Logo de l'épisode Le français qui va conquérir l’Amérique - avec Alexandre Cormont du podcast Marketing Mania - Conversations d'entrepreneurs

Le français qui va conquérir l’Amérique – avec Alexandre Cormont

Épisode diffusé le 21 août 2018 par Marketing Mania

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De numéro 1 en France à la conquête du marché américain : le pari fou d’Alexandre Cormont

Quand on est au sommet de son marché en France, avec une notoriété qui vous fait reconnaître dans la rue et des revenus très confortables, que reste-t-il à accomplir ? Pour beaucoup, ce serait l’aboutissement. Pour Alexandre Cormont, love coach reconnu, ce n’était que le début. Son ambition : devenir le « Tony Robbins de l’amour ». Et pour cela, le marché français ne suffisait plus.

C’est l’histoire d’un entrepreneur qui, après avoir atteint le sommet, a tout risqué pour repartir de zéro à Miami et développer son business à l’international. Comme il le confie, ce parcours n’a pas été sans embûches : « En France, il m’a fallu par exemple, 9 ans pour en gros, développer mon business et le passer à 7 chiffres. Aux USA, il m’a fallu moins de 2 années. » Un succès fulgurant qui cache une première année difficile, pleine de doutes et de défis.

La mentalité pour penser plus gros et oser l’international

Pourquoi quitter une position si confortable ? La réponse tient en un mot : l’ambition. « Je pense que je suis animé par mon rêve qui était de me dire, bah, je veux plus grand, tout simplement », explique Alexandre. Cette volonté de ne jamais se satisfaire de ses acquis est le moteur qui l’a poussé à franchir l’Atlantique. Il compare d’ailleurs son expérience à celle de Gad Elmaleh, repartant de zéro aux États-Unis : « Tu dois aller chercher les gens, en fait, tu repars de zéro, tu es rien là-bas. »

Ce qui a fait la différence, c’est une confiance presque démesurée en sa méthode. « Je me suis dit de toute façon, ça va marcher, je l’ai fait en France, je vois pas pourquoi ça marcherait pas ailleurs. J’étais dans une dynamique où j’étais assez confiant et peut-être même trop confiant, mais il en fallait parce que sinon, je me serais jamais lancé. » Cette certitude, basée sur ses succès passés, lui a permis de surmonter les doutes et les difficultés des débuts, notamment la barrière de la langue, puisqu’il ne parlait pas anglais en arrivant.

Scaler son entreprise : la méthode pour monter une équipe de coachs

Le passage de solopreneur à chef d’entreprise est une étape cruciale pour scaler son entreprise. Pour Alexandre Cormont, cela s’est traduit par la création de deux cabinets de coaching, à Paris et Miami, avec près de 30 collaborateurs. Comment a-t-il réussi à déléguer une expertise aussi personnelle que le coaching amoureux ?

Protéger sa philosophie et former ses collaborateurs

La clé est de s’assurer que chaque membre de l’équipe partage et respecte la même vision. Alexandre insiste sur l’importance de protéger l’intégrité de son message : « Quand tu as des idées, tu as pas envie que par exemple si je dis que le fuis-moi, je te suis, c’est intéressant, faut pas qu’il y ait une personne qui dise, bah non, le fuis-moi, je te suis, c’est pas une bonne technique. »

Pour transmettre cette philosophie, il s’est inspiré d’une méthode simple mais efficace : la documentation. « En fait, tu m’as beaucoup appris à documenter. Donc j’ai documenté toute ma philosophie, toutes mes idées et j’ai mis des cas pratiques, des scénarios pour aider les personnes à comprendre comment moi je fonctionnais. » Mais la documentation ne suffit pas. La formation passe par la pratique et un accompagnement intensif.

Un processus de formation en trois étapes

La formation d’un nouveau coach prend environ trois mois et nécessite un investissement personnel important. Alexandre estime y consacrer « une dizaine d’heures par semaine » par nouvelle recrue, soit entre 120 et 150 heures au total. Le processus se déroule en trois temps :

  1. Le coaching par email : Le nouveau coach commence par répondre aux emails, ce qui permet à Alexandre de corriger et d’ajuster ses réponses en coulisses.
  2. Le coaching « à blanc » : Le coach réalise ensuite des séances gratuites par Skype ou téléphone, sous la supervision directe d’Alexandre qui peut intervenir et guider la séance.
  3. Le coaching en live supervisé : Enfin, le coach prend en charge de vrais clients payants, toujours avec un superviseur présent pour encadrer la séance jusqu’à ce que l’autonomie soit totale.

Cet investissement en temps, bien que colossal, est rentable sur le long terme. « Une personne qui est formée, bah en fait, elle reste. Pour l’instant, moi ça fait 3 ans en France, 2 ans aux USA, et les personnes sont encore là. Donc j’ai gagné. »

Stratégie YouTube : comment dépasser le SEO et exploser en visibilité

Alors qu’il était déjà un expert du référencement naturel, Alexandre a vu sa chaîne YouTube devenir son canal d’acquisition numéro 1. Un basculement qui s’est opéré grâce à une stratégie YouTube simple mais redoutablement efficace.

Le challenge d’une vidéo par jour

Le tournant a eu lieu en janvier 2016. Alors que sa chaîne stagnait à 30 000 abonnés avec des publications sporadiques, il s’est lancé un défi radical : « Je me suis lancé un challenge de poster bah tous les jours, tous les jours une vidéo. » Les résultats ont été spectaculaires. En quelques mois, il atteignait les 60 000 abonnés, pour arriver aujourd’hui à plus de 285 000 abonnés, avec une croissance de près de 19 000 nouveaux abonnés par mois, le tout en organique.

Sa méthode repose sur la régularité et le ciblage des mots-clés de recherche sur YouTube. « Moi, c’est tous les jours des petites vidéos de 3 à 4 minutes. Et ce qui me permet de croître, c’est de t’appuyer sur toute la croissance des mots clés. Donc tout ce qui est recherche sur YouTube. »

Un process de production industrialisé

Publier une vidéo par jour semble impossible, mais c’est là qu’intervient son secret : le « batching ». Il ne filme pas ses vidéos au jour le jour, mais en sessions intensives. « La dernière fois que j’ai fait un détournage vidéo, on a fait 3 jours. J’ai fait 50 vidéos par jour. Donc ça a fait 150 vidéos. Donc j’ai fait une moitié d’année. » Ce processus lui permet d’avoir des mois, voire une année de contenu d’avance, qui est ensuite géré et publié par son équipe.

Développer son business sur le marché américain : un potentiel 7 fois supérieur

L’une des révélations les plus frappantes de l’expérience d’Alexandre est la différence de potentiel entre le marché français et le marché américain. Les chiffres sont sans appel.

Pourquoi le marché américain achète plus

« À trafic égal, on est 7 fois supérieur aux USA qu’en France », révèle-t-il. Avec 180 000 visiteurs par mois aux États-Unis, son entreprise génère un chiffre d’affaires supérieur à celui qu’il réalise en France avec 1 million de visiteurs mensuels. Deux raisons expliquent ce phénomène :

  1. Une culture de l’investissement : « Les Américains sont bien plus prêts à payer que le Français. […] Les gens sont prêts à payer et surtout pour leur éducation, ils ont appris ça. »
  2. Une audience mondiale anglophone : Avoir un site en anglais ne touche pas seulement les États-Unis. « Toutes les personnes qui parlent anglais dans le monde sont généralement les personnes qui ont un gros pouvoir d’achat. Donc avec notre site, on touche des personnes à Hong Kong, à Singapour, en Australie… »

Cette réalité l’a convaincu de concentrer ses forces sur le développement de sa marque aux États-Unis, car le potentiel de croissance y est tout simplement incomparable.

Recrutement et management : les clés pour bâtir une équipe loyale

Pour monter une équipe performante, le recrutement est l’étape la plus critique. Alexandre a une philosophie bien précise sur le type de profil qu’il recherche.

Rechercher l’adhésion, pas l’entrepreneuriat

Pour lui, un bon collaborateur doit avant tout adhérer à sa vision à long terme. Mais le critère le plus contre-intuitif est qu’il évite les profils d’entrepreneurs. « Je recherche pas des entrepreneurs, honnêtement, pour le coup. […] Ce que j’entends par loyal, je dirais plutôt des personnes qui ont envie de s’intégrer dans un projet, mais qui n’ont pas la flamme entrepreneuriale. » Il cherche des bâtisseurs, des personnes qui trouvent leur épanouissement en contribuant à un projet plus grand qu’eux, et non en créant le leur.

Un management directif basé sur les process

Contrairement à la philosophie qui consiste à donner un objectif et à laisser les gens trouver le chemin, Alexandre préfère une approche plus structurée. « À chaque fois que j’ai laissé des personnes faire comme elles voulaient, et ben en fait, elles ont pas atteint les objectifs », confie-t-il. Il fournit donc un cadre et des processus clairs pour garantir l’atteinte des résultats et le respect de sa philosophie. « Plutôt que de lui dire, bah débrouille-toi pour atteindre cet objectif, moi je vais lui dire, il faut que tu fasses ça, ça, ça […], voilà exactement ce qu’il faut que tu fasses. » Cette méthode, bien que plus directive, assure la cohérence et l’efficacité de son équipe.

Conclusion : une vision sans limites

L’aventure américaine n’est qu’une étape pour Alexandre Cormont. Ses prochains objectifs incluent le lancement de ses sites en espagnol et en portugais, puis la conquête du marché asiatique. Son modèle ultime est de franchiser sa philosophie, avec des coachs représentants dans chaque pays, lui permettant de se consacrer à ce qu’il aime : voyager et donner des conférences à travers le monde.

Son parcours est une leçon d’ambition et de persévérance, guidé par une phrase qu’il se répète chaque jour : « Aujourd’hui, c’est le premier jour du reste de ma vie. » Une philosophie qui le pousse à se lancer constamment de nouveaux défis, rappelant que dans l’entrepreneuriat, les seules limites sont celles que l’on s’impose.

Questions fréquentes sur le développement d’un business à l’international

Comment répliquer un business qui marche en France aux États-Unis ?

Pour répliquer un business aux USA, il faut avant tout adapter sa stratégie au marché local, qui est plus mature et compétitif. Alexandre Cormont a misé sur ses forces, comme le SEO et la création de contenu organique, tout en s’associant avec un partenaire américain pour naviguer les spécificités culturelles et linguistiques.

« Je suis resté concentré vraiment sur mes forces. Donc, on a développé le projet aux USA, pareil, en organique, sans rien investir en publicité. Et aujourd’hui, on se rend compte qu’on a quand même bâti quelque chose d’assez stable. »

Quelle est la principale différence entre le marché français et le marché américain ?

La différence majeure réside dans le pouvoir d’achat et la mentalité des consommateurs. Le marché américain est environ sept fois plus rentable à trafic égal, car les consommateurs sont plus enclins à payer pour des services et de la formation, et l’audience anglophone est mondiale.

« À trafic égal, on est 7 fois supérieur aux USA qu’en France. […] Le premier [point], c’est que les Américains sont bien plus prêts à payer que le Français. […] Et le deuxième facteur clé, c’est que toutes les personnes qui parlent anglais dans le monde sont généralement les personnes qui ont un gros pouvoir d’achat. »

Comment exploser sur YouTube selon Alexandre Cormont ?

Sa méthode repose sur une stratégie de volume et de régularité : publier une vidéo de 3-4 minutes chaque jour. Cette constance, maintenue sur environ 18 mois, permet de capitaliser sur les recherches par mots-clés et de bénéficier d’une croissance exponentielle récompensée par l’algorithme de YouTube.

« Je me suis lancé un challenge de poster bah tous les jours, tous les jours une vidéo. Et […] depuis, c’est juste une croissance qui est exceptionnelle. Donc je dirais que ça m’a pris 2, 3 mois pour atteindre les 50, 60 000 abonnés. »

Combien de temps faut-il pour former un coach à sa philosophie ?

Il faut compter environ trois mois pour qu’un coach soit pleinement opérationnel. Cela représente un investissement en temps d’environ 120 à 150 heures de formation et de supervision directe, incluant le coaching par email, les sessions à blanc et la supervision en direct.

« Pour qu’une personne comme ça, elle arrive à être opérationnelle, il lui faut 3 mois. […] Ça reviendrait à 120 heures en tout, grosso modo, entre 120 et 150 heures. »

Faut-il laisser de l’autonomie à son équipe pour qu’elle soit performante ?

Alexandre Cormont préconise une approche plus directive. Selon son expérience, fournir des processus clairs et détailler les actions à mener est plus efficace pour atteindre les objectifs que de laisser une totale autonomie, surtout pour garantir la cohérence de la méthode et la reconversion des clients.

« À chaque fois que j’ai laissé des personnes faire comme elles voulaient, et ben en fait, elles ont pas atteint les objectifs. […] Plutôt que de leur dire ‘débrouille-toi’, moi je leur dis ‘voilà exactement ce qu’il faut que tu fasses’. »

Pourquoi un entrepreneur devrait-il penser plus gros que simplement quitter son job ?

Penser plus gros permet de construire une mission et une vision qui dépassent les simples objectifs financiers. C’est ce qui donne la motivation de surmonter les obstacles, d’innover et de bâtir un projet durable qui peut avoir un impact à plus grande échelle.

« Je pense que je suis animé par mon rêve qui était de me dire, bah, je veux plus grand, tout simplement. […] J’arrive pas à me satisfaire vraiment de ce que j’ai, j’ai encore des rêves. »

Comment passer d’un statut de coach à celui d’entrepreneur ?

Le passage se fait en systématisant son expertise pour pouvoir la déléguer. Cela implique de documenter sa philosophie, de créer des processus de formation et de recrutement, et de déplacer son focus de la prestation de service directe à la gestion et au développement de l’équipe et de l’entreprise.

« Je suis passé en fait de coach à entrepreneur aussi en même temps. […] Au lieu d’être coach, je suis devenu un petit peu gestionnaire d’équipe, regarder un petit peu ce qui se passe. »

Est-ce que la publicité est nécessaire pour développer sa chaîne YouTube ?

Il est possible de connaître une croissance massive de manière purement organique, comme l’a fait Alexandre. Cependant, la publicité peut être un puissant accélérateur, notamment sur un nouveau marché, pour satisfaire son « impatience » et obtenir des résultats plus rapides en ciblant les bonnes audiences.

« Le seul moyen d’avoir ça […] ça va être le côté investir dans la publicité pour pouvoir grandir plus rapidement. Le seul moyen que j’ai trouvé pour satisfaire mon impatience, c’est de bah d’investir de l’argent. »


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