Logo de l'épisode Le pompier qui fait le tour du monde - avec Vincent Guyard du podcast Marketing Mania - Conversations d'entrepreneurs

Le pompier qui fait le tour du monde – avec Vincent Guyard

Épisode diffusé le 15 octobre 2019 par Marketing Mania

Écouter l'épisode :

La psychologie derrière la création d’une vidéo par jour

Le rythme effréné de la création de contenu peut sembler intimidant. Pour certains, comme Vincent Guillard de la chaîne Firelife, c’est un moteur. Mais qu’est-ce qui pousse un créateur à se forcer à produire une vidéo chaque jour, même quand l’envie ou l’inspiration n’est pas au rendez-vous ? La réponse se trouve dans la discipline et la vision à long terme.

Rester focus avec un objectif à court terme

Pour Vincent, le fait de publier une vidéo par jour sur YouTube est avant tout une question de concentration. Il explique que cette routine lui donne un but clair et immédiat à atteindre chaque jour. C’est une manière de construire quelque chose de tangible, jour après jour.

« Je pense que ça me permet d’être focus sur un objectif à court terme. […] le fait de faire une vidéo par jour, c’est j’ai mon objectif de la journée, je le fais et en fait c’est de créer tout simplement. C’est d’avoir quelque chose de, ouais, de construire quelque chose comme beaucoup de gens disent, je sais plus qui qui cite ça mais, tu sais, tu construis une petite brique et puis à chaque jour, tu mets ta petite brique et puis à la fin, ça fait un mur et puis à la fin, tu peux vivre dans ton château. J’ai l’impression de faire ça, tu vois. »

Cette métaphore de la construction illustre parfaitement l’avantage de la publication quotidienne : chaque vidéo, même modeste, contribue à un édifice plus grand et plus solide sur le long terme.

S’inspirer des meilleurs pour créer du contenu quotidien

La motivation de Vincent est également nourrie par des figures inspirantes de l’écosystème YouTube et entrepreneurial. Il cite deux noms en particulier qui ont façonné sa vision de la création de contenu.

« J’ai des idoles un peu, enfin, des idoles, mais ça maintenant les temps changent, mais à l’époque, c’était Casey Neistat qui faisait une vidéo par jour. Et quand moi je regardais ça, j’étais fasciné, je trouvais ça trop bien que le mec il trouve le temps de faire une vidéo par jour. Et en ce moment, c’est Gary V, et c’est un peu lui aussi qui qui me motive à faire une vidéo par jour parce qu’il le dit toujours, il faut faire du contenu tout le temps, il faut faire tout le temps du contenu. Moi, j’aime bien cet état d’esprit de créer tous les jours. Tous les jours, créer. »

Cette discipline de création constante, prônée par des pionniers comme Neistat et des entrepreneurs comme Gary Vaynerchuk, est au cœur de sa stratégie. Il ne s’agit pas seulement de produire, mais d’adopter un état d’esprit où la création est une habitude quotidienne.

Quelle organisation pour une fréquence de publication quotidienne ?

Créer et publier une vidéo par jour demande une organisation quasi militaire, surtout quand on est seul à gérer la production, du tournage au montage. Vincent a mis en place un système qui lui permet de tenir ce rythme soutenu.

Un processus de création optimisé pour la vitesse

Le premier pilier de son organisation est un horaire de publication stratégique. En choisissant de sortir ses vidéos à 21h, il s’assure d’avoir toute la journée pour les produire. Mais l’astuce la plus importante réside dans l’intégration des lives dans sa programmation.

« J’ai choisi un horaire qui est gérable, c’est-à-dire que mes vidéos, elles sortent à 21h tous les jours. […] il faut savoir que comme je fais deux ou trois lives par semaine. Donc c’est des lives. Donc du coup, je fais pas de vidéo pendant cette période-là. […] par exemple, là, ce soir, il y a une vidéo qui sort, mais je l’ai faite hier. Et donc c’est-à-dire que demain, mercredi, à 21h, je fais un live. C’est-à-dire que là, je suis tranquille jusqu’à jeudi 21h. Parce que mercredi, c’est un live et ce soir, la vidéo, elle est programmée. Donc du coup, tu vois, ça me laisse quand même deux jours. »

Cette méthode lui permet de créer des ‘jours de repos’ de production vidéo, où il peut soit préparer des vidéos plus complexes, soit simplement recharger les batteries. C’est un levier stratégique crucial pour éviter l’épuisement.

L’importance de la diversité des formats pour tenir le rythme

Une autre clé de sa réussite est la variété de ses contenus. Sa chaîne, Vincent Firelife, n’est pas enfermée dans un seul format, ce qui lui offre une flexibilité immense pour trouver des idées de vidéos tous les jours.

« Des idées, j’en ai j’en ai à gogo. En plus, j’ai une thématique euh, bon après, c’est ma chaîne, c’est Vincent Firelife. Donc il y a le côté pompier, mais il y a le côté Vincent. Donc je parle aussi beaucoup de voyage […] il y a l’actualité, il y a des spécialités, il y a les pompiers que je rencontre […] Tu vois la vidéo de ce soir, j’appelle une une abonnée qui fait mon programme d’entraînement et elle veut rentrer officier […] ça sera la vidéo de ce soir. »

Il peut ainsi jongler entre des vlogs de voyage, des interviews, des analyses de l’actualité des pompiers, ou encore des discussions avec ses abonnés. Cette diversité de formats de contenu pour YouTube est non seulement un puits d’idées inépuisable, mais elle permet aussi de varier les niveaux d’effort de production.

Qualité vs Quantité : le grand débat de la stratégie de contenu Youtube

L’approche de Vincent, axée sur la fréquence, contraste fortement avec celle de l’hôte du podcast, qui privilégie des vidéos d’analyse très poussées mais publiées rarement. Cette discussion met en lumière un dilemme fondamental pour tout créateur.

Le risque du format unique et de la surenchère

L’hôte de Marketing Mania explique comment sa stratégie de contenu YouTube, centrée sur un seul format d’analyse approfondie, l’a poussé dans une spirale de surenchère.

« J’ai vraiment un seul format […] qui sont les formats d’analyse sur lequel je suis un peu toujours dans la surenchère. C’est-à-dire que avant, je pouvais faire une vidéo de 12 minutes, aujourd’hui j’écris une vidéo qui va durer 12 minutes, je me dis mais qu’est-ce que c’est, tu vois, c’est trop petit […] C’est dû aussi à mon format, c’est-à-dire que plus le l’analyse est profonde, plus une vidéo d’analyse est bien. »

Cette approche, si elle garantit une haute qualité, a un coût : un temps de production énorme (5 jours d’écriture, une semaine de montage) et une incapacité à prendre des risques ou à expérimenter de nouveaux formats.

La liberté d’expérimenter grâce à la publication fréquente

À l’inverse, une fréquence de publication élevée ouvre un espace pour l’expérimentation. Quand on publie tous les jours, chaque vidéo a moins d’enjeu individuellement, ce qui permet de tester des choses sans craindre un échec cuisant.

« Plus tu publies souvent, plus tu as cette capacité de pouvoir expérimenter, de pouvoir faire des trucs différents […] Alors que quelqu’un qui fait du contenu quotidien, mais qui fait la même vidéo tous les jours, prend le risque de à la fois, lasser son audience et lui-même de se retrouver dans un trou où en fait, il a pas de porte de sortie. »

L’exemple d’Olivier Roland, qui a fini par lasser son audience avec des vidéos quotidiennes trop répétitives, illustre ce danger. La clé du contenu quotidien réussi, comme le montre PewDiePie, est de se diversifier sur YouTube pour ne pas lasser son audience et de constamment se renouveler.

Bâtir et éduquer une communauté bienveillante sur Youtube

L’un des effets les plus intéressants de la stratégie de contenu quotidien de Vincent est son impact sur sa communauté. Loin de créer de la lassitude, elle a forgé un lien unique et une audience particulièrement saine.

Créer une relation de proximité pour fidéliser son audience

En partageant sa vie de manière quasi-quotidienne, Vincent a développé une relation très intime avec ses abonnés. Ils ne sont plus de simples spectateurs, mais des témoins de son aventure.

« Le fait de partager du contenu tous les jours, bah, tu t’ouvres beaucoup plus en fait, parce que tu es un peu obligé de donner et de de donner vraiment donner beaucoup. Et les gens te connaissent plus. […] en fait, ils connaissent ma vie, limite, mieux que moi. […] Ah, OK. Bon, bah, j’ai rien à t’apprendre, alors. »

Cette authenticité et cette proximité transforment la relation. L’audience se sent investie et connaît le créateur personnellement, ce qui renforce l’engagement et la fidélité.

Comment une fréquence élevée de publication filtre naturellement les haters

Vincent partage une théorie fascinante : sa fréquence de publication est son meilleur bouclier contre les commentaires négatifs.

« J’ai pas de hater. J’ai aucun commentaire négatif. […] comme je fais du contenu tous les jours et que parfois, c’est du contenu long, bah, les haters […] ils regardent pas. Parce que c’est trop lassant d’avoir toujours une notification d’un mec tous les jours avec des vidéos qui durent 20 minutes, 40 minutes, une heure. Du coup, ces gens-là se désabonnent et du coup, ça fait un tri un peu sélectif, tu vois. »

Cette méthode passive pour gérer les commentaires négatifs sur YouTube est redoutablement efficace. Elle permet de créer une communauté engagée sur YouTube, composée de personnes réellement intéressées, tout en décourageant ceux qui ne sont là que pour critiquer.

La psychologie des commentaires négatifs

La discussion aborde également les racines de la haine en ligne. Souvent, la critique acerbe vient d’un sentiment de comparaison ou de jalousie, surtout envers des créateurs qui réussissent jeunes, comme Antoine BM.

« Je pense que les gens qui se renseignent un peu sur ma vie, ils comprennent que j’ai une j’ai un mode de vie particulier. […] ce qui fait que les gens, ils ont peut-être plus de mal à à me critiquer […] Alors qu’Antoine BM, comme c’est quelqu’un comme c’était quelqu’un de jeune, bah, c’était ‘qui toi pour m’apprendre la vie ?’ Tu vois ? »

Finalement, l’essentiel est de se construire une carapace. Comme le dit Vincent, avec une communauté qui donne beaucoup d’amour, les quelques commentaires négatifs perdent de leur poids et peuvent même devenir une source d’amusement.

Faut-il ignorer ses statistiques pour mieux créer ?

L’aspect le plus singulier de la philosophie de Vincent est sans doute son rapport aux données. Dans un monde où chaque créateur a les yeux rivés sur ses analytics, il a fait le choix radical de les ignorer complètement.

L’approche ‘zéro stats’ pour préserver sa flamme créative

Vincent a mis en place des mesures drastiques pour ne pas voir ses propres chiffres, allant jusqu’à utiliser des bloqueurs de publicité pour masquer les compteurs sur YouTube.

« Depuis que je fais du quotidien, la seule chose que je regarde, c’est mes commentaires. Et sinon, je regarde pas le nombre d’abonnés, je regarde pas les likes, disliks. Tu sais, avec AdBlock, j’ai tout supprimé. […] si je commence à regarder les statistiques, je vais voir qu’une vidéo marche mieux qu’une autre et je risque de faire que ce format parce que ça plaît à mon audience. Et moi, que je fasse 100 vues ou 1000 vues, comme j’ai dit, je m’en fiche complètement, le but c’est de créer, c’est de me faire plaisir avant tout. »

Cette décision de ne pas regarder ses statistiques YouTube lui permet de rester concentré sur le processus de création et de ne pas être influencé par la performance. Il évite ainsi le piège de la démotivation en cas de baisse et la tentation de ne reproduire que ce qui fonctionne, ce qui pourrait brider sa créativité.

L’obsession des chiffres : l’autre face de la médaille

En parfait contraste, l’hôte de Marketing Mania avoue être totalement obsédé par ses statistiques, connaissant son nombre d’abonnés et de vues à la centaine près, même sans publier de nouvelles vidéos.

« C’est un vrai contraste avec le youtubeur moyen qui est à fond vraiment sur les stats […] Je suis à 277 100 abonnés. On va voir à combien je suis, mais je suis sûr que je vais être super proche parce que je le je le regarde quatre fois par jour. […] Ah, tu vois. Je suis à 260 069. […] et je sais combien de vues j’ai fait. »

Ces deux approches diamétralement opposées montrent qu’il n’y a pas de règle absolue. L’une protège la créativité de l’influence des données, l’autre utilise les données comme un outil de mesure et de motivation. Le choix dépend de la personnalité du créateur et de ses objectifs.

FAQ sur la création de contenu quotidien

Comment trouver des idées de vidéos tous les jours ?

La clé est de ne pas s’enfermer dans un seul format. En diversifiant les types de contenu (vlogs, actualités, interviews, coulisses), un créateur peut puiser dans une multitude de sources d’inspiration et adapter l’effort de production selon les jours.

« Des idées, j’en ai j’en ai à gogo. En plus, j’ai une thématique… il y a le côté pompier, mais il y a le côté Vincent. Donc je parle aussi beaucoup de voyage… il y a l’actualité, il y a des spécialités, il y a les pompiers que je rencontre… il y a tellement de choses à dire que j’ai tout le temps, tout le temps, tout le temps des idées. »

Quelle est la meilleure organisation pour publier une vidéo par jour sur YouTube ?

Une organisation efficace combine un horaire de publication tardif (ex: 21h) pour se donner du temps, et l’utilisation de formats plus légers comme les lives pour créer des pauses dans le cycle de production. Cela permet de prendre de l’avance et d’éviter l’épuisement.

« Mes vidéos, elles sortent à 21h tous les jours… Comme je fais deux ou trois lives par semaine, je fais pas de vidéo pendant cette période-là. Demain, mercredi, à 21h, je fais un live. C’est-à-dire que là, je suis tranquille jusqu’à jeudi 21h… ça me laisse quand même deux jours. »

Est-ce que la diversification des formats est importante sur YouTube ?

Oui, c’est un levier stratégique majeur. La diversification permet non seulement de varier le contenu pour ne pas lasser l’audience, mais aussi de gérer son temps de production. Un créateur peut ainsi alterner entre des formats très travaillés et d’autres plus spontanés.

« Si tu as que un seul format, tu as aucune marge de manœuvre. Si tout d’un coup, tu peux caler une interview, tu peux caler un truc d’actualité, tu peux caler un vlog, à la fois, ça permet de varier ton contenu et à la fois, ça te permet de de faire… »

Comment la publication quotidienne aide-t-elle à gérer les commentaires négatifs ?

Une fréquence de publication très élevée peut agir comme un filtre naturel. Les ‘haters’ se lassent de recevoir des notifications quotidiennes et de regarder des contenus longs, et finissent par se désabonner. Seuls les spectateurs les plus engagés et bienveillants restent.

« J’ai une théorie, je pense, que comme je fais du contenu tous les jours et que parfois, c’est du contenu long, bah, les haters… ils regardent pas. Parce que c’est trop lassant d’avoir toujours une notification d’un mec tous les jours… Du coup, ces gens-là se désabonnent et du coup, ça fait un tri un peu sélectif. »

Faut-il regarder ses statistiques YouTube quand on est créateur ?

Il n’y a pas de réponse unique. Certains créateurs, comme Vincent, choisissent de les ignorer totalement pour protéger leur créativité et leur motivation. D’autres les suivent de très près. L’essentiel est d’adopter l’approche qui vous permet de rester créatif et motivé sur le long terme.

« Moi, je pense que c’est ce qui fait une de mes forces… je suis pas incité à à reproduire tel ou tel contenu parce que ça marche, tu vois… que je fasse 100 vues ou 1000 vues, je m’en fiche complètement, le but c’est de créer. »

Quel est le principal avantage de créer du contenu quotidiennement ?

Le principal avantage est de construire un projet solide sur le long terme en restant concentré sur un objectif quotidien. Chaque vidéo est une ‘brique’ qui s’ajoute à un ‘mur’, créant un élan et une dynamique de construction constante.

« Tu construis une petite brique et puis à chaque jour, tu mets ta petite brique et puis à la fin, ça fait un mur et puis à la fin, tu peux vivre dans ton château. J’ai l’impression de faire ça, tu vois. »

Comment créer une communauté engagée et bienveillante sur YouTube ?

En se montrant de manière authentique et régulière, le créateur tisse des liens de proximité forts avec son audience. Les gens ont l’impression de le connaître personnellement, ce qui favorise des interactions plus positives et une communauté soudée.

« Le fait de partager du contenu tous les jours, bah, tu t’ouvres beaucoup plus en fait… les gens te connaissent plus. Je pense que les gens me connaissent et du coup, une fois que les gens te connaissent, ils ont du mal peut-être à te détester. »

Quel est le risque d’avoir un seul format de vidéo sur sa chaîne ?

Le risque principal est de s’enfermer dans une surenchère de qualité qui limite la fréquence et la capacité d’expérimentation. Si chaque vidéo doit être un ‘gros coup’, il devient difficile de prendre des risques et de tester de nouvelles idées, ce qui peut mener à la stagnation créative.

« Si tu sors relativement peu de vidéos, tu vas pas forcément tester des nouveaux formats… parce que tu te dis OK, je sors relativement peu de vidéos, il faut que chaque vidéo marche et donc du coup, je vais approfondir ce format sur lequel je suis déjà bon. »


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