Du love coach n°1 à l’empire international : la stratégie d’Alexandre Cormon
Quand on a déjà atteint le sommet de son marché, comment continuer à grandir ? C’est la question à laquelle répond Alexandre Cormon, le love coach le plus connu de France. Avec plus de 1,3 million d’abonnés sur YouTube, il ne s’est pas arrêté au marché francophone. Après une première expansion réussie aux États-Unis, il déploie aujourd’hui son modèle au Brésil, en Espagne, en Allemagne et même en Russie, à la tête d’une équipe de plus de 100 personnes. Dans cette conversation, il nous dévoile son playbook pour une expansion internationale réussie, comment il recrute et motive ses équipes, et le mindset qui lui permet de devenir une véritable machine de productivité.
La standardisation : la clé pour dupliquer un modèle à l’étranger
L’aventure internationale d’Alexandre a commencé par une intuition : si sa méthodologie fonctionnait en France et aux États-Unis, pourquoi ne pas l’appliquer ailleurs ? Les débuts, cependant, n’ont pas été un long fleuve tranquille. Le lancement en Russie, par exemple, a été un échec cuisant. Alexandre l’explique simplement : « En fait, je franchement ça a été tu sais c’est Yandex, c’est pas Google. Donc moi j’ai quand même une méthodologie qui repose beaucoup sur le SEO et sur le SEO aussi des vidéos. […] C’était d’autres outils, un autre alphabet donc j’avais vraiment aucune prise entre guillemets sur le marketing. »
Cette expérience lui a appris une leçon fondamentale. Au début, il avançait « à l’arrache », en tâtonnant. Aujourd’hui, tout est différent. La clé du succès pour scaler son business réside dans la standardisation. Il confie : « Aujourd’hui en fait tout est standardisé, le site internet est standardisé, les modèles de miniature, la recherche de keyword sur le même logiciel. […] si tu veux viser une expansion surtout à l’international, il faut que tu aies un peu comme des standards, des règles à respecter comme un franchisé entre guillemets parce que c’est vrai que ça va beaucoup plus vite. » Cette approche structurée a permis d’attaquer les marchés allemand et italien beaucoup plus rapidement et efficacement que les marchés espagnol ou portugais.
Construire et gérer les équipes dans chaque pays
Le modèle d’Alexandre repose sur une structure d’équipe claire et efficace. Dans chaque nouveau pays, le système est le même : un coach, qui est la tête d’affiche, et une équipe marketing centralisée qui s’occupe de tout le reste. Le coach n’est pas là pour gérer la partie marketing. « Le coach, si tu veux, il est là pour porter la marque. Il est là pour affirmer le message. Mais contrairement à ce que j’avais fait sur les autres marchés, il est pas là pour faire toute la partie marketing. »
L’organisation est pyramidale pour rester agile. Au sommet, Alexandre a mis en place ce qu’il appelle des « bras droits ». Un pour gérer le pôle historique (France, États-Unis) et un autre pour le développement international (Brésil, Espagne, Italie, Allemagne). Ces gestionnaires de pays supervisent des chefs de projet marketing pour chaque langue. Chaque chef de projet pilote ensuite des freelances ou des équipes internes. Cette structure permet de ne pas surcharger Alexandre et de garder une attention particulière sur chaque projet. « Avant c’était à moi et aujourd’hui j’ai un espèce de bras droit qu’on peut appeler comme ça, c’est un gestionnaire des pays. », explique-t-il.
Le business model de l’expansion : pourquoi garder 100% des parts
L’une des plus grandes leçons apprises par Alexandre Cormon concerne la structure capitalistique de ses projets. Fasciné comme beaucoup d’entrepreneurs par le modèle de la Silicon Valley, il a fait l’erreur de s’associer trop vite au début, en donnant des parts de son entreprise.
L’erreur de l’equity et le modèle de rémunération qui motive
Avec le recul, il reconnaît avoir eu de la chance de tomber sur des personnes formidables, mais il a changé radicalement son approche. « Je vais pas te dire ce que j’ai fait au début parce que c’était des erreurs, je vais te dire aujourd’hui le business model. Le business model, il est détenu à 100 % par moi. […] je me rends compte qu’en réalité, j’ai donné beaucoup d’equity, ce que j’aurais pas dû faire. »
Donner des parts (equity) peut sembler une bonne idée pour motiver, mais cela crée des complexités énormes, surtout dans des business qui ne sont pas destinés à être vendus ou à entrer en bourse. Les intérêts peuvent diverger, notamment sur le plan financier. « Si les autres personnes qui sont dans ce projet sont en mode bah non, moi j’ai envie de gagner de l’argent maintenant ce qui est légitime […] ça crée des des des trucs qui sont mal alignés. »
Aujourd’hui, son modèle est clair : il détient 100% des projets et propose une rémunération très motivante. « L’objectif en fait pour moi c’est de garder 100 % des parts, de donner soit un salaire fixe soit uniquement du pourcentage et du pourcentage progressif en fonction du chiffre d’affaires pour qu’on arrive à un moment donné à un 50/50 qui soit pour moi le plus ‘fair’ entre guillemets. » Ce système protège le business tout en offrant une perspective de gains très attractive pour ses collaborateurs clés, sans les complexités juridiques et décisionnelles de l’association.
Comment trouver et fidéliser les talents pour porter la marque
Pour chaque nouveau pays, trouver la bonne personne, le bon coach, est la pierre angulaire du projet. Comment faire ? Alexandre utilise principalement deux canaux : son réseau et des recrutements ciblés. « Pour l’instant, ça a eu beaucoup du bouche à oreille. Tu vois de personnes que j’ai rencontrées dans mes formations de coaching par exemple ou dans mes événements PNL. »
Plus récemment, il a adopté une approche de « centre de formation interne ». Il recrute un profil prometteur, par exemple via une annonce sur LinkedIn, et l’intègre à une équipe existante et performante, comme celle de Miami. « Je prends le coach, je le ou la forme en fonction de mes besoins du moment. […] une fois que cette personne là elle est assez autonome et assez puissante, elle peut se permettre d’ouvrir un nouveau projet donc sur une nouvelle langue. »
Mais une fois qu’un coach devient connu, comment éviter qu’il ne parte avec la méthode pour créer son propre business ? La réponse d’Alexandre est double : soulager et offrir une vision.
Premièrement, en prenant en charge toute la complexité du marketing et de la gestion d’équipe, il permet aux coachs de se concentrer sur leur « zone de génie ». « Beaucoup ne veulent pas s’occuper de toutes les problématiques du quotidien. […] ça les soulage énormément. »
Deuxièmement, et c’est le plus important, il leur offre un chemin d’évolution perpétuel. « Le deuxième point, c’est la vision. […] il y a un moment donné ils veulent faire un changement, ils veulent passer du love vers le développement personnel. […] aujourd’hui en fait, je leur offre cette plateforme là. » En anticipant leurs désirs d’évolution, il s’assure qu’ils trouvent toujours plus de valeur à rester dans sa structure qu’à partir seuls.
« Écris ta légende » : la transition vers le développement personnel
Après des années à dominer la niche du love coaching, Alexandre Cormon, comme les coachs qu’il forme, a ressenti le besoin d’élargir son message. Cette transition s’incarne dans son nouveau livre, « Écris ta légende », qui s’adresse à un public plus large en quête de développement personnel.
La méthode des 3 piliers : qui suis-je, où vais-je, pourquoi ?
Ce livre n’est pas une simple compilation de conseils, mais une méthodologie structurée autour de trois piliers fondamentaux, inspirée de son propre parcours. Il la décrit ainsi :
- Qui suis-je ? L’objectif est d’apprendre à s’aimer en reconnaissant sa propre valeur. L’exercice principal consiste à lister tout ce que l’on a accompli. « Je les ai notées et je me suis dit mais en fait, waouh, je suis pas une mauvaise personne, je suis pas nul, je suis pas débile. Et donc ça ça m’a beaucoup ouvert les yeux sur ma valeur personnelle. »
- Où vais-je ? Il s’agit de définir une vision ambitieuse, de s’autoriser à rêver grand. « Aujourd’hui, je m’autorise à rêver. Je me dis mais bien sûr que je vais voyager dans le monde, bien sûr que je vais être Tony Robbins. »
- Pourquoi ? C’est le pilier le plus important, celui du moteur intérieur. Comprendre pourquoi on fait des sacrifices, pourquoi on travaille autant. C’est cette force qui permet de surmonter les obstacles et de rester motivé sur le long terme.
Puiser sa force dans les épreuves pour devenir une machine
D’où vient cette énergie, cette capacité de travail hors norme ? Alexandre la lie à deux expériences fondatrices. D’abord, le sport de haut niveau : « Le basket-ball, c’était toute ma vie et je crois que ça a été la plus belle éducation que j’ai reçue. Un sport d’équipe où tu apprends à te sacrifier pour les autres. »
Mais le véritable tournant, la « plus grosse claque de sa vie », a été la perte de son père à l’âge de 23 ans. Cet événement aurait pu le faire sombrer. Au contraire, il a transformé sa douleur en moteur. « Quand tu connais ça, moi de mon côté maintenant je me dis mais en fait faire des sacrifices ou faire des efforts ou être à 200 % […] j’ai vécu ça et parce que ça m’a changé en bien. » Il explique que la différence entre ceux qui rebondissent et ceux qui s’effondrent réside dans la capacité à se tourner vers le futur plutôt que de ruminer le passé. « Je pense que quand tu vis un drame […] généralement tu regardes le passé. […] Je crois que c’est ça qui m’a aidé. Je me suis dit moi je veux gagner en liberté, je veux devenir riche. »
Le mindset de l’hyper-croissance : focus et construction de sa propre histoire
Développer un empire international à partir de zéro ne dépend pas uniquement de la stratégie. Le mindset, la manière de penser et de se percevoir, joue un rôle prépondérant. Alexandre et Stan explorent deux facettes de cet état d’esprit : la vision orientée futur et la discipline pour y parvenir.
L’importance de la vision et de la mémoire sélective
La capacité à vivre dans un futur qui n’existe pas encore est une caractéristique des entrepreneurs à succès. « C’est-à-dire que tu crées un univers, tu crées une vision, tu crées en toi aussi un potentiel et tu te dis OK, bah dans 5 ans, voilà ce que je voudrais que ça se passe. » Cette projection constante vers l’avenir permet de surmonter les galères du quotidien.
Cela s’accompagne d’une forme de « mémoire sélective ». Plutôt que de s’attarder sur les échecs ou les difficultés passées, l’esprit se concentre sur les réussites, même petites, pour construire un récit personnel de succès. Chaque victoire, chaque obstacle surmonté devient une preuve que le prochain défi, même plus grand, est atteignable. C’est un muscle qui s’entraîne : « Naturellement, je me concentre sur OK, demain il va y avoir ça, je vais me concentrer sur le positif. […] Si tous les jours on se dit mais ça va pas, ça va pas, ça va pas, et ben en fait pour en sortir, ça va devenir deux fois plus dur. »
La discipline militaire pour une productivité maximale
Comment maintenir un tel niveau de production et de concentration ? La réponse d’Alexandre est sans détour : une discipline de fer et l’élimination quasi-totale des distractions. « Je te cache pas que je suis une machine quand même. […] Je suis plutôt en mode militaire aussi. C’est-à-dire que moi Netflix, je connais pas. Euh les réseaux sociaux, je connais pas, je vais mettre juste s’il y a un intérêt vraiment commercial. »
Son temps libre est consacré au sport, à sa famille, et à des passions comme le basketball. Cette approche maximise le temps disponible et transforme le travail en activité la plus stimulante de la journée. En réduisant les options de divertissement passif, l’énergie et la concentration sont entièrement dédiées aux projets qui comptent. C’est un choix de vie radical mais qui, pour lui, est la source d’une productivité et d’une satisfaction immenses. « J’adore ce que je fais. Alors parfois, c’est un peu fatigant mais je je ferai pas je verrai pas autre chose qui me ferait vraiment plus plaisir en fait. »
Questions fréquentes sur l’expansion internationale d’un business
Comment structurer une expansion internationale pour une entreprise de coaching ?
Pour une expansion internationale réussie, Alexandre Cormon préconise un modèle standardisé. Il centralise la stratégie et le marketing, tout en s’appuyant sur un ‘head coach’ local pour incarner la marque, ce qui permet de dupliquer rapidement le succès d’un pays à l’autre.
« Aujourd’hui en fait tout est standardisé, le site internet est standardisé, les modèles de miniature, la recherche de keyword sur le même logiciel. […] si tu veux viser une expansion surtout à l’international, il faut que tu aies un peu comme des standards, des règles à respecter comme un franchisé entre guillemets. »
Faut-il donner des parts (equity) à ses associés à l’international ?
Non, Alexandre Cormon déconseille de céder des parts de l’entreprise. Il privilégie un système de rémunération variable et progressif basé sur le chiffre d’affaires, qui peut atteindre un partage à 50/50 sans pour autant céder la propriété et le contrôle de la société.
« Mon erreur si tu veux, ça a été d’avoir eu peur un petit peu au début. Je pense de m’associer comme ça sans réfléchir… Aujourd’hui le business model, il est détenu à 100 % par moi. […] j’ai donné beaucoup d’equity, ce que j’aurais pas dû faire. »
Comment recruter les bonnes personnes pour une expansion à l’étranger ?
Alexandre Cormon utilise le bouche-à-oreille via ses propres formations (PNL, coaching) ainsi que des annonces ciblées sur LinkedIn. Il intègre ensuite la nouvelle recrue dans une équipe existante (par exemple, à Miami) pour la former de manière intensive avant de lui confier la responsabilité d’un nouveau marché.
« Je prends le coach, je le ou la forme en fonction de mes besoins du moment. Et une fois que cette personne là elle est assez autonome et assez puissante, elle peut se permettre d’ouvrir un nouveau projet sur une nouvelle langue. »
Comment éviter qu’un talent clé ne quitte l’entreprise pour devenir un concurrent ?
La clé est double : le soulager de la gestion opérationnelle et lui offrir une vision d’avenir. En gérant tout le marketing et l’administratif, vous le laissez se concentrer sur son talent. Surtout, en lui proposant constamment des chemins d’évolution (par exemple, passer du love coaching au développement personnel), vous vous assurez qu’il trouve plus d’avantages à rester qu’à partir.
« Il y a une notion de on gère les équipes, donc eux ils peuvent se concentrer sur leur zone de génie. Et le troisième point, c’est qu’il n’y a pas de finalité. Si la personne elle sent qu’elle a mis un plafond, là elle va quitter l’entreprise. »
Quelles sont les plus grandes difficultés lors d’une expansion internationale ?
Les principales difficultés sont les différences culturelles et techniques, comme les plateformes marketing (Yandex en Russie vs Google). Le pouvoir d’achat varie aussi énormément, ce qui impacte le panier moyen et la rentabilité. Par exemple, le marché espagnol communique massivement via WhatsApp plutôt que par email.
« Le panier moyen n’a rien à voir avec la France, n’a rien à voir avec les États-Unis. On est sur des petits produits ou alors des petits prix de coaching. […] le marché espagnol, on a eu du mal à l’implanter parce qu’on était sur de l’emailing alors que c’est du WhatsApp là-bas. »
Comment passer d’une expertise de niche au développement personnel généraliste ?
La transition se fait en identifiant le tronc commun entre la niche et le développement personnel. Dans le cas du coaching amoureux, les thèmes de la confiance en soi, de la communication et de la valeur personnelle sont universels. L’écriture d’un livre est un excellent moyen de matérialiser cette transition et de toucher un public plus large.
« On fait du coaching en amour mais c’est du dev perso. C’est-à-dire qu’on essaie de transmettre aux personnes la capacité de pouvoir croire en elle, de prendre confiance… Une opportunité ça pouvait être d’écrire un bouquin. »
Comment devenir une machine de productivité selon Alexandre Cormon ?
Sa méthode repose sur une discipline stricte et l’élimination des distractions comme Netflix ou les réseaux sociaux non professionnels. En se concentrant sur le travail, le sport et la famille, il optimise son temps et son énergie. Cette approche est soutenue par un ‘pourquoi’ très fort, forgé par les épreuves de la vie.
« Je suis plutôt en mode militaire aussi. C’est-à-dire que moi Netflix, je connais pas. Les réseaux sociaux, je connais pas […] Mon focus numéro 1, il est sur l’optimisation de mon temps. »
Quelle est la vision d’Alexandre Cormon pour le futur ?
Sa vision ultime est de devenir une référence mondiale en développement personnel, à l’image de Tony Robbins, en donnant des conférences inspirantes partout dans le monde. C’est cet objectif ambitieux qui guide toutes ses décisions d’expansion et de développement actuelles.
« Écoute, tu vois, je pense que je l’avais dit dans le podcast, je en gros c’était Tony devenir le Tony Robbins de l’amour, tu vois. Pour moi, c’est de faire des conférences partout dans le monde. »