Logo de l'épisode Monter une agence de copywriters - avec PB Poncelin du podcast Marketing Mania - Conversations d'entrepreneurs

Monter une agence de copywriters – avec PB Poncelin

Épisode diffusé le 9 février 2021 par Marketing Mania

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D’un échec au recrutement à la création d’une agence copywriting

L’histoire de Pierre-Baptiste Poncin, aussi connu sous le nom de PB Poncin, est une de ces trajectoires inattendues qui prouvent qu’un échec peut être le meilleur des tremplins. Comme il le raconte, tout a commencé par une candidature à un poste chez Marketing Mania. « Tu avais postulé à un job chez Marketing Mania, et c’était il y a plus de 2 ans maintenant, je pense », se souvient Stan, l’hôte du podcast. PB n’avait pas été pris, un moment qui peut être difficile mais qu’il a su transformer.

À l’époque, PB était finaliste pour un poste opérationnel. Stan explique le contexte : « On avait recruté une personne pour le côté éditorial et une personne sur tout le côté opérationnel. Et toi tu avais postulé sur le côté opérationnel. » Le processus incluait un projet test assez corsé, conçu pour évaluer l’adaptabilité des candidats. Bien que PB soit arrivé parmi les trois finalistes sur des centaines de candidatures, le choix s’est porté sur une autre personne. Le feedback de l’époque ? Un manque de certitude sur sa « rage » et son ambition pour le poste.

Mais pour PB, cette expérience a été un déclic. « J’ai vraiment cette philosophie de me dire que si un truc se fait pas, c’est qu’il y a mieux derrière », confie-t-il. C’est durant ce fameux projet test qu’il a eu une révélation. « Il y avait une partie où il fallait qu’on écrive des mails […], et au niveau des mails là je me suis vraiment éclaté de ouf. » Ce plaisir pour l’écriture persuasive l’a poussé à explorer le monde du copywriting. Il s’est formé, notamment via des formations comme Copy Hackers, et a décidé de se lancer.

Comment trouver ses premiers clients en copywriting : le pouvoir du réseau

Une fois la décision prise de devenir copywriter, la grande question se pose : comment décrocher son premier client en copywriting ? Le parcours de PB est une masterclass sur l’importance du réseau et de la proactivité.

La première tentative : une leçon apprise

Sa première approche fut de contacter le propriétaire de plusieurs salles de sport à Paris. « Je l’ai approché, je lui ai dit écoute, vas-y je vais te faire un tunnel de vente et puis c’est à ma charge et puis tu auras juste à me payer sur les résultats, tu vois. » Il admet que ce fut une « grosse erreur ». La leçon est claire : « Quand tu ne fais pas payer les gens, les gens ne passent pas nécessairement à l’action. » Bien que la collaboration fut sympathique, elle n’a abouti à rien de concret.

Le tournant : un événement et une rencontre clé

Le véritable tournant s’est produit grâce à une invitation. Une connaissance, Lesly, lui propose de venir à un événement à Paris, le Wed, organisé par Antoine Peytavin (Antoine BM). C’est là que tout bascule. PB raconte : « Sur place finalement, j’ai rencontré Antoine et on a bien matché et Antoine il m’a dit : est-ce que ça te dirait qu’on collabore sur les emails ? J’ai fait : vas-y feu. »

Mais qu’est-ce qui a convaincu Antoine de travailler avec un copywriter qui n’avait pas encore un énorme portfolio ? Selon PB, la simplicité de l’échange a été déterminante. Plutôt que de se pitcher agressivement, il a posé une question simple et pertinente sur la cible de l’événement, montrant son intérêt sincère pour le business d’Antoine. « Je lui posais la question, je fais : je comprends pas bien à qui s’adresse l’événement, on discute et puis on matche très bien. »

Stan ajoute une analyse pertinente sur la rareté des bons profils : « Un copywriter pro, il n’y en a pas tant qui sont disponibles. […] Si toi tu veux trouver un copywriter pour bosser avec, c’est vrai qu’il faut être prêt potentiellement à prendre des gens qui ont moins d’expérience. »

La stratégie de PB pour développer son réseau

Fort de cette expérience, PB a fait du réseautage sa stratégie numéro un pour trouver des clients. Sa mentalité lors des événements est simple : « Moi j’y vais vraiment dans une seule optique, c’est me faire des potes et passer un bon moment. » Il ne se pitch pas, il s’intéresse sincèrement aux autres. Cette approche authentique porte ses fruits. « Aujourd’hui, si je regarde les clients avec qui on travaille, il y en a un quart je crois qui est de la recommandation de potes et tout le reste, c’est des gens que j’avais déjà rencontrés. » La clé est d’être présent là où sont les clients potentiels, comme les événements pour infopreneurs, un marché où, selon lui, « il y a deux copywriters pour 100 personnes. »

Structurer son offre : tarifs, services et spécialisation de son agence copywriting

Une fois les premiers clients acquis, l’enjeu devient de structurer une offre de service copywriting qui soit à la fois rentable, scalable et claire pour le client. PB partage sa vision sur la facturation et le packaging de ses services au sein de son agence, CopyRockstars.

Facturation : fixe ou variable ?

C’est un débat éternel chez les freelances. PB est catégorique : un modèle basé uniquement sur un pourcentage des résultats est « casse-gueule ». Il s’appuie sur son expérience et une logique business implacable. Le danger d’un modèle 100% variable est que le prestataire de services prend tout le risque, alors que le succès dépend de nombreux facteurs externes à la qualité de la copie (implémentation, produit, trafic, etc.).

Sa solution est un modèle hybride : « Nous on a déjà donné une base où on a dit OK, à partir d’aujourd’hui, le projet page de vente et email, ça coûte cette somme et c’est pas en dessous. » Cette base fixe garantit la couverture des coûts, comme les salaires de ses copywriters, et la rentabilité de l’agence. Le variable, un pourcentage sur les résultats, devient alors un bonus. « Tu presses de manière à avoir essentiellement tes salaires et tes coûts fixes qui sont garantis et parfois tu as un pourcentage qui serait du coup du bonus en plus, mais tu n’en dépends pas pour vivre. Exactement. »

Le packaging des services pour plus de clarté

Pour éviter le piège de l’agence qui fait « tout et n’importe quoi », PB a choisi de se spécialiser et de packager ses offres. « Si tu veux travailler avec nous, ça va être uniquement sur de la page de vente, des lancements, des emails. » Cette spécialisation présente de multiples avantages :

  • Clarté pour le client : Le prospect sait exactement ce que l’agence fait et ne fait pas.
  • Efficacité interne : Il est plus simple de créer des process et de former une équipe sur un périmètre bien défini.
  • Positionnement d’expert : L’agence devient la référence pour un besoin spécifique (les lancements d’infoproduits).

Comme le souligne Stan, « c’est la pire manière vraiment de faire de la prestation de service si tu commences à faire tout pour n’importe quoi. » La spécialisation permet de construire une expertise et une réputation solides.

Passer de freelance à patron d’agence : organisation et management

Aujourd’hui, l’agence CopyRockstars compte cinq personnes, dont trois copywriters. Ce passage de freelance à chef d’entreprise a obligé PB à repenser complètement son organisation et son rôle.

La structure de la semaine : focus days et buffer days

Pour jongler entre ses différentes casquettes (vente, management, production, stratégie), PB a structuré ses journées par thèmes, une méthode inspirée de Romain Collignon.

  • Lundi et Jeudi (Buffer Days) : Ces journées sont dédiées aux appels clients, aux prospects, et au management de l’équipe et des projets.
  • Mardi : C’est le jour de la stratégie pour sa propre agence, du marketing et du développement.
  • Mercredi (Focus Day) : Une journée entière est bloquée pour écrire de la copie, sans interruption.
  • Vendredi : Journée dédiée aux relations presse (RP), aux appels de réseau et à rattraper les tâches en suspens.

Cette organisation thématique, que Stan a également adoptée, permet d’être plus fiable et prévisible pour son équipe. « Si eux ils peuvent pas me prédire […] et que je suis imprévisible, bah tout d’un coup leur job il devient 10 fois plus dur », explique Stan. C’est une contrainte nécessaire pour scaler.

Manager une équipe de créatifs

Le management chez CopyRockstars repose sur plusieurs rituels et outils :

  • L’appel du Lundi (Log Pose) : Un appel d’équipe d’une heure pour prendre le cap de la semaine, régler les frictions et renforcer la cohésion.
  • L’asynchrone avec Loom : Pour les retours sur la copie, PB privilégie Loom, un outil d’enregistrement d’écran, qui permet des feedbacks clairs sans nécessiter de réunion.
  • Le suivi avec 15Five : Un questionnaire hebdomadaire pour prendre la température de chaque membre de l’équipe, comprendre ses challenges et ses besoins.

Cette combinaison de rituels synchrones et d’outils asynchrones permet de maintenir l’autonomie tout en assurant un suivi et un alignement constants.

Comment recruter un bon copywriter ?

Le processus de recrutement est le nerf de la guerre pour une agence de service. Ayant lui-même vécu un processus exigeant, PB a développé sa propre méthode pour trouver les bonnes personnes.

Les étapes du recrutement

Contrairement à Marketing Mania qui reçoit des centaines de candidatures, PB opère à plus petite échelle, ce qui lui permet un processus plus direct :

  1. Diffusion de l’offre : Il utilise son réseau, des groupes spécialisés et les recommandations, comme celles de l’équipe de Stan.
  2. Appel de 15 minutes : Le premier contact est un court appel pour sentir l’énergie et le match humain. « Si déjà j’ai pas cette énergie, je me dis en fait c’est même pas la peine de lui faire passer le reste du process. »
  3. Mission simple (projet test) : Un test pratique pour évaluer les compétences techniques et, surtout, l’initiative. « Les choses qui font le plus la différence finalement, c’est ceux qui pensent à ma place. »
  4. Appel final : Un entretien de 45 minutes pour approfondir et prendre la décision.

L’importance des compétences complémentaires

Au-delà des compétences techniques, PB recherche des personnalités qui complètent la sienne. Il utilise des tests comme le StrengthFinder ou le DISC pour mieux cerner les profils. « Moi je pars dans tous les sens et je bosse qu’avec des gens ultra structurés en fait. » Cette complémentarité est essentielle pour créer une équipe équilibrée et performante.

Stan confirme l’importance capitale du projet test : « Ça me donne une confiance énorme dans le fait de me dire on a balancé cette personne sur ce projet avec peu d’instruction et il s’est démerdé parfaitement, bah du coup il saura se démerder dans quasiment n’importe quoi. »

De l’échec à la réussite, le parcours de PB Poncin montre que la clarté, la spécialisation et une approche humaine du business sont les piliers pour construire une agence de copywriting solide et reconnue.

Foire aux questions sur la création d’une agence de copywriting

Comment trouver son premier client en copywriting ?

La méthode la plus efficace est de participer à des événements où se trouvent vos clients potentiels et de créer des relations authentiques, sans chercher à vendre agressivement. L’objectif est de s’intéresser sincèrement aux autres pour identifier des opportunités de collaboration.

\ »Ton client tu l’as juste trouvé en allant à un endroit où il y avait tes clients potentiels. Donc en l’occurrence le Wed […] Et finalement le délire c’était simplement de discuter avec lui, de comprendre un peu son besoin.\ »

Faut-il facturer au projet ou au pourcentage ?

Le modèle le plus sûr et professionnel est un hybride : une base fixe qui couvre vos coûts et garantit la rentabilité, complétée par un bonus variable (pourcentage) en cas de surperformance. Un modèle 100% au résultat est risqué.

\ »On a vraiment cadré cette chose pour que la boîte puisse faire du suivi d’affaires, payer les copywriters et se développer. […] Tu presses de manière à avoir essentiellement tes salaires et tes coûts fixes qui sont garantis et parfois tu as un pourcentage qui serait du coup du bonus en plus.\ »

Comment se spécialiser en tant qu’agence copywriting ?

Il est crucial de définir un périmètre de services clair, par exemple en se concentrant uniquement sur les pages de vente et les séquences email pour les lancements. Cela permet de créer des process efficaces, de former plus facilement et de se positionner comme un expert.

\ »Si tu veux travailler avec nous, ça va être uniquement sur de la page de vente, des lancements, des emails. […] Et déjà ça ça arrive avec au moins cette base-là.\ »

Comment organiser son temps quand on passe de freelance à patron d’agence ?

Il est recommandé de structurer sa semaine par thèmes avec des ‘focus days’ (dédiés à une seule tâche comme l’écriture) et des ‘buffer days’ (pour les appels, le management et les imprévus). Cela apporte de la prévisibilité pour l’équipe et permet de gérer toutes les facettes de l’entreprise.

\ »J’ai structuré mes journées quand même pour que chaque journée je fasse une seule chose ou alors une seule thématique. […] C’est un truc que j’ai appris de chez Romain Collignon qui a des focus days et des buffer days.\ »

Quelle est l’importance d’un projet test lors du recrutement d’un copywriter ?

Le projet test est fondamental car il permet d’évaluer les compétences réelles d’un candidat, son autonomie et sa capacité à s’adapter. Il offre une base concrète pour l’entretien et révèle ceux qui prennent des initiatives.

\ »Les entretiens d’embauche ça m’apprend pas une masse sur la manière dont la personne va performer. […] Le fait d’avoir le projet test, moi ça me donne une confiance énorme dans le fait de me dire on a balancé cette personne sur ce projet avec peu d’instruction et il s’est démerdé parfaitement.\ »

Faut-il accepter de travailler gratuitement pour se faire connaître ?

Non, c’est généralement une erreur. Proposer un service gratuit ou uniquement basé sur les résultats dévalorise votre travail et n’incite pas le client à s’investir pleinement dans le projet, ce qui mène souvent à un échec.

\ »Une grosse erreur parce que quand tu fais pas payer les gens, les gens ne passent pas nécessairement à l’action. Donc j’ai fait des choses, il s’est passé des trucs mais derrière ça a abouti nulle part finalement.\ »

Comment gérer une équipe de créatifs à distance ?

Une bonne gestion à distance combine des rituels d’équipe (un appel hebdomadaire pour l’alignement), des outils de communication asynchrone comme Loom pour les feedbacks, et des systèmes de suivi du bien-être de l’équipe (ex: 15Five).

\ »Loom ça nous permet vraiment de bosser massivement de manière asynchrone. […] Et après pour plus savoir ce côté one-to-one être sûr que tout le monde se sent bien, on utilise quelque chose qui s’appelle le 15 Five.\ »

Quel est le ratio client/copywriter dans une petite agence ?

Dans le modèle de CopyRockstars, qui se concentre sur des projets de lancement prenants, le ratio est proche de un client majeur par copywriter. Cela permet de garantir une haute qualité et une forte implication sur chaque projet.

\ »Ton ratio grosso modo c’est un copywriter égale un client. Quasiment. Ouais, quasiment.\ »


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