Just do it : le parcours inspirant d’Harry JMG pour devenir freelance
Harry s’est fait un tatouage par lui-même. Avec des aiguilles et un pot d’encre, il s’est écrit sur le poignet : « Just do it ». Cette anecdote, racontée par Stan de Marketing Mania, cadre parfaitement le personnage. Harry JMG est un homme d’action, un touche-à-tout qui n’a pas peur de se lancer. Son parcours est une succession de pivots audacieux : de coursier à vélo, il est devenu le YouTubeur le plus célèbre de France dans sa niche, puis créateur de logiciel, consultant expert, et enfin développeur freelance. Son histoire est une véritable leçon pour quiconque souhaite devenir freelance et naviguer dans la nouvelle économie.
Dans cet article, nous allons plonger dans son parcours, de ses débuts à l’École 42 jusqu’à la création de son propre logiciel, en passant par ses stratégies pour trouver des clients et les défis de la création de contenu.
De coursier à vélo à créateur de contenu reconnu
Le point de départ du parcours public d’Harry n’est pas commun. Loin des bancs d’une école de commerce, c’est sur son vélo, en tant que coursier, qu’il a commencé à construire sa réputation.
Les débuts comme coursier pour financer ses études
Comme beaucoup d’étudiants, Harry cherchait un job pour gagner un peu d’argent. Après des expériences chez McDo et KFC, il tombe sur un nouveau type de petit boulot à Paris : coursier à vélo pour des applications comme Stuart. À l’époque, c’était une nouveauté. « J’étais étudiant à ce moment-là. J’avais déjà fait des tafs au McDo, au KFC, ce genre de trucs, et puis c’était le moment où je me suis dit bon, il faut que je retrouve un autre job et puis je suis tombé là-dessus et j’ai bien fait d’y aller« , explique Harry. Ce qui rendait ce job particulièrement attractif, c’était son modèle économique initial, très favorable aux coursiers.
Se lancer sur YouTube et trouver sa niche
Grand consommateur de vidéos YouTube, Harry a toujours eu l’envie de créer son propre contenu. Inspiré par des chaînes éducatives avec beaucoup d’animations, il a d’abord tenté de créer des vidéos animées. « Je me suis vite rendu compte que c’était vraiment compliqué de faire des animations comme ça. Du coup, je me suis rabattu sur mon beau visage« , raconte-t-il avec humour. C’est ainsi qu’il a commencé à parler de son quotidien de coursier. Une décision qui s’est avérée payante. À l’époque, personne ne parlait de ce métier. En tapant « coursier à vélo » sur Google, on ne tombait que sur lui. Il est rapidement devenu l’expert numéro un du sujet en France. Ses vidéos atteignaient 3000 à 4000 vues, ce qui, dans un marché de niche aussi spécifique, signifiait qu’il touchait quasiment tous les coursiers du pays. « Tu étais le Game of Thrones du coursier à vélo quoi« , plaisante Stan. Cette visibilité a été le tremplin pour toutes ses futures opportunités.
Shift Heroes : comment créer un logiciel SaaS et générer 25 000 €
L’une des opportunités les plus marquantes nées de son expérience de coursier est la création de Shift Heroes, un projet qui illustre parfaitement sa capacité à identifier un besoin et à y répondre avec ses compétences techniques.
Identifier une opportunité à laquelle personne ne pense
Le système de réservation des créneaux pour les coursiers était basé sur le « premier arrivé, premier servi ». Chaque samedi à 10h30, une course effrénée s’engageait pour cliquer le plus vite possible et obtenir les meilleurs shifts, ceux où l’on était payé à ne rien faire en attendant une course. « J’étais payé à travailler 15h par jour 7 jours sur 7. 9 € l’heure. Donc au final, ça faisait un peu de sous« , se souvient Harry. Flairant l’opportunité, il a développé un script pour automatiser ce processus et s’assurer d’obtenir systématiquement les meilleurs créneaux. Après avoir quitté son job de coursier, il a eu une idée : transformer ce script personnel en un service pour les autres.
Le développement et le lancement du projet
Harry s’est alors plongé dans l’apprentissage du développement web avec Ruby on Rails pour construire une plateforme, Shift Heroes. En un mois et demi, le site était en ligne. Grâce à son audience de créateur de contenu sur YouTube, le lancement a été un succès immédiat. « J’avais juste à en parler sur ma chaîne et du coup, ça m’a ramené tout de suite tout un tas de clients. » Le modèle économique était simple : les utilisateurs achetaient des crédits pour que le service réserve automatiquement des créneaux pour eux, pour un coût de 1 à 4 € par créneau. Au total, le projet a généré environ 25 000 € sur un an, avec très peu de maintenance. C’est un exemple parfait de comment gagner de l’argent en tant que freelance en créant un produit qui répond à un besoin précis.
La fin de l’aventure et les leçons apprises
Toute bonne chose a une fin. Le projet s’est arrêté brutalement lorsque Deliveroo, l’un de ses principaux clients indirects, a changé son système de réservation de créneaux, rendant Shift Heroes obsolète. « D’un mois sur l’autre, c’est arrivé comme ça. Mais en fait, je m’y attendais, j’étais même choqué que ça ait duré aussi longtemps« , admet Harry. Loin d’être abattu, il a vu cette fin comme une suite logique. « C’est quand même un business de parasite quoi. Il faut le dire. » Cette expérience lui a appris la précarité de certains business models mais aussi la rapidité avec laquelle on peut créer de la valeur.
L’expérience de la première promotion de l’École 42
Avant de devenir freelance à temps plein, le parcours de formation d’Harry est passé par une institution pour le moins originale : l’École 42, fondée par Xavier Niel.
Une formation de développeur unique : sans profs ni cours
Harry a fait partie de la toute première promotion de l’école. Ce qui la rend si particulière, c’est sa pédagogie. Il n’y a ni professeurs, ni cours magistraux. Les étudiants sont confrontés à des projets complexes et doivent se débrouiller pour les résoudre, en collaborant et en cherchant des informations par eux-mêmes. « Tu es totalement perdu au début et puis tu avances, tu avances, tu avances avec tes voisins, tu te débrouilles en fait. C’est la vraie vie, mais dans une école« , décrit Harry. Pour lui, cette approche, bien qu’elle ne convienne pas à tout le monde, a été extrêmement formatrice.
La méta-compétence clé : apprendre à apprendre
Plus que des langages de programmation spécifiques, ce qu’Harry a retiré de 42 est une méta-compétence fondamentale.
Ce que j’ai tiré de 42, c’est vraiment ça, c’est cette compétence de se dire, on est capable de tout en fait. Tu peux tout faire par toi-même, il suffit de chercher.
Cette capacité à apprendre par soi-même est cruciale dans un domaine comme la technologie qui évolue constamment. C’est ce qui lui permet aujourd’hui d’aborder des missions en freelance même s’il n’est pas un expert à 100% sur le sujet. « Même si j’étais pas expert, en fait, il y a des fois des missions que je prends et je suis pas forcément expert. Il suffit de faire genre, tu cherches un peu sur Google et puis tu finis par trouver la solution. » Pour ceux qui cherchent une formation développeur, l’école 42 et son avis sont souvent scrutés, et l’expérience d’Harry confirme qu’elle forge des profils autonomes et débrouillards.
Comment trouver ses premiers clients freelance : la méthode « bourrin »
Bien avant de devenir un développeur aguerri, Harry avait déjà une fibre entrepreneuriale. Alors qu’il était encore au lycée, il a mis au point une technique simple mais redoutable pour trouver des clients freelance.
Une approche simple pour démarrer dans le freelancing
Sa méthode, qu’il qualifie lui-même de « bourrin », consistait à cibler les entreprises qui venaient de créer leur site web. Comment les trouver ? En allant sur des annuaires de référencement. À l’époque, s’inscrire sur ces annuaires était une technique SEO courante pour les débutants.
Étant donné que je savais que les débutants faisaient ça pour se faire référencer, je pouvais trouver directement les débutants sur ces annuaires là. Je classais par date d’arrivée et puis je regardais les sites les plus nuls, tellement les plus moches.
Une fois les cibles identifiées, il les contactait pour leur proposer d’améliorer leur site. Et ça marchait. « À l’époque, on me donnait 300 euros par mois, j’étais trop content. J’étais au lycée, j’avais jamais gagné d’argent. » Cette anecdote montre que pour commencer, il ne faut pas nécessairement des stratégies complexes. Penser logiquement et oser demander peut suffire.
Créer et pré-vendre une formation en ligne pour 10 000 €
Fort de son audience et de ses compétences, Harry a décidé de se lancer dans la création d’une formation sur Ruby on Rails. Un projet qui a été à la fois un succès commercial et une épreuve personnelle.
Le défi de la pré-vente et de la légitimité
Sur les conseils d’un ami, il a lancé une pré-vente pour sa formation, sans avoir encore créé le contenu. Il a créé une page de vente, fait une vidéo sur sa chaîne, et les résultats ont été immédiats. Une centaine de clients ont acheté la formation en pré-vente, générant environ 10 000 €. Mais ce succès initial a apporté son lot de doutes. « Moi je me voyais pas vendre des trucs à des gens. Je trouvais que c’était… moins concret [que Shift Heroes]« , confie-t-il, évoquant le syndrome de l’imposteur.
La douleur de la création et la gestion de la pression
La suite a été compliquée. Entre des problèmes personnels et la naissance de son fils, le projet a pris beaucoup de retard. La formation, vendue en octobre, n’a été livrée qu’en avril. Six mois de pression constante.
Psychologiquement, je me sentais mal. J’avais vraiment un poids. […] J’avais vraiment une pression de tous les instants.
Il a reçu des emails de clients frustrés et a dû effectuer des remboursements. Cette expérience, bien que difficile, lui a beaucoup appris sur l’importance de l’organisation et sur la gestion des attentes lorsqu’on décide de pré-vendre une formation en ligne.
Devenir un expert grâce au contenu : les opportunités imprévues
Le fil rouge de la carrière d’Harry est sans conteste la création de contenu. Ses vidéos sur les coursiers lui ont ouvert des portes qu’il n’aurait jamais imaginées, illustrant parfaitement les avantages du freelancing et du personal branding.
De YouTubeur à consultant en Suisse
Grâce à son statut d’expert autoproclamé des coursiers à vélo, il a été contacté par une start-up en Suisse qui voulait lancer un service similaire. Ils l’ont débauché comme consultant. « Ils ont cherché quelqu’un qui s’y connaissait et ils sont tombés directement sur moi. Ils m’ont contacté pour que je vienne là-bas les aider en tant que consultant sur tout ce qui concernait les coursiers. » Pendant quatre mois, il a vécu à Lausanne, logé dans un appartement avec vue sur le lac, pour aider cette entreprise à recruter des coursiers et à définir les zones de livraison. Une preuve éclatante que partager publiquement sa passion et son expertise, même sur un sujet de niche, peut mener à des opportunités professionnelles lucratives et inattendues.
L’influence de Jordan Peterson et la quête de structure
Au-delà du business, Harry partage aussi une quête de sens et de structure, notamment influencée par le psychologue canadien Jordan Peterson. Tombé sur ses vidéos après la naissance de son fils, il y a trouvé un « framework de vie ».
C’est un peu comme si j’avais un framework de vie maintenant. Une manière de vivre avec des outils, des méthodes… c’est toute une nouvelle manière de vivre que j’ai tirée de ce truc-là.
Cette recherche de structure l’a aidé à mieux s’organiser et à voir les choses sur le long terme, un changement radical pour l’hédoniste qu’il était. La paternité a agi comme un catalyseur, le forçant à passer d’une vision à court terme à une planification sur plusieurs années. « Maintenant, je vois les choses sur beaucoup plus longtemps.«
Le parcours d’Harry JMG est la preuve qu’il n’existe pas de chemin tout tracé vers le succès. Sa capacité à rebondir, à apprendre par lui-même et à saisir les opportunités est une source d’inspiration pour tous ceux qui aspirent à devenir freelance. Il incarne l’esprit du « Super Freelance » : une personne qui, au-delà de ses compétences techniques, sait se vendre, créer son réseau et générer ses propres opportunités. C’est cette polyvalence qui, dans l’économie actuelle, fait toute la différence.
Questions fréquemment posées
Comment trouver ses premiers clients en tant que développeur freelance ?
Réponse directe : Une méthode efficace consiste à identifier des clients potentiels qui ont un besoin évident mais peu de moyens, comme les nouvelles entreprises avec des sites web de mauvaise qualité. En les contactant directement avec une offre pour améliorer leur présence en ligne, il est possible de décrocher ses premiers contrats.
Citation de Harry JMG : « Pour trouver mes premiers clients, j’allais sur des annuaires […] Je classais par date d’arrivée et puis je regardais les sites les plus nuls, tellement les plus moches et ces mecs-là, je les contactais et je leur proposais de les aider. Et ça marchait. »
Est-ce que l’École 42 est une bonne formation pour devenir développeur ?
Réponse directe : L’École 42 offre une pédagogie unique sans professeurs qui forge des profils très autonomes. Elle ne convient pas à tout le monde, mais elle est excellente pour développer la méta-compétence la plus importante : la capacité d’apprendre par soi-même et de trouver des solutions à n’importe quel problème.
Citation de Harry JMG : « Ce que j’ai tiré de 42, c’est vraiment ça, c’est cette compétence de se dire, on est capable de tout en fait. Tu peux tout faire par toi-même, il suffit de chercher. »
Comment trouver une idée de logiciel ou de service à vendre ?
Réponse directe : Les meilleures idées viennent souvent de la résolution d’un problème personnel. En observant les inefficacités et les frustrations de son propre quotidien ou de son domaine d’activité, on peut identifier un besoin précis et créer une solution que d’autres seront prêts à acheter.
Citation de Harry JMG (à propos de Shift Heroes) : « Ce que j’ai fait, c’est que j’ai mis au point un script qui allait me permettre de toujours avoir ces créneaux […] Quand j’ai arrêté d’être coursier, je me suis dit ce truc-là, il faut le mettre en place sur une plateforme et le louer aux autres coursiers. »
Est-il possible de pré-vendre une formation avant de la créer ?
Réponse directe : Oui, la pré-vente est une excellente stratégie pour valider l’intérêt du marché pour une formation et financer sa création. Cependant, cela crée une forte pression pour livrer un produit de qualité dans les temps, et il faut être bien organisé pour gérer les attentes des clients.
Citation de Harry JMG : « J’ai proposé une prévente aux gens […] ça a très bien marché. Il y a eu peut-être une centaine de clients la première semaine. […] Psychologiquement, je me sentais mal. J’avais vraiment un poids. »
Comment se faire connaître et devenir un expert dans une niche sur YouTube ?
Réponse directe : Le moyen le plus rapide est de choisir un sujet de niche peu ou pas couvert et de créer du contenu de qualité de manière régulière. En étant le premier ou le seul à parler d’un domaine spécifique, on peut rapidement devenir la référence et attirer une audience qualifiée.
Citation de Harry JMG : « Il suffisait de taper coursier à vélo sur Google et j’étais vraiment le premier résultat et que moi qui en parlais. […] Avec 3000 vues, tous les coursiers de France te regardaient. »
Quels sont les avantages de devenir freelance ?
Réponse directe : Le freelancing offre une grande liberté et flexibilité. Il permet de choisir ses missions, de gérer son temps et de générer des revenus suffisants pour couvrir ses besoins tout en dégageant du temps pour développer des projets personnels à côté.
Citation de Stan Leloup : « L’avantage de pouvoir se servir de son travail de freelance pour financer ses projets à côté. C’est ce qui est aussi dans une certaine mesure ce que moi j’ai fait sur Marketing Mania. »
Comment gérer la fin d’un projet qui générait tous ses revenus ?
Réponse directe : Il est important d’anticiper la fragilité de certains modèles économiques. Lorsque le projet prend fin, il faut le voir non pas comme un échec, mais comme une expérience acquise, et se concentrer sur la recherche de la prochaine opportunité en capitalisant sur les compétences développées.
Citation de Harry JMG : « Quand ça s’est stoppé, je me suis dit, il était temps. C’est vrai qu’il était temps quand même, franchement ça a tenu beaucoup trop longtemps. […] C’est quand même un business de parasite. »
Comment la création de contenu peut-elle ouvrir des opportunités professionnelles ?
Réponse directe : Créer du contenu sur un sujet spécifique vous positionne comme un expert aux yeux du public et des professionnels. Cela peut attirer des opportunités inattendues, comme des missions de consulting, des propositions d’emploi ou des partenariats, car les gens viendront vous chercher pour votre expertise visible.
Citation de Harry JMG : « Grâce aux vidéos, tu te fais vite connaître. […] Il y avait une boîte qui voulait lancer ça [en Suisse] et ils ont cherché quelqu’un qui s’y connaissait sur Internet et ils sont tombés directement sur moi. »