoi est-ce que tu cours ?’ C’est une question qui peut sembler abrupte, mais elle va droit au cœur du problème. Nous courons souvent après des objectifs, des attentes, des rôles que nous pensons devoir remplir, sans nous demander s’ils sont justes pour nous, ici et maintenant. On essaie d’être partout à la fois : ‘à la fois maman, à la fois entrepreneur, à la fois femme, à la fois épouse’. Mais dans cette course, où est l’espace juste pour chaque rôle ? Où est l’espace où l’on est pleinement présente, sans penser à autre chose ?
Le piège des priorités mal définies
Karine illustre parfaitement ce piège. Suite à une prise de conscience, elle avait décidé de passer plus de temps avec ses enfants. ‘J’avais dit que là, je voulais passer plus de temps avec mes enfants.’ Elle a donc bloqué un mercredi sur deux pour ne pas travailler. Une intention louable, mais qui s’est heurtée à une réalité déconcertante : ‘simplement mes deux filles ne m’ont pas attendu’.
Lorsqu’elle arrive le fameux mercredi, pleine de bonnes intentions, la réponse de ses filles est une véritable ‘claque’ : ‘Ah ouais mais nous on a des choses à faire’. Elles ont prévu des activités avec leurs copines, pas avec maman. Cette expérience, douloureuse pour un cœur de maman, est révélatrice. ‘Tu cours pas après la bonne chose et en fait tu es déçue, tu es frustrée, ça t’épuise, ça brise ton cœur de maman, mais c’était juste pas la bonne communication qu’il faut avoir à cet endroit-là’. Courir après un temps avec ses enfants qu’elles n’ont pas sollicité, c’est courir après une illusion. L’enjeu n’est pas de bloquer du temps, mais de créer une connexion si forte et authentique que ce sont elles qui viendront le demander.
La métaphore du Tetris pour réallouer son énergie
Pour sortir de cette confusion, il faut adopter une approche presque chirurgicale, très pragmatique. Imaginez un jeu de Tetris avec les différentes facettes de votre vie : ‘J’ai le cabinet, j’ai ma famille, j’ai ma vie de femme’. À l’intérieur même de la vie professionnelle, il y a d’autres briques : le cabinet, le lancement en ligne, tel ou tel type d’offre. La question devient alors : ‘J’alloue quel temps à quoi ?’
Il s’agit de faire une liste et d’évaluer chaque activité selon plusieurs critères :
- La joie : ‘Ça, ça me fait plaisir mais ça me rapporte pas d’argent. Quel est l’espace que je lui donne ?’
- La rentabilité : ‘Ça ça me rapporte de l’argent, ça me fait un peu moins plaisir mais ça me rapporte beaucoup d’argent.’
- La vision : Est-ce que cette activité nourrit ma vision à long terme ?
L’objectif est de réorganiser ces briques de Tetris. Comment puis-je rendre plus agréable ce qui me rapporte de l’argent ? Quel juste espace donner à ce qui me procure de la joie mais ne paie pas les factures ? C’est un travail de clarification essentiel pour cesser de courir dans tous les sens et commencer à construire consciemment.
Le vide intérieur : pourquoi on fuit le temps pour soi
La question suivante est inévitable : ‘Il est où l’espace pour toi toute seule ?’ La réponse de Karine est, là encore, terriblement commune : ‘Quand j’ai l’espace toute seule et que je me dis bah je vais prendre du temps pour moi et ben j’ai toujours je me dis tout le temps bah non, c’est pas grave, je vais travailler, je vais mettre quelque chose d’autre à la place.’ Ce réflexe de remplir chaque interstice de temps disponible avec du ‘faire’ est un symptôme. Le symptôme d’une peur du vide.
Qui suis-je quand je ne fais rien ?
Ce vide fait peur. ‘Qui je suis quand je ne suis pas la maman, la femme, l’entrepreneur, quand je suis juste Karine ? Ça c’est il y a du boulot. […] C’est le vide.’ On ne sait pas comment remplir ce vide, alors on le comble avec ce qu’on connaît : le travail, les enfants, le couple. Mais on ne le remplit jamais de soi. C’est le message le plus puissant : ‘revenir au centre’.
C’est une croyance profondément ancrée qu’il faut reconditionner : ‘Qui je suis quand je ne fais rien ?’ Sommes-nous définies par notre productivité, par notre utilité pour les autres ? Tant que nous croyons cela, nous fuirons le repos, car le repos nous confronte à cette question existentielle. Pourtant, c’est dans ce ‘rien’ que tout se joue. Comme le raconte Karine : ‘Jeudi, j’étais en mode repos et j’ai une copine qui m’envoie un message, je lui ai donné ton contact à une copine, elle va t’appeler. 2 minutes après, la personne m’appelait alors j’étais en mode repos et je n’attendais rien du tout.’ C’est la preuve que l’abondance ne vient pas de l’acharnement, mais de l’alignement.
La chaise à quatre pieds : la métaphore de votre stabilité
Pour comprendre l’importance de ne pas tout miser sur un seul rôle, il y a une image très parlante : celle de la chaise. ‘Une chaise, elle a quatre pieds. Et en fait, quand tu as un pilier fort qui s’écroule, c’est compliqué.’ Dans le cas de Karine, le pilier ‘maman’ commence à vaciller, non pas parce qu’elle est une mauvaise mère, mais parce que ses enfants grandissent et prennent leur autonomie. ‘Ce que tu es en train de vivre, c’est juste des petits warnings de la vie qui disent attention, tu es déjà en train de perdre un de tes gros piliers.’ Si le pilier business venait à s’effondrer également, que resterait-il ?
Il est vital d’identifier et de nourrir ses différents piliers : la femme entrepreneure, oui, mais aussi la femme amoureuse, la maman, l’amie, et surtout, la femme en tant qu’individu. ‘Ce n’est pas je dois prendre du temps pour moi, c’est qu’en fait si tu es ta source tu sauras exactement où mettre ton temps, ton énergie.’ Lorsque vous devenez lumineuse en prenant soin de vous, le monde extérieur change. ‘Tes filles, ils vont te dire ‘maman, tu nous proposes plus de faire quelque chose le mercredi ?’. C’est un renversement total de perspective : on passe d’une relation de dépendance où l’on attend des autres, à une posture de souveraineté où l’on attire à soi.
L’autosabotage en action : quand la peur de réussir dicte vos offres
Ces blocages internes ont des conséquences très concrètes sur le business. Lors du lancement de son challenge, Karine a ressenti un mélange d’émotions contradictoires. Après un démarrage difficile, elle s’est finalement sentie à sa place en coachant le petit groupe présent. Mais derrière la joie, une autre émotion dominait. ‘Il y a eu un 40 % d’excitation de joie. Et le reste à 60 % de putain comment je vais gérer tout ça.’
L’excitation mêlée à la peur d’être débordée
Cette peur à 60 % d’être débordée est un frein majeur. C’est elle qui, inconsciemment, a mis un ‘stop’ sur les publicités. ‘À un moment donné dans les publicités, j’ai mis un stop, j’ai arrêté de regarder […] parce que ça me gonflait que les gens s’inscrivaient pas.’ En réalité, la peur de ne pas pouvoir gérer le succès potentiel a saboté l’acquisition de nouveaux participants.
Ce mécanisme est subtil mais puissant. Si au fond de vous, une part tremble à l’idée d’avoir trop de clients, trop de responsabilités, vous ne pourrez pas attirer l’abondance. ‘Si tu trembles, tu peux pas attirer l’abondance.’ Votre vibration de peur est plus forte que votre vibration de désir.
Créer des offres qui nourrissent la peur plutôt que l’abondance
Cette peur se reflète directement dans la structure des offres. Karine envisageait un accompagnement avec beaucoup d’individuel et un peu de groupe. C’est une erreur stratégique dictée par la peur. ‘Si tu construis une offre qui te dit ‘Ah, ça va te demander d’avoir plein d’espaces libres dans ton agenda’ et que toi tu en as peur, tu arriveras pas à la vendre.’
La solution est de faire l’inverse : commencer par une offre de groupe, peut-être avec un tarif plus bas pour se sentir légitime et alignée, et de l’individuel sur demande. Cela permet de rassurer la part de soi qui a peur d’être débordée, tout en servant sa passion pour le coaching de groupe. C’est un exemple parfait de la manière dont notre organisation et notre stratégie business doivent être alignées avec notre état énergétique et émotionnel du moment, et non avec ce que l’on ‘pense’ devoir faire.
Derrière le perfectionnisme, la peur d’être visible et de sa propre vérité
Parfois, le blocage n’est pas la gestion du temps, mais quelque chose de plus profond, de plus archaïque. C’est le cas de Carole, coach et chanteuse guérisseuse par la voix, qui a ‘beaucoup de cordes à son arc’ mais s’éparpille et n’arrive pas à créer son offre phare.
‘Qu’est-ce que tu as à perdre que de réussir et d’être visible ?’
Derrière l’éparpillement se cache une peur viscérale. La question qui fait tout basculer est posée : ‘Aujourd’hui sans réfléchir, qu’est-ce que tu as à perdre que de réussir et d’être visible ?’ La réponse fuse, chargée d’émotion : la perte de sa ‘protection’. Cette peur d’être visible est connectée à des mémoires anciennes, ‘des vies au niveau peut-être de l’Atlantide’.
La peur est concrète : ‘être visible, d’être enfermée et d’être à nouveau ou brûlée, tu sais comme les sorcières qui étaient brûlées sur la place publique’. C’est une peur de mourir. Face à un enjeu aussi vital, il est tout à fait normal que le cerveau mette en place des stratégies d’évitement : éparpillement, procrastination, confusion. Le problème n’est pas de ne pas trouver son client idéal. Le problème est que si on le trouve, il faudra être visible.
La peur de sa vérité brute, plus forte que la peur de chanter sur scène
Le paradoxe est que Carole n’a aucun problème à être sur scène. ‘J’ai chanté devant des publics’. Alors, où se situe le blocage ? La distinction est subtile mais fondamentale. Il ne s’agit pas de la même visibilité. ‘Tu as peur de ta vérité.’ Chanter des chansons, même les siennes, est une chose. Mais utiliser sa voix comme ‘femme médecine’, pour ‘nettoyer au niveau de l’âme’, c’est autre chose. C’est se montrer dans sa vérité la plus pure, la plus brute.
‘Être visible sur ce que tu veux transmettre avec ta voix autre que la musique mais accompagner, bousculer, lâcher les codes, emmener les gens à penser autrement avec ta vérité brute, c’est elle qui te fait peur parce que tu sais que quand tu parles, tu peux être puissante.’ C’est la peur de sa propre puissance et de l’impact qu’elle peut avoir, un impact qui, dans d’autres temps, a pu être sanctionné par la mort.
Comment inverser la tendance : cesser de nourrir la peur
Que ce soit la peur d’être débordée de Karine ou la peur d’être brûlée de Carole, la solution réside dans un changement de focus. Nous avons tendance à vouloir ‘nettoyer’, ‘travailler sur’ nos peurs. Mais c’est une erreur.
Là où va l’attention, l’énergie suit
Carole explique qu’elle fait beaucoup de ‘travail sur soi, du nettoyage’. La réponse est un contre-pied total : ‘C’est pour ça que ça te poursuit. […] Ne mets plus de pièces dans cette putain de machine.’ Plus on met d’énergie à combattre une peur, plus on lui donne de l’existence. ‘Tout ce à quoi je donne de l’intérêt existe. Si tu donnes de l’intérêt à ‘quand je suis visible, je suis attaquée’, tu seras attaquée.’
L’inverse est de mettre des pièces dans la machine de la réussite et de la joie. ‘C’est quoi tous les bénéfices d’être visible ? […] Qu’est-ce que c’est bon d’être reconnu par des femmes qui vont me reconnaître, m’aimer pour qui je suis ? Qu’est-ce que c’est bon de passer mon message sans avoir peur ?’ Il faut agir, penser et croire en direction de ce que l’on désire, et non en opposition à ce que l’on craint. La boule de la peur diminuera naturellement pour laisser place à celle de l’expansion.
L’exercice d’un mois : redevenir son propre focus
Pour ancrer ce changement, voici un exercice pratique et puissant. Pendant un mois, l’unique focus doit être : ‘prendre soin de moi par amour pour moi’. Concrètement, cela signifie :
- Observer ses élans : chaque fois que l’envie de remplir un vide avec quelque chose qui n’est pas pour soi se présente, on revient à soi (une méditation, un temps calme).
- Agir pour soi : ne plus demander ‘qui veut être avec moi ?’, que ce soit au mari, aux enfants ou aux clients potentiels.
- Œuvrer pour son entreprise avec justesse, et pour soi en tant que femme.
L’invitation est d’observer ce qui se passe pendant ce mois. ‘Regarde ce qui va arriver, des potentiels clientes, des potentiels ventes, des opportunités. Tes filles qui vont te dire ‘Ah tiens, tu fais quoi ? ». C’est un test grandeur nature du principe de résonance. En changeant sa vibration intérieure, on change la réalité extérieure qui nous répond.
Le message final est clair. Que votre défi soit l’organisation, la peur d’être débordée ou la terreur d’être visible, la réponse se trouve au même endroit : en vous. En revenant au centre, en prenant soin de votre énergie, en choisissant de nourrir votre lumière plutôt que vos ombres, vous ne gérez plus seulement votre temps ou votre business. Vous pilotez votre vie.
FAQ : Gérer son temps, ses peurs et son business d’entrepreneure
Comment gérer sa vie de maman et d’entrepreneure sans s’épuiser ?
La clé n’est pas dans une meilleure gestion du temps, mais dans une meilleure gestion de son énergie. Il faut cesser de ‘courir’ après des priorités qui ne sont pas alignées avec ses besoins profonds, et se concentrer sur ses propres piliers de vie (femme, mère, épouse, entrepreneure) pour ne pas dépendre d’un seul rôle.
‘Quand je parle de priorité, c’est quel est l’espace que je laisse juste et dans cet espace juste, je ne suis pas à autre chose.’ – Aurélie Gauthey
Que faire quand on a peur d’être débordée par son business ?
Cette peur est un signal que vos offres ne sont peut-être pas alignées avec votre capacité émotionnelle actuelle. Il faut adapter votre modèle d’affaires pour rassurer cette part de vous. Par exemple, privilégier le coaching de groupe à l’individuel si la gestion d’un agenda rempli vous angoisse.
‘La vibration à 60% que tu as, c’est oui, je suis heureuse mais putain, j’ai peur d’être débordée et si tu trembles, tu peux pas attirer l’abondance.’ – Aurélie Gauthey
Pourquoi est-il si difficile de prendre du temps pour soi en tant qu’entrepreneure ?
Souvent, c’est une fuite face au ‘vide’. Nous remplissons chaque instant avec le travail ou les autres pour éviter de nous confronter à la question ‘Qui suis-je quand je ne produis rien ?’. Prendre du temps pour soi demande de reconditionner la croyance que notre valeur dépend de notre productivité.
‘Dès qu’il y a du vide, bah qu’est-ce que je fais ? Je le remplis de mes filles, de mon entreprise mais je le remplis pas de moi.’ – Karine
Comment la peur de la réussite peut-elle saboter mes ventes ?
Si une partie de vous a peur des conséquences du succès (être débordée, ne plus avoir de temps, être jugée), vous allez inconsciemment mettre en place des actions pour ne pas réussir. Cela peut se manifester par un arrêt des publicités, une procrastination sur le lancement, ou la création d’offres qui ne vous mettent pas en joie.
‘Si tu construis une offre qui te dit ‘Ah, ça va te demander d’avoir plein d’espaces libres dans ton agenda’ et que toi tu en as peur, tu arriveras pas à la vendre.’ – Aurélie Gauthey
Quelle est la véritable origine de la peur d’être visible ?
La peur d’être visible n’est souvent pas la peur de parler en public, mais la peur de montrer sa ‘vérité brute’ et sa puissance. Elle peut être connectée à des mémoires anciennes de rejet ou de persécution pour avoir été différente ou puissante, comme ‘les sorcières brûlées sur la place publique’.
‘Tu as peur de ta vérité parce que être visible sur ce que tu veux transmettre […] avec ta vérité brute, c’est elle qui te fait peur parce que tu sais que quand tu parles, tu peux être puissante.’ – Aurélie Gauthey
Comment arrêter de chercher la validation des autres (clients, famille) ?
En devenant sa propre source. Cela signifie cesser d’attendre que les autres (vos enfants, votre mari, vos clients) comblent vos besoins de temps ou de reconnaissance. En vous remplissant vous-même d’amour et d’attention, vous changez votre énergie et vous attirez naturellement les autres à vous, sans être dans le besoin.
‘Quand tu es au centre tu n’attends pas à l’extérieur, tu n’attends pas les clientes et quand tu n’attends pas les clientes, elles viennent à toi.’ – Aurélie Gauthey
Qu’est-ce que signifie ‘se remettre au centre’ pour une entrepreneure ?
Se remettre au centre, c’est faire de son bien-être et de son alignement la priorité numéro un. C’est comprendre que la clarté, l’énergie et le succès de l’entreprise découlent directement de l’état intérieur de sa dirigeante. C’est agir pour soi avant d’agir pour les autres.
‘Ton message, tu l’auras compris aujourd’hui, c’est le plus puissant qu’on peut avoir, c’est revenir au centre.’ – Aurélie Gauthey
Comment transformer sa peur de la visibilité en une force ?
Il faut arrêter de mettre de l’énergie sur la peur elle-même (‘nettoyer’, ‘travailler dessus’). Au lieu de cela, il faut consciemment mettre toute son attention, ses pensées et ses actions sur les bénéfices et la joie d’être visible et de réussir. En nourrissant la vision positive, l’énergie de la peur s’amenuise naturellement.
‘Ne mets plus de pièces dans cette putain de machine [de la peur]. […] Mets des pièces dans la machine de ‘qu’est-ce que c’est bon d’être visible ?’.’ – Aurélie Gauthey




