De la prison dorée à la liberté : le déclic de la semaine de 4 heures
Le parcours d’Olivier Roland est celui d’un entrepreneur qui a dû apprendre à se libérer de sa propre création. Après avoir monté sa première boîte à 19 ans, il s’est vite retrouvé piégé par son succès. Comme il le raconte, le paradoxe était total : « Cette boîte que j’avais créée pour devenir libre, eh ben c’était ma seule source de revenu, je voyais pas comment la vendre, je voyais pas comment diminuer mon temps de travail sans mettre en péril la rentabilité de l’entreprise. » Il travaillait 60 à 70 heures par semaine, un rythme effréné qui l’a mené à une prise de conscience : « En fait, je me suis créé ma propre prison. Je sais pas comment me sortir de ce truc là. »
La solution est venue de la lecture. Un livre en particulier a été une véritable révélation : La Semaine de 4 Heures de Tim Ferriss. « Quand j’ai découvert la semaine de 4 heures, ça a été waouh l’illumination parce que je me suis dit mais c’est ça que je cherche depuis tant de temps, ça y est, j’ai enfin la solution. » Ce livre a été le point de départ d’une transformation profonde, l’incitant à lire d’autres ouvrages pratiques qui allaient changer sa vision de l’entrepreneuriat.
Le mythe de l’entrepreneur : comprendre pour mieux agir
Juste après La Semaine de 4 Heures, Olivier découvre The E-Myth de Michael Gerber, un livre qui lui met une « deuxième baffe énorme ». Michael Gerber y décrit précisément le piège dans lequel il se trouvait : « La plupart des entrepreneurs créent leur boîte pour devenir libre alors qu’en fait ils créent leur prison. […] La grosse différence, c’est que la plupart des gens créent leur job plutôt que de créer un business. » Cette distinction a été fondamentale. Olivier a réalisé qu’il n’était pas seul et qu’il existait des solutions pour transformer son « job » en un véritable « business » autonome.
Comment systématiser son business pour ne plus en être l’esclave
La clé de la transformation a été la systématisation. Inspiré par The E-Myth, Olivier a commencé à envisager son entreprise comme le prototype d’un réseau de franchises. L’idée n’est pas forcément de franchiser, mais d’adopter la mentalité. « Vous devez envisager tout dans votre entreprise comme si ça allait être dupliqué ailleurs. Et ça veut dire qu’en fait du coup tu vas rationaliser plein de trucs, tu vas réfléchir à tous les process, les documenter. » L’objectif est simple : s’extraire des opérations quotidiennes pour que l’entreprise puisse tourner sans une présence constante.
L’écriture : l’outil millénaire pour une entreprise du 21e siècle
Olivier souligne une erreur commune chez les entrepreneurs : ils négligent une invention révolutionnaire, l’écriture. « La plupart des entrepreneurs encore aujourd’hui transmettent leur savoir exactement comme les chasseurs-cueilleurs de l’époque préhistorique, c’est-à-dire uniquement par oral. » Cette méthode de transmission orale est inefficace et crée une dépendance envers la personne qui détient le savoir.
La solution est de documenter les processus. Olivier a mis en place une méthode simple mais puissante :
1. Enregistrer son écran : « À chaque fois que tu expliques quelque chose à quelqu’un sur comment il doit faire quelque chose sur un écran, tu enregistres. » Cela ne prend pas plus de temps et crée une ressource réutilisable.
2. Créer des procédures écrites : « J’ai demandé en fait à mes employés de regarder la vidéo et d’en faire une procédure écrite, tout simplement. » Le texte permet de scanner rapidement l’information, tandis que la vidéo montre les étapes exactes.
Cette approche a un double avantage : elle rend l’organisation plus efficiente et le savoir accessible à tous, tout en forçant à réfléchir et à optimiser les manières de faire. « Quand tu fais des procédures, ça t’oblige à te poser pour réfléchir concrètement à comment on doit faire les choses pour essayer d’être le plus efficace possible. »
Maintenir et améliorer les process : une culture d’entreprise
Un système de process n’est efficace que s’il est vivant. Pour Olivier, la responsabilité de la maintenance revient aux personnes les plus concernées par la procédure. Le système est conçu pour s’auto-améliorer. « Quand une erreur est faite, tu n’as que deux possibilités. Soit la personne n’a pas suivi le process […] soit c’est le process qui a un problème. Et dans ce cas-là, c’est génial parce que tu modifies le process et le problème ne se produit plus. »
Pour s’assurer que les procédures sont suivies, notamment pour les tâches répétitives où la mémoire peut faire défaut, Olivier recommande l’utilisation de checklists. Il cite l’exemple de la NASA ou des pilotes d’avion : « Pour faire en sorte que les gens n’oublient pas, ils ont des checklists, c’est pas compliqué. » C’est un outil simple pour réduire drastiquement les erreurs.
Manager une équipe en mode asynchrone pour plus de liberté et d’efficacité
La philosophie d’Olivier Roland repose sur un concept clé : l’entreprise asynchrone. Son équipe, composée d’une dizaine de freelances, fonctionne sans les contraintes de la communication en temps réel. « On ne fait pas de réunion, on n’a pas d’appel téléphonique, on ne fait pas de chat. Tout se fait avant tout par Asana et parfois par email. »
Cette méthode de management présente des avantages considérables :
1. Élimination des interruptions : « Les gens choisissent leur propre interruption et ça c’est ça a été prouvé et re-prouvé par la science que tu veux, c’est le tueur numéro 1 du bien-être, de la productivité. »
2. Liberté géographique totale : « Peu importe où les gens se trouvent dans le monde. Ils peuvent être sur n’importe quel fuseau horaire, ça n’a aucune importance. »
3. Attraction des meilleurs talents : Ce mode de fonctionnement attire des personnes autonomes, qui aiment la liberté et n’ont pas besoin d’un patron sur leur dos. « Tu trouves des gens qui sont extrêmement motivés et aussi qui sont naturellement autonomes. »
La stratégie pour écrire un best-seller et marquer les esprits
En 2012, alors que son entreprise lui offrait déjà une liberté financière et personnelle immense, Olivier s’est posé la question de la prochaine étape. Sa réponse a été d’écrire un livre, non pas pour l’argent, mais pour l’impact. « Je veux créer mon chef-d’œuvre, ça va être ma manière de me réaliser et je vais tout donner. » Son livre, « Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études », est né d’une volonté de transmettre et d’insuffler un état d’esprit entrepreneurial en francophonie.
Pourquoi choisir un éditeur traditionnel ?
Pour un infopreneur, passer par un éditeur traditionnel peut sembler contre-intuitif. Les royalties (autour de 8-10%) sont bien inférieures aux marges de l’autoédition. Mais pour Olivier, le choix était logique. « Si tu veux avoir un maximum d’impact, de portée, tu dois passer par un éditeur papier parce que la plupart des livres sont encore vendus en format papier en France. » Le marché numérique ne représentant que 5%, et Amazon seulement 15% des ventes, la présence en librairie physique (FNAC, Cultura, etc.) est indispensable pour toucher le grand public. Il a choisi son éditeur, Le Duc, pour sa taille humaine et son agilité, un partenaire capable de comprendre les super-pouvoirs marketing d’un entrepreneur du web.
Les clés pour promouvoir un livre et en faire un succès
Le succès du livre d’Olivier, avec plus de 50 000 exemplaires vendus en 18 mois, n’est pas le fruit du hasard. Il repose sur une stratégie marketing mûrement réfléchie, car, comme il le martèle, « Quand vous avez terminé votre manuscrit, vous avez fait la moitié du boulot. […] Vous ne pouvez pas compter sur l’éditeur pour ça. »
1. Viser le best-seller dès le premier mot
La première étape est une question d’état d’esprit. « Si tu veux vraiment avoir un maximum d’impact […] tu dois pas te dire je suis en train d’écrire un bouquin, tu dois te dire je suis en train d’écrire un best-seller. » Cette ambition initiale guide toutes les décisions, de la structure du livre à la stratégie de promotion.
2. Impliquer sa communauté le plus tôt possible
Olivier a documenté tout son parcours, depuis la signature du contrat avec son éditeur. Il a créé une attente et une connexion avec son audience. Il a même demandé à sa communauté de choisir la couverture du livre. Cette implication transforme les lecteurs en ambassadeurs.
3. Utiliser son audience comme un super-pouvoir
L’erreur fatale serait de se concentrer uniquement sur Amazon. Olivier a incité sa communauté à acheter en librairie physique pour créer un buzz là où se trouvent les prescripteurs. « Je donnais un cadeau supplémentaire, une formation, aux gens qui m’envoyaient leur ticket de caisse qui avait acheté le bouquin dans une librairie papier. »
Lors de ses dédicaces, il a mobilisé son audience pour créer des événements mémorables. « Il y a eu 200 personnes qui sont venues. Et le directeur du Cultura est venu me voir en me disant mais c’est dingue pour un auteur de premier bouquin d’avoir autant de personnes. » Un libraire qui vend 100 exemplaires en une journée s’en souvient toute sa vie. Cela garantit une mise en avant durable du livre sur les étagères.
L’anecdote Tim Ferriss : comment rencontrer ses idoles
Rencontrer des figures comme Tim Ferriss demande une approche stratégique. Olivier raconte comment il a réussi à l’interviewer. La clé a été d’assister au seul événement que Tim Ferriss ait jamais organisé. Malgré un rendez-vous manqué, Olivier n’a pas abandonné. Il est passé par la réception de l’hôtel pour le joindre dans sa chambre. « Il faut aller à ses événements et savoir insister de manière polie. […] C’est aussi l’égo parfois qui bloque beaucoup de gens. » Cette persévérance lui a permis d’obtenir une interview précieuse, montrant que l’audace et la compréhension du contexte sont essentielles pour approcher des personnes très sollicitées.
FAQ : Questions fréquentes sur la méthode Olivier Roland
Pourquoi écrire un livre avec un éditeur traditionnel et non en autoédition ?
Réponse directe : Le choix d’un éditeur traditionnel est stratégique pour maximiser la portée et l’impact de son message, surtout sur le marché francophone. La présence en librairie physique est cruciale pour toucher le grand public, ce que l’autoédition peine à accomplir.
Citation d’Olivier Roland : « En France et en francophonie de manière générale, si tu veux avoir un maximum de d’impact, de reach, […] tu dois passer par un éditeur papier parce que la plupart des livres sont encore vendus en format papier en France. Le marché du numérique c’est seulement 5 % des bouquins. »
Comment systématiser son entreprise pour gagner en liberté ?
Réponse directe : La systématisation passe par la documentation rigoureuse de tous les processus de l’entreprise. Envisager sa société comme le prototype d’une franchise oblige à rationaliser les tâches et à créer des procédures claires, ce qui permet à l’entrepreneur de s’extraire des opérations quotidiennes.
Citation d’Olivier Roland : « Vous devez envisager votre boîte […] comme le prototype de votre réseau de franchise. C’est-à-dire que vous devez envisager tout dans votre entreprise comme si ça allait être dupliqué ailleurs. Et ça veut dire qu’en fait du coup tu vas rationaliser plein de trucs, tu vas réfléchir à tous les process, les documenter. »
Quelle est la meilleure méthode pour créer des procédures d’entreprise ?
Réponse directe : Une méthode efficace consiste à enregistrer son écran en expliquant une tâche, puis à demander à un collaborateur de transformer cette vidéo en une procédure écrite. Cette combinaison offre à la fois une démonstration visuelle et un document texte facile à consulter.
Citation d’Olivier Roland : « Un truc très simple que les entrepreneurs peuvent faire […] c’est que à chaque fois que tu expliques quelque chose à quelqu’un sur un écran, tu enregistres. […] Et ce que j’ai fait, c’est que j’ai demandé en fait à mes employés de regarder la vidéo et d’en faire une procédure écrite. »
Comment promouvoir son livre pour en faire un succès ?
Réponse directe : La promotion d’un livre repose sur l’implication précoce de sa communauté et l’utilisation de son audience en ligne pour créer un impact dans le monde physique. Il faut inciter les achats en librairie pour plaire aux libraires, qui sont des prescripteurs essentiels.
Citation d’Olivier Roland : « Vous devez faire comme s’il [l’éditeur] n’existait pas. […] C’est à vous de faire le travail de promotion. Et c’est ça qui est génial, quand vous êtes infopreneur, vous avez une plateforme, vous avez une audience et rien que ça, ça vous distingue de l’écrasante majorité des gens. »
Combien d’argent gagne un auteur avec un éditeur traditionnel ?
Réponse directe : Un auteur touche généralement entre 8% et 10% du prix de vente de son livre en droits d’auteur chez un éditeur traditionnel. Ce n’est donc pas un modèle choisi pour sa rentabilité directe, contrairement à l’autoédition où les marges peuvent atteindre 70%.
Citation d’Olivier Roland : « Typiquement, tu passes par un éditeur traditionnel, tu vas toucher 10 à 15 % sur les volumes. 15 %, tu es généreux hein. C’est en général, c’est plutôt 8-10. […] Un livre papier c’est pour l’impact, c’est pas pour la thune. »
Comment gérer une équipe de freelances à distance ?
Réponse directe : La gestion à distance est facilitée par un modèle de travail asynchrone qui élimine les réunions et la communication en temps réel. En utilisant des outils comme Asana, on laisse les collaborateurs choisir leurs moments de travail, ce qui attire des profils autonomes et augmente la productivité.
Citation d’Olivier Roland : « J’aime bien dire que j’ai une entreprise asynchrone. […] On ne fait pas de réunion, on n’a pas d’appel téléphonique, on ne fait pas de chat. Tout se fait avant tout par Asana et parfois par email. […] Ça va attirer des gens qui n’aiment pas avoir un patron dans leur dos toute la journée. »
Quel est le rôle de l’auteur dans le marketing de son livre ?
Réponse directe : L’auteur est le principal responsable du marketing de son livre. Il ne doit pas attendre de l’éditeur qu’il fasse le travail de promotion. L’auteur doit activement utiliser sa propre plateforme et sa relation avec son audience pour générer des ventes et de la visibilité.
Citation d’Olivier Roland : « C’est l’erreur classique que font les auteurs, c’est que ils finissent leur manuscrit, ils ont l’impression qu’ils ont terminé leur boulot. Non les gars, quand vous avez terminé votre manuscrit, vous avez fait la moitié du boulot. Vous avez créé le produit maintenant, il faut le promouvoir. Et vous pouvez pas compter sur l’éditeur pour ça. »
Pourquoi la lecture de livres pratiques est-elle si importante pour un entrepreneur ?
Réponse directe : La lecture de livres pratiques est un raccourci pour acquérir des connaissances et éviter des erreurs coûteuses. C’est un moyen d’apprendre des meilleurs experts mondiaux pour un coût dérisoire, ce qui accélère considérablement la croissance d’un entrepreneur.
Citation d’Olivier Roland : « La plus grosse erreur que j’ai fait de ma vie, c’est de pas lire de livre pratique pendant les 8 premières années de ma carrière d’entrepreneur. […] Les bouquins, c’est la meilleure manière de te connecter au meilleur cerveau du monde pour un prix absolument dérisoire. »