Du salariat à l’entrepreneuriat : le parcours inspirant de Kevin Jourdan
L’univers du marketing digital regorge d’histoires fascinantes, où des parcours inattendus mènent à la création d’entreprises innovantes. Celle de Kevin Jourdan, fondateur de la marketplace Dotmarket.eu, en est un parfait exemple. Son aventure sur le web a commencé, presque par hasard, aux Philippines, en gérant les programmes d’affiliation pour une société de programmes minceur en ligne. Une expérience qui s’est avérée être un véritable déclic.
Kevin raconte : « C’est ce qui m’a mis le pied à l’étrier d’Internet. Après quelques années là-bas à gérer principalement les programmes affiliés, j’ai commencé à créer mes propres sites, à monter mes propres sites affiliés jusqu’à en vivre depuis 2014. » Ce qui a déclenché cette transition ? Une double prise de conscience. D’un côté, la « belle histoire » : « Un jour, je me suis dit : ‘quand même c’est dingue, ces affiliés, je leur fais des chèques tous les mois beaucoup plus importants que mon salaire’. Déjà ça, ça m’a donné envie. » De l’autre, l’influence de son environnement : « J’avais la chance de bosser dans une équipe qui était assez exceptionnelle avec pas mal d’entrepreneurs dans l’âme. […] Assez naturellement, il y a un moment où […] ça t’incite aussi à te poser la question, est-ce que moi, je pourrais potentiellement aussi devenir un entrepreneur ? »
Cette immersion dans le monde de l’affiliation lui a non seulement donné l’envie, mais aussi la voie à suivre. L’activité de création et de monétisation de site internet s’est imposée comme une évidence. Son premier vrai succès, un site sur l’arrêt du tabac, a été une leçon marquante. Après avoir copié un code source et l’avoir mis en ligne sans trop y croire, il a découvert plusieurs mois plus tard de l’argent sur son compte PayPal. Ce fut le déclic final : « Qu’est-ce qui pourrait se passer si j’en faisais quelque chose d’un peu plus sérieux ? » De cette question est née une carrière d’éditeur de sites, puis la création de Dotmarket.eu, une plateforme dédiée à l’achat et la vente de sites web.
Comment se lancer dans la création d’un site d’affiliation rentable ?
Pour quiconque souhaite se lancer dans l’aventure de l’édition de sites, le point de départ est souvent source de confusion. Par où commencer ? Comment s’assurer de ne pas perdre son temps et son argent ? Kevin Jourdan partage une méthodologie claire, fruit de ses années d’expérience.
Choisir sa thématique : la première décision stratégique
Avant même d’acheter un nom de domaine ou d’installer WordPress, la question de la thématique est centrale. Selon Kevin, il existe deux approches principales. La première est celle de la passion : « Quand je conseille quelqu’un sur le choix d’une thématique, ma première approche, c’est toujours de lui demander de commencer par lister les thématiques sur lesquelles il travaille au quotidien ou auxquelles il s’intéresse. Pourquoi ? Parce que plus tu seras passionné par la thématique, plus tu seras patient vis-à-vis des hauts et des bas. »
La seconde approche est purement pragmatique et financière : « C’est de choisir simplement une thématique qui rapporte et que ta motivation numéro 1 soit de générer des revenus le plus rapidement possible. » Dans ce cas, l’intérêt ne réside pas dans le sujet lui-même, mais dans le résultat financier que le travail accompli peut générer. Le choix entre ces deux voies dépend entièrement du profil et des objectifs de l’entrepreneur.
De l’idée au plan d’action : l’importance du mind mapping
Une fois la thématique choisie, il est crucial de ne pas se lancer tête baissée dans la création de contenu. Kevin préconise une phase de planification stratégique : « La première étape que je vais mettre en place, ça va être de bosser sur un mind map le plus complet possible afin de pouvoir voir concrètement qu’est-ce que je vais pouvoir faire sous 30 jours, 60 jours, 1 an, 2 ans, 5 ans. »
Ce travail de cartographie mentale couvre tous les aspects du futur site :
- Le contenu : Quels sujets aborder ? Quelle est la profondeur des articles ?
- La monétisation : Quels produits ou services promouvoir ? Y a-t-il des programmes d’affiliation existants ?
- Les produits : Est-il possible de créer ses propres produits (numériques ou physiques) à terme ?
- Les liens (SEO) : Comment obtenir des liens de qualité vers le site ?
- La revente : Le site a-t-il un potentiel de croissance à long terme qui le rendra attractif pour un futur acheteur ?
Cette vision globale permet de construire un projet solide et d’anticiper les futures opportunités de développement.
Le socle technique et la stratégie de contenu initiale
Sur le plan technique, la simplicité est souvent la meilleure alliée, surtout pour les débutants. « Moi j’ai toujours bossé avec WordPress », confie Kevin. « Quand tu n’as pas de background technique comme c’est mon cas, WordPress c’est nickel. »
Une fois le site en place, la priorité absolue est la création de contenu. C’est le carburant qui fera décoller le projet. « Pour les trois à quatre prochains mois, leur seule mission c’était d’écrire au moins un article par semaine », explique-t-il à propos des clients qu’il accompagnait. L’objectif est de créer une habitude : recherche de mots-clés, rédaction, maillage interne. Cela permet de construire une base solide avant même de penser au netlinking, qui peut souvent être un frein pour les débutants. « Sur un site de contenu, l’important, il est dans le nom : c’est le contenu. »
Les différentes stratégies de monétisation pour un site internet
Un site de contenu, même avec un trafic important, n’est rentable que s’il est correctement monétisé. Le choix du modèle économique est une décision fondamentale qui dépend du niveau d’implication que l’on souhaite fournir.
L’affiliation : le modèle passif par excellence
L’affiliation est souvent le point d’entrée pour les éditeurs de site. Son principal avantage est sa passivité. « L’avantage avec l’affiliation, c’est que tu ne fais pas grand-chose. Tu peux vraiment te focaliser sur le développement de ton site : contenu, netlinking, A/B test des offres… », explique Kevin. Il n’y a ni service client, ni stock, ni logistique à gérer. C’est un modèle qui correspond parfaitement à un style de vie nomade, par exemple.
Cependant, cette simplicité a un coût : « Vu que tu fais de l’affiliation, ça va être un des modèles qui va te donner le pourcentage le plus faible sur chaque vente ou chaque prospect. » Le travail de l’affilié consiste alors à négocier avec son gestionnaire de compte pour optimiser ses commissions (CPL, CPA, RevShare).
Dropshipping, e-commerce et produits numériques pour maximiser les marges
Pour ceux qui cherchent à augmenter leurs revenus, d’autres modèles existent. Le dropshipping est une première étape populaire : « C’est un moyen d’augmenter la marge que tu génères sur chacun des produits puisque tu n’es plus bloqué par un pourcentage de commissions, désormais tu as le contrôle sur les prix. »
L’étape suivante peut être la création de son propre produit, qu’il soit physique (e-commerce classique, FBA Amazon) ou numérique. C’est cette dernière option qui représente, selon Kevin, le « jackpot ultime » : « Une fois que tu as créé ton produit numérique, c’est 100% de marge ou presque à chaque fois que tu le vends. » Chaque modèle représente un curseur différent entre la passivité et le potentiel de gain.
L’arsenal de l’éditeur de site : les outils SEO indispensables
Pour naviguer dans l’écosystème concurrentiel de Google, s’équiper des bons outils n’est pas une option, c’est une nécessité. Le marketing d’un site de contenu repose avant tout sur sa capacité à analyser le marché et à produire des articles pertinents.
Kevin Jourdan utilise principalement trois outils pour piloter sa stratégie :
- Keyword Finder : « C’est l’outil de base si tu fais de la recherche de mots-clés. Il te permet d’avoir une note de difficulté sur un mot-clé qui est très facile à visualiser et à utiliser. » C’est l’outil qu’il recommande aux débutants pour identifier leurs premières opportunités de contenu.
- Semrush et Ahrefs : Pour les sites plus établis, ces deux poids lourds du SEO sont incontournables. « Ce sont des outils qui permettent d’aller beaucoup plus loin et sur lesquels tu peux tirer énormément de rapports sur tes concurrents. »
Il partage une technique avancée rendue possible par ces outils : l’analyse du « Content Gap ». « C’est une méthode de croisement des mots-clés sur lesquels ton site se positionne par rapport à un concurrent. Ça te permet d’identifier, à autorité égale, où est-ce qu’un concurrent a créé du contenu que toi tu n’as pas encore créé. C’est un super moyen d’identifier vite fait ce que tu peux développer sur ton site pour le faire grossir. »
La question de l’éthique : un site d’affiliation peut-il apporter de la valeur ?
La critique est fréquente : les sites d’affiliation ne seraient que des intermédiaires publicitaires sans réelle valeur ajoutée. Kevin aborde cette question avec une grande franchise. Idéalement, l’affilié se positionne comme un « tiers de confiance » qui guide l’utilisateur de manière objective. Mais la réalité est souvent différente.
« La réalité, c’est que ça fonctionne malheureusement pas du tout comme ça », admet-il. La première raison est pécuniaire : « La plupart des gens qui font des sites affiliés cherchent l’aspect pécunier, donc ils vont plutôt mettre en avant des produits qui rapportent. » La seconde est légale : il est risqué de critiquer ouvertement un produit, car une marque peut attaquer pour diffamation.
Il reconnaît posséder lui-même des sites qui n’ont pas une « valeur ajoutée exceptionnelle ». Cependant, avec le temps, l’éthique peut reprendre le dessus. « Aujourd’hui, j’essaie de faire des sites qui sont les plus neutres possibles. » L’implication personnelle change aussi la donne. Pour un site où son image et celle de ses associés sont en jeu, comme dans le domaine canin, l’approche est radicalement différente : « Là, tu te doutes bien qu’à partir du moment où il y a notre image en jeu, l’objectif, il est clairement d’informer et la monétisation devient pas secondaire, mais elle est beaucoup plus réfléchie. »
Le guide de l’acheteur : 4 conseils clés pour acheter un site web en toute sécurité
Acquérir un site existant peut être un formidable accélérateur. Mais c’est aussi un investissement risqué si l’on ne prend pas les bonnes précautions. Kevin Jourdan livre quatre conseils fondamentaux pour tout acheteur potentiel.
1. Évaluer ses compétences et son temps pour l’audit : La première question à se poser est : « Est-ce que tu as les compétences et le temps de faire un audit extrêmement poussé toi-même ? » Si la réponse est non, passer par un courtier comme Dotmarket peut sécuriser la transaction, même si cela implique une commission.
2. Définir un budget complet (achat + développement) : Ne mettez jamais la totalité de votre budget dans l’acquisition. « Si tu as 10 000€ à dépenser, n’achète pas un site à 10 000€. Achète un site à 6, 7 ou 8 000€ et garde 2 000€ pour potentiellement te former ou pour directement investir dans le site. » Cet argent servira à développer l’actif pour qu’il ne stagne pas.
3. Être patient : La précipitation est la pire ennemie de l’investisseur. « Plus tu es pressé, plus tu risques d’acheter sur un coup de tête. Plus tu pourras prendre du temps pour évaluer les différentes options, plus tu auras de chances de trouver le site qui te correspond le mieux. »
4. Analyser sa propre capacité à développer le site : C’est le conseil de la lucidité. « Pose-toi la question sur ta réelle capacité et tes réelles compétences à faire en sorte que le site que tu achètes, tu puisses en faire quelque chose de bien dans le futur. Si tu n’as pas les compétences pour le développer, il va falloir garder plus de budget à côté pour te former. »
Comment évaluer le prix d’un site internet ? La méthode de calcul expliquée
La question de la valorisation d’un site web est centrale, que l’on soit acheteur ou vendeur. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la méthode est principalement basée sur des ratios financiers, à l’image de la valorisation d’une entreprise traditionnelle.
Kevin explique sa méthodologie chez Dotmarket : « La réalité, c’est que la première base de calcul, ça reste le revenu. » Le calcul de base est un multiple du profit net mensuel. « Sur Dotmarket, on est à fois 20. C’est-à-dire qu’on prend 20 fois le profit net mensuel comme base de calcul. »
Ensuite, une quarantaine de points de contrôle (profil de liens, marque, trafic, etc.) viennent affiner cette valorisation. Ces points agissent comme des « bonus ou des malus qui viennent valoriser ou dévaloriser, ajouter ou enlever des points de multiplicateur. » Un site avec de trop nombreux points de malus ne sera tout simplement pas listé sur la plateforme.
Cette méthode offre une base de négociation claire et transparente. À titre de comparaison, Kevin note que le marché américain est plus mature : « Aux États-Unis en ce moment, ils sont plutôt sur une tendance à fois 30. » Cela laisse entrevoir un potentiel de croissance de la valeur des actifs digitaux sur le marché français dans les années à venir.
FAQ : Questions fréquentes sur l’achat, la vente et la monétisation de sites web
Comment choisir une thématique rentable pour un site web ?
Le choix se fait selon deux axes : soit une thématique qui vous passionne, ce qui garantira votre patience et votre persévérance, soit une thématique purement lucrative où la motivation principale est le potentiel de revenus rapides. Dans les deux cas, une analyse préalable du marché est indispensable.
« Quand je conseille quelqu’un sur le choix d’une thématique, ma première approche, c’est toujours de lui demander de commencer par lister les thématiques sur lesquelles il travaille […] ou les thématiques auxquelles il s’intéresse. […] La 2e option, c’est de choisir simplement une thématique qui rapporte. » – Kevin Jourdan
Quelles sont les premières étapes pour monétiser un site de contenu ?
La toute première étape est de se concentrer sur la création d’une base de contenu solide (au moins un article par semaine pendant 3 à 4 mois). C’est ce contenu qui attirera le trafic. La monétisation via l’affiliation peut être envisagée dès le début, mais elle ne deviendra significative qu’une fois le trafic établi.
« Je commençais toujours par leur dire que pour les trois à quatre prochains mois, leur seule mission c’était d’écrire au moins un article par semaine. Le but étant de leur mettre le pied à l’étrier sur l’habitude à prendre. » – Kevin Jourdan
Quelle est la différence entre l’affiliation et le dropshipping en termes de revenus ?
L’affiliation offre des revenus passifs mais avec des marges faibles (un pourcentage de la vente). Le dropshipping permet de contrôler ses propres prix et donc d’augmenter considérablement ses marges, mais cela implique plus de gestion (service client, suivi des commandes).
« Avec l’affiliation, ça va être un des modèles qui va te donner le pourcentage le plus faible. […] Si tu veux vraiment augmenter tes gains, bah aujourd’hui, effectivement on parle beaucoup du dropshipping. C’est un moyen d’augmenter la marge que tu génères. » – Kevin Jourdan
Faut-il être un expert en SEO pour créer un site d’affiliation ?
Ce n’est pas obligatoire pour démarrer, et de nombreux sites fonctionnent à petite échelle sans compétences SEO avancées. Cependant, maîtriser le SEO, et notamment le netlinking, est un levier majeur pour faire passer un site de quelques centaines d’euros par mois à un véritable business solide.
« J’aime pas dire que c’est une compétence obligatoire parce que j’ai vu tellement de sites internet fonctionnaient très bien à des petites échelles sans aucun lien. Par contre, c’est certain que c’est un élément qui peut faire passer un cap. » – Kevin Jourdan
Comment est calculé le prix de vente d’un site internet ?
Le prix est principalement calculé en appliquant un multiplicateur au profit net mensuel moyen du site. Sur le marché français, ce multiplicateur se situe en moyenne autour de 20. Des facteurs qualitatifs (qualité du SEO, de la marque, etc.) peuvent ensuite faire varier ce multiplicateur à la hausse ou à la baisse.
« La première base de calcul, ça reste le revenu. […] Sur Dotmarket, on est à fois 20. C’est-à-dire qu’on prend 20 fois le profit net mensuel comme base de calcul. » – Kevin Jourdan
Quels sont les points clés à vérifier avant d’acheter un site web ?
Avant d’acheter, il est crucial de réaliser un audit complet (ou de le faire faire) pour vérifier les sources de trafic et de revenus. Il faut aussi définir un budget qui inclut des fonds pour le développement post-achat, prendre son temps pour ne pas se précipiter, et s’assurer d’avoir les compétences nécessaires pour gérer et faire croître le site.
« Déterminer en amont est-ce que tu as les compétences, le temps de faire un audit extrêmement poussé toi-même. […] Définir un budget complet […] et garder un pourcentage pour l’après achat. […] Le 3e conseil, c’est d’être patient. » – Kevin Jourdan
Quels outils utiliser pour analyser la concurrence et trouver des mots-clés ?
Pour les débutants, un outil comme Keyword Finder est idéal pour trouver des mots-clés et évaluer leur difficulté. Pour une analyse plus poussée de la concurrence et des stratégies de contenu avancées, des outils comme Semrush et Ahrefs sont les références du marché.
« Je travaille avec trois outils principalement […] Keyword Finder […] Après si tu travailles sur des sites qui sont déjà existants […] j’aime beaucoup travailler avec Semrush et Ahrefs. » – Kevin Jourdan
Est-il préférable de démarrer avec un nom de domaine neuf ou expiré ?
Démarrer avec un nom de domaine neuf garantit qu’il n’a aucun passif négatif (pénalité, spam). Utiliser un nom de domaine expiré qui a un bon historique de liens peut faire gagner un temps précieux pour se positionner dans Google, mais cela comporte le risque d’hériter de problèmes cachés si l’audit n’est pas bien fait.
« J’ai très souvent monté mes sites à partir d’un nom de domaine tout neuf parce que ça garantit à 100% qu’il y ait aucun risque. […] Par contre c’est un excellent moyen, quand tu prends un nom de domaine expiré qui a pas été abîmé dans le passé, ça peut te faire gagner du temps précieux. » – Kevin Jourdan




