Logo de l'épisode Utiliser les médias pour booster vos ventes – avec Alexandre Roth du podcast Marketing Mania - Conversations d'entrepreneurs

Utiliser les médias pour booster vos ventes – avec Alexandre Roth

Épisode diffusé le 30 juin 2015 par Marketing Mania

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Les débuts d’Alexandre Roth : comment les médias sont devenus un levier marketing

Quand on pense à développer son business sur internet, on pense SEO, publicité, réseaux sociaux… mais rarement aux grands médias. Pourtant, pour certains, c’est la clé du succès. C’est le cas d’Alexandre Roth, fondateur de Lifestyle Conseil, qui a bâti son business sur des apparitions médiatiques, et ce, dès l’âge de 18 ans, sans expérience ni réputation. Comment a-t-il fait ?

Un business model né par défaut

Alexandre l’admet volontiers : sa stratégie médiatique est née d’un besoin. Lorsqu’il lance son site en 2008, il n’était « pas vraiment fort en marketing sur internet ». Il cherchait un moyen d’attirer l’attention, de faire parler de lui et d’avoir des visiteurs sur son site pour les transformer en clients. C’est en organisant ses premiers événements qu’il a eu le déclic.

« Je me suis aperçu que lorsque j’avais organisé mes premiers événements, les journalistes étaient assez sensibles à ça et c’est comme ça finalement que j’ai tiré mon épingle du jeu à l’époque. » Il a alors commencé à contacter des journalistes pour couvrir ses ateliers de coaching. C’est ainsi qu’il a acquis ses premiers clients et sa première visibilité grand public. Une stratégie qui peut sembler contre-intuitive, mais qui a payé. Formé à l’EFAP, l’École Française des Attachés de Presse, il a utilisé ses compétences en communication pour séduire les médias, apprenant sur le terrain ce qui fonctionnait ou non.

La première interview : la peur et la préparation

La première fois est toujours marquante. Alexandre s’en souvient très bien : « Ouais, je m’en souviens très bien, moi j’ai j’avais vraiment peur, j’étais assez flippé ». Face à une grosse équipe de journalistes de la Télévision Suisse Romande à seulement 18 ans, la pression était immense. La peur de ne pas être assez compétent, pas assez à l’aise, était palpable.

Son secret pour surmonter cette appréhension ? La préparation. Il explique : « Je me suis un petit peu entraîné, j’avais des réponses un peu pré-faites, ce qui m’a permis de pas être trop mauvais ». C’est une leçon essentielle qu’il partage : « dans les médias, il faut pas être naturel, il faut être préparé ». Le naturel vient avec l’expérience et la répétition. Personne n’est parfait dès la première interview. Le stress est normal, mais la préparation permet de le maîtriser et de délivrer un message clair.

La stratégie pour convertir les apparitions médiatiques en chiffre d’affaires

Obtenir de la visibilité médiatique est une chose, mais la transformer en prospects et en clients en est une autre. C’est souvent là que le bât blesse pour de nombreux entrepreneurs qui ont du mal à mesurer le retour sur investissement (ROI) de leurs passages dans les médias.

Plus qu’une simple acquisition de prospects

Alexandre Roth insiste sur le fait que les bénéfices des apparitions médiatiques sont multiples. Il ne s’agit pas seulement de générer un pic de trafic. C’est un tout qui inclut :

  • Crédibilité et autorité : « Lorsqu’on passe dans les médias, ou lorsqu’on est vu sur France 2, France 3, et cetera, les gens, ils nous regardent de façon totalement différente et on a l’impression de bénéficier d’une sorte d’aura, une aura médiatique ». Coller les logos de TF1 ou M6 sur son site est un boost énorme en preuve sociale.
  • Partenariats : Vos partenaires potentiels voient vos passages médias et sont plus enclins à travailler avec vous.

L’un des arguments contre les relations presse est la difficulté de calculer le ROI. Alexandre nuance cette critique. Pour les médias en ligne avec un lien, le suivi est simple. Pour la TV ou la radio, c’est plus diffus, mais pas sans valeur. L’objectif est de s’inscrire dans la « conscience collective » comme l’expert de son domaine.

Comment mesurer le retour sur investissement ?

Même si ce n’est pas aussi précis que le marketing direct, il existe des moyens de mesurer l’impact des apparitions médiatiques.

1. Les tests sur les pages de capture

Alexandre a mené des tests concrets : « J’avais fait des tests sur des squeeze pages […] identiques, et la première version sans logo médias et la deuxième version avec les médias […] et on avait constaté une augmentation du taux d’inscription de 5 % avec la présence de ces logos. » C’est une preuve directe de l’impact sur la conversion.

2. L’équivalent en coût publicitaire

Une autre méthode consiste à évaluer ce que cette exposition aurait coûté en publicité. « J’ai une double page dans un magazine, c’était le cas, je vais à double page dans le magazine Elle, à l’époque, la double page dans une édition tirée à plus de 500 000 exemplaires, c’était 64 000 €. » Cette perspective donne une idée tangible de la valeur de l’apparition obtenue gratuitement.

Maximiser le trafic lors d’un passage TV

Lors d’un passage à la télévision, qui peut durer de quelques secondes à une vingtaine de minutes, il y a systématiquement des pics de visites. Les personnes intéressées feront l’effort de vous chercher sur internet. Pour faciliter cette recherche, plusieurs astuces sont possibles :

  • Négocier l’affichage de l’URL : Parfois, les journalistes acceptent d’intégrer l’adresse du site dans les bandeaux de l’émission.
  • Optimiser son SEO sur son nom : Les gens chercheront votre nom et prénom. Il est crucial que votre site soit le premier résultat.
  • Innover avec créativité : Alexandre mentionne avec humour l’idée de porter un t-shirt avec le nom de son site, ou de mettre en évidence un livre qu’on a écrit. Chaque détail compte pour maximiser la visibilité.

Comment rendre n’importe quel business ‘médiatisable’ ?

Une question légitime se pose : est-ce que cette stratégie fonctionne pour tous les types de business ? Le coaching en séduction est un sujet naturellement attractif pour les médias. Mais qu’en est-il d’un business de niche comme Marketing Mania, spécialisé en optimisation des conversions ?

L’importance de l’angle et du tangible

Selon Alexandre, « tous les business sont médiatisables, c’est surtout l’angle qui est important. » L’erreur que commettent la plupart des entrepreneurs du web est de « ne pas rendre le net tangible ». Pour que les journalistes s’intéressent à un business en ligne, il faut créer un pont avec le monde réel.

Sa propre réussite en est la preuve : « Pourquoi moi j’ai eu beaucoup de parutions dans les médias alors que je travaille sur internet principalement […] c’est parce que j’ai su rendre tangible ça. J’ai créé des événements dans la réalité. » En louant des villas pour organiser des coachings, il a créé un concept visuel et vendeur, du « bonbon pour les journalistes ».

Pour un site comme Marketing Mania, il suggère une approche similaire : « il faudrait peut-être organiser un événement, une conférence […] avec un angle d’approche assez vendeur pour pouvoir tirer des journalistes. » Le secret est de donner aux journalistes une histoire à raconter.

Trouver un angle lié à un phénomène de société

Si le cœur de votre business est trop technique pour TF1, il faut prendre du recul. C’est ce qu’explique Stanislas Leloup en évoquant une idée : l’angle du « nomade digital ». L’idée qu’on peut gérer un business en ligne tout en voyageant en Thaïlande ou en Argentine.

Alexandre valide immédiatement : « Ça, effectivement c’est un excellent angle d’approche et donc là tu as parfaitement assimilé le concept que je donnais tout à l’heure. » Il faut relier son marché de niche à un phénomène de société plus large. Le nomadisme digital s’inscrit parfaitement dans l’actualité sociétale : crise identitaire, « uberisation » de la vie, recherche de nouveaux modes de travail. C’est une histoire qui intéresse une large audience et donc les médias.

Le newsjacking : l’art de détourner l’actualité pour créer le buzz

Une autre technique plus avancée pour attirer l’attention des médias est le « newsjacking ». Alexandre le définit comme « l’art de détourner un événement médiatique qui ne nous appartient pas […] et de tirer la couverture médiatique vers nous. »

Réagir en temps réel

Le mot-clé du newsjacking est « temps réel ». À l’heure de Twitter et de l’information en continu, la réactivité est primordiale. Alexandre explique : « Parfois, il y a une actualité, réagir au bout de 24 heures, c’est trop tard. » Les entrepreneurs du web ont un avantage sur les grandes agences de pub, qui sont plus lentes à réagir.

Il cite l’exemple de la marque Oasis en France, qui excelle dans cet exercice sur Twitter, détournant constamment l’actualité avec humour. Un autre exemple marquant fut celui de la société de location de voitures Sixt, qui, lors du scandale des escapades en scooter de François Hollande, avait publié une publicité : « La prochaine fois, louez une voiture à vitres teintées, ça sera mieux pour pas se faire griller ». C’est un exemple parfait de newsjacking réussi : créatif, pertinent et réactif.

Pour les entrepreneurs, c’est une opportunité de nourrir les médias, qui sont en recherche constante d’histoires et de contenus qui feront le buzz. Si vous leur fournissez ce contenu, ils sauteront dessus.

Cas pratique : comment capitaliser sur une émission de téléréalité ?

Pour rendre les choses concrètes, Stanislas soumet un cas réel à Alexandre : un ami entrepreneur qui va participer à une émission de business sur M6 en prime time. Comment peut-il capitaliser sur cette opportunité, sachant qu’il ne peut pas faire de promotion directe à l’antenne ?

La réponse d’Alexandre est une stratégie en deux temps :

1. L’optimisation SEO en amont

« Ce que je ferais à sa place, c’est effectivement d’écrire plusieurs articles et de faire plusieurs vidéos sur YouTube avec son nom, son prénom plus le nom de l’émission et le nom de la chaîne. » Le réflexe des téléspectateurs sera de chercher son nom sur Google. L’objectif est de se positionner en premier, avant même le site officiel de la chaîne. Il conseille de créer un article de blog en amont, de l’optimiser pour ces mots-clés, puis de le mettre à jour avec la vidéo de l’émission une fois diffusée.

2. La réaction en direct sur les réseaux sociaux

C’est l’astuce qui fait la différence, en lien avec la tendance du « deuxième écran » (le smartphone) : « Un autre truc qui pourrait être intéressant, c’est de réagir avec des hashtags en direct sur Twitter lorsque l’émission sera diffusée. » En utilisant le hashtag officiel de l’émission, il peut directement interagir avec l’audience et rediriger les curieux vers son site. Par exemple : « C’est moi Vin qui passe en direct sur M6, retrouvez-moi en cliquant ici sur mon site ».

La gestion du temps et des équipes : les secrets d’un entrepreneur multi-projets

Diriger un seul business est déjà un défi. Alexandre Roth en gère trois en parallèle : Lifestyle Conseil, Devenir Médiatique, et un site sur la défense personnelle. Comment s’organise-t-il pour ne pas se disperser ?

Déléguer au maximum pour se concentrer sur sa valeur ajoutée

Sa philosophie est claire : « ça demande une une grande discipline et une organisation et surtout ça te demande une équipe. » La clé est de déléguer au maximum les tâches qu’il n’a pas envie de faire ou pour lesquelles il n’a pas la plus grande valeur ajoutée. Il donne l’exemple de la technique : « Moi j’ai pas de valeur ajoutée dans le fait de faire un site WordPress […] je préfère le déléguer à quelqu’un qui va le faire plus rapidement que moi. »

Il travaille avec une équipe flexible d’une dizaine de freelances, sans aucun employé, afin de conserver la liberté inhérente au business en ligne. Son but est de mettre ses projets sur « pilote automatique » grâce à des process clairs, pour se focaliser uniquement sur ce qui compte : la création de produits et de contenu unique.

Définir ses priorités

Face à plusieurs projets, le sens des priorités est crucial. Alexandre le définit selon deux axes :

  1. Le plaisir : « Ce que je vais trouver le plus sympa et le plus fun à faire. »
  2. L’efficacité : « Ce qui va me rapporter le plus avec le moins d’effort et moins d’énergie possible. »

Cette approche lui permet de rester motivé et d’allouer son énergie là où l’impact sera le plus fort. Une leçon précieuse pour tout entrepreneur jonglant avec de multiples ambitions.


Questions fréquentes sur les apparitions médiatiques

Comment obtenir sa première interview quand on débute ?

Pour obtenir sa première interview, il faut rendre son activité tangible et intéressante pour les journalistes. Organiser un événement physique, comme un atelier ou une conférence, est une excellente stratégie pour attirer leur attention et leur donner une histoire concrète à raconter.

Citation de l’expert : « Je me suis aperçu que lorsque j’avais organisé mes premiers événements, les journalistes étaient assez sensibles à ça et c’est comme ça finalement que j’ai tiré mon épingle du jeu à l’époque. J’ai réussi à rentrer en contact avec les journalistes, à leur envoyer mes mes informations, mes événements et ils venaient souvent couvrir mes mes ateliers de coaching. »

Est-il possible de calculer le retour sur investissement des apparitions médiatiques ?

Oui, bien que ce soit moins direct que pour le marketing digital. On peut mesurer l’impact en réalisant des tests A/B sur des pages de capture (avec et sans logos médias) ou en calculant l’équivalent de la visibilité obtenue en coût publicitaire.

Citation de l’expert : « On avait constaté une augmentation du taux d’inscription de 5 % avec la présence de ces logos. […] Une autre façon de calculer le retour sur investissement, c’est de calculer qu’est-ce que ça vaut en terme de coût publicitaire. […] La double page dans le magazine Elle […] c’était 64 000 €. »

Mon business est très technique, comment puis-je intéresser les médias ?

Si votre cœur de métier est trop spécifique, vous devez trouver un angle plus large lié à un phénomène de société. Par exemple, un expert en marketing digital peut parler du ‘nomadisme digital’, un sujet qui intéresse une plus large audience.

Citation de l’expert : « Ce qu’il faut comprendre c’est que ce qui marche dans les médias, c’est tout ce qui est phénomène de société. […] Si on part sur un marché qui nous semble compliqué à médiatiser, il faut prendre du recul et voir quels phénomènes de société sont reliés à ce marché. »

Quelle est la plus grande erreur des entrepreneurs qui essaient de se médiatiser ?

L’erreur la plus commune est de ne pas rendre son activité en ligne tangible. Les journalistes ont besoin de concret, d’images, d’événements à couvrir. Un business purement virtuel est plus difficile à présenter de manière attractive pour une audience grand public.

Citation de l’expert : « L’erreur qui est commise par ceux qui travaillent sur internet […] c’est de pas rendre le net tangible. C’est-à-dire que, pourquoi moi j’ai eu beaucoup de parutions dans les médias […] c’est parce que j’ai su rendre tangible ça. J’ai créé des événements dans la réalité. »

Qu’est-ce que le newsjacking et comment l’utiliser ?

Le newsjacking est l’art de détourner une actualité populaire pour attirer l’attention médiatique sur soi. Cela demande de la créativité et une grande réactivité, souvent en temps réel, pour publier un commentaire, une blague ou un contenu en lien avec l’événement.

Citation de l’expert : « Le newsjacking, c’est l’art de détourner un événement médiatique qui ne nous appartient pas […] et de s’immiscer dedans et de tirer la couverture médiatique vers nous. […] Et s’il y a bien un mot qu’il faut retenir, c’est temps réel. »

Comment capitaliser concrètement sur une apparition à la télévision ?

Pour capitaliser sur un passage TV, il faut anticiper la recherche des téléspectateurs. Créez du contenu (articles, vidéos) optimisé pour le SEO sur votre nom + le nom de l’émission, et réagissez en direct sur les réseaux sociaux avec le hashtag de l’émission pour engager l’audience.

Citation de l’expert : « Ce que je ferais à sa place, c’est effectivement d’écrire plusieurs articles et de faire plusieurs vidéos sur YouTube avec son nom, son prénom plus le nom de l’émission et le nom de la chaîne. […] Un autre truc qui pourrait être intéressant, c’est de réagir avec des hashtags en direct sur Twitter. »

Faut-il être naturel ou préparé pour une interview ?

Il faut être préparé. Le naturel vient avec l’expérience. Pour les premières interviews, avoir des réponses pré-établies permet de gérer le stress et de s’assurer de ne pas être mauvais, même si on n’est pas encore parfaitement à l’aise.

Citation de l’expert : « Comme je dis souvent en fait dans les médias, il faut pas être naturel, il faut être préparé et donc en étant préparé, en ayant un peu d’expérience, ça y est de de de mieux en mieux. »

Comment gérer plusieurs projets en parallèle sans s’épuiser ?

La clé est de construire une équipe, même de freelances, et de déléguer au maximum les tâches à faible valeur ajoutée ou techniques. Cela permet de se concentrer sur sa zone de génie (création de contenu, stratégie) et de piloter les projets sans s’occuper de l’exécution.

Citation de l’expert : « J’essaie de déléguer au maximum les tâches que j’ai pas envie de faire. Je pense que c’est ça le principal, c’est de vraiment faire ce qu’on a envie de faire le plus possible et là où notre valeur ajoutée est le plus demandée. »


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